Technique: Les avantages et les inconvénients des cultures hors sol. L’idée de

Technique: Les avantages et les inconvénients des cultures hors sol. L’idée de cultiver en hors sol, est apparue depuis longtemps comme une méthodologie pour établir les mécanismes de l’absorption racinaire des éléments minéraux, et pour étudier le fonctionnement des plantes. Cependant au cours des dernières décennies, cette méthode s’est largement répandue. Elle est devenue indispensable dans la production végétale. Les cultures hors sol se définissent comme des cultures où les végétaux effectuent leur cycle complet de production sans que le système racinaire ait été en contact avec leur environnement naturel, qui est le sol. Les racines sont ainsi continuellement alimentées par un milieu liquide minéral qui est la solution nutritive et qui apporte l’eau, l’oxygène dissous et les éléments minéraux indispensables. En réalité, la découverte des cultures hors sol doit être attribuée à deux chercheurs allemands Knop et Sachs. Simultanément en 1860 et de manière indépendante, ces deux auteurs ont réussi à faire pousser des plantes sur des milieux entièrement liquides constitués d’eau additionnée de sels minéraux. Plus tard, dans les années 50, certains organismes de recherches en France, en Hollande et aussi des professionnels comme Milland s’intéressaient aux applications horticoles des cultures hors sol, mais il ne s’agit encore que d’étapes de pré-développement. Enfin, le véritable développement des cultures hors sol date des années 1975-1980: À un rythme très soutenu cette technique s’implantait dès lors en Europe surtout pour les cultures sous serre. Ainsi, depuis une quinzaine d’années, les surfaces et la nature des espèces concernées n’ont cessé d’augmenter. L’extension régulière des surfaces consacrées aux cultures hors sol résulte d’un bilan en faveur de cette technique qui apporte une série d’améliorations pour l’agriculteur: Parmi les avantages de cette technique, on cite: L’économie d’eau et d’engrais minéraux Les cultures hors sol conduisent à une meilleure maitrise des apports d’eau et en éléments minéraux. En comparant la quantité d’eau nécessaire pour obtenir un kg de produit à partir d’une culture de plein champ à celle utilisée avec une culture hydroponique, l’économie réalisée par cette dernière peut atteindre 90% à 95% des apports d’eau , ainsi les cultures hors sol ont permis de développer des activités horticoles dans des régions où l’eau est un facteur limitant: on évite ainsi les pertes par diffusion dans le milieu naturel. Quant aux engrais minéraux, les techniques de culture hors sol conduisent aussi à une économie importante puisque les apports sont calculés en fonction des besoins et qu’il n’y a pas de stockage au niveau du sol. En réalité, l’économie réalisable va dépendre du choix de la technologie utilisée. Quand l’agriculteur choisit un système à solution recyclée, cette économie sera importante, la plante consomme la quasi-totalité des apports, par contre, quand la culture est effectuée à partir d’une solution nutritive non recyclée (circuit ouvert) les pertes au niveau des percolas sont importantes et les économies réalisables sont limitées (Morard., 1995). La simplification des techniques culturales La culture hors sol permet d’éliminer certaines façons superficielles comme la préparation du sol, les binages, le désherbage …, De même, les étapes de la fertilisation (amendement et engrais minéraux), et de l’irrigation sont aussi remplacées par l’apport de la seule solution nutritive. En outre, cette technique facilite considérablement le travail du producteur qui en installant sans contrainte l’ensemble du système peut s’affranchir facilement de la lourdeur des opérations au niveau du sol. L’élimination des problèmes liés au sol La principale raison du développement agricole de la culture hors sol provient de la nécessité d’éliminer certains problèmes liés au sol comme le problème de la salinité ou la contamination par les agents pathogènes. Cette technique a permis, par exemple, de lutter contre la fusariose de l’œillet ou le corky root de la tomate (Morard., 1995). En outre, le recours à la culture sans sol devient nécessaire quand ce dernier est de qualité médiocre peu profond ou difficile à amender: C’est le cas du désert sableux notamment dans les pays du Moyen-Orient où cette technique a permis le développement d’une production maraîchère. Il ne faut pas négliger, par