doi:10.1684/abc.2014.0979 561 Pour citer cet article : Troussard X, Vol S, Corn

doi:10.1684/abc.2014.0979 561 Pour citer cet article : Troussard X, Vol S, Cornet E, Bardet V, Couaillac JP, Fossat C, Luce JC, Maldonado E, Siguret V, Tichet J, Lantieri O, Corberand J. Étude des valeurs normales de l’hémogramme chez l’adulte : un besoin pour une meilleure interprétation et pour l’accréditation du laboratoire. Ann Biol Clin 2014 ; 72(5) : 561-81 doi:10.1684/abc.2014.0979 Article original Ann Biol Clin 2014 ; 72 (5) : 561-81 Étude des valeurs normales de l’hémogramme chez l’adulte : un besoin pour une meilleure interprétation et pour l’accréditation du laboratoire Determination of full blood count normal reference values for adults in France Xavier Troussard1 Sylviane Vol2 Edouard Cornet1 Valérie Bardet3 Jean-Paul Couaillac4 Chantal Fossat5 Jean-Charles Luce2 Eric Maldonado6 Virginie Siguret7 Jean Tichet2 Olivier Lantieri2 Joël Corberand8 Pour le Groupe francophone d’hématologie cellulaire (GFHC) 1 Laboratoire d’hématologie, CHU Côte de Nacre, Caen, France <troussard-x@chu-caen.fr> 2 IiRSA, La Riche, France 3 Service d’hématologie biologique, CHU Cochin-Port Royal, Paris, France 4 Laboratoire hémato-biologie, CH Cahors, Cahors, France 5 Laboratoire d’hématologie, CHU Timone, Marseille, France 6 Hématologie, Siemens Healthcare Diagnostics, Saint-Denis, France 7 Hématologie biologique, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris, France 8 Laboratoire d’hématologie, CHU Toulouse-Rangueil, Toulouse, France Article rec ¸u le 23 janvier 2014, accept´ e le 11 avril 2014 Résumé. L’hémogramme est l’examen biologique le plus prescrit en France métropolitaine. Faute de données suffisantes, il existe une grande variabilité des valeurs de référence des paramètres de l’hémogramme, entre les laboratoires d’analyses médicales. L’objectif de ce travail est de fournir des valeurs de réfé- rence de l’hémogramme chez l’adulte. Ces valeurs normales ont été définies chez l’adulte sain, sur une population de 33 258 sujets, à savoir 19 612 hommes et 13 646 femmes. Elles ont été établies après exclusion de tous les sujets pré- sentant des conditions susceptibles de modifier, directement ou indirectement, les valeurs de l’hémogramme. Nous fournissons, pour chaque paramètre, les valeurs standards, par sexe et par groupe d’âge, de 16 à 69 ans. De plus, nous présentons les valeurs de l’hémogramme d’une population de 339 sujets âgés de plus de 69 ans sans comorbidité. Ces valeurs normales sont destinées à être uti- lisées en pratique quotidienne. Elles permettent de distinguer, sans ambiguïté, une situation normale d’une situation pathologique. Par ailleurs, elles peuvent être appliquées à l’ensemble de la France métropolitaine. Mots clés : hémogramme, valeurs normales, adulte Abstract. The full blood count (FBC) is the most prescribed laboratory test in France. Due to the lack of data, there is a great variability in reference values of the FBC, between medical laboratories. The aim of this work was to provide normal reference values for FBC in adults. These normal values were defined in a population of 33 258 healthy adults, 19 612 men and 13 646 women. These values were determined after excluding subjects having conditions in order to modify, either directly or indirectly, FBC parameters. For each parameter, we provide results for values of standard parameters, by sex and age, from 16 to 69 years. In addition, we present FBC values from a population of 339 subjects aged over 69 years with no comorbidities. These normal values are proposed to be used in everyday practice. They make it possible to distinguish, without ambiguity, a normal situation from a pathological situation. Moreover, they can be applied to the entire metropolitan France. Key words: full blood count (FBC), normal reference values, adults Tirés à part : X. Troussard 562 Ann Biol Clin, vol. 72, n◦5, septembre-octobre 2014 Article original L’hémogramme est le test de laboratoire le plus fréquem- ment prescrit en France. Les nombreuses informations fournies par cette analyse multiparamétrique peuvent notamment suggérer des diagnostics spécifiques et révéler une affection hématologique de fac ¸on fortuite et à un stade précoce, permettant une prise en charge clinique adéquate. Les médecins prescripteurs ne disposant pas de solides connaissances hématologiques basent leur interprétation de l’hémogramme sur les valeurs de référence quantita- tives fournies par le laboratoire. En France, les patients consultent leur médecin pour obtenir les résultats de leur hémogramme ou, dans la plupart des cas, les rec ¸oivent directement et tentent de les interpréter eux-mêmes en les comparant aux valeurs de référence indiquées sur la feuille de résultats. La qualité des tests de laboratoire s’améliore constamment. De par le développement technologique des analyseurs et la maîtrise de la phase analytique, la précision des don- nées quantitatives de l’hémogramme est de moins en moins remise en question. Néanmoins, les