Beaux Arts 5 par Fabrice Bousteau édito Culture : le bilan mou de Hollande Dans
Beaux Arts 5 par Fabrice Bousteau édito Culture : le bilan mou de Hollande Dans le bilan de son quinquennat qu’a dressé le président de la République, jeudi 1er décembre, avant d’annoncer qu’il renonçait à se représenter à l’élection présidentielle, la culture était aux abonnés absents. Rien d’étonnant à cela ! Peu féru d’art ni même de littérature ou de cinéma, François Hollande a en efet commencé son mandat en déniant ses engagements. Après avoir garanti en jan- vier 2012, pendant la campagne présidentielle, que «le budget de la culture serait entièrement sanctuarisé», il l’a en réalité réduit de 6 % dès les deux premières années de son quinquennat. Une première dans l’histoire de la Ve République. Sa ministre de la Culture d’alors, Aurélie Filippetti, a eu beau afrmer, études à l’appui, que «le secteur de la culture et de la création représente 1, 3 million d’em- plois, soit le double du secteur de l’automobile, avec une croissance supérieure à celle de l’ensemble de l’économie française», rien n’y a fait. Et ce n’est pas l’annonce récente d’un budget 2017 en augmentation, permettant sur le papier d’afcher fnalement une hausse de 1,7 % sur toute la durée du quinquennat, qui sufra à efacer ce péché originel… On aura, pour le moins, la tentation de rele- ver que tout cela arrive un peu tard et que ce rattrapage ne fait pas une politique culturelle. Car comment concevoir une telle action sans vision présidentielle, le tout en changeant trois fois de ministre en cinq ans ? Force est de constater qu’il ne restera aucune grande réforme ni aucun grand projet dans le secteur cultu- rel. Pire encore, les deux engagements majeurs du candidat Hollande n’ont pas été tenus : Hadopi (la loi «inopérable» de Sarkozy sur le piratage Internet en matière de création) est toujours là ; et, malgré la promesse de développer l’ensei- gnement artistique et l’accès à la culture pour tous les enfants, le programme Hollande demeure inférieur au plan Tasca-Lang de… 2000 ! Au crédit du Prési- dent, il faut cependant reconnaître que les fondamentaux ont été préservés – notamment avec le vote feuve de l’étrange loi «Création» –, voire relativement bien gérés. Mais cela ne suft pas. Notre nation, considérée dans le monde entier comme un modèle culturel, mérite bien davantage. Les candidats à la présiden- tielle devront donc clairement afrmer leur vision de la politique culturelle de demain, celle qui aura des répercussions majeures sur l’emploi et l’économie, mais surtout celle qui portera nos valeurs, notre identité nationale et internationale. N° 391 • janvier 2017 Sommaire Le magazine 10 Vu • Arrêt sur images 16 Ils font l’actu Mathias Ary Jan, coup de jeune chez les antiquaires 18 L’essentiel de l’actualité en France Polémique autour du Caravage de Toulouse 20 Wim Delvoye tutoie les étoiles 22 Sur la planète 24 La France se pose en leader de la défense du patrimoine en péril 26 Architecture Le Musée national d’Estonie s’envole 28 Occupez la place ! 30 Design Martino Gamper, le DJ du design 32 Signé Jean Nouvel 34 Cinéart Comment Mapplethorpe s’est inventé (sa vie sexuelle) 36 Revue de médias Fric-frac au musée 38 Livres Entretien avec Alain Jaubert : «Chez Turner, le sublime mène à l’obscène» 40 Je pisse donc je suis 42 Philo Et si le style était une question vitale ? 44 La chronique de Nicolas Bourriaud De quoi Bernard Buffet est-il le nom ? 109 Musées & centres d’art 110 Les 4 infos à retenir 111 Le Grand Siècle en grande pompe 112 Les expositions incontournables 126 Week-end arty Porto, la ville où se déguste l’art 128 Galeries Les 5 expositions à ne pas manquer 132 Marché de l’art Art Basel Miami calme et sans saveur 134 Les salons du mois de janvier 136 Adjugé ! 140 Calendrier des expositions 146 Les Aventures de l’art de Willem Le guide Le journal 66 Exposition à Grenoble Les courbes cosmiques et parisiennes de Kandinsky 74 Tendance Le retour du gothique ou l’art du macabre 80 Portfolio La Bhagavadgita, le livre des splendeurs infnies 86 Rétrospective au musée d’Orsay Frédéric Bazille, dandy mélancolique 92 Exposition à la Maison rouge Hervé Di Rosa, super-héros de l’art modeste 98 Entretien avec Laurence Engel «La BnF est la conscience de ce que veut dire un esprit libre» 104 Événement : Lascaux IV Existe-t-il un art préhistorique ? 