ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE BOISSON OBJECTIFS DU COURS - Connaitre les
ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE BOISSON OBJECTIFS DU COURS - Connaitre les principales maladies à transmission hydrique. - Acquérir des connaissances sur les techniques de dénombrement en bactériologie de l’eau, et ce, dans le cadre d’une analyse de routine ou dans le cas de la recherche de bactéries pathogènes. Dr A. SEMOUD PLAN DU COURS: Introduction I. Les maladies à transmission hydrique : 1. Maladies d’origine bactérienne 2. Maladies d’origine parasitaire 3. Maladies virales 4. Contaminations spécifiques II.Analyse microbiologique de l’eau de boisson : 1.Objets 2.Prélèvement 3.Méthodes générales d’examen bactériologique des eaux : 3.1.Numération après ensemencement sur une GN 3.2.Numération après concentration sur membrane filtrante 3.3.Dénombrement en milieu liquide / Détermination du NPP 4. Analyse proprement dite : analyse de routine : 4.1. Recherche et numération des germes totaux 4.2. Recherche et dénombrement des coliformes 4.2. Recherche et dénombrement des streptocoques fécaux 4.3. Recherche et dénombrement des Anaérobies Sulfito-Réducteurs 5.Recherche des bactéries pathogènes : 5.1. Recherche de Salmonelles 5.2. Autres pathogènes : 5.2.1. Vibrion cholérique 5.2.2. Staphylocoques pathogènes III.Normes et Interprétation des résultats d’analyse microbiologique Introduction : L’eau est la source de la vie, elle constitue le véhicule privilégié, sinon le vecteur de nombreuses maladies dites maladies à transmission hydrique, qui sont devenues presque un sort inéluctable jetée à notre urbanité. D’une manière générale, ces maladies résultent d’une mauvaise qualité de l’eau liée soit à l’absence de contrôle de la source d’approvisionnement, soit à l’infiltration des eaux usées dans les réseaux de l’eau potable. L’objectif d’une analyse bactériologique d’une eau n’est pas d’effectuer un inventaire de toutes les espèces présentes, mais de rechercher soit celles qui sont susceptibles d’être pathogènes, soit celles qui sont indicatrices de contamination fécale. I. Les maladies à transmission hydrique : 1. Maladies d’origine bactérienne : a. Fièvre typhoïde et paratyphoïde : Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont causées par des bactéries appartenant au genre Salmonella, mais dont le réservoir est strictement humain. Ces bactéries appartiennent au sérotype Typhi ou moins fréquemment aux sérotypes Paratyphi A, B ou C. La contamination résulte, le plus souvent de l’ingestion d’eau ou d’aliments ayant subi une contamination fécale d’origine humaine ou d’une transmission directe de personne-à-personne. La fièvre typhoïde se traduit par une fièvre continue accompagnée de maux de tête, d’anorexie, d’abattement et de douleurs abdominales avec diarrhée ou constipation. Le taux de mortalité est de 10% en l’absence de traitement antibiotique efficace b. Choléra : Maladie aigue et diarrhéique provoquée par une infection de l’intestin par la bactérie Vibrio cholerae. La maladie peut s’étendre rapidement dans les secteurs ou le traitement des eaux usées et l’eau potable est inadéquat. Maladie à incubation courte allant de quelques heures à 5 jours. Elle s’accompagne de vomissement et de douleurs épigastriques avec anurie et crampes musculaires. Son évolution est mortelle en l’absence de réhydratation et d’antibiothérapie. Le mécanisme d’action est dû à une toxine de 103 acides aminés qui se fixe sur les cellules de duodénum responsables de l’absorption de l’eau de la lumière intestinale vers le milieu intérieur et en inverse le mécanisme, ce qui conduit à une perte d’eau 8 à 10 L/j. c. Legionellose : Due à Legionella pneumophila surtout. Les Legionella font partie de la flore aquatique et sont trouvées dans de nombreuses sources d’eaux douces chaudes. La présence de dépôts organiques et d’autres micro-organismes, ainsi que de fer, zinc et aluminium dans les installations favorisent leur croissance. La maladie est le plus souvent caractérisée par une pneumonie aigue présentant un large spectre de signes cliniques. La mortalité est importante : 10 à 15% (20 à 30 % chez les immunodéprimés) d. Gastroentérites aigues : • Escherichia coli : Son extrême abondance et sa résistance dans l’eau sont telles que cette bactérie a été retenue comme germe test de contamination fécale des eaux. Ces bactéries ne sont guère pathogènes : 5 à 6% des souches seulement chez l’enfant. • Campylobacter jejuni : L’une des causes les plus courantes de gastroentérites, Les manifestations de l’infection vont de la forme asymptomatique à l’atteinte sévère avec fièvre, crampes abdominales, diarrhées plus ou moins sanglantes pouvant durer plus d’une semaine. • Yersinia enterocolytica : Elle provoque une entérocolite souvent sanglante, qui régresse au bout d’une semaine. Des complications abdominales peuvent néanmoins survenir laissant penser parfois à une crise d’appendicite. • Shigella dysenteriae : Elles sont caractérisées par un syndrome gastro-intestinal comportant des douleurs abdominales, des expulsions de selles non fécales nombreuses (de 4 à 20 par jour) sanguinolentes et glaireuses. Elles s’accompagnent d’un amaigrissement et de dégradation de l’état général. 