20 NOVEMBRE 2021, 12H00 1 Membres du Conseil scientifique associés à cet avis :

20 NOVEMBRE 2021, 12H00 1 Membres du Conseil scientifique associés à cet avis : Jean-François Delfraissy, Président Laetitia Atlani-Duault, Anthropologue Daniel Benamouzig, Sociologue Lila Bouadma, Réanimatrice Simon Cauchemez, Modélisateur Catherine Chirouze, Infectiologue Angèle Consoli, Pédopsychiatre Pierre Louis Druais, Médecine de Ville Arnaud Fontanet, Epidémiologiste Marie-Aleth Grard, Milieu associatif Olivier Guérin, Gériatre Aymeril Hoang, Spécialiste des nouvelles technologies Thierry Lefrançois, Vétérinaire/One Health Bruno Lina, Virologue Denis Malvy, Infectiologue Yazdan Yazdanpanah, Infectiologue Cet avis a été transmis aux autorités nationales le 20 novembre 2021 à 12H00. Comme les autres avis du Conseil scientifique, cet avis a vocation à être rendu public. Avis du Conseil scientifique COVID-19 20 novembre 2021 MODALITES D’INTEGRATION DU RAPPEL/ 3e DOSE DANS LE PASSE SANITAIRE 20 NOVEMBRE 2021, 12H00 2 Le 15 novembre 2021, 2021, le Conseil scientifique a été saisi par le Ministère des Solidarités et de la Santé sur les modalités pratiques et opérationnelles de l’intégration des personnes âgées de 50 à 64 ans à la campagne de rappel vaccinal. 1. Pour rappel, les personnes âgées de 50 à 64 ans à risque de formes graves de COVID-19 sont éligibles à la vaccination contre le COVID-19 depuis la fin du mois de février 2021 et l’ensemble des personnes de cette classe d’âge est éligible à la vaccination depuis le 10 mai 2021. Il en résulte que les premières personnes vaccinées de cette tranche d’âge ont un schéma vaccinal complet depuis fin mars 2021 soit depuis plus de 6 mois et que progressivement la très grande majorité des personnes âgées de 50 à 64 ans (90,5% sont complètement vaccinées) auront un schéma vaccinal complété depuis plus de 6 mois. Seuls 3,4% des 50- 59 ans et 5,5% des 60-64 ans ont reçu une dose de rappel à ce jour. 2. Le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale (COSV) a rappelé les recommandations françaises actuelles dans sa note du 21 octobre 2021 : « Les recommandations françaises prônent un rappel de vaccin à ARNm 6 mois après la primovaccination pour les sujets de plus de 65 ans, les personnes avec des comorbidités et leur entourage ainsi que les personnels de santé. Cette position a été motivée par le relatif déclin de la réponse immune et de l’efficacité vaccinale à l’égard des formes graves observés en vie réelle chez les personnes vulnérables, et par les risques inhérents à l’exposition des professionnels de santé. Cette décision est de plus justifiée par la recherche d’une protection optimale contre la transmission virale pour les professionnels de santé. Ce rappel devrait réduire le risque de formes sévères, comme suggéré par les résultats préliminaires en vie réelle ; il représenterait une cible de 24 millions de personnes. 3. Le Conseil scientifique avait été alerté par certaines données de la littérature très récente mettant en évidence qu’il existe une diminution nette de la protection vaccinale au cours du temps à la fois sur les infections (bénéfice collectif) et, de façon moins marquée, sur la survenue des formes graves (bénéfice individuel) sans augmentation visible des effets indésirables de la 3ème dose. 4. Dans un nouvel avis du 19 novembre 2021, le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale a fait une mise à jour. « L’évolution de la situation épidémiologique ainsi que la parution de nouvelles études scientifiques sur le rappel vaccinal anti-Covid-19 appellent à une nouvelle réflexion autour des critères d’éligibilité du rappel vaccinal. Ainsi, ces données justifient la mise à jour de la INTRODUCTION 20 NOVEMBRE 2021, 12H00 3 note du COSV du 21 octobre relative au rappel en population générale, qui établissait que « dans le contexte épidémiologique actuel, le COSV ne recommande pas une stratégie immédiate d’un rappel vaccinal anti-covid-19 chez les sujets de moins de 65 ans sans facteur de risque ». Le présent avis a pour objectif d’exposer les nouvelles données dont le COSV dispose à ce jour et d’ajuster la position du COSV dans le cadre de la saisine par la task-force reçue le 15 novembre. » 5. Après l’analyse des dernières données, le COSV propose dans son avis du 19 novembre 2021, les recommandations suivantes :  Sur la base de ces éléments, le COSV se prononce sans attendre en faveur de l’abaissement de l’âge d’éligibilité au rappel à 50 ans, en conservant un intervalle de 6 mois après la primo-vaccination. En particulier, les données d’hospitalisation justifient un abaissement de l’âge d’éligibilité au rappel. Une généralisation du rappel chez les plus de 50 ans est susceptible de réduire de l’ordre de 40 à 50% le nombre d’hospitalisations et d’admissions en soins critiques.  