La dépendance affective Résumé de l'article Depuis la parution du livre "Ces fe
La dépendance affective Résumé de l'article Depuis la parution du livre "Ces femmes qui aiment trop", on parle beaucoup de "dépendance affective". Nombreux sont les hommes et les femmes qui se définissent maintenant dans ces termes parce qu'ils se reconnaissent dans la description de l'auteur. Michelle Larivey souligne en quoi il est inexact et dangereux de traiter cette forme de recherche de l'amour comme une assuétude comparable à l'alcoolisme. Elle montre comment les solutions que suggère cette vision ne peuvent être efficaces. En s'inspirant de sa conception du transfert et des besoins, elle explique ce qu'il y a de "sain" dans cette recherche douloureuse qu'on appelle la "dépendance affective". Elle précise aussi les causes essentielles des impasses qu'on y rencontre souvent. Table des matières A. Introduction B. Suis-je dépendant affectif? C. La dépendance au plan affectif 1. L'importance des besoins affectifs 2. Les variations dans les besoins D. Le vrai problème de la "dépendance affective" 3. Peu de contact avec ce qu'elle ressent 4. Une expression camouflée E. Conclusion F. Comment vous servir de ce texte À la lecture de cet ouvrage, plusieurs concluent que la dépendance est pathologique et qu'il faut s'en débarrasser. Les personnes qui se considèrent atteintes de ce mal cherchent typiquement à s'en sortir en se raisonnant et en tentant d'éviter les personnes qui les attirent naturellement. J'entends souvent des témoignages comme les suivants: "Après un an de séparation, je souffre encore beaucoup. Je pense à elle chaque jour. Est- ce de la dépendance affective?" "Je tombe facilement amoureux et dépends beaucoup des femmes. Est-ce ça qu'on appelle être dépendant affectif?" "J'ai besoin de contacts sexuels avec les femmes. C'est une question d'équilibre. Est-ce de la dépendance affective?" "Je ferai tout pour ne pas déplaire à la femme que j'aime et tout pour lui plaire. Je m'oublie. Ce n'est pas grave. Il me semble que ce serait plus grave de la perdre." Comme vous le constaterez à la lecture de cet article, je n'ai pas la même vision de cette problématique et de ses solutions. Vous comprendrez pourquoi je déplore l'existence de ce diagnostic de "dépendance affective" en tant qu'étiquette de comportement maladif. Vous verrez également pourquoi je parle plutôt de la "dépendance au plan affectif". Je situerai cette problématique du point de vue de la croissance psychique afin d'aider à déceler les véritables enjeux qu'elle recèle. C'est dans un autre article que je présenterai les solutions et les directions sur lesquelles débouche cette façon de voir. Mais cette insécurité a un autre effet, encore plus grave: elle amène ces personnes à remettre en question leurs besoins affectifs. Tout ce qui concerne leur attachement, leur soif de relation, leur besoin d'aimer et d'être aimées leur apparaît comme pathologique. Ces gens se demandent même s'ils sont normaux d'avoir des réactions émotives fortes. Cette remise en question vient en partie du fait que l'auteur de "Ces femmes qui aiment trop" assimile la forte attirance du "dépendant affectif" à une assuétude pathologique comme la dépendance à l'alcool ou à la drogue de l'alcoolique et du toxicomane. Ce rapprochement est, à mon avis, dangereux et largement injustifié. En réalité, l'alcoolique et le toxicomane ont recours aux stupéfiants et aux euphorisants pour éviter le contact avec leurs besoins affectifs et leurs émotions. Ces besoins sont typiquement négligés au point de prendre une grande intensité. En consommant des substances toxiques, ces personnes se distraient de leurs besoins affectifs et de la souffrance occasionnée par leur manque. On pourrait comparer ce qu'ils font à l'assoiffé du désert qui s'injecterait de l'héroïne pour ne plus souffrir de la soif. Il mourrait déshydraté, mais peut-être sans éprouver clairement sa souffrance! Il est certain que les stupéfiants et les stimulants ne combleront jamais les besoins affectifs. Même les alcooliques et les toxicomanes ne sont pas dupes de cela. Mais ils ont souvent peur et se sentent démunis devant l'ampleur de leurs besoins. Malheureusement, l'accent qu'on met sur la dépendance physique dans le cas de ces assuétudes contribue à dévier l'attention des véritables raisons qui ont mené à la consommation abusive. En plus, lorsqu'on considère ces assuétudes comme des maladies, on voile en grande partie la responsabilité de la personne dans son choix d'évitement. On concentre alors le travail thérapeutique sur l'arrêt du comportement pathologique plutôt que sur l'apprivoisement des besoins affectifs et l'apprentissage à les combler. En agissant ainsi, on s'empêche de régler le problème de fond. En laissant croire que la "dépendance affective" équivaut à une assuétude, on empêche