46 LES 60 MEILLEuRES ExPOSITIONS DE 2017 En couverture Johannes Vermeer La Jeune Fille à la perle Ce sera l’un des événements de 2017 : l’exposition consacrée à Vermeer et son entourage par le Louvre, à partir du 22 février. soit la présentation de 12 des 35 tableaux absolument authentifés du maître de la peinture hollandaise. alors, comme la Jeune Fille à la perle du mauritshuis de La haye ne sera pas du voyage, Beaux arts magazine vous la sert sur un plateau doré en guise de couverture. À savourer en plus de la soixantaine d’autres expositions qui composent notre menu 2017, assorties d’un forilège de mets divers et variés ! Vers 1665, huile sur toile, 44,5 x 39 cm. L’AFRIQUE DES ROUTES Exposition 31 / 01 / 17 au 12 / 11 / 17 10 Beaux Arts par Vu Florelle Guillaume Jeff Koons, un ami qui nous veut du bien ? À l’initiative de l’am- bassadrice des États-Unis, l’artiste superstar a voulu montrer sa solidarité avec la France, suite aux attentats du 13 novembre 2015, en nous offrant une œuvre. Il l’a donc dit avec des feurs, des tulipes géantes brandies comme le ferait un enfant. «Les feurs symbolisent la vie», commente l’Américain avec cette candeur qu’il cultive volontiers. Dans le langage des feurs, la tulipe est associée à la gaîté et à l’amour. Ajoutons que son nom vient du turc tulipan qui signife turban, qu’elle fut prisée des sultans avant d’être introduite au XVIe siècle en Hollande, où la tulipomanie engendra la première bulle spéculative de l’histoire. Une feur de luxe en somme, s’épanouissant parfai- tement dans l’univers de Jeff Koons, dont la délicate attention n’a pas manqué de faire rougir la France. Un brin encombrante (33 tonnes), sa sculpture en bronze et aluminium poli sera implantée entre le Palais de Tokyo et le musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Plus de trois millions d’euros seraient nécessaires pour couvrir les frais de production et d’installa- tion… Mais rassurons le contribuable : de généreux mécènes devraient s’en acquitter. Pour la beauté du geste Jeff Koons Bouquet of Tulips, 2016 Illustration 3D de l’œuvre in situ, bronze polychrome, acier inoxydable et aluminium poli, haut. 10,4 m. Les expositions en 2017 THE COLOR LINE, Les artistes africains-américains et la ségrégation (Jusqu’au 15 / 01 / 17) PLUMES, Visions de l’Amérique précolombienne (jusqu’au 29 / 01 / 17) ÉCLECTIQUE, Une collection du XXIe siècle (jusqu’au 02 / 04 / 17) DU JOURDAIN AU CONGO, Art et christianisme en Afrique centrale (jusqu’au 02 / 04 / 17) L’AFRIQUE DES ROUTES (31 / 01 / 17 – 12 / 11 / 17) PICASSO PRIMITIF (28 / 03 / 17 – 23 / 07 / 17) LA PIERRE SACRÉE DES MAORIS (23 / 05 / 17 – 01 / 10 / 17) UNE FENÊTRE SUR LES CONFLUENCES (07 / 03 / 17 – 21 / 05 / 17) MAYA REVIVAL (20 / 06 / 17 – 08 / 10 / 17) LES FORÊTS NATALES, Arts de l’Afrique équatoriale atlantique (03 / 10 / 17 – 28 / 01 / 18) GÉNÉRATION RIVET (14 / 11 / 17 – 28 / 01 / 18) AVANT LES INCAS (14 / 11 / 17 – 01 / 04 / 18) Arts vivants, Conférences, Université populaire, Colloques scientifi ques… www.quaibranly.fr Masque cimier © musée du quai Branly - Jacques Chirac, DR 12 Beaux Arts par Vu Vincent Bernière Un peu comme Astérix et le général de Gaulle, il est celui qui a dit «non !», quittant Pilote, la Rubrique-à-brac et Goscinny, son mentor, pour aller fonder l’Écho des savanes avec Man- dryka et Bretécher. C’est dans l’Écho que les premières flles de la bande dessinée française, certes à poil, frent leur appa- rition en couverture. Et puis en 1975, Marcel Gottlieb, dit Gotlib, s’en va fonder Fluide glacial. Parfaite synthèse de l’humour juif new-yorkais de Harvey Kurtzman dans Mad, du nonsense anglais des Monty Python et de l’esprit fran- chouillard, il reçoit le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1991, après avoir déridé les zygomatiques de plusieurs géné- rations. Pour autant, Gotlib était passablement dépressif et il avait posé défnitivement ses crayons depuis longtemps. En 1942, la police française lui avait ôté son papa, qui dis- paraîtra quelques années plus tard en déportation. On ne peut pas rire de tout. Gotlib, fn d’esprit Gotlib Dessin de couverture de l’album Inédits, 2015 14 Beaux Arts par Vu Marie Darrieussecq C’est simple : vous mettez des hanches où il y avait des épaules, un bras où il y avait une jambe, quatre pieds où il en faudrait deux, et vous suivez uploads/Societe et culture/ beaux-arts-magazine-391-janvier-2017.pdf
Documents similaires










-
38
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 07, 2022
- Catégorie Society and Cultur...
- Langue French
- Taille du fichier 34.3704MB