1 CHAPITRE : DEFINITIONS DES TERMES Médecine traditionnelle Selon l’OMS, la méd

1 CHAPITRE : DEFINITIONS DES TERMES Médecine traditionnelle Selon l’OMS, la médecine traditionnelle est « la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent, rationnellement ou non, sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. Dans certains pays, les appellations médecine parallèle, alternative ou douce sont synonymes de médecine traditionnelle ». Ethnobotanique L’ethnobotanique, concentration d’ethnologie et de botanique, est l’étude des relations entre l’Homme et les plantes. Elle repose à la fois sur la connaissance fondamentale des plantes et sur celle des sociétés humaines. Son domaine d’étude implique une large gamme de disciplines dont la botanique occupe la première place. Le botaniste identifie de façon précise les plantes utilisées par les tradipraticiens et les nomme en utilisant le système de Linné. Il permet ainsi d’associer pour une plante, un nom de famille, de genre et d’espèce universellement reconnus au nom vernaculaire, qui varie d’un pays à l’autre, ou d’une ethnie à l’autre. Le botaniste permet aussi d’éviter qu’une plante ne soit confondue avec une autre lors de son étude au laboratoire ou après sa commercialisation. La confusion botanique peut avoir des conséquences très tragiques. Ethnopharmacologie L’étymologie du terme « ethnopharmacologie » associe les racines grecques, « ethnos » qui signifie « peuple » et « pharmakon » qui signifie « remède ». Selon Fleurentin J. et Dos Santos J.R. (1991), l’ethnopharmacologie est « l’étude scientifique interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou minérale, et des savoirs et pratiques s’y rattachant, que les cultures vernaculaires mettent en œuvre pour modifier les états des organismes vivants, à des fins thérapeutiques, curatives, préventives, ou diagnostiques ». C’est une discipline relativement récente, mais sa contribution à la découverte de nouvelles drogues a débuté dès le XIX ème siècle. De nombreuses drogues ont été découvertes par l’étude des pharmacopées traditionnelles. L’objectif de l’ethnopharmacologie est de justifier par des méthodes scientifiques l’utilisation des médicaments traditionnels ; mais également de découvrir de nouvelles molécules ou chefs de files de nouvelles classes thérapeutiques, par le recensement et la compréhension des pratiques et des représentations relatives à la santé et la maladie dans un pays ou une société donnée. Elle contribue aussi à valoriser la MT et à favoriser 2 son intégration dans les systèmes de santé. En fait, l’ethnopharmacologie établit un lien entre les sciences de l’Homme, de la santé, et de la nature. Plante médicinale On appelle plante médicinale toute plante renfermant un ou plusieurs principes actifs capables de prévenir, soulager ou guérir des maladies. En Afrique, les appellations des plantes médicinales, ou des plantes en général, varient de région à région, avec les groupes linguistiques et les ethnies. Une espèce peut être connue sous une centaine de noms vernaculaires différents. Médicament traditionnel amélioré (MTA) Un médicament traditionnel amélioré (MTA) est un médicament à base de plantes issues des pharmacopées traditionnelles, de composition chimique testée, qui a fait l’objet de tests de toxicité sur les animaux, dont les études scientifiques ont évalué l’efficacité thérapeutique et dont la production est contrôlée. CHAPITRE : SITUATION DANS LE MONDE Pendant la dernière décennie, le recours à la médecine traditionnelle a connu un regain d’attention et d’intérêt dans le monde. En Chine, 40 % environ de l’ensemble des soins de santé relèvent de la médecine traditionnelle. Au Chili et en Colombie, 71 % et 40 % de la population, respectivement, ont recours à la médecine traditionnelle et, en Inde, 65 % de la population rurale utilisent l’ayurveda et les plantes médicinales au niveau des soins de santé primaires. Dans les pays développés, les médecines traditionnelle, complémentaire et parallèle connaissent un succès croissant. Ainsi, le pourcentage de la population ayant eu recours à ces médecines au moins une fois est de 48 % en Australie, 31 % en Belgique, 70 % au Canada, 49 % en France et 42 % aux Etats-Unis d’Amérique. Les médecines traditionnelle, complémentaire et parallèle (ci-après « médecine traditionnelle ») sont couramment utilisées pour traiter ou prévenir les maladies chroniques et pour améliorer la qualité de la vie. Certains éléments indiquent que la médecine traditionnelle est prometteuse. L’efficacité de l’acupuncture dans le soulagement de la douleur et des nausées, par exemple, a été démontrée de façon irréfutable et est aujourd’hui reconnue dans le monde entier. Selon un groupe national d’experts réuni en 1997 par les National Institutes of Health aux Etats-Unis, il y a des preuves évidentes que, pour certains symptômes, un traitement par l’acupuncture est plus efficace et a moins d’effets secondaires que les traitements conventionnels. En Allemagne et au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, on a recours à l’acupuncture dans 70 % et 90 % des services de traitement de la douleur, respectivement. 