Épidémie Champignon noir : quelle est cette infection dévastatrice liée au Covi

Épidémie Champignon noir : quelle est cette infection dévastatrice liée au Covid- 19 ? La mucormycose, mieux connue sous le nom de "champignon noir", fait des ravages en Inde où elle a déjà tué plus de 4 200 personnes au cours des deux derniers mois. Les patients atteints de Covid, dont le diabète est mal équilibré, semblent les plus concernés. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Par En partenariat avec Destination Santé - 05 août 2021 à 18:00 - Temps de lecture : | | Les mucormycoses sont des infections fongiques contractées au contact de certains microrganismes fongiques rares se trouvant dans l’environnement (sol, fruits et légumes en décomposition…). Illustration Adobe Stock Plus de 45 000 cas de mucormycoses ou "champignon noir" ont été rapportés en quelques semaines à peine en Inde. Provoquant la mort de plus de 4 200 personnes. Si le pays concentre 70% des cas publiés dans le monde, d’autres régions sont aussi touchées : le 24 juin dernier, des cas étaient ainsi signalés à Taïwan et en Argentine. Dans la plupart des cas, l’infection fongique est associée à une infection au SARS-CoV-2. De quoi s’agit-il ? Les mucormycoses sont des infections fongiques contractées au contact de certains microrganismes fongiques rares se trouvant dans l’environnement (sol, fruits et légumes en décomposition…). Généralement ces champignons – qui ne sont pas noirs - ne provoquent aucun symptôme chez les personnes en bonne santé et présentant un système immunitaire fonctionnel. Plusieurs facteurs de risque exposent en revanche à une forme grave de l’infection : un diabète mal équilibré, un cancer, le VIH/Sida… Lorsqu’elles se développent, ces infections touchent les sinus, les poumons, les yeux et le cerveau. « Les champignons s’en prennent aux vaisseaux sanguins », décrit Olivier Lortholary, le responsable adjoint du Centre national de référence des mycoses invasives et antifongiques, rattaché à l'Institut Pasteur interrogé par France Info. « L’infection entraîne des lésions nécrotiques invasives des cavités nasales et du palais, causant douleur, fièvre et écoulement nasal purulent », décrit le MSD Manuel. « Les symptômes du système nerveux central peuvent suivre. Les symptômes pulmonaires sont sévères et comprennent une toux productive, une fièvre élevée et une dyspnée ». Très agressive et au développement rapide, cette maladie peut présenter un taux de mortalité élevé, de près de 50%. Pour le moment en Inde ce taux s’élève à 10% environ. Le traitement repose sur l’administration précoce d’antifongique mais il est parfois nécessaire de réaliser l’ablation chirurgicale des tissus nécrosés, obligeant à enlever yeux, nez et mâchoire pour éviter que l'infection n'atteigne le cerveau. Pourquoi les malades et ex-malades du Covid sont davantage touchés ? Désormais, le fait d’avoir contracté le Covid-19 semble constituer un nouveau facteur de risque même si l’OMS estime encore que « l’on ne sait pas à ce stade si ces infections sont dues à l’infection au SARS-CoV-2 ». Une hypothèse prédomine : l’association entre une infection au Covid-19, un diabète déséquilibré et un traitement massif aux stéroïdes, présents dans les médicaments corticoïdes. Ces traitements, utilisés pour réduire l’inflammation pulmonaire due au SARS-CoV-2 inhibent le système immunitaire et le rendent plus vulnérable aux infections. « Cette épidémie de mucormycoses est probablement liée à la fois au traitement et au virus lui-même », estime Olivier Lortholary Premiers cas de champignon noir liés à la Covid en dehors de l'Inde Publié le 04/06/2021 à 15h28 Lire la bio Julie Kern Rédactrice scientifique Classé sous :Coronavirus , infection , Chili Vous aimez nos Actualités ? Inscrivez-vous à la lettre d'information La quotidienne pour recevoir nos toutes dernières Actualités une fois par jour. La Société d'infectiologie chilienne a annoncé dimanche un cas de mucormycose, ou champignon noir, lié à la Covid sur son territoire. Cette maladie infectieuse due aux champignons microscopiques de la famille des Mucorales fait des ravages en Inde, où la situation sanitaire est très tendue. Un cas similaire a été identifié en Uruguay, chez un patient souffrant d'une forme modérée de la Covid-19. Voir aussiUne infection grave de « champignon noir » apparue chez des patients malades de la Covid- 19 en Inde La mucormycose est une complication rare de la Covid-19 qui apparaît le plus souvent chez des personnes avec un système immunitaire affaibli par une