Nations Unies Note de synthèse La COVID-19 et la couverture sanitaire universel
Nations Unies Note de synthèse La COVID-19 et la couverture sanitaire universelle OCTOBRE 2020 2 NOTE DE SYNTHÈSE DES NATIONS UNIES : LA COVID-19 ET LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE OCTOBRE 2020 Résumé En l’espace de neuf mois, la COVID-19 a gagné plus de 190 pays, avec plus de 30 millions de cas signalés. Plus d’un million de personnes sont mortes. La pandémie a mis en évidence des risques longtemps ignorés, notamment le caractère inadéquat des systèmes de santé, l’existence de failles dans la protection sociale et des inégalités structurelles. Elle a également révélé l’importance d’une santé publique de base, de systèmes de santé solides et d’une bonne préparation aux situations d’urgences, ainsi que de la résilience des populations face à un nouveau virus ou à une pandémie, montrant qu’il est plus important que jamais d’instaurer la couverture sanitaire universelle. La santé est un droit humain fondamental et la couverture sanitaire est un outil essentiel pour faire de la santé pour toutes et tous une réalité. La couverture sanitaire universelle renvoie à une situation dans laquelle toutes les personnes et toutes les communautés reçoivent les services de santé dont elles ont besoin sans que cela entraîne pour elles des difficultés financières excessives. Cependant, au moins la moitié de la population mondiale ne bénéficie toujours pas d’une couverture complète pour avoir accès aux services de santé de base et plus de 800 millions de personnes consacrent au moins 10 % du budget de leur ménage aux frais de santé1. Il sera important de supprimer autant que possible les obstacles financiers qui entravent l’accès aux services de santé. C’est un défi en période de récession économique, mais la COVID-19 a montré qu’il est bénéfique pour l’économie de parvenir à contrôler les épidémies. Elle a également mis en évidence les inconvénients qu’il y a à financer la couverture médicale principalement par le biais de cotisations salariales. Dans le contexte d’une crise économique mondiale où le chômage augmente et où le droit aux services est lié à ces cotisations, l’accès aux services de santé est réduit au moment même où les gens en ont le plus besoin. _____ 1 Organisation mondiale de la Santé (OMS), “Couverture sanitaire universelle”, 24 janvier 2019, consultable à l’adresse suivante https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/universal-health-coverage-(uhc). Qu’est-ce que la couverture sanitaire universelle ? La couverture sanitaire est dite universelle lorsque toutes les personnes et les toutes les communautés reçoivent les services de santé dont elles ont besoin sans que cela entraîne pour elles de difficultés financières excessives. L’objectif de la couverture sanitaire universelle est triple : > Équité dans l’accès : toutes les personnes qui ont besoin de services de santé doivent pouvoir y accéder, et pas seulement celles qui peuvent payer pour les obtenir > Qualité suffisante : les services de santé doivent être suffisamment bons pour améliorer la santé de celles et ceux qui en bénéficient > Pas de risque financier excessif : Les personnes qui utilisent les services de santé ne doivent pas courir de risque financier à cause du coût de ces services. L’idée d’une couverture sanitaire universelle est tirée de la constitution de l’OMS de 1948, dans laquelle la santé a été consacrée comme un droit humain fondamental, et sur le programme « Santé pour tous » défini dans la Déclaration d’Alma-Ata en 1978. Tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies ont réaffirmé qu’ils s’engageaient à tenter de mettre en place la couverture sanitaire universelle d’ici à 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable (A/RES/74/2, octobre 2019). OCTOBRE 2020 NOTE DE SYNTHÈSE DES NATIONS UNIES : LA COVID-19 ET LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE 3 Le monde se trouve désormais face à un véritable tournant en ce qui concerne la pandémie de COVID-19. Malgré un succès initial dans la suppression de la transmission, de nombreux pays connaissent désormais une résurgence après avoir assoupli les restrictions. À l’approche de la saison de la grippe dans certaines régions du monde, et face à l’augmentation du nombre de cas et d’hospitalisations, de nombreux pays se trouvent dans l’obligation de trouver un juste équilibre entre la protection de la santé publique, la protection des libertés individuelles et la nécessité de ne pas mettre l’économie à l’arrêt. S’il y avait la couverture sanitaire universelle, les pays pourraient s’attaquer de manière plus efficace aux trois manières dont la crise de la COVID-19 provoque directement et indirectement la morbidité et la mortalité : la première est due au virus lui-même, la deuxième au fait