Rapport de Stage Hôpital Psychiatrique de Melen OPTION : PSYCHOLOGIE CLINIQUE &
Rapport de Stage Hôpital Psychiatrique de Melen OPTION : PSYCHOLOGIE CLINIQUE & PSYCHOPATHOLOGIE Présenté par : Mounziégou Ibiatsi Cédrin Etudiant en maîtrise psychologie clinique & psychopathologie Sous la direction de : Mayombo Godefroy Psychologue clinicien Libreville, Août 2007 Université Omar Bongo *** Faculté des Lettres et Sciences Humaines *** Département de Psychologie « La pathologie mentale et son traitement médical en institution spécialisée du Gabon » 2 Sommaire Introduction Chapitre 1 : présentation du lieu de stage 1) la psychothérapie institutionnelle 2) bref historique 3) organisation 4) fonctionnement 5) attribution du maître de stage Chapitre 2 : activités du stage et implication personnelle 1) le groupe de parole 2) les visites médicales 3) les entretiens psychologiques 4) les entretiens psychiatriques 5) les autres activités Chapitre 3 : critiques et suggestions 1) critiques 2) suggestions Conclusion Bibliographie Annexe : compte rendu d’une séance de groupe de parole 3 4 4 6 7 8 9 10 10 11 12 12 13 14 14 14 16 17 18 N° de page Sommaire 3 Introduction Le passage en année supérieure à compter du second cycle universitaire voit l’intrusion du stage comme l’une des modalités de réussites. C’est donc dans ce cadre que nous avons pu avoir l’immense privilège d’être inséré dans un établissement de santé mentale pour parfaire nos connaissances théoriques par une pratique de la fonction de psychologue clinicien, fonction qui est bien distincte de celles d’autres spécialistes œuvrant pour la guérison ou la stabilisation des patients. Il sera question dans les lignes qui suivent de vous entretenir sur les activités que nous avons menés ou auxquelles nous avons pris part au cours de notre stage de plus d’un mois au Centre National de Santé Mentale situé en retrait de la ville de Libreville au quartier Pk11. Pour ce faire, nous vous présenterons tout d’abord notre lieu de stage pour enfin relever notre implication personnelle dans les activités qui ont eu cours lors de notre stage. 4 Chapitre 1 : présentation du lieu de stage 1) La psychothérapie institutionnelle (P.I) Avant d’aborder proprement dit ce travail, il nous a paru nécessaire de jeter un œil sur un mouvement qui a permis ou contribué à une meilleure prise en charge des malades mentaux et de leurs conditions d’asile en institution spécialisée. Il est à noter que c’est au sortir de la seconde guerre mondiale, qu’apparaissait urgent pour les spécialistes en santé mentale de s’intéresser à l’état abominable de la vie asilaire. Cet attrait se portait d’avantage sur l’hôpital, institution qui devait avant tout être repensée pour améliorer les conditions d’asile et de traitement des malades mentaux. Cette préoccupation sociale, politique et psychiatrique bien précise a donné naissance à un mouvement de grande envergure en France : la psychothérapie institutionnelle. La psychothérapie institutionnelle est selon Jean OURY (1976) « une méthode permettant de créer une aire de vie avec un tissu inter-relationnel, où apparaissent les notions de champ social, de champ de signification, de rapport complémentaire, permettant la création de champs transférentiels multi-focaux ». Elle doit ainsi permettre à l’équipe de professionnels de fonctionner de manière plus harmonieuse, donc plus soignante. La psychothérapie institutionnelle est avant tout un mouvement qui met en cause les pratiques et les conceptions du champ psychiatrique. Son histoire est difficile à retracer, d’abord parce qu’il s’agit d’un mouvement mais aussi parce que ce mouvement représenté par des personnalités extrêmement diverses est issu d’influences variées : la guerre d’Espagne, des mouvements populaires de 1936, de la seconde guerre mondiale, des camps de concentration, de la guerre du Vietnam, celle d’Algérie, ou encore des mouvements comme les auberges de jeunesses, etc.… C’est en effet l’utilisation de ces expériences singulières qui va ouvrir la possibilité d’un style d’accueil nouveau face à la misère existentielle des malades psychotiques. Nombreux sont les auteurs qui ont joué un rôle dans la mise en place des concepts et pratique qui allée être regroupées en 1952 par les psychiatres G.Daumezon et PH. Koechlin (sont internes) sous le nom de P.I. Fonctionnement des P.I * Les processus thérapeutiques : Les P.I sont nées d’un projet de soigner les tendances iatrogéniques de l’institution : - ses dérives totalitaires liées à l’enfermement - organisation hiérarchique immuable - impossibilité de concevoir un au-delà des murs de l’asile 5 Il s’agit de repenser l’architecture, réorganiser les formes de relations entre les membres de l’équipe de soin, mettre en oeuvre des sociothérapies pour les patients. La P.I. cherche à privilégier les rencontres (entre patients, aide-soignante, infirmier, médecins, psy, assistante sociale…) et en instaurant une mise en commun de ces expériences. La P.I tend à développer la vie sociale du patient dans les dimensions de l’aide, de