Critique d’art Actualité internationale de la littérature critique sur l’art co

Critique d’art Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain 25 | Printemps 2005 CRITIQUE D'ART 25 Hans Belting. Pour une anthropologie des images Dominique Poulot Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/1590 DOI : 10.4000/critiquedart.1590 ISBN : 2265-9404 ISSN : 2265-9404 Éditeur Groupement d'intérêt scientifique (GIS) Archives de la critique d’art Édition imprimée Date de publication : 1 avril 2005 ISBN : 1246-8258 ISSN : 1246-8258 Référence électronique Dominique Poulot, « Hans Belting. Pour une anthropologie des images », Critique d’art [En ligne], 25 | Printemps 2005, mis en ligne le 21 février 2012, consulté le 21 septembre 2020. URL : http:// journals.openedition.org/critiquedart/1590 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.1590 Ce document a été généré automatiquement le 21 septembre 2020. Archives de la critique d’art Hans Belting. Pour une anthropologie des images Dominique Poulot RÉFÉRENCE Belting, Hans. Pour une anthropologie des images, Paris : Gallimard, 2004 1 Ce recueil un peu disparate s’interroge sur ce que pourrait être une science anthropologique des images, à rebours d’une histoire de l’art coupable de réification, et qui ne répond qu’à des préoccupations de classification, de datation et d’exposition. Le sous-titre original (Entwürfe für eine Bildwissenschaft), disparu, avait d’ailleurs l’ambition explicite de fonder un projet interdisciplinaire capable de réunir psychologie, anthropologie et analyse des media, et nourri de la théorie française, Régis Debray et Marc Augé, entre autres. Les études les plus remarquables déclinent effigies mortuaires, momies, portraits d’ancêtres, statues cultuelles, tatouages, modèles anatomiques, photographies et art vidéo, prenant largement appui sur l’âge pré- esthétique, ou sur les cultures extra-européennes, d’une part, et sur des œuvres post- artistiques, de l’autre. Car l’image, selon Hans Belting, est identifiée à des images des corps, à des corps qui sont eux-mêmes des images, ou à des simulacres qui tiennent lieu de corps, particulièrement les substituts du corps du défunt. Le masque, entre absence et présence, en fournit une illustration, dans sa capacité à transformer un corps en image ou d’exister séparé du corps. Il renvoie aussi à un troisième terme, celui du medium, ou du vecteur, de l’interaction entre corps et images. Chemin faisant, Belting reprend à son compte Julius Von Schlosser (1911) sur l’effigie de cire, ou Barthes sur la photographie comme “micro-expérience de la mort”. Le regard, l’attention, mais encore l’iconoclasme, sont autant d’occasions de saisir le rapport entre apparition d’images et présence du medium —cette fois à travers les références à David Freedberg (Le Pouvoir des images, 1998) ou à Bruno Latour (Iconoclash : Beyond the Image Wars in Science, Religion and Art, 2002). Plus largement, le propos part de la distinction élaborée par Jean-Pierre Vernant entre eidolon, l’image mentale, et kolossos, l’artefact-medium : il Hans Belting. Pour une anthropologie des images Critique d’art, 25 | Printemps 2005 1 s’inscrit dans la tradition grecque d’une destination intelligible de l’image qui échapperait aux incertitudes ou aux négativités de l’illusion. L’histoire de l’art occidental s’assimile alors aux vicissitudes des dispositifs utilisés à des fins de représentation. A la fois théorie des origines de l’image et description anthropocentrique des structures de toute représentation, l’ouvrage est encore une méditation sur la fin de l’art. Les artistes évoqués jouent de la confusion entre media et images, entre le corps et sa représentation (Cindy Sherman, Nam June Paik, Bill Viola, Hiroshi Sugimoto, Thomas Struth). Ils sont censés témoigner d’un retour aux préoccupations indicielles ou mimétiques. Avec le triangle homme-corps-image, Belting propose une lecture historienne qui veut réunir le biologique, le psychologique et le social, comme dans son analyse du blason, de la devise et du portrait, pour évoquer la construction progressive du moi moderne grâce à l’image, dans son manque au corps. Il dessine aussi un horizon d’attente utopique où l’art devient, comme chez Bill Viola, l’évocation d’anciens rituels pour lesquels, jadis, les images furent précisément inventées. Hans Belting. Pour une anthropologie des images Critique d’art, 25 | Printemps 2005 2 uploads/Societe et culture/ critiquedart-1590.pdf

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