de trouver des solutions saines aux insatisfactions affectives et aux façons de réagir qui la composent. On laisse croire qu'il s'agit d'une maladie plutôt que d'une tentative maladroite de trouver satisfaction. On prive ainsi la personne de tout moyen réel d'y remédier par elle- même. On laisse entendre qu'il s'agit d'une forme d'assuétude qui ne peut être résolue que par un contrôle de la volonté et un évitement systématique des tentations. Ceci interdit à toutes fins pratiques au "dépendant affectif" de répondre à ses besoins émotifs fondamentaux. C. La dépendance au plan affectif Les êtres vivants ont besoin d'air et d'eau pour survivre. Ils sont dépendants de ces éléments et de leur environnement où ils les trouvent. Ils peuvent même devenir "obsédés" par ces éléments dans certaines circonstances. Imaginons la situation suivante. En expédition dans le désert, nous arrivons au bout de nos réserves d'eau. Si nous n'avons pas de moyen de nous ravitailler à proximité, il est certain que nous deviendrons obnubilés par l'eau. Plus le manque se fera sentir, plus notre vie, nos pensées et tous nos efforts seront orientés vers un seul but: trouver une oasis. Peut-on qualifier notre groupe de "dépendants physiques"? Nous n'y penserons certainement pas, car il nous semble normal d'avoir besoin d'eau et de nous mobiliser pour en trouver. Il est sain, si on en manque dramatiquement, que sa recherche devienne la priorité de notre vie. Ce que nous trouverions anormal, ce serait de danser pour faire tomber la pluie, de tourner en rond en espérant trouver de l'eau, ou d'implorer l'eau d'apparaître... On considérerait certainement comme pathologique le comportement d'un membre du groupe qui demeurait passif en souhaitant ardemment que l'eau se rende à sa bouche. S'il persistait dans cette méthode jusqu'à risquer sa vie, on le croirait auto-destructeur. 1. L'importance des besoins affectif Les êtres vivants n'ont pas que des besoins physiques, ils ont également des besoins affectifs. Ceux-ci ne sont pas aussi palpables et sont encore mal connus. Mais on en sait assez, à l'heure actuelle, pour conclure à l'importance d'y répondre. On sait par exemple, qu'un bébé tombe dans un état de torpeur ("marasme") s'il n'est pas soigné, avec une attitude au moins bienveillante. Il peut même en mourir. On sait aussi pourquoi un enfant risque de développer des problèmes psychiques graves s'il reçoit, du parent qui en prend soin et sur une période prolongée, un message fondamental de haïne camouflé dans un discours positif. L'enfant a besoin, pour se développer harmonieusement, d'être traité comme une personne à part entière et d'avoir l'opportunité de répondre à ses besoins. C'est même indispensable à sa santé mentale. Mais c'est vrai aussi chez les adultes. Nous continuons d'avoir des besoins affectifs tout au long de notre vie. Nous devons les satisfaire pour conserver notre équilibre affectif et notre santé mentale. C'est même important pour notre santé physique! De plus en plus, on découvre l'effet néfaste des manques affectifs sur la santé physique. Ainsi, l'adulte de 30 ans a encore besoin d'affection et il en aura toujours besoin. À 50 ans une personne a encore besoin d'être appréciée et reconnue. Quel que soit son âge, celui qui vit une existence peu nourrissante, tend à déprimer. Qui n'a pas connu quelqu'un qui a sombré dans la dépression ou même est mort par manque affectif? Je pense à cet homme qui demeure replié dans sa solitude par peur du contact dont il a besoin. Je le vois perdre sa vitalité et se maintenir en vie grâce à des occupations répétitives et terre à terre. Je pense aussi à cette jeune femme abandonnée par son amant. Je la revois, piaffant indéfiniment dans la peine et la rage, en négligeant ses besoins affectifs laissés en plan au départ de son amant. En persévérant dans cette attitude, elle peut se rendre à la dépression et même jusqu'au suicide. Je me rappelle aussi ce cadre d'entreprise usé, brisé, et devenu défaitiste à force de voir ses efforts et réussites banalisés. Je vois le vieillard qui se laisse dépérir parce qu'il n'a plus la possibilité de contribuer à quelque chose qui soit valable à ses yeux. Tous ces gens ont besoin d'affection, d'être importants pour quelqu'un qu'ils aiment ou encore d'être reconnus par quelqu'un qu'ils estiment. L'absence de satisfaction entraîne toutes sortes de symptômes et de troubles psychiques et physiques, tout comme les carences au plan physique le font. 2. Les variations dans les besoins Lorsqu'ils sont comblés, les besoins sont la plupart du temps invisibles. Je ne sens pas la faim, mon besoin de manger uploads/Sante/ la-dependance-affective.pdf
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- Publié le Dec 30, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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