la désaliénation, de l’autonomisation, car l’enfermement contient un double aspect de remède et de poison. Les P.I mettent en jeu les processus de familiarisation sociale : le patient se familiarise avec les contraintes de la vie en société par la mise en contacts avec des codes d’interaction, des systèmes de valeurs, de croyances, de savoir, de savoir-faire, de savoir être, d’interlocuteurs distincts de ceux de sa famille. Les membres de l’équipe échangent leurs expériences, ce qui est susceptibles de pallier les difficultés de relations à autrui, au sein de l’établissement. L’équipe apprend à se familiariser avec la personnalité du patient, en partageant des impressions partielles, et en synchronisant les points de vue. * Soigner à l’hôpital : Cette position constitue un point essentiel de la P.I. : responsabiliser tout le monde, malades et personnes de tous statuts, développer une thérapeutique d’activation. On doit pouvoir envisager une notion de responsabilité collective. Un énorme travail sur la collectivité est donc indispensable : travail de gestion critique des statuts, fonctions thérapeutiques véritables, partage des responsabilités, et des initiatives. Les P.I prennent des formes variées suivant le champ d’action, et l’équipe, mais néanmoins, au sein d’un hôpital doit se développer une cohésion et la thérapie doit conserver un fonctionnement global uniforme, mais unique. Une expérience n’est pas transférable dans un autre hôpital (autre soigné, soignant, hiérarchie, fonctionnement). Il existe tout de même des bases communes : - prise de conscience du contre transfert - tout système institutionnel, n’a de valeur que s’il est conçu pour disparaître, et être remplacé par un autre, provisoire lui aussi - la thérapie institutionnelle doit permettre à une équipe de fonctionner de manière plus harmonieuse, d’être plus soignante. * Les moyens : Le malade doit se trouver entouré d’objets vis-à-vis desquels il établira des relations et pourra alors manifester ces moyens de défenses. Ces objets devront garder une certaine mouvance pour pouvoir prêter forme aux élaborations fantasmatiques du patient. Le personnel soignant, administratif, les services généraux sont de tels objets. Mais il faut absolument éviter que tel infirmier plutôt que tel autre, telle personne, plutôt qu’une autre 6 ne joue un rôle privilégié. Parmi les moyens de défense du malade, citons l’agressivité, la projection, l’anorexie, la TS… -Les outils soignants : - réunions soignants/soignés et/ou soignants/soignants (l’écueil sera une réunion vide de paroles, une réunion thérapeutique où s’échangent des informations vide de sens, réunion « rêve », privilégiant l’imaginaire, ne tenant compte que du désir du soignant). - clubs intra et/ou extra-hospitaliers, comme les ateliers d’ergothérapies, mobilisant les affects autour de la création, ou encore les clubs sur les quartiers à l’extérieur de l’hôpital. Ils prônent tous l’échange (marchandises, langage, social ou relationnel) et le travail thérapeutique est justement de guider et d’informer. - groupes organisés spontanés comme les groupes de gestion, de contrôle analytique, d’enseignement, de lectures, de classe sociale, etc.… L’intervention institutionnelle se fait au niveau de la stratégie et de l’invention. Il faut éviter que ces groupes trop nombreux n’entraînent un processus de clivage par leurs interactions discordantes. Il faut utiliser tous les moyens disponibles pour parvenir à la meilleure cohésion possible avec une bonne articulation des informations, des contrats révisables, et un accueil permanent. 2) Bref historique du lieu de stage L’histoire de l’hopital psychiatrique de Melen de Libreville remonte à l’époque coloniale. A cette époque, on commence déjà à prendre en charge les malades mentaux. Mais malheureusement ils sont encore pris pour des délinquants, des marginaux. Les grands moments de cet établissement de santé mentale ont été : - 1975 : implication du 1er psychiatre et formation des premiers infirmiers spécialisés en maladies mentales (NANG Fernand, MAGANGA MOUKETOU…) - 1982 : départ du cabanon à l’hôpital Général pour l’hôpital provincial de Melen comme simple service. - 1985 : la structure réservée aux malades se spécialise d’avantage et prend son autonomie financière et administrative. Ce qui est suivi de la nomination du 1er directeur, le Dr KOMBILA. - 2001 : nomination du 2e directeur : Dr NTSAME Marie laure - 2002 : nomination de 3e directeur : Dr MBUNGU MABIALA Frédéric. Au départ, il était question de construire l’hôpital psychiatrique dans la commune d’Owendo. Mais c’est finalement sur la nationale 1, à 11 kilomètres du centre-ville que l’institution psychiatrique sera implantée. Soulignons que cette structure de Libreville est la seule dans tout le pays, mis à part quelque point en province et plus uploads/Sante/ stage-melen-rapport-de-stage-melen-exemple-pdf.pdf
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- Publié le Dec 29, 2022
- Catégorie Health / Santé
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