3 La médecine traditionnelle a également été appliquée au traitement de maladies très graves comme le paludisme ou le SIDA. Au Ghana, au Mali, au Nigéria et en Zambie, les plantes médicinales sont le traitement de première intention pour plus de 60 % des enfants atteints de forte fièvre. Des études menées en Afrique et en Amérique du Nord ont montré que 75 % des personnes vivant avec le VIH/SIDA ont recours à la médecine traditionnelle, exclusivement ou en complément d’autres médecines, pour plusieurs symptômes ou maladies. CHAPITRE : ENJEUX En 2000, seuls 25 pays déclaraient avoir une politique en matière de médecine traditionnelle, bien qu’une réglementation ou des procédures d’homologation des produits à base de plantes existent dans près de 70 pays. Nombreux sont ceux qui ont recours à la médecine traditionnelle dans le cadre d’une autoprise en charge, car une conception erronée et largement répandue fait de « naturel » le synonyme de « sans danger ». Les gens ne savent peut-être pas quels sont les effets secondaires éventuels des plantes médicinales ni comment et quand elles peuvent être utilisées en toute sécurité. Dans la plupart des pays, il n’existe aucun système de contrôle de l’innocuité ; lorsqu’il existe, ce système exclut les plantes médicinales. A cause de l’absence de contrôle de la qualité et du manque d’information des consommateurs, des cas d’utilisation erronée de préparations à base de plantes ont été signalés. Ainsi, en Belgique, plus de 50 personnes ont été atteintes d’insuffisance rénale en 1996 après avoir ingéré une préparation à base de plantes contenant Aristolochia fangchi (une plante toxique) au lieu de Stephania tetrandra ou Magnolia officinalis. Bien que l’on ait recours depuis longtemps à la médecine traditionnelle, il existe peu de preuves systématiques de son innocuité et de son efficacité. L’évolution de la médecine traditionnelle a été influencée par le contexte culturel et historique, ce qui rend difficile une évaluation systématique puisqu’il faut prendre en compte des facteurs tels que la philosophie et la théorie qui sous-tendent son utilisation. Par là même, l’absence d’évaluation a freiné la mise en place d’une réglementation et d’une législation. En outre, il y a peu de coopération et de partage de l’information entre pays concernant la réglementation des produits à base de plantes sur le marché. La médecine traditionnelle est facilement accessible et son coût est abordable dans les pays à faible revenu, mais, avec la mondialisation croissante, les détenteurs du savoir s’inquiètent de l’érosion des cultures et modes de vie traditionnels du fait de pressions extérieures, notamment de la perte de leur savoir et de la réticence des plus jeunes à perpétuer les pratiques 4 traditionnelles. Le détournement des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité et la protection des ressources phytothérapeutiques pour le développement durable de la médecine traditionnelle constituent d’autres sujets de préoccupation. L’utilisation de la médecine traditionnelle se heurte à deux obstacles principaux : le manque de formation adéquate des prestataires et l’absence de système de qualification et de délivrance de l’autorisation d’exercer. Il est donc difficile pour les autorités nationales et les consommateurs de savoir qui sont les prestataires qualifiés. Les réseaux organisés de tradipraticiens manquent également. CHAPITRE : OPERATIONS PHARMACEUTIQUES Les opérations pharmaceutiques ressortissent de la pharmacie galénique qui comprend trois parties : préparation, administration et posologie. En Afrique, l’administration et la posologie se passent des injections intramusculaires et intraveineuses, de dosages et de mesures pondérales. Par contre la méthode de préparation des médicaments atteints un certain degré de perfection. Notons aussi que dans la MT, l’art médical est toujours confondu avec l’art pharmaceutique. Après la récolte de la plante médicinale, différentes méthodes et procédés de manipulations sont utilisés pour obtenir la forme de drogue végétale voulue. L’eau et l’alcool sont souvent les deux solvants de choix disposés par les guérisseurs. Le miel est aussi très apprécié comme excipient et édulcorant dans la réalisation des électuaires (médicament composé de poudres et des substances diverses incorporées du miel ou à un sirop). Les huiles de palme, d’arachide, le beurre de karité sont considérés uniquement comme des excipients des pommades tandis que les matières grasses des graines de ricin sont considérées à la fois comme excipients et adjuvants. Différents procédés d’extractions sont aussi employés pour obtenir uploads/Sante/ medicaments-traditionnels.pdf

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  • Publié le Fev 16, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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