DIÉTÉTIQUE CHINOISE nourrir la vie Isabelle Laading Préface du Dr Sébastien Dem

DIÉTÉTIQUE CHINOISE nourrir la vie Isabelle Laading Préface du Dr Sébastien Demange Du même auteur Les cinq saisons de l’énergie - La médecine chinoise au quotidien, DésIris, 2012 Shiatsu, voie d'équilibre, DésIris, 2011 L’Astrologie chinoise - Manuel pratique de l’énergie des 9 étoiles, Mercure de France, 1991. Téléchargement gratuit : http://shiatsu-nonindo.fr/livres/Download/9starki. pdf Illustrations Kasia Waber (fig. 1 à 9) Isabelle Laading (fig. 10 et 11, extraites de Shiatsu, voie d’équilibre) © Éditions DésIris, 2018 ISBN 978-2-36403-159-3 Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représen­ tation, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation...) sans le consen­ tement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Toutefois, l’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie (photocopie, télécopie, copie papier réalisée par imprimante) peut être obtenue auprès du Centre Français d’exploitation du droit de Copie (CFC) - 20, rue des Grands-Au­ gustins - 75006 PARIS. 11 Un regard sur la diététique occidentale Comme bon nombre de petits enfants, je me suis maintes fois haussée sur la pointe des pieds pour regarder ce qui mijotait dans les casseroles. Tentée de deviner par l’odeur la composition du plat au four. Et aidé tant bien que mal, mais ravie, à la préparation des repas. Mais lorsque j’ai commencé à poser des questions sur l’intérêt de la soupe de légumes quotidienne ou sur l’interdic­ tion d’étaler un centimètre de beurre sur ma tartine, les réponses m’ont laissée dubitative : « La soupe est bonne pour la santé et trop de beurre te donnera mal au ventre. » Je me délectais surtout des pâtes ; le plaisir pourrait-il nuire à la santé ? Et quelle était cette perversité cachée dans la douceur du beurre ? Difficile à cinq ans d’apprécier le rôle des vitamines, lipides ou glucides. Mais ces termes font-ils réellement sens lorsque nous sommes adultes ? Afin de comprendre les fonctions des composants nutritionnels au cœur des aliments, il convient de consulter des livres de diététique occidentale, et de physiologie. Nous trouvons dans ces ouvrages la description des nutriments en termes scientifiques ou formules biochimiques. Protéines, glucides, lipides, vitamines, minéraux… puis l’exposé des besoins vitaux du corps humain. Les spécialistes analysent le processus de la digestion, la numération de la formule sanguine, la composition de la masse osseuse, des muscles et autres tissus du corps. Ces études permettent d’élaborer des tableaux de correspondances cohérents entre les besoins biochimiques des organes et les produits alimen­ taires qui les satisferont. Sur cette base de recherche, deux sortes de conseils sont proposées par le diététicien. Certains pour prévenir une maladie, d’autres pour la soigner. Le spécialiste oriente son patient vers des aliments permettant de réduire, ou d’éradiquer les signes et symptômes d’une pathologie telle que l’hyperten­ sion, un taux de cholestérol élevé ou un problème de surpoids par exemple. En prévention, il établit un régime parfaitement équilibré selon les besoins normatifs du corps humain. Les conseils sont formulés de manière péremp­ toire car étayés par de nombreuses études scientifiques qui les valident. Les aliments sont classés selon deux listes, les bons et les mauvais. Ceux qu’il faut éviter ou supprimer et ceux qu’il convient de privilégier. Dans la liste noire, se trouvent presque systématiquement le sucre et les graisses, voire le sel, parfois le gluten et les produits laitiers. La description par les nutritionnistes des effets pervers des produits bannis a tout pour faire frémir le consommateur. Les fruits et légumes font partie de la liste blanche, à consommer sans modéra­ tion dans la plupart des cas. Selon cette vision en noir et blanc, il y a donc des responsables bien identifiés de nos malaises de santé. Cette conception 12 Diététique chinoise dualiste des aliments suffit-elle à fonder des principes diététiques ? Et existe- t-il des aliments intrinsèquement nuisibles ? « Sous le Ciel Chacun prétend savoir comment le Beau est beau Et voici venir le Laid Sous le Ciel Chacun prétend savoir comment le Bon est bon Et voici venir le Mauvais Mais en réalité Ayant et n’ayant pas naissent l’un de l’autre Compact et subtil se forment l’un de l’autre Long et court se disent l’un par rapport à l’autre Haut et bas se tournent l’un vers l’autre Notes et sons s’accordent les uns avec les autres Avant et après se suivent l’un l’autre. »1 À supposer que l’utilisation de deux listes d’aliments, favorables et nocifs, soit essentielle au choix d’une saine alimentation, ces recommandations posent un problème. En effet, les points de vue scientifiques divergent. Certains chercheurs prônent les laitages, d’autres les diabolisent. La consommation