Approche psychologique chez l’enfant Introduction: L’acquisition des fondements

Approche psychologique chez l’enfant Introduction: L’acquisition des fondements de la psychologie infantile est nécessaire pour les odontologistes qui désirent traiter de jeunes patients, afin de comprendre leurs comportements et les raisons de leurs anxiétés. Pour cela plusieurs méthodes complémentaires et approches psychologiques ont été décrites. I- Particularités de l’enfant : A- L’enfant, un patient complexe : Le premier élément à intégrer lorsque l’on soigne des enfants est que ce ne sont pas des adultes en miniatures : ils ont leur propre perception de la réalité et leur propre univers qui diffère de celui des adultes. De plus ils sont en plein processus de développement sur les plans psychomoteur, cognitif et affectif. Il faut également considérer que l’enfant avec qui nous sommes en relation est en évolution constante, il existe donc autant d’approche qu’il y a d’enfants. B- Maturation de l’enfant et stades de développement : L’enfant se développe sur plusieurs plans simultanément (motricité, cognition, affectivité) mais de façon inégale. Même si l’environnement joue un rôle modulateur sur la progression de l’enfant, l’âge reste un indicateur déterminant de son niveau de maturation. 1- La période « sensori-motrice » : Elle s’étend de la naissance à l’âge de 2 ans (âge du premier rendez-vous chez le chirurgien dentiste). Le praticien peut l’examiner dans sa poussette ou avec l’aide de sa mère en se positionnant face à face. Ses bras sont généralement agités, son vocabulaire reste sommaire : il ne dépasse pas 25 à 50 mots. D’un point de vue pratique, le praticien aura pour objectif d’amorcer un processus de prévention en installant les bases d’une relation saine avec les parents. 2- La période préopératoire; De l’âge de 2 ans à l’âge de 6-7 ans. ▪De 2 à 3 ans : Son vocabulaire ne dépasse pas 200 mots, sa période d’attention est de 1 à 5 min. Au cabinet, ces enfants sont impressionnés par l’environnement dentaire. Le praticien doit parler à l’enfant avec des phrases courtes, en utilisant des mots simples. Il peut commencer à expliquer à l’enfant comment se brosser les faces occlusales des molaires ainsi que les faces vestibulaires des incisives supérieures. ▪De 3 à 5 ans : Son vocabulaire s’étoffe, il fait des phrases de 3 à 5 mots et sait compter jusqu’à 10. Le praticien peut donner des instructions simples en les accompagnants de démonstrations (technique de brossage). ▪De 5 à 7 ans : Du fait de l’augmentation de ses compétences verbales, c’est le bon moment pour que le praticien commence à dissiper les mythes que l’enfant a pu entendre de la part d’autres enfants ou adultes sur les soins dentaires. 3- La période « des opérations concrètes »: De 7 à 12 ans: A cet âge l’enfant est animé d’une grande curiosité, c’est un atout dont le praticien doit savoir tirer parti, en expliquant au patient le pourquoi et le comment du traitement sans oublier de discuter avec lui de ses loisirs, l’enfant appréciera qu’il s’intéresse à lui sur un plan plus personnel. 4- La période «de la pensée opératoire formelle»: 12 à 17ans: l’enfant est capable de tout comprendre. II- Principes de l'approche psychologique : Il faut toujours avoir présent à l'esprit que l'enfant est déjà plus ou moins informé, sinon motivé, par ses proches, de la nature des soins dentaires et qu'il possède, à sa façon, une idée particulière de ces soins, de celui qui les effectue et de la douleur qui peut en résulter. Nous devons observer un certain nombre de principes: -Il nous faut d'abord aller nous mêmes à la rencontre de l'enfant, en faisant tout, pour minimiser son angoisse et sa peur. -Il faudra éliminer du cadre de nos soins, de nos gestes, de nos paroles, tout l'aspect étranger, agressif, frustrant ou humiliant. -Il faut toujours se rappeler que des accessoires, qui objectivement, ne font pas mal (pompe à salive, rouleaux de coton salivaire...) peuvent déclencher des réactions de peur. Il faudra donc familiariser notre patient avec notre installation et nos instruments. -Réciproquement, il faut que l'enfant vienne à notre rencontre. -Par notre autorité et notre amitié, nous devons susciter la confiance, cela nous permettra de l'encourager, de stimuler son amour propre et de l'emmener à surmonter lui même son angoisse. III- Evaluation de l’anxiété et du comportement de l’enfant au cabinet dentaire (Echelle de Frankl) : L’échelle de Frankl est la plus simple. Elle repose sur une note de 0 à 3. Scores de l’échelle de Frankl : 0 : Comportement définitivement négatif : refuse le traitement, crie avec force, opposant/soins, 1 : Comportement négatif : peu disposé à accepter les soins. Certains signes d’opposition existent mais pas forcément déclarés (air maussade, renfrogné), 