Eléonore Maréchal 2nde 1 Dossier de recherches E.M.C. : La liberté des libertés
Eléonore Maréchal 2nde 1 Dossier de recherches E.M.C. : La liberté des libertés Sujet n°1 : L’euthanasie doit-elle être légalisée ? Avec l’arrivée des services de réanimations et les progrès de la médecine qui prolongent l’espérance de vie, la question de la fin de vie est vive. Depuis 2005, la loi Leonetti est venue interdire l’acharnement thérapeutique et condamner l’euthanasie active. « L’euthanasie, du grec ancien « eu » (bon) et « thanatos » (mort), désigne l’acte médical consistant à provoquer intentionnellement la mort d’un patient afin de soulager ses souffrances physiques ou morales considérées comme insupportables, soit en agissant à cette fin, soit en s’abstenant d’agir.» Qu’est-ce qui, aujourd’hui, relance le débat ? Pourquoi vouloir légaliser l’euthanasie ? Quels sont les arguments qui s’opposent à cette légalisation ? Arguments POUR cette légalisation : Volonté de choisir sa mort L’euthanasie étant le choix de décider de sa fin de vie (quand et comment on meurt), certaines personnes estiment que c’est une liberté que chacun devrait avoir et que c’est une conséquence du droit à disposer de son corps. Ainsi, l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) demande à pouvoir vivre une mort consentie, sereine et digne. Cela peut passer par une demande d’euthanasie qui doit être libre, consentie, réitérée et révocable à tout moment. Par exemple, une personne ayant peur de la dépendance et qui, voyant ses vieux jours arriver, veut prendre ses dispositions alors qu’elle a encore tous ses moyens afin de pouvoir mourir à l’étape de sa perte d’autonomie qu’elle estime aujourd’hui indigne. Abréger les souffrances physiques insupportables La légalisation de l’euthanasie permettrait d’abréger les souffrances physiques insupportables pour les individus en fin de vie ayant une maladie incurable. En effet, ces personnes ne pouvant plus espérer une suite de vie indépendante (de machines, personnel médical…), longue et sans souffrances aimeraient une mort rapide, sans douleur et digne. Par exemple, une personne atteinte de la maladie d’Huntington qui est neurodégénérative est, en fin de vie, totalement dépendante des machines, des autres et a des douleurs insupportables. L’espoir de guérison étant infime voire inexistant, l’individu pourrait alors refuser de souffrir plus et choisir de mourir de manière rapide et digne. Arguments CONTRE cette légalisation : L’euthanasie permettrait d’abréger les souffrances des personnes en fin de vie mais si la souffrance est la raison qui pousse à demander la mort, ne faut-il plutôt pas développer les soins palliatifs ? Ces derniers permettent d’atténuer les symptômes d’une maladie sans agir sur sa cause. Autrement dit, ils visent essentiellement à soulager la souffrance de la personne dans sa globalité (physique, psychique, morale , spirituelle, sociale) et ainsi à préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la mort. On parle ainsi d’accompagnement de la personne. Le souci est que les services de soins palliatifs sont encore trop peu développés en France et cela malgré plusieurs plans nationaux. En effet, 23 départements n’en possèdent pas et les professionnels sont encore trop peu formés à la prise en charge de la douleur. La crise du Coronavirus, avec la saturation des services de réanimation a encore plus mis en exergue cela. Paradoxalement, la légalisation de l’euthanasie pourrait entraîner la fermeture des services de soins palliatifs car les personnes seraient malgré elles ( poids psychologique, économique) poussées à demander la mort, cela étant dorénavant autorisé. La question de ce débat peut être : y a-t-il plus de dignité à accompagner la vie ou la mort ? L’interdit absolu et universel est de donner la mort. L’euthanasie, bien qu’elle soit un cas à part d’autres situations de la vie car cette mort est souhaitée, ne respecte pas ce fondamental. De plus, le serment d’Hippocrate qui est la base pour tout de médecin lorsqu’une question éthique comme l’euthanasie se pose dit : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement l’agonie. Je ne provoquerai pas la mort délibérément ». L’euthanasie est donc un choix de conscience du patient et de ses proches bien sûr mais elle implique également celle du médecin qui sera celui qui rendra finalement la demande possible. Peut-on seulement demander à un médecin dont la vocation est de soigner, de donner la mort ? Dans le cadre d’un débat à l’Assemblée nationale, le Figaro a publié une tribune écrite par 71 médecins exprimant leur désaccord face à cette évolution : « NON, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort, la société dut- elle nous le demander. Provoquer la mort ne sera, pour nous, jamais un acte médicalement justifié. Soulager, oui. Tuer, non. Légaliser l’euthanasie, c’est définitivement enterrer Hippocrate et la déontologie médicale. Légaliser l’euthanasie, c’est abdiquer devant une adversité, certes redoutable et redoutée, mais qui fait la grandeur de l’homme qui s’engage à l’affronter. Ce combat, mené ensemble, fait l’honneur d’une société solidaire dans l’adversité, dans cette ultime étape que traverse l’un des siens. » Sources : Collectif de 71 médecins. « Non, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort » : la tribune des médecins qui s’opposent à l’euthanasie. In Figaro Vox [en ligne]. Mise à jour le 06/04/21 à 11:50. [consulté le 04/11/22]. Disponible à l’adresse : «Non, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort»: la tribune des médecins qui s’opposent à l’euthanasie (lefigaro.fr) Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Journée mondiale des soins palliatifs : bilan de la première année de mise en œuvre du plan nationale des soins palliatifs 2021-2024. In Ministère des Solidarité et Santé [en ligne]. [consulté le 04/11/22]. Disponible à l’adresse : Journée mondiale des soins palliatifs : bilan de la première année de mise en oeuvre du plan national des soins palliatifs 2021-2024 - Ministère de la Santé et de la Prévention (solidarites- sante.gouv.fr) Denis Labayle et Sarah Halioui. Légalisation de l’euthanasie : le débat entre deux médecins. L’un est pour, l’autre est contre. In chaîne YouTube de Konbini [en ligne]. [consulté le 05/11/22]. Disponible à l’adresse : Légalisation de l'euthanasie : le débat entre deux médecins. L'un est pour, l'autre est contre. - YouTube Le serment d’Hippocrate. In Conseil National de l’ordre des médecins [en ligne] . [consulté le 05/11/22]. Disponible à l’adresse : Serment d’Hippocrate (conseil-national.medecin.fr) ADMD. 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- Publié le Mai 21, 2022
- Catégorie Health / Santé
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