Sortir enfin du stress ! Lors de nos Journées du Micro­ biote1, Bénédicte Van C

Sortir enfin du stress ! Lors de nos Journées du Micro­ biote1, Bénédicte Van Craynest, nutritionniste, a expliqué que ses patients arrivent souvent stres­ sés à leur consultation. Elle leur demande : « Sur une échelle de 1 à 10, quel est votre niveau de stress ? » La réponse est souvent « 8 ». Ceci dans une région aisée de Belgique, le Brabant Wallon. C’est une province calme bien que peuplée, située en périphérie de Bruxelles. S’y trouvent forêts, champs, et une belle université. Le chômage y est moins élevé qu’ailleurs en Wallonie. Mais le stress règne. Les Terriens du XXIe siècle sont stressés comme jamais. Pourquoi l’être ? Il n’y a plus de mam­ mouths et beaucoup moins de famines. Peut-être est-ce lié à l’accélération de la vie. Depuis que les machines nous gouvernent, tout va plus vite. L’ennui, c’est que ce stress a des consé­ quences sur notre santé : burn-out, troubles digestifs, fatigue, angoisses, cancers… Nous n’avons pas la main sur les événements du monde. Mais nous pouvons changer notre quotidien : alimentation et mode de vie ; et adopter des techniques faciles et efficaces pour limiter le stress, comme l’EFT — Emotio­ nal Freedom Techniques. C’est l’objectif de ce numéro, où vous retrouverez les conseils du Pr Henri Joyeux, de Jean- Michel Gurret et de Bénédicte Van Craynest. Naturellement vôtre, Augustin de Livois 1. En Belgique, à Louvain-la-Neuve, trois journées sur le mi­ crobiote ont été organisées par l’IPSN en 2017. Retrouvez les conférences en vidéo sur www.video-sante-naturelle.eu. Stress, cancer et alimentation On estime à 400 000 le nombre de nouveaux cas de can­ cers en 2017 en France. Cette maladie fait peur, chacun la redoute. Mais attention à ne pas stresser, cela risquerait d’en déclencher un ! Il existe un lien très fort entre le stress et le cancer. Vous allez voir dans ce dossier que lutter contre le stress aide à prévenir le cancer. Encore faut-il savoir com­ ment se déstresser et apaiser son être. Cancérologue, je ne vais pas vous faire croire qu’on peut guérir le cancer sans intervention chirurgicale, sans chimiothérapie bien indiquée, sans une radiothérapie bien ciblée. Mon propos est d’expliquer le problème des relations entre le stress et cancer. Oui, “l’antistress” est un remède au cancer. Ce sujet est essentiel. Nous subissons des pressions tous les jours : sociales, familiales, professionnelles, personnelles. Beaucoup de patients sont au bord du burn-out. C’est une maladie du don. Ces personnes donnent trop, ne pensent pas à elles-mêmes, ne font pas attention à leur propre corps, à leur propre être. Or nous ne sommes pas qu’un corps, nous sommes beaucoup plus que cela : un esprit, un cœur, une affectivité et plus en­ core, avec la fine pointe de notre être, cachée, protégée, souvent occultée. Comme une chaise, nous avons besoin de ces quatre pieds pour être en équilibre. C’est difficile si l’un des quatre pieds est plus petit que les autres. Comment fonctionne le stress ? Selon les personnes, le même stress aura des conséquences diffé­ rentes. Celles-ci sont désormais connues scientifiquement : elles sont cliniques — on peut les observer —, elles sont biologiques et elles DANS CE NUMÉRO Dossier Stress, cancer et alimentation Interview Les traumatismes les plus lourds sont guérissables Protocole Réparer son inconscient blessé grâce au tapping Recettes Galettes à la tartinade carotte-corail DOSSIER n° 2 • juillet • 2018 ÉDITORIAL Pr Henri Joyeux Professeur honoraire de cancérologie et de chirurgie digestive, ancien chirurgien des hôpitaux, prix international de cancérologie pour ses travaux dans le domaine de la nutrition. Il a publié de nombreux travaux scientifiques et médicaux en particuliers sur la nutrition et la chirurgie. Écrivain et conférencier, il s’engage activement auprès du grand public pour la prévention des cancers par la nutrition et l’adoption de com­ portements de santé. Les meilleurs experts de la santé s’ invitent chez vous DOSSIER 2 Stress, cancer et alimentation sont compréhensibles par chacun d’entre nous. Ainsi, nous pouvons mieux nous occuper de nous. Quand vous êtes hyper-stressé, vous pouvez pâlir, avoir le cœur qui s’accélère, subir un syndrome vagal et perdre connaissance. Cet état de stress peut être aigu ou chronique. Lorsqu’on interroge un malade atteint du cancer sur les motifs de sa consultation et de la lésion qui le stresse, la réponse la plus fréquente est : « J’ai subi un choc psychologique. J’ai subi des stress importants toute ma vie professionnelle, familiale. » Il faut laisser parler et écouter car la personne dit vrai. Mais le stress n’est pas seul à l’origine du mal. Pour fabriquer un centimètre cube de tumeur du sein, par exemple, il faut huit années. Et un