1 Sommaire Qu’appelle-t-on l’excision ? Quels sont les risques liés aux mut
1 Sommaire Qu’appelle-t-on l’excision ? Quels sont les risques liés aux mutilations sexuelles féminines ? Pourquoi l’excision est-elle pratiquée ? Qui pratique l’excision ? A quel âge pratique-t-on l’excision ? D’où vient l’excision ? Où l’excision est-elle pratiquée ? Combien de filles et de femmes sont concernées ? Pourquoi l’excision est-elle une violation des droits humains ? Comment parvenir à l’abandon de l’excision ? Quels sont les acteurs clés dans l’abandon de l’excision ? 2 Qu’appelle-t-on l’excision ? L’excision, aussi appelée Mutilations sexuelles féminines (MSF) ou Mutilations génitales féminines (MGF), recouvre toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes sexuels externes de la femme ou autre lésion des organes sexuels féminins. L’Organisation mondiale de la Santé distingue 4 types de mutilations sexuelles féminines : La clitoridectomie : ablation partielle ou totale du clitoris. L’excision : ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans ablation des grandes lèvres. L’infibulation : rétrécissement de l’orifice vaginal par ablation et accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans ablation du clitoris. Les formes non-classées de MSF : toutes les autres interventions nocives ou potentiellement nocives pratiquées sur les organes sexuels féminins à des fins non thérapeutiques. Une question de vocabulaire. Excision ? Mutilation sexuelle féminine ? Mutilation génitale féminine ? Excision, parlons-en ! utilise parfois indistinctement les termes de « mutilation sexuelle féminine » et « d’excision ». Notre réseau et ses adhérent-e-s sont mobilisé-e-s pour l’abandon de toutes les formes de mutilations sexuelles féminines. Nous utilisons néanmoins parfois le terme « excision » de façon générique, selon les contextes ou le public avec lequel nous dialoguons. 3 Nous privilégions également le terme mutilations « sexuelles » à celui de « génitales » car il reflète mieux l’ensemble des conséquences de l’acte sur la vie des femmes et intègre, en plus de l’atteinte physique, toutes les dimensions de la sexualité (psychologique, sociologique, anthropologique…). Quels sont les risques liés aux mutilations sexuelles féminines ? Les mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé et entraînent de graves conséquences physiques et psychologiques tout au long de la vie des femmes. Parmi les risques auxquels sont exposées les filles et les femmes victimes d’excision, il est possible de citer : Des douleurs intenses : la vulve, les lèvres et le clitoris sont des parties du corps très innervées. Couper des tissus sensibles des organes génitaux cause des douleurs extrêmes, d’autant que les mutilations sexuelles féminines sont rarement pratiquées sous anesthésie. Par ailleurs, la cicatrisation peut se révéler douloureuse dans des contextes où le suivi des soins reste précaire. Tout au long de leur vie, les femmes peuvent continuer à ressentir des douleurs en raison de l’emprisonnement ou de l’absence de protection des terminaisons nerveuses. Des saignements voire une hémorragie. Des saignements se produisent de façon immédiate. Dans certains cas, il s’agit même de véritables hémorragies, pouvant alors entrainer la mort. Des infections : les conditions d’hygiène précaires (par exemple le fait d’utiliser le même instrument pour exciser plusieurs filles) peuvent être à l’origine d’infections. Par la suite, les mutilations sexuelles féminines peuvent entraîner de multiples infections vulvaires, urinaires ou gynécologiques, qui peuvent mener à la stérilité. La diffusion des infections sont susceptibles d’entraîner des septicémies qui, sans traitement adéquat, peuvent être mortelles. La mort peut être causée au moment de l’acte par des hémorragies ou des infections, y compris le tétanos et le choc. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : l’utilisation d’un même instrument non stérilisé pour l’excision de plusieurs filles est susceptible d’accroître le risque de transmission du VIH. Par ailleurs, l’augmentation du risque des saignements au cours des rapports sexuels, 4 qui est fréquent lorsque la désinfibulation est nécessaire, peut accroître le risque de transmission du VIH. Les filles et les femmes ayant été infibulées sont particulièrement exposées aux problèmes urinaires et menstruels : la fermeture quasi complète du vagin et de l’urètre peuvent empêcher l’urine et les menstruations de s’écouler normalement. Les conséquences sur la vie sexuelle : les femmes ayant subi une mutilation sexuelle peuvent connaître des douleurs ou un plaisir sexuel diminué au cours des rapports sexuels, par exemple en raison des dommages liés à l’ablation de tissus sensibles tel que le gland du clitoris, de cicatrices résultant de leur excision ou encore de souvenirs traumatisants liés à l’intervention. Les complications obstétricales : les femmes ayant subi une mutilation sexuelle féminine sont plus exposées à