Després Marlène GFP4 Mémoire professionnel de PE2 Sous la direction de Patrice
Després Marlène GFP4 Mémoire professionnel de PE2 Sous la direction de Patrice Réga La santé à l'école : comment éviter le modèle transmissif lors de l'éducation à la santé ? Iufm d'Aix-en-Provence Année 2007-2008 1 Remerciements Au risque de blesser leur modestie, je me dois de dire très sincèrement merci à tous ceux qui, de près ou de loin, m'ont aidée dans la réalisation de ce travail, notamment à ma famille, à mes amis. Je leur suis très reconnaissante. Je pense également à mon professeur, Patrice Réga, qui a été pour moi plus qu'un directeur de mémoire. Disponible et attentif à mes problèmes, je le remercie chaleureusement. 2 «Apprendre à vivre sainement, ce devrait être le premier des buts de l'instruction».1 1le Comité national de défense contre la tuberculose (début du Xxe siècle). 3 Introduction L'éducation est depuis longtemps l'apanage des familles, l'école étant chargée de l'instruction des enfants. Depuis la loi d’orientation de 1989, la rôle de l’école a changé ; elle a pour mission d’éduquer les élèves. L’école vient dans certains cas doubler l’éducation familiale ; dans d’autres, la compléter ; et dans d’autres cas encore, s’y substituer, dans des domaines importants de la vie de l’enfant. L'objet de ce mémoire s'interèsse à l'éducation à la santé. En 1946, le préambule de la constitution de l'OMS précise tout d'abord que «la possession du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre, constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain». Ce préambule contient une définition universelle de la santé: «La santé est un état de bien être physique, mental et social et ne consiste pas en l'absence de maladie ou d'infirmité». L’éducation à la santé est très importante puisqu’elle permet de former le citoyen de demain en lui donnant toutes les cartes en main pour qu’il ait le corps le plus sain possible. Les domaines abordés sont riches et variés : de la prévention de l'alcoolisme à la sexualité en passant par l’hygiène des mains. Les enjeux de l'éducation à la santé sont multiples: informer les élèves sur les risques qui les entourent, mais aussi leur apprendre à gérer leur vie de tous les jours afin qu'une fois adultes, ils fassent leurs choix en toute connaissance de cause. Puisqu’il en va de l’avenir des élèves, cet enseignement se doit de les intéresser et de les impliquer. Mais, comment faire de l’éducation à la santé un enseignement non rébarbatif et dans lequel les élèves pourraient s’investir ? L'élève ne doit pas être spectateur mais toujours participer et être engagé aussi bien physiquement qu'intellectuellement dans le processus éducatif. L'enseignement doit tout d'abord s'appuyer sur la représentation que l'élève a de la situation. Diverses activités peuvent ensuite lui être proposées pour résoudre un problème : la recherche documentaire, l'expérimentation, la manipulation ou l'observation. La première partie de ce travail consistera en l'analyse de l'évolution des programmes depuis l'école laïque de Jules Ferry jusqu'à l'école actuelle. La seconde partie tentera de voir comment mettre en pratique ces programmes dans les classes en évitant le mode transmissif. 4 A L'évolution de l'éducation à la santé dans les programmes depuis Jules Ferry. L'éducation à la santé n'est pas un élément propre à l'école. Il s'agit tout d'abord d'éducation, un domaine qui est resté pendant longtemps l'apanage des familles. Mais il ne faut pas oublier que celles-ci ne savaient pas toujours lire et que leurs savoirs étaient transmis de génération en génération. Ce savoir était tantôt réaliste : «si tu restes les cheveux mouillés, tu tomberas malade», tantôt fantaisiste: «si tu as de la fièvre, couvres-toi, le mal sortira avec la transpiration», pour ne donner que des arguments qui existaient du temps de ma grand-mère ; je ne parle pas des saignées ou des sangsues qui faisaient sortir le mal. Il est intéressant de savoir pour nous aussi comment le progrès scientifique a influencé l'école, tant au travers des programmes que des textes qui l'ont entouré. Il m'a semblé pertinent de ne pas détailler tous les programmes mais de n'en développer que les points les plus saillants: ceux de Jules Ferry parce qu'ils correspondent à la période où l'école est devenue obligatoire pour tous, ceux de 1923 parce qu'ils font suite aux grandes avancées scientifiques du début du siècle et enfin, les programmes de 2007, les derniers a avoir été appliqués, parce qu'ils sont dans la ligne directe de la Charte d'Ottawa, de la Déclaration internationale des droits de l'enfant et de la Conférence Européenne sur l'éducation à la santé et la prévention des cancers à l'école. 