Cercle sur le quadrilatère maurrassien Tout d’abord bonjour à tous, merci à vou

Cercle sur le quadrilatère maurrassien Tout d’abord bonjour à tous, merci à vous d’être présents. Je suis Jocelyn Limbèrt, militant à l’Action Française depuis maintenant un an et je serai celui qui tiendra ce cercle aujourd’hui. « Oui ou non, l'institution d'une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? » C’est la question posée par Charles Maurras dans son fameux livre Enquête sur la monarchie paru en 1900. C’est ce qu’on appellera par la suite le quadrilatère maurrassien. Cette question, elle s’adresse en réalité à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au salut de la France que ce soit dans le présent ou le futur. Cette question, elle s’adresse à nous, militants ou sympathisants de l’Action Française, héritiers de la pensée de Charles Maurras. La réponse à cette question, elle est bien évidemment positive. Oui, l’institution d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est de salut public, est le meilleur régime auquel peut prétendre la France, et est la raison pour laquelle, nous militons chaque jour. Cependant, pour défendre une idée il est important de bien la saisir, vous en conviendrez. C’est la raison de ce cercle aujourd’hui. Qu’est-ce que le quadrilatère maurrassien ? C’est ce qu’on va voir tout de suite. D’abord, une monarchie doit être traditionnelle. La tradition, c’est avant tout la transmission. Celle d’un père à son fils, celle d’une génération à une autre. C’est l’ensemble de tout ce qui faisait l’essence d’un peuple, transmis à sa descendance, afin qu’il perdure indéfiniment. Cela regroupe les faits, les légendes, les doctrines, les coutumes, la culture, et cetera. C’est ce qui forme la véritable identité d’un peuple. Je le rappelle, la définition même d’un peuple, c’est « communauté de gens unis par leur origine, leur mode de vie, leur langue ou leur culture ». Mis à part peut-être l’origine, tout le reste relève de la tradition. Un peuple sans tradition ce n’est pas un peuple. Dans le cadre du peuple français, car c’est ce qui nous intéresse. Qu’est-ce que la tradition française ? La France est un peuple particulier. Il est le fruit de plusieurs croisements de populations avec leurs traditions, ayant tous foulé les terres de notre pays. Pourtant, il n’est pas erroné de dire que la France historiquement, s’est construite dans la tradition romaine et chrétienne. Nous pouvons encore l’observer aujourd’hui, de par l’architecture romaine qui jonche nos rues et nos places. Nos traditions, le fait de ne pas travailler le dimanche, bien que ce soit de moins en moins le cas, est tiré directement de la tradition chrétienne instaurée par l’Église romaine. Notre amour pour le vin, le fromage et le pain est également un aspect solide de notre tradition, construite par l’alimentation et la culture (dans le sens agricole cette fois) pratiquée par nos ancêtres depuis des siècles. Ce ne sont que certains exemples parmi l’immensité et la richesse de notre culture française, dont les origines sont parfois millénaire. La tradition, c’est donc la transmission, c’est donc l’éternité, car quelque chose qui se transmet indéfiniment ne meurt jamais. Si on comprend ce qu’est la tradition, on peut comprendre pourquoi une monarchie traditionnelle est si importante pour Charles Maurras. Dans L’avenir de l’intelligence, Maurras dit, je cite : « Seule l’institution, durable à l’infini fait durer le meilleur de nous. Par elle, l’homme s’éternise : son acte bon se continue, se consolide en habitudes qui se renouvellent sans cesse dans les êtres nouveaux qui ouvrent les yeux à la vie » Autrement dit, pour qu’un peuple vive et continue de vivre, la tradition est forcément nécessaire. Comment pourrait-il grandir si il n’a plus conscience des racines sur lesquels il repose ? Voilà l’intérêt de la tradition. Sans tradition le peuple est perdu, et nous pouvons l’observer très facilement aujourd’hui. L’homme occidental est sorti de l’histoire, sorti de son histoire, et est en constante recherche de quelque chose en quoi se raccrocher, avançant dans la vie tel un zombie, sans autre objectif que d’en trouver un. Toutefois nous pourrions nous demander si accorder autant d’importance à la tradition ne ferait pas de nous des réactionnaires opposés au progrès. Si il est juste que nous ne sommes pas progressistes dans le sens moderne de ce terme, à savoir partisans de la déconstruction sociale et la négation de tout passé et toute biologie, voire même de toute réalité objective, nous n’en restons pas moins en faveur du progrès. Nous sommes progressistes. Nous sommes progressistes