Septembre 2016 Fonctionnement psychique et étude de cas Marie-Liesse PERROTIN R

Septembre 2016 Fonctionnement psychique et étude de cas Marie-Liesse PERROTIN Répondez de manière claire et précise à chaque question. Les documents sont interdits. Sujet : A partir de cette vignette clinique, faites un relevé sémiologique concernant le trouble du sujet, relevez ses traits de personnalité puis proposez vos hypothèses diagnostiques sur son trouble et sa personnalité ainsi que sur son fonctionnement psychique (diagnostic structural). Vous rédigerez votre réponse en suivant ce plan de présentation : 1) Sémiologie du trouble (4 points) 2) Sémiologie de la personnalité (4 points) 3) Hypothèses diagnostiques sur le trouble et sur la personnalité (4 points) 4) Diagnostic structural : type de conflit, nature de l’angoisse, type de relation d’objet, mécanismes de défense préférentiels (8 points). Vignette clinique : Amélie, 37 ans, est reçue en entretien par le psychologue d’un service oncologie. Elle a suivi une chimiothérapie et vient de subir une mammectomie. Durant le premier entretien, Amélie pleure beaucoup et tient des propos très négatifs : « Je me sens la moitié de moi-même, je ne suis plus une femme, je me dégoûte. Vous m’imaginez sur une plage ? » Son visage est sans expression et son débit de parole assez lent. Elle dit se sentir extrêmement triste, angoissée et avoir peur de mourir. Elle se demande également si les modifications corporelles qu’elle a subies (son amaigrissement, le sein droit qu’on lui a ‘’reconstruit’’ sans mamelon) ne vont pas finir par éloigner son mari. Elle décrit, cependant, ce dernier comme très prévenant et supportant sans mot dire ses brusques accès de colère ou ses crises de larmes, mais elle ajoute : « jusqu’à quand ? ». « Dans les moments où ça va bien, quand je suis moins fatiguée, j’ai envie d’être comme avant, de me remettre à travailler mais 5 mn après je me dis que tout ça c’est fini, que je vais rechuter et je pleure car j’en veux à tout le monde. Je suis trop fatiguée, je ne mange pas et je fais des cauchemars. D’ailleurs, j’ai du mal à m’endormir et je laisse une veilleuse. J’ai l’impression d’avoir toujours un trou là (elle désigne son sein droit) et que je vais être aspirée dedans. » Durant un entretien ultérieur, Amélie qui reste triste et angoissée, parle de son métier de journaliste et de sa fille de 5 ans, confiée provisoirement à la garde de ses parents : « Heureusement que ma mère est là car mon mari travaille. Elle a toujours été présente quand, j’avais besoin d’elle alors qu’au niveau travail elle n’est pas en reste. Elle n’est pas près de prendre sa retraite, c’est X, l’écrivain, vous devez la connaître. Je l’admire beaucoup. Elle est très fiable, mon père, c’est tout le contraire. Il est égoïste, on ne peut rien lui demander, c’est un menteur, je ne comprends pas que ma mère puisse le supporter. Ma fille, est un amour, elle me manque beaucoup. Amélie se remet à pleurer et souligne qu’elle alterne entre l’envie de retourner le plus rapidement possible à ses occupations car elle ne supporte pas l’ennui et celle de dormir pendant 6 mois. Elle déclare « je ne suis plus que l’ombre de moi-même, je me répugne, j’étais active, si vive, j’étais réputée pour mes scoops et cela aide d’être séduisante pour faire parler les témoins…Là…Je visais un poste de rédactrice en chef. J’ai changé quatre fois de journal dans cet objectif. Si je ne l’obtiens jamais, à quoi bon…Et si mon mari me quitte, il me restera quoi ? J’ai tout le temps peur qu’il parte, je l’appelle quatre fois par jour. Je lui demande tous les soirs s’il me désire toujours. Il dit que oui mais bon…Il m’a déjà trompée, il est revenu parce que j’ai menacé de me tuer et que j’ai tout cassé ! » par Marie-liesse Perrotin, vendredi 16 septembre 2016, 23:55 Chers étudiants, Voici le corrigé de l’examen de Fonctionnement psychique et étude de cas. Comme rappelé par annonce, sur le forum et sur la page d’accueil du cours, vous ne deviez renseigner que les rubriques demandées et ne pas perdre du temps à présenter la patiente etc. Sémiologie du trouble : Il s’agissait de relever les symptômes de la patiente en vous référant au cours de Plagnol. A savoir:  une douleur morale se spécifiant par une tristesse intense peu sensible au réconfort: « Elle dit se sentir extrêmement triste. »  des idées noires: Amélie tient des propos très négatifs et a peur de mourir.  