1 Le début de l'école obligatoire et les programmes de Jules Ferry Au début du XIX, des épidémies de typhoïde, de choléra et de typhus déciment la France. Cette situation est aggravée par les troubles de carence dont souffre une partie de la population. La prévention, notamment à travers l'hygiène, constitue dans beaucoup de cas la seule réponse connue. Cependant, l'adoption des règles d'hygiène par une population en majorité rurale et illettrée est freinée par le poids des traditions et des croyances, ainsi que par l'insuffisance des équipements et les modes de diffusion écrits. 5 L'école républicaine, devenue avec Jules Ferry, «gratuite, laïque et obligatoire», apparaît alors comme le lieu et le vecteur privilégiés de cette diffusion. Elle touche non seulement les enfants, élèves de l'époque et parents en devenir, mais aussi leurs familles. Jules Ferry fait adopter successivement deux arrêtés : l'un réglant l'organisation pédagogique des écoles maternelles publiques et l'autre réglant l'organisation pédagogique et le plan d'études des écoles primaires publiques. L'hygiène a sa place dans les deux. Dans l'arrêté réglant l'organisation pédagogique des écoles maternelles publiques, l'hygiène apparaît dans différentes rubriques. Tout d'abord, elle apparaît dans la rubrique «premiers principes d'éducation morale» et concerne la section des petits enfants (enfants de 2 à 5 ans). Les soins donnés à ces enfants doivent être réalisés en vue de leur «faire prendre de bonnes habitudes». On peut voir derrière ce groupe nominal plusieurs définitions d'autant plus qu'il est couplé à «maintenir entre eux l'harmonie» et «première notion de bien et de mal» ; toutefois, on peut également noter que cette recommandation n'existe pas pour la classe enfantine (enfants de 5 à 7 ans), mais que celle-ci a une notion supplémentaire, dans la rubrique «leçon de choses, connaissances sur les objets usuels et premières notions d'histoire naturelle», intitulée «hygiène (petits conseils)». Au vu de cet arrêté, on ne sait pas quels sont ces «petits conseils» mais ils semblent être la suite logique de la prise de «bonnes habitudes». Dans cet arrêté, Jules Ferry ajoute la connaissance du corps humain : ces principales parties pour la section des petits enfants et des notions «très élémentaires» le concernant pour la classe enfantine. On rencontre également des connaissances sur les plantes servant à l'alimentation dans les deux niveaux. De plus, cet arrêté propose à titre «d'indications utiles aux maîtresses» un programme spécial pour les leçons de choses de la classe enfantine. Dans ce programme, il est proposé pour le mois de mai, entre autres choses, de travailler sur le corps humain, «L’alimentation. Mets et boissons ; boulanger, boucher, fruitier, épicier ; faim, appétit, indigestion ; médecin». On peut noter la progression proposée, commençant par les repas, et leurs composants, poursuivant par l'économie que cela 6 engendre, puis par ce que l'on ressent (il manquerait peut-être la satiété) et c'est pour finir les risques encourus et leurs remèdes éventuels. Une autre allusion concernant la santé est faite au mois de mai où les élèves abordent les notions de blanchissage, de savon et de propreté. Une dernière référence est faite à l'hygiène dans la partie concernant la gymnastique. En effet, dans le programme de la section des petits enfants, cette discipline comporte un partie «soins d’hygiène et de propreté». Au travers de l'étude des programmes de 1882 concernant les toutes nouvelles écoles maternelles, on s'aperçoit que l'éducation à la santé, bien que n'étant jamais nommée comme telle, est présente dans différentes matières ; qu'en est-il pour l'arrêté concernant les écoles primaires ? Dans l'arrêté réglant l'organisation pédagogique et le plan d'études des écoles primaires publiques, il est dit que «l'enseignement [...] se rapporte à un triple objet : éducation physique, éducation intellectuelle, éducation morale». Dans la première partie consacrée à l'«éducation physique et préparation à l’éducation professionnelle», le premier paragraphe du programme est dédié aux «soins d’hygiène et de propreté». L'enseignement est censé être réparti en fonction de la classe, mais il s'avère que cela n'est pas réellement respecté tant les moyens d’instruction et d’éducation semblent être nécessaires à tous les niveaux. Dès leur arrivée, ainsi qu'à leur entrée en classe, les élèves sont inspectés. Le maître doit «exiger une absolue propreté». lors de la surveillance des jeux, le maître doit également donner des «conseils pratiques» concernant «l'alimentation, le vêtement, la tenue du corps et des habits». Ces conseils, inscrits pour la sécurité des élèves : prévention des évanouissements, des entorses et autres claquages, et des écorchures , doivent être prodigués «soit en commun soit en particulier», probablement afin d'éviter la gène d'un uploads/Sante/ education-a-la-sante-primaire.pdf
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- Publié le Mar 27, 2022
- Catégorie Health / Santé
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