2. Maladies d’origine parasitaire : Cryptosporidium parvum : Ce sont des coccidies intestinales parasites obligatoires de tissus, habitant la muqueuse de l’intestin grêle. Symptômes : une diarrhée profuse aqueuse avec crampes abdominales modérées, nausée et anorexie qui cesse en 10 à 15jours. Giardia lamblia : L’infection est orofécale par ingestion de kystes. Les symptômes incluent des crampes abdominales, nausées et diarrhée aqueuse. Amibes libres : L’amibe Entamoeba histolytica est responsable de la dysenterie amibienne. Elle induit les symptômes classiques des entérocolites avec crampes et diarrhée mucosanglante dans les cas sévères. Autres : Bilharziose (Schistosoma hoematobium, mansoni) ; Taenia echinococcus 3.Maladies virales Hépatite A,E : Provoquées par un virus de la famille des Picornaviridae. Sa transmission est orofécale. L’évolution de la maladie va de la maladie anictérique à l’ictère hépatique sévère et prolongé. La durée des symptômes est de 4 à 8 semaines. Entérovirus : Au cours de l’infection, le virus provoque une légère fièvre puis au bout de quelques jours, des paralysies musculaires flasques s’installent brutalement avec abolition des réflexes et atrophie musculaires précoce. Gastroentérites virales : Syndromes diarrhéiques. A côté des Rotavirus et virus de type Norwalk, les plus courants, on trouve des Coronavirus, des Calicivirus. 4.Contaminations spécifiques : Eaux de baignade : mer, piscine, lac, rivière… -Affections de la peau : Dues à Proteus, staphylococcus, streptococcus, bacille pyocyanique, mycoses dermatophytiques, candidoses. -Affections des yeux : Conjonctivites virales. -Affections rhinopharyngées : Sinusites II.Analyse microbiologique de l’eau de boisson : 1.Objets : -Analyse de routine : détermination du nombre total de bactéries dans une eau donnée et recherche et dénombrement des bactéries tests de contamination fécale (colibacilles, streptocoques fécaux, Clostridium Sulfito-Réducteurs), il est plus facile de rechercher les bactéries tests que les pathogènes. -En cas d’épidémie : recherche de bactéries pathogènes : salmonelles, shigelles, vibrio… -Recherche de bactériophages (virus qui lysent les colibacilles) -Recherche de virus. 2.Prélèvement : -Il doit être effectué d’une manière correcte. Il faut qu’il soit représentatif et doit être considéré comme une phase préliminaire à l’analyse. -Les échantillons sont recueillis dans des flacons ayant été soumis au préalable à un nettoyage rigoureux et surtout stérilisés. -On peut utiliser soit des flacons en verre (borosilicaté de préférence) de 250 mL à 1 litre, soit des flacons en plastique à usage unique. Technique de prélèvement : A.Eau du robinet : -Se laver très soigneusement les mains et avant-bras, les rincer à l’alcool, laisser sécher. -Retirer les mousseurs, joints, et accessoires du robinet. -Faire couler l’eau à fort débit pendant quelques secondes. -Flamber le robinet pendant au moins une minute en utilisant un chalumeau ou un coton imbibé à l’alcool. -Ouvrir le robinet et laisser couler 30 secondes avant de faire le prélèvement. -Veiller à ne pas toucher le col et l’intérieur du bouchon avec les doigts. -Remplir le flacon de manière stérile sans faire déborder et laisser un volume d’air d’environ 1/10 du volume du flacon. -Refermer rapidement le flacon. B.Piscine, rivière, lacs, barrage, mer : Faire les prélèvements à des endroits différents et à différents moments de la journée, faire le prélèvement à 30 cm par rapport à la surface. Une fois le flacon bouché, le col est protégé par du papier sparadrap et doit être correctement étiqueté (date, heure du prélèvement, endroit, adresse exacte, analyses à effectuer…) Certains paramètres sont à faire in situ : pH, T° de l’eau et T° de l’air ambiant Transport : -La teneur initiale en micro-organismes des eaux risque de subir des modifications : le transport doit être rapide ; -Les prélèvements sont placés dans une enceinte réfrigérée (+4 à +6°c) à l’abri de l’air et de la lumière ; -Le délai maximum entre le prélèvement et le début d’analyse ne doit pas excéder 24h 3.Méthodes générales d’examen bactériologique des eaux : 3.1.Numération après ensemencement sur une Gélose Nutritive : a.Méthode par flottation : Faire couler à la surface de la boite de pétri contenant la gélose, un volume connu de liquide (eau à analyser ou dilution) dans des conditions parfaites de stérilité puis faire incuber. b.Méthode par immersion : Introduire un certain volume d’eau dans la boite de pétri puis couler la gélose fondue et refroidie au-dessus, faire incuber. Résultat : on dénombre les colonies et on admet qu’une colonie correspond à une bactérie. 3.2.Numération après concentration sur membrane filtrante : La filtration est effectuée sur membrane d’ester de cellulose de porosité 0,22µ ou 0,45µ susceptible de retenir les bactéries. La technique est la suivante : *Stériliser l’entonnoir gradué et la plaque poreuse à l’aide uploads/Sante/ analyse-bacteriologique-des-eaux.pdf
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- Publié le Nov 02, 2021
- Catégorie Health / Santé
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