car nous ne restons pas figés dans le passé. Charles Maurras disait « Toute tradition est critique ». Certes, la tradition est ce qui forme un peuple, ce qui fait qu’il est ce qu’il est, mais dans certains cas celle-ci peut l’empêcher d’avancer. Il faut toujours remettre en question la tradition. Celle-ci s’enrichit par les temps qui passent, elle n’est pas figée dans le temps, donc nous ne devons pas l’être non plus. Nous allons de l’avant et faisons progresser la société vers le meilleur grâce à l’expérience qu’on a du passé. La monarchie traditionnelle réformera. La monarchie d’Hugues Capet à Louis XVI s’est constamment adaptée selon les besoins et circonstances, tout en restant fidèle à ses principes de base. C’est le principe même de la tradition. Cette idée vient à Charles Maurras en s’inspirant du positivisme d’Auguste Comte. Rapidement, Auguste Comte est un philosophe et sociologue français du début du XIXe siècle. Le positivisme qu’il met au point est un courant philosophique visant à soumettre les connaissances acquis à l’épreuve des faits. C’est ce qui permettra à Maurras d’élaborer le concept de l’empirisme organisateur. En effet, nous parlons depuis tout à l’heure du peuple, mais qu’en est-il du politique ? Eh bien Charles Maurras l’aborde quand il parle de l’empirisme organisateur. L’empirisme organisateur n’est pas l’objet de ce cercle, mais il m’a semblé primordial de l’aborder brièvement quand on parle de tradition. La définition selon Charles Maurras la voici, il s’agit de, je cite, « la mise à profit des bonheurs du passé en vue de l’avenir que tout esprit bien né souhaite à son pays. » Il le résume cependant en quelques mots : « Notre maîtresse en politique, c'est l'expérience » En clair, l’empirisme organisateur est très simple : Analyser le présent avec en tête le passé, afin que notre expérience nous permette d’éviter de reproduire les mêmes erreurs, voire d’en faire de nouvelles. Une monarchie traditionnelle, c’est donc une monarchie qui a conscience de tout ce qu’a offert le passé, et qui se sert de cette expérience pour affronter et résoudre les problèmes du présent. Alors comment la monarchie peut-elle être traditionnelle, comment peut-elle se placer dans la continuité de l’histoire et recevoir et appliquer l’expérience du passé ? C’est là où le second point du quadrilatère maurrassien intervient, la monarchie héréditaire. Si la monarchie traditionnel correspond à l’idéal souhaité, alors l’hérédité correspond sans doute à la façon d’y parvenir. La monarchie est mémoire. Les rois sont mortels, et doivent un jour passer le pouvoir, mais la dynastie demeure. Dans Le Soleil, Maurras dira « Une dynastie se continue indéfiniment. Elle est la conscience historique et politique d’une nation. Elle est cette nation, concentrée en une famille. Sans dynastie, point de continuité politique ni historique pour un grand peuple ». La monarchie est la représentation même de la nation. Tant qu’elle prospère, la nation prospère, sa continuité est la continuité de la nation. C’est l’hérédité qui fait promesse d’autorité indépendante du roi, car il ne doit sa place à personne d’autre que son sang, et Dieu si vous êtes croyant, et non pas à des promesses ou financements de tiers à qui il serait l’obligé par la suite, comme c’est le cas en République. Il y est d’ailleurs préparé dès l’enfance, recevant tout l’enseignement qui lui sera nécessaire, en plus de profiter de l’expérience de son prédécesseur son père. Le roi est roi parce qu’il est roi. Ainsi les partis n’ont pas leur place dans le pays, car il est inutile de diviser la population en comparant leurs valeurs, cela leur est dispensé par le fait que leur rôle dans la société n’est pas de diriger le pays. N’oublions pas comme disait Maurras, que je cite : « le possesseur de la couronne héréditaire en est aussi le serf, il y est attaché comme à une glèbe sublime qu’il lui faut labourer pour vivre et pour durer ». On présente souvent le roi dans la fiction comme un homme tout puissant, auquel tout le monde obéit et qui peut faire ce qu’il veut quand il veut. En réalité, n’oublions pas que le roi est le fonctionnaire du peuple, le serf comme dit Maurras. Il a une responsabilité auprès de lui, et c’est une tâche très dure que de gouverner un pays entier, et de faire perdurer ce que ses ancêtres lui ont légué. Dans l’Enquête, le Comte de Lur-Saluces écrit : « La monarchie c’est un centre fixe. Je ne saurais mieux la comparer qu’à un de ces pivots qui, sans être immobiles demeurent uploads/Societe et culture/ cercle-sur-le-quadrilatere-maurrassien.pdf

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