de céréales vantée par l’un est source de maladie pour l’autre. Sans compter les revirements de positions introduits par la fameuse phrase : « On a longtemps cru que… mais il s’avère que… » Bien que tous les spécialistes fondent leurs théories sur des analyses biochimiques des aliments en regard des besoins similaires de l’être humain, certaines études s’avèrent contradictoires. Des scientifiques démontrent par exemple que le lait étant source de calcium, il prévient l’ostéoporose, quand d’autres prouvent qu’il la favorise. Qui croire ? « Il y a près de cinq siècles, Paracelse énonçait que la dose fait le poison ; mais notre entendement semble rétif à cette proposition. Sous l’effet de la pensée magique, il tend à ériger les aliments en principes essentiellement positifs ou négatifs et donc aisément moralisables. C’est ainsi que, au nom de la Raison et de la Science, des normes morales sont érigées en vérités scientifiques tandis que des incertitudes scientifiques sont traduites en jugements moralisateurs, le tout comme par magie.2 »3 1. Lao Tseu, Tao Te King, traduction de Claude Larre, « Les Carnets DDB », Desclée de Brouwer, 1994, p. 26. 2. Magique : « Parce que nos aliments ne sont pas des objets ordinaires : nous les incorporons et, ce faisant, nous incorporons par analogie les qualités réelles ou imagi­ naires, positives ou négatives, que nous leur prêtons. » 3. Fischler Claude, Manger magique - Aliments sorciers, croyances comestibles, éditions Autrement, 1994, p. 18. 13 Un regard sur la diététique occidentale Le langage scientifique censé favoriser notre compréhension des mécanismes du vivant demeure pour un certain nombre d’individus totalement obscur. Toute personne n’ayant pas reçu une formation en chimie, biologie, botanique ou médecine, fonde donc ses choix alimentaires sur des croyances, une foi qu’elle accorde aux discours des spécialistes. Pourquoi pas ? Nous ne pouvons être spécialistes en tout. Mais lorsque deux avis sur un même produit se contredisent, comment le consommateur peut-il faire la distinction entre le vrai et le faux ? Et puisque les points de vue changent au fil du temps grâce aux progrès de la science, l’individu ne peut qu’éprouver de la peur et de la confusion, sentiments exacerbés par la description des dangers potentiels de certains aliments. Les principes de la diététique occidentale soulèvent de nombreuses questions. Même si les données scientifiques sont fiables, n’offrent-elles pas une vision réductrice de la diététique ? Les fonctions vitales de l’être humain se résument-elles à un énoncé de formules chimiques ? L’aliment lui-même peut-il être considéré uniquement de ce point de vue ? Les besoins nutrition­ nels de l’être humain se limitent-ils à des composants chimiques ? Pour choisir notre alimentation, suffit-il de faire coïncider des analyses de laboratoire ? « On pourrait supposer que la diététique occidentale, avec ses calculs compli­ qués, est capable de lever tous les doutes sur l’alimentation convenable. Le fait est qu’elle crée beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout. L’un d’entre eux est que la science nutritionnelle occidentale ne fait pas l’effort d’ajuster l’alimentation au cycle naturel. L’alimentation qui en résulte conduit à isoler l’être humain de la nature. Une peur de la nature et un sentiment général d’insécurité en sont souvent les résultats malheureux. Un autre problème est que les valeurs spirituelles et émotionnelles sont entièrement oubliées, même si les aliments sont directement liés à l’esprit humain et aux émotions. Si l’on voit uniquement l’être humain comme objet physiologique il est impossible de produire une intelligence cohérente de l’alimentation. »1 Certains nutritionnistes occidentaux partagent le point de vue de Masanobu Fukuoka, microbiologiste et fondateur de « l’agriculture naturelle ». L’alimen­ tation doit assurer notre bien-être physiologique tout autant que l’équilibre de nos états psychiques, émotionnels et spirituels en s’inspirant des mouve­ ments de la vie à l’œuvre dans la nature. Mais concrètement, qu’en est-il des diètes en vogue ? Sans parler des régimes amaigrissants, citons l’alimentation selon les groupes sanguins, le crudivorisme, l’alimentation vivante, la nutri­ tion quantique, paléolithique, le respirianisme, le fruitarisme. Les spécia­ listes s’affrontent, chacun recherchant au fond des âges la fiabilité du régime 1. Fukuoka Masanobu, La révolution d’un seul brin de paille - Une introduction à l’agriculture sauvage, Guy Trédaniel, 1983, p. 162. 14 Diététique chinoise préconisé. Pour certains, l’homme est omnivore, pour d’autres, carnivore, et pour d’autres encore, frugivore. Tous les fondateurs de uploads/Sante/ introduction-a-la-dietetique-chinoise.pdf

  • 15
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jan 07, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 1.9654MB