cambriolage trois ans auparavant, la perte d’un conjoint, n’explique pas tout. Il y a une dizaine de causes qui sont associées à l’origine de tel ou tel développement de loca­ lisation cancéreuse. Le cancer ne tombe pas du ciel. Nous savons aujourd’hui l’origine de certains cancers, ce qui nous permet aussi… de les éviter. S’agissant du stress, les cancérologues découvrent que celui-ci augmente les risques de récidive. L’hormone du stress Des études scientifiques l’ont montré chez des animaux à qui l’on a greffé une tumeur dans le dos. Chez les animaux stres­ sés, angoissés par la lumière ou par le bruit, on observe une augmentation de la croissance tumorale nettement plus rapide et statistiquement différente que chez les animaux qui vivent dans un environnement paisible, avec pourtant le même trai­ tement et la même alimentation. Un chercheur suisse a fait une observation convergente chez le lapin timide, timidus lapidus, qui devient blanc comme neige en hiver : du ciel, les aigles ne le voient pas. En analysant le crottin du lapin en zone skiable, donc perturbée, le chercheur y a ob­ servé des hormones du stress nettement plus importantes que dans celui des lapins qui vivent en zone sauvage. Cette expérience montre que l’on sait repérer aujourd’hui d’une manière biologique les conséquences du stress par les effets hormonaux. Qui dit hormone, dit glande. Parmi les glandes hormonales, il y a la thyroïde et les surrénales au-dessus des reins. Ces surrénales, pas plus grosses que le pouce, sont d’une extrême importance, avec au centre une zone nerveuse, non du système sensitif mais du système vé­ gétatif. C’est un système difficile à contrôler, comme le cœur, les paupières ou la respiration. Nous avons un système nerveux végétatif, ortho et parasym­ pathique. Avec le système orthosympathique, on accélère le cœur, on fabrique de l’adrénaline ou de la noradrénaline ; le parasympathique est plutôt apaisant et produit de l’acétyl­ choline. Il y a environ 15 neuromédiateurs à notre service. Nous les connaissons mal, et c’est regrettable. On les appelle aussi neu­ rotransmetteurs (ils transmettent l’information). Notre cerveau compte 80 à 100 milliards de neurones (l’abeille un million !). Avec ces cent milliards de neurones, les cellules gliales, neuro­ protectrices fabriquent la myéline qui permet la circulation de l’influx nerveux. Un neurotransmetteur de paix sociale Parmi les neurotransmetteurs, certains nous stressent, d’autres nous apaisent. L’un d’entre eux pourrait être appelé neurotransmetteur de la paix sociale : l’ocytocine. Lorsqu’une maman accouche, elle en produit. Cela permet l’ouverture du col, la contraction du muscle utérin et la sortie du bébé magnifique. Il y a moins de dix ans, on a démontré que cette ocytocine est aussi fabriquée quand nous sommes dans une évolution positive. C’est lorsque nous reconnais­ sons en l’autre une source de bien-être et d’enrichissement et que nous avons besoin de transmettre de la joie, de l’informa­ tion, de la vérité. Il y a plus. En avant de l’hypophyse, nous produisons de la prolactine. Chez les mères après l’accouchement, la prolactine déclenche la lactation. Chez tous, hommes et femmes en cas de stress, cette prolactine monte. Si vous avez un stress chronique, le taux de prolactine est régulièrement élevé et réduit vos défenses immunitaires. Les défenses immunitaires Notre système immunitaire est fabuleusement organisé. Il repose sur les globules blancs qui vivent sept jours. Quand ils ont fini leur vie, ils sont remplacés par d’autres. La cellule mère donne deux cellules filles et ainsi de suite. Les globules rouges vivent cent vingt jours. S’ils vivent au-delà, nous avons la maladie de Vaquez qui est un cancer des globules rouges. Si les globules blancs vivent trois semaines, c’est une leucémie. À cinquante ans, vous avez refait votre foie cinquante fois (si vous ne l’avez pas esquinté avec l’alcool ou la drogue…). Vos cheveux poussent. Vos ongles poussent. Les papilles de votre langue se refont tous les dix jours : en permanence, les pa­ pilles qui ont la forme de petits filaments reconstituent notre palais des saveurs tout en restant branchées sur notre cerveau pour que nous appréciions véritablement les aliments en mé­ morisant leur goût. Mémoriser, cela veut dire que nous engrammons au niveau de notre cerveau des goûts, des odeurs. Nous refaisons notre odorat tous les trois mois. Notre corps est en permanente transformation ! C’est une merveille ! « Nous devrions avoir de moins en moins de maladies, nous en avons de uploads/Sante/ gaz-2-juillet-2018-stress-cancer-et-alimentation-sd 1 .pdf

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  • Publié le Fev 27, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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