MLLE ELISABETH VON R. Mlle Elisabeth von R.est extrait d’Etudes sur l’hystérie

MLLE ELISABETH VON R. Mlle Elisabeth von R.est extrait d’Etudes sur l’hystérie écrit en collaboration par Freud et Breuer, publié en 1895. Rappelons que l’analyste né en 1856 et mort en 1939, a d’abord étudié en tant que neurologue, il découvre les propriétés anesthésiques de la cocaïne. Il vient ensuite en France pour approfondir ses connaissances. Puis suit l’enseignement de Charcot sur les névroses, à la Salpétrière qu’il dirige et celui de Berheim. Breuer (1842-1925), lui, était médecin d’origine Viennoise comme Freud, et fut célèbre pour son analyse d’Anna O., cas d’hystérie bilingue et sujet aux hallucinations. Il fut à l’origine de la méthode cathartique et également un des précurseurs de la méthode du « Talking Cure » Cet ouvrage relate différents quatre cas d’hystérie et les traitements utilisés pour celles-ci. Les concepts novateurs de Freud y apparaissent comme la méthode par pression et celle des associations libres entre autres. Pour Freud l’hystérie est une maladie liée au désir, dans celle-ci comme expliqué très clairement dans naissance de la psychanalyse, l’affect est liquidé par conversion donc se trouve déplacé dans le somatique, le conscient est absent et le malade utilise le refoulement afin d’éviter la représentation intolérable du réel. L’hystérique souffre de réminiscence, représentant ce qui s’impose au sujet et refait surface dans sa vie psychique. La collaboration avec le médecin Breuer ne s’effectuera pas toujours en bon terme. Tout d’abord ce dernier instruira Freud sur la méthode cathartique c’est-à dire où l’hypnose est utilisée en parallèle à la parole spontanée de la malade, il y a donc un recours aux associations libres qui lui servira/ront. Cette méthode consiste à rappeler à la conscience un souvenir à forte charge émotionnelle, partiellement ou totalement refoulé. Les deux hommes entretiennent donc une relation très étroite mais celle-ci va être perturbée par leurs divergences d’opinions qu’ils exposeront dans la préface de leur livre. Cette rupture vient entre autre du fait que Breuer n’est pas d’accord avec l’attrait spécifique que porte Freud au rôle de l’étiologie sexuelle dans les névroses. Freud compensera vite la perte de son collègue et ami avec Fliess avec qui il entretiendra une correspondance pendant de longues années. L’analyse du cas de Mlle Elisabeth von R. commence en 1889, le côté triste de sa vie est mis en avant, elle perd son père avec lequel elle s’entendait particulièrement bien après être restée à son chevet et l’avoir soigné et offert toute son attention, sa mère est également ensuite très malade et elle perd sa sœur à la suite de son deuxième accouchement, la vie de cette femme est donc ponctuée de malheurs mais elle ne perd pas pour autant le contrôle de sa vie. Cependant elle n’a aucun désir de mariage, craignant par une quelconque union de voir la liberté dont elle jouie s’évanouir. Ceci représente la couche superficielle de ses souvenirs selon Freud. I- CONSTAT Une hystérie est décelée rapidement mais avec tout d’abord aucun des symptômes habituels selon le médecin qui a demandé a Freud d’examiner Elisabeth . La possibilité de neurasthénie est mise de côté, on constate rapidement une abasie c'est-à-dire des troubles partiels ou totales de la locomotion, la malade souffre énormément quand elle reste debout ou marche. La connaissance de névrose organique n’est pas établie malgré le fait que des douleurs aux cuisses sont présentes, en effet Elisabeth souffre de douleurs aux jambes mais particulièrement au niveau de sa cuisse droite et ressent une sensation désagréable de froid parfois au niveau de ses pieds. Freud utilisa sur elle les massages, un traitement électrique autrement appelé Franklinisation et faradisation, ce qui sembla améliorer la condition de la malade pendant quelques temps. Elle est ensuite envoyée en repos suite au décès de son père qui l’a terriblement affecté, pendant toute cette période elle avait négligé tous ses besoins pour se concentrer uniquement sur ceux de son père, elle mit son bien-être entre parenthèse pour assurer le sien. Et c’est durant un bain que les douleurs reprennent avec une violence considérable, ceci est mis sur le fait d’une longue promenade effectuée quelques jours auparavant, avec son beau-frère, celui pour lequel elle ressentait une forte considération. Suite à cela on lui conseilla de repartir dans une ville d’eaux, à Gastein, mais cette escapade fut interrompue par le retour forcé à Vienne afin de retrouver sa sœur mourante à laquelle elle n’eut pas le temps de dire au revoir. Les douleurs furent insupportables pendant le trajet du retour. Les séances avec Freud permettent à la malade d’aller mieux, des liens sont faits entre