2 : Comportement positif : accepte le traitement avec réserve. Il est prudent mais suit les directives du praticien, 3 : Comportement définitivement positif : bons rapports/praticien, intéressé par le traitement. Il rit souvent et semble apprécier la visite. IV-Approche psychologique de l’enfant : Dans un premier temps, l’enfant observera les locaux et le praticien. Les locaux sans être forcément décorés comme un cabinet de spécialiste en odontologie pédiatrique, doivent être agréable visuellement et aérés. Le port d’un masque lors de cette première consultation n’est pas utile. Une blouse colorée est recommandée. A- Approche psychologique proprement dite : 1- Les protagonistes: la famille, le praticien: a- La famille: l’enfant a besoin de limites (établies par les parents) pour se construire. Si ce cadre rassurant n’existe pas, cela se traduit par des troubles du comportement plus ou moins graves. De nombreuses mamans sont anxieuses et transmettent leur anxiété à l’enfant. Ce sont elles qu’il faut rassurer en premier. Les parents jouent un rôle prépondérant dans l’approche psychologique en préparant l’enfant : -Annoncer la visite comme un fait normal (ni menace, ni enthousiasme suspect). -Eviter le vocabulaire inadapté déléguer plutôt cette tâche au praticien. -Ne pas exprimer de crainte. -Ne pas mentionner la douleur. -Ne pas acheter sa coopération en lui promettant monts et merveilles. Il est préférable de le récompenser après la séance si tout s’est bien passé. -Ne pas le ridiculiser, ni l’humilier. -Prévenir le chirurgien dentiste si l’enfant est perturbé, malade ou fatigué. -Ne pas menacer l’enfant « si tu n’es pas sage le docteur te fera une piqure ». b- Le praticien: équipe soignante : ▪L’assistante a un rôle primordial dans l’accueil des enfants et de leurs familles. Elle doit être rassurante, attentive et savoir faire patienter. ▪Le praticien quant à lui, doit : -Etre disponible, ponctuel, maître de lui. -Adapter le vocabulaire selon l’enfant et les parents. -Informer les parents et l’enfant pour obtenir un consensus sur le plan de traitement. -Bien analyser la relation enfant-parent. Impliquer une mère attentive, mais ne pas se laisser diriger par une mère envahissante. -Etre proche des patients mais attention aux transferts affectifs trop forts. -Interpréter le plus objectivement possible les plaintes et les signes de douleurs. -Organiser les rendez-vous. -Aller du soin le plus simple au plus compliqué. -Ne pas hésiter à utiliser des techniques de temporisation dans l’attente d’une meilleure coopération. -Savoir adresser en cas d’échec. 2- Adaptation du matériel : Le poste de travail : celui-ci ne pourra offrir le même confort pour l’enfant de 4 ans, l’adolescent et l’adulte. Il appartient au praticien de trouver des positions de travail adaptées. En effet, si le praticien se trouve à 180°, l’enfant bougera instinctivement la tête pour chercher son regard. Il est essentiel de lui proposer une position lui permettant de communiquer avec le praticien. Les mini instruments ne sont qu’exceptionnellement utilisés actuellement. 3- Les principales stratégies de gestion du comportement : a- Les techniques de communication : ▪Expliquer, montrer, faire ou « tell, show, do »: expliquer ce qui va être fait, montrer sur la main du dentiste, du parent puis celle de l’enfant, puis réaliser l’acte. Laisser un miroir à la portée de l’enfant pour qu’il puisse voir son visage et sa bouche à la fin du soin. ▪Donner des explications avec un vocabulaire adapté : ex : piqûre = petit moustique, potion magique. ▪Ne pas mentir à un enfant mais lui expliquer ce qu’il va ressentir ex : reconnaître que l’anesthésie est une étape désagréable mais qui permet de bien soigner. ▪Employer un langage positif : éviter de dire « n’aie pas peur » mais plutôt « tout va bien se passer ». ▪Communication non verbale : visuelle et gestuelle : le sourire est un outil puissant de motivation. Les gestes sont aussi importants. ▪Contrat de confiance: le praticien établit un contrat de confiance et propose un élément de contrôle. Il explique ce qu’il va faire et s’y tient. ▪Humour : c’est un facteur de réussite pour tous : social, émotionnel, distrayant, informatif, ex : « j’ai besoin de lumière car ta bouche n’a pas de fenêtre ». ▪Renforcement : renforcement et façonnement : féliciter quand tout va bien ou lorsqu’il y a progrès et ignorer ce qui est négatif, tels les stratagèmes utilisés par l’enfant pour éviter les soins. ▪Modelage : invitation à imiter : jeux sur le doudou ou regard sur d’autres enfants uploads/Sante/ approche-psychologique-chez-l-x27-enfant-resume.pdf

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  • Publié le Aoû 20, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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