maladie, un traitement immunosuppresseur ou une transplantation d'organe. D'autres champignons peuvent ainsi profiter de l'état de santé d'un malade pour proliférer comme les levures du genre Candida et les champignons filamenteux du genre Aspergillus, présents sur les aliments en décomposition et responsables d'une maladie respiratoire, l'aspergillose. Ces surinfections sont plus fréquentes depuis le début de la pandémie de la Covid-19, mais c'est la première fois que le pays identifie en cas de mucormycose. Comme en Inde, l'incidence de cette infection est en augmentation au Chili. Il n'y a qu'une poignée de cas du variant delta (variant indien) en Amérique du Sud, notamment au Brésil. Au Chili, le variant gamma (variant brésilien) circule le plus, suivi du variant alpha (anglais). En Inde, les médecins s'inquiètent de la résurgence d'une infection fongique grave qui apparaît chez les personnes guéries ou en voie de guérison de la Covid-19. Plusieurs personnes ont déjà perdu un œil à cause de ce « champignon noir ». Vous aimez nos Actualités ? Inscrivez-vous à la lettre d'information La quotidienne pour recevoir nos toutes dernières Actualités une fois par jour. Soutik Biswas, un correspondant indien de la BBC , a rapporté une information qui a fait le tour des médias internationaux. Là-bas, des personnes en voie de guérison ou guéries de la Covid-19 contractent une autre infection potentiellement mortelle appelée mucormycose. Cette fois-ci, le responsable n'est pas un virus, mais des champignons filamenteux microscopiques appartenant à l'ordre des Mucorales. Ils sont omniprésents dans l'environnement : dans la terre, sur les végétaux et les animaux, les aliments ou les objets. Nous sommes donc en contact permanent avec ces champignons, on respire leurs spores sans même s'en rendre compte. Chez les personnes immunocompétentes, cela n'a aucune incidence, mais chez les personnes immunodéprimées, une infection peut se déclencher. Les Mucorales peuvent aussi nous contaminer par voie cutanée, lorsque la barrière physique que constitue la peau est lésée ou fragilisée, notamment chez les grands brûlés ou les polyaccidentés. Photo en microscopie optique du sporange d'un champignon de l'ordre des Mucorales. © Domaine public Le diabète et les traitements anti-Covid favorisent la mucormycose Selon les informations collectées par Soutik Biswas, le nombre de cas de mucormycose a explosé depuis le début de la pandémie. Le Dr Nair, qui officie au Sion Hospital de Mumbai, raconte qu'en deux semaines, il a soigné 40 personnes pour une mucormycose, contre moins de dix les deux dernières années. La plupart de ces patients ont été infectés par le coronavirus dans les quinze jours précédant l'apparition de l'infection fongique. Certains d'entre eux présentaient déjà une acidocétose diabétique, une complication du diabète de type 1 (et du diabète de type 2 dans une moindre mesure), qui affaiblit les défenses immunitaires. À cela s'ajoutent les médicaments anti-inflammatoires stéroïdiens qui permettent de limiter les dégâts causés par la Covid-19 , mais qui diminuent encore l'immunité. Combinées, ces deux conditions constitueraient un terrain idéal pour la mucormycose. Un œil nécrosé à cause d'une mucormycose. © Domaine public La mucormycose, une maladie grave et difficile à traiter Cette infection est potentiellement mortelle. Sa forme la plus courante est appelée « atteinte rhinocérébrale ». Elle se caractérise par une nécrose des muqueuses nasales et parfois du palais. Le champignon microscopique peut se disséminer par la circulation sanguine pour atteindre les yeux et le cerveau. L'infection provoque douleur, fièvre, nécrose, sécrétion purulente, atteintes oculaires et cérébrales. En Inde, les médecins rapportent que lorsque les patients se présentent à l'hôpital, le champignon a déjà atteint les yeux. À ce jour, onze personnes en Inde ont dû être amputées d'un œil pour limiter la propagation du « champignon noir ». La mucormycose est une maladie difficile à traiter. En complément de la chirurgie, les malades reçoivent une injection d'antifongique à haute dose en intraveineuse pendant huit semaines. Pour le moment, le gouvernement indien ne parle pas d'épidémie de mucormycose. Les médecins ne comprennent pas encore totalement pourquoi le nombre de cas de mucormycose augmente à travers l'Inde. uploads/Sante/ chompignon-noir.pdf

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  • Publié le Jan 10, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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