des complications telles que des saignements excessifs, des déchirures du périnée et ont souvent recours à des épisiotomies. Un travail prolongé ou un accouchement difficile peuvent être à l’origine de fistules obstétricales, qui deviennent alors des conséquences secondaires des complications liées aux mutilations sexuelles féminines. Un accompagnement médical adéquat des femmes à l’accouchement réduit le risque de complications obstétricales : Une femme excisée vivant loin d’un poste de santé, en milieu rural a beaucoup plus de risques de complication qu’une femme excisée vivant dans un pays où le système de santé et développé et accessible. Les répercussions sur le nouveau-né : les résultats d’une étude menée par l’Organisation mondiale de la Santé sur 28 000 femmes dans différents pays, prouvent que les mutilations sexuelles des mères ont des conséquences négatives sur les nouveau-nés : les taux de décès périnatal chez les nouveau-nés sont plus élevés pour les enfants des femmes ayant subi une mutilation sexuelle que pour les enfants des femmes n’ayant pas subi de mutilation (supérieur de 15 % pour les enfants dont les mères ont subi une mutilation de type I, de 32 % lorsque les mères ont subi une mutilation de type II, et de 55 % lorsqu’il s’agit d’une mutilation sexuelle de type III) Informations empruntées au rapport : l’abandon des mutilations génitales féminines et de l’excision, Un examen attentif de pratiques prometteuses. PRP, USAID, 2007. 5 Les conséquences psychologiques : beaucoup de femmes décrivent les mutilations sexuelles féminines comme un traumatisme, en raison de la douleur extrême ressentie au moment de l’acte, du choc et de la force utilisée pour les empêcher de bouger. La douleur et/ou l’hémorragie peuvent entraîner un choc au moment de la mutilation. Des études ont également montré que les femmes excisées peuvent avoir une plus grande crainte des rapports sexuels ou connaître un état de stress post- traumatique, d’anxiété, de dépression, de perte de mémoire. Pourquoi l’excision est-elle pratiquée ? Aucune raison liée à « la culture, la coutume, la religion, la tradition ou le prétendu “honneur”» (Convention d’Istanbul) ne saurait justifier les mutilations sexuelles féminines. Dans les sociétés où elles sont pratiquées, les Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) sont le reflet d’une inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes. Le maintien de la pratique est sous-tendu par un ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. Les raisons invoquées par les groupes qui perpétuent l’excision peuvent varier selon la région, l’ethnie ou la communauté et peuvent se cumuler. De façon transversale, il est important de comprendre que l’excision constitue une norme sociale :dans la plupart des communautés, l’excision persiste en raison d’un sentiment d’obligation sociale très fort. Par conséquent, même lorsqu’elles sont conscientes des répercussions sur la santé physique et psychologique de leurs filles, les familles préfèrent perpétuer la pratique pour ne pas subir jugement moraux et sanctions sociales (comme par exemple l’impossibilité pour une fille de se marier ; dans les sociétés où l’on choisit son partenaire à l’intérieur du groupe (non seulement social — homogamie — mais aussi géographique, professionnel, religieux). L’Unicef, qui travaille de longue date à la compréhension des dynamiques qui sous-tendent la perpétuation et l’abandon de l’excision, explique ainsi dans une étude de 2010 : « Dans les communautés où elle est pratiquée, l’E/MGF n’est considérée ni comme dangereuse, ni comme une violation des droits humains. Elle constitue une étape nécessaire dans la bonne 6 éducation d’une fille, une façon de la protéger et, dans de nombreux cas, de lui permettre de se marier. Les parents font exciser leurs filles afin de leur garantir le meilleur futur possible. L’honneur familial et les attentes sociales jouent un grand rôle dans la perpétuation de l’E/MGF, ce qui permet difficilement aux familles individuelles ainsi qu’aux femmes et aux filles en tant qu’individus de renoncer à la pratique. Même lorsque les familles sont conscientes des conséquences néfastes de l’intervention, elles perpétuent la pratique car elles craignent les jugements moraux et les sanctions sociales au cas où elles ne se conformeraient pas aux attentes de la société. Le moteur principal qui entretient la pratique est souvent le désir de protéger les filles et de leur offrir le meilleur futur possible leur assurant sécurité économique et acceptation sociale ». Les justifications suivantes sont notamment invoquées par les groupes qui pratiquent l’excision : Le contrôle de la sexualité des femmes et le maintien de la domination masculine : L’excision – en prévenant le désir sexuel, empêcherait les expériences uploads/Sante/ expose-sur-l-x27-excision.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2021
- Catégorie Health / Santé
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