patients consultent un hématologue après avoir interprété leurs résultats comme anormaux par rapport aux valeurs de référence indiquées sur la feuille de résultats. Il n’est pas nécessaire de mettre en œuvre des enquêtes structurées pour démontrer la grande variabilité des valeurs de référence fournies par les labora- toires en France métropolitaine. La biologie médicale est en pleine évolution et fait actuelle- ment l’objet d’une restructuration. En outre, conformément aux exigences réglementaires, tous les laboratoires sont tenus de faire la preuve de leurs procédures d’accréditation et, par conséquent, de disposer de valeurs de référence reconnues et validées. Sur la base de principes méthodologiques établis, une équipe d’experts du Groupe francophone d’hématologie cellulaire (GFHC) propose des valeurs de référence nor- males de l’hémogramme applicables à tous les laboratoires de biologie médicale en France métropolitaine. Moyens et méthodes Population Les données issues de 142 110 sujets adultes, à savoir 63 729 hommes (44,8 %) et 78 381 femmes (55,2 %), ont été analysées. Tous les sujets, âgés de 16 à 69 ans, ont fait l’objet d’un examen périodique de santé (EPS) à l’IiRSA (Institut inter-régional pour la santé) entre le 1er janvier 2008 et le 31 juillet 2010. L’IiRSA compte 11 Centres de prévention et de santé publique (CPSP), principalement situés dans la partie centre-ouest de la France. Le nombre de sujets par CPSP était réparti comme suit : La Riche : 21 307 (15 %), Hérouville-St-Clair : 20 981 (15 %), Saint-Lô : 6747 (5 %), Alenc ¸on : 11 605 (8 %), Le Mans : 21 806 (15 %), Angers : 19 812 (14 %), Cholet : 7 869 (5,5 %), Saint Doulchard : 6 217 (4,5 %), Châteauroux : 10 789 (8 %), Le Havre : 6 727 (5 %) et Laval : 8 250 (6 %). Conformément à la législation franc ¸aise, l’origine ethnique des patients n’est pas dispo- nible. Cependant, les régions couvertes par l’étude ne sont pas réputées pour afficher un taux élevé d’habitants non caucasiens. En France, l’EPS est une prestation régie par la loi, acces- sible à tout assuré social du régime général, qui couvre 85 % de la population. Le contenu de l’EPS est défini par un référentiel réalisé sous l’autorité de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), avec le concours d’experts médicaux. Il est mis à jour régulièrement et comporte trois volets : (1) un questionnaire personnel (en 146 points) permettant de collecter des données socioprofessionnelles et familiales, ainsi que des informations sur les compor- tements, notamment alimentaires, l’activité physique, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’état de santé actuel du sujet et ses antécédents ; (2) des analyses de laboratoire incluant l’hémogramme, un bilan lipidique, la glycémie, un bilan hépatique et un test urinaire par bandelettes réac- tives de recherche de glucose, protéines, sang et acétone. D’autres analyses (ferritine, sérologie de l’hépatite B et C) peuvent être incluses selon l’âge, le sexe et le contexte. Une sérologie VIH peut également être effectuée à la demande du patient, lors de la visite médicale ; (3) un examen médi- cal à partir des éléments précédents, visant à établir un état des lieux de la santé du sujet. Au total, 142 110 individus ont été initialement analy- sés, dont 42 589 (30 %) en situation de précarité. Les populations cibles considérées comme précaires demeurent en marge du système de santé classique : personnes sans médecin traitant clairement identifié, sans abris, chô- meurs, personnes bénéficiaires d’un revenu minimum ou de contrats aidés. Le score Epices (Évaluation de la précarité et des inégalités de santé dans les Centres d’examens de santé) se fonde sur 11 questions permettant de déterminer si un sujet est en situation précaire [1]. Dans la mesure où le pourcentage d’individus précaires au sein de la popu- lation franc ¸aise est estimé à 13 %, la population initiale a été rectifiée en conséquence. Un numéro aléatoire a été affecté à chaque sujet en situation précaire, et 27 717 d’entre eux ont été exclus (ceux dont le numéro aléatoire était parmi les n plus petits). Après rectification, la population comprenait 114 393 sujets, à savoir 51 636 hommes (45 %), 62 757 femmes (55 %) et 14 872 sujets en situation précaire (13 %). Pour déterminer les valeurs normales de l’hémogramme chez les sujets sains, 81 135 sujets ont été exclus de notre Ann Biol Clin, vol. 72, n◦5, septembre-octobre 2014 563 Valeurs normales de l’hémogramme chez l’adulte étude en raison de critères susceptibles de modifier direc- tement ou indirectement les paramètres de l’hémogramme. Dix-huit critères d’exclusion ont été utilisés (tableau 1), principalement la prise de médicaments (chez 58 009 sujets, uploads/Sante/ etude-des-valeurs-normales-de-lhemogramme-chez-ladulte-un-besoin-pour-une-meilleure-interpretation-et-pour-laccreditation-du-laborato-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 01, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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