que les systèmes de santé sont incapables de fournir de manière continue des services de santé essentiels, et la troisième à son impact socioéconomique. Nous savons désormais que c’est pour les groupes qui étaient déjà dans des situations de plus grande vulnérabilité que le virus représente le risque le plus grave : les personnes qui vivent dans la pauvreté, les personnes âgées, celles qui ont des problèmes de santé préexistants, les femmes, les enfants, les personnes migrantes et celles qui ont été déplacées de force. En quelques mois, des régions entières qui progressaient sur la voie de l’éradication de la pauvreté et de la réduction des inégalités ont accusé des reculs qui les ont ramenées plusieurs années en arrière. Le développement humain a régressé pour la première fois depuis que nous avons commencé à le mesurer en 1990. Les liens qui existent entre la santé publique et la résilience générale des économies et des sociétés ne peuvent plus être mis en doute. La COVID-19 est venue étoffer le faisceau de preuves dont on disposait et qui indique que les investissements dans la santé donnent des retours à long terme, tandis que le sous- investissement peut avoir des effets sociaux et économiques mondiaux dévastateurs à grande échelle, qui pourraient durer des années. La pandémie coûte à l’économie mondiale 375 milliards de dollars par mois et 500 millions d’emplois depuis que la crise a éclaté. Il faut continuer à s’attaquer à la cause profonde de la crise économique, à savoir la COVID-19. À cet égard, l’OMS a publié des orientations détaillées sur les mesures de santé publique efficaces. Des vaccins, des diagnostics et des thérapies sûrs et efficaces seront également essentiels pour mettre fin à la pandémie et permette un relèvement plus rapide à l’échelle mondiale. Il est également évident désormais qu’il est dans l’intérêt national et économique de tous les pays de collaborer le plus possible entre eux pour élargir l’accès aux tests et aux traitements et de défendre l’idée d’un vaccin qui serait un bien public mondial — un « vaccin du peuple » disponible et abordable pour tout le monde, partout. Le dispositif visant à accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) est, avec son Mécanisme COVAX, le meilleur moyen d’y parvenir. À plus long terme, la préparation et la riposte aux pandémies peuvent être considérées comme un bien public mondial, qui doit donner lieu à des investissements proportionnels aux niveaux mondial et national. Elles nécessitent un système d’alerte standardisé lié à des mesures concrètes de la part des autorités sanitaires nationales et locales. À ce jour, seul un tiers des pays ont mis en place les capacités nécessaires à leurs systèmes de gestion des urgences de 4 NOTE DE SYNTHÈSE DES NATIONS UNIES : LA COVID-19 ET LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE OCTOBRE 2020 santé publique, comme l’exige le Règlement sanitaire international (2005). Pour pouvoir sortir de la pandémie de COVID-19, il faudra une approche coordonnée de la part de l’ensemble des pouvoirs publics et de la société dans le monde entier. Les enseignements tirés de l’expérience montrent qu’il faut mettre en place une couverture sanitaire universelle qui assure à toutes les personnes un accès égal à des soins de santé de qualité sans que cela les mette dans une situation de risque sur le plan financier et qui protège efficacement les sociétés contre une autre crise sanitaire qui auraient des effets dévastateurs sur les vies et les moyens de subsistance. Tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies sont convenus d’essayer de mettre en place une couverture sanitaire universelle d’ici à 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable et conformément à la Déclaration politique de 2019 sur la couverture sanitaire universelle. Il existe des mesures claires qui peuvent être prises dans le cadre de la riposte à la COVID-19 et des mesures de relèvement pour remédier aux faiblesses que la pandémie a mises à nu et pour investir dans un système de santé publique plus résilient à l’avenir. En fin de compte, veiller à ce qu’une pandémie de cette ampleur et de cet impact ne se reproduise pas consiste en un choix politique. OCTOBRE 2020 NOTE DE SYNTHÈSE DES NATIONS UNIES : LA COVID-19 ET LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE 5 MESURES QU’IL EST RECOMMANDÉ DE PRENDRE 1. EMPÊCHER DE TOUTE URGENCE QUE LA TRANSMISSION DE LA COVID-19 SE POURSUIVE : > Continuer de renforcer les mesures de santé publique pour parvenir à une transmission zéro de la COVID-19 à l’échelle locale > Mettre en place un dispositif universel de dépistage de uploads/Sante/ covid19-1.pdf
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- Publié le Mai 19, 2022
- Catégorie Health / Santé
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