ses douleurs et des évènements précis, « les jambes douloureuses commencent à parler ». Le fait de parler évacue le mal qu’elle ressent, si elle ne dit pas tout, la douleur ne la quitte pas. Elle ne se laisse cependant que difficilement hypnotiser, « vous voyez, je ne dors pas », la pression sur le front reste celle qui obtient le plus de succès, Freud continue d’exercer ces pressions lorsqu’il estime que la patiente n’en a pas dit assez. Ceci s’avère efficace puisque dès qu’elle a évacué par les mots tout ce qui la tracasse et la fait donc souffrir, elle se voit alors soulagée ponctuellement de ses douleurs. Cette technique est liée à l’abréaction qui représente le retour à la conscience d’émotions passées, cela permet au malade de se libérer de l’affect qui est rattaché à un phénomène traumatisant. Par cette technique, on obtient un détail important, la patiente souffrit énormément d’avoir « abandonné » son père toute une soirée afin de satisfaire ses désirs qui représentaient à ce moment là a une sortie avec un homme qui lui plaisait. C’est à ce moment que fut créé le premier symptôme hystérique selon Freud dans son analyse critique. Les douleurs varient également en fonction de la position de la patiente, et se rapporte à des situations antérieures qui l’ont fait souffrir, le lien entre le corps et le mental est donc souligné et on assiste donc à une conversion du psychique en somatique, ceci se rapportant à la naissance d’un symptôme en guise de défense afin de dissimuler l’affect car sa représentation est intolérable au sujet conscient. Son abasie est renforcée par la symbolisation, auquel elle a recours pour plusieurs petits évènements, par exemple en voyant l’enfant de sa sœur elle ressent par la suite une vive douleur. Freud fait des rapprochements avec d’autres patientes hystériques pour montrer la force de la symbolisation et l’impact que cela peut avoir sur le somatique. Il utilise l’analyse de Mme Cecilie et la douleur qu’elle a ressentie lorsque son mari la blessa par les mots elle ressenti un véritable coup au visage comme elle le souligne. Les mots furent tellement douloureux à entendre pour cette femme qu’elle symbolisa cela par un coup qui se transforma en névralgie. Darwin appelle cela « l’expression des mouvements émotionnels ». On va maintenant parler des liens précis entre le psychique et le somatique de la patiente, en expliquant l’origine de ses symptômes. II EXPLICATIONS (Deuxième période de traitement) Certains indices chez cette patiente montre bien qu’il s’agit là d’une hystérie, de plus de nombreux facteurs agissant sur son état physique et psychologique entre en compte. Le rôle d’infirmière qu’elle joue auprès de son père l’oblige à se négliger. Freud a découvert que les personnes s’occupant de malades retenaient des charges affectives donnant naissance à des hystéries de rétention ne se manifestant que lors de la mort du malade dont elles s’occupent. Freud donne l’exemple d’une autre infirmière mais elle, atteinte d’une abréaction retardée, c'est-à-dire la réapparition ici retardée, consciente et l’extériorisation des sentiments jusque là refoulés ou bloqués, c’est une décharge d’affect accumulés dans l’inconscient. Pour essayer de trouver un lien entre les souffrances morales et les troubles locomoteurs, Freud utilise premièrement la méthode cathartique. Il élimine les souvenirs par couche, autrement dit élimine les couches superficielles comme les souvenirs de la mort de son père, de sa sœur, la maladie de son autre sœur, les mariages etc. grâce à l’hypnose ou la technique analogue utilisant les associations libres. La rencontre avec le jeune homme diminue le temps qu’Elisabeth passe avec son père, de là naît un sentiment de culpabilité. Freud découvre la cause de ses premières douleurs : il s’agit du conflit entre son bonheur (dû à la rencontre) et la condition difficile du père malade, donc de ses désirs et de ses devoirs. A ce moment là, la malade ne se rendait pas compte de ses désirs érotiques sauf à de très brefs instants. Le symptôme est donc dû au conflit entre le désir et son refoulement. Freud parle alors de « cas d’incompatibilité ». Les douleurs à la jambe sont considérées comme « un mécanisme de conversion au service d’une défense », c'est-à-dire l’affect, qui est ici la sensation érotique non exprimée à renforcée les douleurs physiques présentes avant chez la patiente, en effet les douleurs étaient apparues avant la maladie du père. Freud pense que l’analyse a fait remonter des douleurs déjà présentes mais atténuées. « L’analyse fait remonter la uploads/Sante/ mlle-elisabeth-von-r.pdf

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  • Publié le Mai 31, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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