Les données de la modélisation de l’épidémie incitent à envisager la vaccination de l’ensemble de la population adulte 6 mois après la primo-vaccination afin de freiner l’épidémie et réduire le nombre de formes graves. 6. Enfin, la Haute Autorité de Santé, dans son avis du 19 novembre, préconise une dose de rappel pour les personnes de 40 ans et plus, six mois après la primo-vaccination. Cette recommandation est basée sur les mêmes éléments de la littérature récente. 7. Le Conseil scientifique constate que la situation épidémiologique s’est profondément modifiée au cours des dernières semaines avec une 5ème vague ayant débuté en métropole dès début octobre. Cette 5ème vague est liée au variant Delta, qui a un niveau de transmission nettement plus élevé que la variant alpha, mais qui demeure sensible à « l’efficacité vaccinale » des vaccins actuellement disponibles. Elle se traduit par une hausse de l’incidence (138,8 pour 100 000 habitants actuellement, en particulier chez les 20-50 ans) et du nombre de nouveaux cas quotidiens (entre 15 et 20 000) avec une augmentation limitée du nombre de nouvelles hospitalisations (autour de 500 par jour). Les données actualisées avec le nouveau modèle de l’Institut Pasteur (qui prend en compte la perte d’efficacité vaccinale après 6 mois, en particulier chez les sujets les plus âgés) seront disponibles dans les jours qui viennent et permettront d’avoir une meilleure vision du retentissement de cette 5ème vague sur le système de soins, à court et moyen terme. 20 NOVEMBRE 2021, 12H00 4 A. Le Conseil scientifique considère :  Que la 5ème vague associée au variant Delta a commencé début octobre en métropole et s’est nettement accélérée au cours des derniers jours en relation probablement avec le changement climatique et ses conséquences sur les habitudes de vie.  Que l’impact sur le système de soins va être de nouveau marqué à partir de décembre 2021 pour une période dont la durée est difficile à prévoir. Le niveau d’hospitalisations est variable selon les scénarios, mais peut-être élevé, incitant à une anticipation organisationnelle. B. Dans ces conditions, le Conseil scientifique insiste sur les points suivants :  Maintenir, voire renforcer les efforts de primo-vaccination, puisque les personnes non vaccinées ont un risque de l’ordre de 10 fois supérieur d’hospitalisation et de séjour en soins critiques.  Mettre en œuvre tous les moyens « d’aller-vers » pour que les personnes éligibles, en particulier les plus fragiles au plan sociétal, puissent bénéficier du rappel.  Maintenir et renforcer les gestes barrières, individuels et collectifs, dont l’impact sur la circulation du virus est très fort, notamment le port du masque, l’hygiène des mains, mais également l’aération des lieux clos publics et privés et l’utilisation des détecteurs de CO2 qui, rappelons-le, ne sont qu’un indicateur indirect de la non- aération.  Appliquer et contrôler l’utilisation du passe sanitaire en particulier dans les lieux clos.  Elargissement du télétravail, réintroduction du port du masque dans certains lieux, limitation des rassemblements, renforcement du dépistage réactif à l’école.  Renforcer l’utilisation des tests de diagnostic le plus rapidement possible dès l’apparition de symptômes, et cela même chez les sujets vaccinés. Il convient d’établir une communication nationale appelant à la vigilance et incitant à l’utilisation des tests au moindre symptôme, en particulier chez les sujets vaccinés qui constituent maintenant la population majoritaire.  La fluidité de l’accès rapide aux tests diagnostiques est un élément important pour la mise en place précoce des nouveaux traitements antiviraux. PROPOSITIONS 20 NOVEMBRE 2021, 12H00 5 C. Le Conseil scientifique appuie les recommandations du Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale sur :  L’abaissement de l’âge d’éligibilité du rappel vaccinal à 50 ans en conservant un intervalle de 6 mois après la primovaccination.  Le fait que l’évolution de l’épidémie invite à envisager un rappel vaccinal pour l’ensemble de la population adulte 6 mois après la primovaccination. D. Le Conseil scientifique souhaite insister sur les 6 points suivants concernant cette ouverture de la 3e dose pour la population générale adulte :  Les sujets les plus âgés (à partir de 40-50 ans) sont les plus à risque (car avec plus de comorbidités) et sont donc prioritaires.  Cet élargissement de l’indication de la 3e dose va conduire à nouveau à une vaccination de masse. La disponibilité des vaccins est acquise. Par contre, il faut anticiper les aspects organisationnels de cette nouvelle vaccination de masse, qui va s’étaler de la mi-décembre 2021 à mars 2022 (compte-tenu du délai de 6 mois après la 2e dose). La uploads/Sante/ modalites-d-x27-integration-du-rappel-3-dose-dans-le-passe-sanitaire 2 .pdf

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  • Publié le Jui 06, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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