un pessimisme: « … je me dis que tout ça c’est fini, que je vais rechuter…»  une perte de l’estime de soi: « Je me sens la moitié de moi-même, je ne suis plus une femme, je me dégoûte. »  de la honte: « Vous m’imaginez sur une plage? »  une anhédonie: « Si je ne l’obtiens jamais, à quoi bon… »  un sentiment d’incapacité: « Je ne suis plus que l’ombre de moi-même… j’étais si active, si vive… Là… »  un ralentissement psychomoteur marqué par:  une asthénie: « Je suis trop fatiguée… »  une amimie: son visage est sans expression.  une probable bradypsychie indiquée par son débit de parole assez lent.  Une aboulie: « … j’ai envie d’être comme avant, de me remettre à travailler mais 5mn après je me dis que tout ça c’est fini… » assortie d’un certain apragmatisme.  un syndrome physique/ des signes non spécifiques illustrés par:  des troubles du sommeil: « … j’ai du mal à m’endormir… »  des troubles de l’alimentation: « … je ne mange pas… »  une forte angoisse: elle se dit angoissée et avoir peur de mourir. Cette question était sur 4 points. J’ai noté de 1 à 4 points en fonction du nombre de symptômes relevés et de votre capacité à organiser ce relevé selon les trois groupes de symptômes susmentionnés. J’attendais également que vous utilisiez au moins quelques termes du lexique que vous avez à connaître, par exemple asthénie plutôt que fatigue. Sémiologie de la personnalité : Il convenait ici de relever les traits de personnalité de la patiente donc de convertir en traits de personnalité, chaque fois que cela s’y prêtait, les informations qui vous étaient données à ce propos dans la vignette. Il ne s’agissait donc pas de redire purement et simplement dans les mêmes termes ce qui vous était précisé mais de vous référer à la formulation des items du cours de A. Plagnol. Vous deviez donc relever:  une instabilité du comportement (accès de colère/crises de larmes, changements fréquents de rédaction), de l’image de soi (dégoût/ appréciation) de l’affectivité (amour /haine à l’égard de son mari).  un doute sur la valeur de soi (elle alterne entre une idéalisation et une dévalorisation d’elle-même: « je me dégoûte/cela aide d’être séduisante, si active, vive… »  une impulsivité (crises de colère, a tout cassé)  une peur de l’abandon (telle qu’elle a pu menacer de se suicider par le passé et appelle actuellement son mari quatre fois par jour). « J’ai tout le temps peur qu’il parte… »  une intolérance à l’ennui au point que la patiente envisage alors qu’elle est en pleine convalescence de retravailler.  une alternance de belles réussites (scoops) et d’échecs (Amélie, malgré quatre changements de rédaction n’est toujours pas parvenue à devenir rédactrice en chef)  une dépendance narcissique à l’autre (à son mari sur le plan du désir notamment « Et si mon mari me quitte, il me restera quoi? » à sa mère qui lui tient lieu de prothèse narcissique par sa propre réussite, probablement à sa fille qui la chérit : « C’est un amour. »).  des menaces suicidaires: « … j’ai menacé de me tuer… »  une absence de culpabilité concernant ses comportements impulsifs.  une ambivalence (marquée vis à vis de son mari) J’attendais que vous releviez au moins quatre traits parmi les principaux ( instabilité, impulsivité, idéalisation/dévalorisation, peur de l’abandon). J’ai donc compté de 0 à 4 points selon le nombre et la pertinence des traits relevés. J’ai accepté certaines reformulations dès l’instant que le sens y était. Certains d’entre vous ont diagnostiqué une personnalité narcissique, donc n’ont pas tenu compte du doute d’Amélie sur sa valeur ni de sa grande dépendance anaclitique. Hypothèses diagnostiques : - sur le trouble : J’ai noté 1 point si vous aviez diagnostiqué une dépression sans la qualifier ou une dépression primaire, ou une dépression réactionnelle ou encore une dépression psychogène. J’ai noté 3 points si vous aviez, au contraire, diagnostiqué une dépression secondaire soit somatogène soit associée à une personnalité limite, le cancer et la mammectomie subie par Amélie ayant débordé les défenses (clivage) habituellement utilisées pour contrer la menace dépressive liée à son angoisse d’abandon.  sur la personnalité : J’ai noté 1 point si vous avez diagnostiqué une personnalité limite ou borderline. Diagnostic structural : Vous deviez pour l’effectuer vous appuyer sur le document de cours et plus précisément sur les critères uploads/Sante/ compilation-etudes-de-cas.pdf

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  • Publié le Mar 04, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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