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J . ·~ J J ~~-~ _) ) ) L'ART ) J 0-AFRI _) J ) ) _) _) j _) ) j _) J J j J _) _) _) ._) _) j '_) \ _,} ,_) __) <) ù J J J J ) ) ) J _J _J ) J ) _) _J _J J ) _) _) ) ) J J J _J _) _) ::J ' ) _) _ .) i l l i i ' 1 l f. L'art négro-africain () 0 ü 0 ü ù 0 ù ù ü ,__) ù ~ (j () ~ (J '0 .../ ) ) J J J J ) _) _) J ) _) J _) J _) __) _) _) ) _) _) __) __) __) _) __) :J ) _) ) _) ...... -:. ·-f" ...,. _______________________________________ _ _ . ~ QUE SAIS-JE? L'art négro-africain JEAN GODEFROY BIDIMA , Docteur en Philosophie Diplômé d'Etudes approfondies en Esthétique et Sciences de l'arl Pour A fana, Be la et Forno ... DU MÊME AUTEUR · . . . rfi · · De /'École de Francfort à la Théorie critique et rn?dermte np eg~o-a ;~hl.i~~tions de Ja Sorbonne, série « Docta Spes afncana », ans, « Philosophie », 1993. . li « Que sais-je? », La philosophie négro-africaine, Pans, PUF, co . n° 2985, 1995. l (' 't ) La palabre. Altérité et juridiction de la paro e a parai re . ISBN 2 13 048389 5 Dépôt légal_ 1'° édition : 1997, juillet © Presses Universitaires de France, 1997 . . 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Pans INTRODUCTION «En Afrique, l'art est en suspens, comme intimidé, sur le seuil. On lui fait partout bon accueil, mais c'est son passé qu'on reçoit plutôt que lui-même. Ainsi se tient-il, hésitant, à la porte de la communauté interna- tionale. Sera-t-il pop'? Sera-t-il concret, conceptuel? Dans quel train sautera-t-il en marche? »1 Et s'il choi- sissait de ne pas prendre ce train-là, de marquer une pause antipublicitaire, de «suspendre son vol», d'es- quisser un silence et de rester hors jeu, afin de démas- quer le jeu douteux dans lequel il est lui-même devenu complice mais dont l'enjeu est ailleurs, dans une reli- giosité stérile, dans des marchés encombrants, dans des Etats mécènes et dans un nationalisme étroit? La pause s'oppose à la marche, la suspension à l'affirmation brute, l'esquisse à la certitude, le démasquage à l'occul- tation et le hors jeu au jeu. C'est dans cette perspective que l'art sera interrogé relativement à l'Afrique. L'énoncé «En Afrique, l'art est en suspens ... » laisse- rait voir qu'il s'agit de l'art (une universalité) qui se se- rait exprimé en Afrique (une particularité). Mais la for- mule l'art en Afrique ne sera pas notre propos, car elle suppose parfois un idéalisme consistant à croire qu'il existe une essence de l'art autoconsistante qui, telle l'idée hégélienne, sè déploierait à travers monts et vaux dans les contrées diverses. Nous traiterons plutôt de L'art négro-africain. Mais là encore, certaines ambiguï- tés doivent être levées, en commençant par le cadre 1. Collectif, Sculpture contemporaine, les Shonas d'Afrique, Paris, Mu- sée Rodin, 1971, p. 3 . 5 ,) ù ü ù (J (.) /~ ( -.../ ) .J J J J __) _ ) J __) .J J ) _) J J _) __) .J .J J ) ) .J J .J _) J .J ~ ) ._J ,, ) J ' .• ,- \_ ... .' ' f., F I·~=~~~ - ~ --~ -- - ~ r _ _ _ _ _ _ .,,..,..... ______ ......., ______ _ _ --,~----~--_:__·-------·---- r 1 d'étude. D'abord, que la formule «L'art négro-afri- cain »-commode pour un titre d'ouvrage - ne trompe personne. L'art négro-africain entendu comme. la ma- nifestation d'une essence nègre dans les product10ns ar- tistiques est une invention de l'ethnographie coloniale. Ce qui lui a valu cette définition ironique: «L'art afri- cain? C'est l'art des Africains, revu, corrigé, vendu et édité par les Blancs!» Ensuite, l'art africain a servi aux Africains à asseoir et à affirmer « l'africanité ». Qu'était cette « africanité », sinon une affirmation exa- cerbée de l'obsession de la différence, qui n'était pas franche des relents racistes et nationalistes ? Le cadre de cette enquête voudrait qu~ la fo~ule «L'art .négro- africain » s'entendît au pluriel. V 01là pourquoi notre analyse portera sur les arts négro-africains. L~ pluriel indique ici la fragmentation ainsi que le primat du multiple et de la diversité sur les identit.és subsuman- tes1. Ce travail se limitera à la peinture et à la sculp- ture. Quant à sa présentation, elle pose une sé~ie d.e préalables relatifs à la sémantique, aux sources d'mspi- ration, à la périodicité, à la démarche et à la pré- supposition. Sur le plan sémantique, le terme «art africain» est devenu préférable à celui de «l'art nègre», jugé trop coloniaP. Mais alors, apr~s ce ~~an­ gement sémantique, a-t-o_ n fait un ex~men geopohtiqu~ de l'art africain? Ce n'est pas sûr. Si on a abandonne l'analyse ethnologique, en revanche les études cancer- 1. Cette perspective ne s'occupe pas des esse~ces (ce~le .de l'a~t et de l'africanité) mais de la manifestation de l'~r~ n~gro-afncam. La1s.ser la question métaphysique ~es essences po1;1r pnv1légier c~lle de la rnamfesta- t1on implique l'installation dans la région 1:llodale et 1~confortabl~ de. la relation et de l'articulation des réseaux. C:e hvre sera bât.1 s~r }es categones modales et non sur la question substant1ell~ de la « qu1dd1te >~.,Seules les modalités disent l'art comme événement. Suivant quels modahtes et agen- cements se dit l'art négro-africain? 2. C'est le sens du colloque tenu à Paris en 1990, De l'art nègre à l'art africain, Paris, coll.« Arts d'Af~iqu~ n~ire », 1990. On y trouve, avec q~el­ ques aménagements, l'espri.t qui amma1t l~s an.alystes des rapports de 1 art primitif et les courants cubistes et express1onmstes comme Jean Laude. 6 nant les modalités d'autocritique et d'auto-ironie de cet .·· i art r~stent f<;>rt.peu f~équentes. Au fond, pourquoi par- · 1er d art ~fncam, pmsque, selon certains, les Africains ne connaissent même pas le terme art? «Le niot art n'est pas approprié lorsqu'on parle d'art africain car c'est en fai~ un te~me européen qui trouve son origine dans la philosophie grecque, pour être ensuite (ldopté par la culture européenne. »1 Cette opinion renvoie aux so~rces, d?nspiration. ~ion ne peut pas parler d'art afri- cai!1, d ou (unde ?) viennent l.es productions iconogra- p~iques qu on trouve en Afrique? Cette question im- plique celle ~es origines qui ne nous intéresse pas ici, c~r elle est ~res complexe et va de la métaphysique à la d~~o~r~~hie en pas.sant pa~ l'archéologie. Quant à la p~rwd1c1t~, ~Ile ,sus.ci~e une, mterro~a~ion: de quel art negro-afncam s agit-il, de 1 art traditionnel ou de l'art ~oi:itempora!n? Cette quest~on, c~rtes importante pour 1 historien, 1 ethnologue et 1 archeologue, ne nolis con- ~erne p~s, car nou~ nous situons dans la perspective de 1 esthe!ique de la ~eception (~adamer, Iser, Jauss) avec sa ~oti~n de «.fusio°: ~es-horizons». Qu'importe·qu'un ~bJet d art s01t tradit10nnel ou contemporain l'essen- tiel est qu'aujourd'hui il y ait une «fusion des hori- zons» entre nous, les «attentes» en gestation dans la soci.été et «l'horizon de l'objet». C'est cette fusion des horizons qui est importante dans la saisie de l'art comme événement. ~'agissant de la démarche, l'horizon de cette présen- t~tion est la modernité; il s'agit de répondre à laques- tion du rapport de l'art africain à la modernité'. Pour °:ous,.celle-ci. n'est ni le modernisme, ni l'occidentalisa- tion des sociétés africaines, ni l'intrusion de la tech- noscie~ce dan~ l'art africain, mais ce qui, au sein: d'une formation sociale et historique, assure le principe de re- . 1. Thelma, Art et artisanat africain aujourd'hui, Paris, Éd. de la Cour- ttlle, 1976, p. 9. 7 nouvellement qui pousse la société vers un dehors, afin de libérer en elle le non-encore-accompli. En ce sens, il peut y avoir une modernité de la tradition, une moder- nité de l'actualité et, inversement, un conservatisme de l'actualité et un traditionalisme de la tradition. Com- µ1ent l'art africain peut-il, à son niveau, indiquer à la ;Société africaine un dehors ? Comment peut-on lire les préfigurations et les esquisses de ce dehors à travers i l' art? Comment le miroir des jeux de l'art nous laisse- :t-il observer les réfractions et anamorphoses du conser- :vatisme social? Notre démarche a un présupposé: c'est par une Théorie Critique de la société africaine que l'art peut œuvrer pour l'émancipation (au sens kan- ;tien !) dans ce continent. La spécificité de notre livre consiste à montrer que ce qu'on a jusque-là présenté aux yeux du monde comme art africain n'est qu'une partie de cet art (l'art des dignitaires tribaux et de la so- . ciété « normale »). Il manque sa « part maudite »: ·l'art des marginaux et des exclus. La société dans son i· mouvement laisse des traces derrière elle (la tradition) : et expulse des pratiques à côté et hors d'elle (l'exclu- '. sion). On uploads/Sante/ l-x27-art-negro-africain.pdf

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  • Publié le Jui 26, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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