ailleurs, les potentialités de cette technique pour utiliser des surfaces où il n’y a pas de sol, ainsi des tentatives ont été effectués pour créer des espaces verts en culture hors sol sur les terrasses d’immeubles ou sur des décharges publiques (Morard., 1995). Le gain de précocité La culture hors sol favorise la précocité d’une culture sous serre par rapport à une même culture en sol selon les régions ainsi un producteur peut bénéficier de prix des primeurs. En effet, l’explication de cette précocité est due à un effet de température qui permet un réchauffement plus rapide d’un substrat par rapport au sol en place. Cette élévation de température permettrait un meilleur fonctionnement du système racinaire et un produit de meilleure qualité (Morard., 1995). Une meilleure qualité des produits Bien que le concept de la qualité soit difficile à préciser et à quantifier, la culture hors sol a une influence favorable sur certains critères comme :  L’aspect extérieur des fruits et des légumes: On récolte des produits plus attrayants pour le consommateur, plus propre car jamais souillés de particules de sol et plus brillants.  Moins de résidus de pesticides puisque ces cultures reçoivent moins de traitements phytosanitaires.  Poids et quantités de protéines: Pendant la période de récolte, certaines études ont montré que les mesures de différents paramètres représentant la qualité des fruits de tomates cultivées en sol (fumure minérale ou amendements organiques) ou en hors sol montrent qu’aucune différence significative ne peut être attribuée à la technique culturale et la comparaison est même favorable à la culture hors sol qui augmenterait le contenu en protéines (Morard., 1995). L’augmentation du rendement Les rendements obtenus en utilisant cette technologie sont en général plus élevés que les cultures en plein sol. En effet, quand la fertilité d’un sol de serre n’est pas optimale (problème de pathogènes, salinité, mauvaise structure…), la culture hors sol donne toujours des rendements supérieurs. De même, lorsque les conditions d’alimentation hydrique et minérale du sol ne sont pas bonnes, le passage en culture hors sol apporte à l’agriculteur une certaine garantie en limitant les risques de stress nutritionnels (carence, déficience, toxicité). En outre, les cultures hors sol permettent d’augmenter très sensiblement l’occupation du volume utile de la serre car elles autorisent une meilleure utilisation:  De la surface avec l’utilisation des pratiques mobiles, il est possible de gagner jusqu’à 10% de la surface.  Du volume: Pour des plantes ayant un faible développement, il est possible d’utiliser un dispositif de culture vertical qui permet de multiplier ainsi par sept la surface du sol correspondante. Cependant comme toute nouvelle technologie, les cultures hors sol apportent aussi des difficultés, parmi lesquelles on cite: Le coût d’installation et d’entretien élevé Des charges financières sont induites par une technique de production hors sol. Ces charges concernent d’une part l’investissement de début: L’installation de l’infrastructure (cuves, pompes, contrôles, le système de distribution de la solution nutritive). D’autre part, les charges proportionnelles annuelles qui impliquent l’entretien et l’achat des substrats et des solutions nutritives. Cela génère donc un surcout des techniques hydroponiques par rapport à une même culture effectuée en sol. Utilisation d’une haute technologie Le deuxième obstacle à la diffusion des cultures hors sol dans le milieu agricole est lié à la sophistication: Les erreurs techniques se traduisent par des troubles physiologiques qui sont beaucoup plus rares en culture sur sol. Tout personnel concerné par les cultures hors sol doit avoir une technicité assez prononcée. La maîtrise incomplète des déchets La plupart des techniques hydroponiques horticoles utilisent des substrats. Certains de ces produits (comme la laine de roche) ne sont pas biodégradables et posent des problèmes de déchets aux agriculteurs. Cependant, actuellement les sociétés fabriquant ces produits étudient activement ce problème et proposent déjà la reprise des substrats utilisés (Morard., 1995). D’autres parts, les risques les plus importants pour l’environnement paraissent être liés à l’utilisation incomplète de la solution nutritive par les racines des plantes. Dans les systèmes les plus couramment utilisés dit à circuit ouvert la solution nutritive est apportée aux racines des plantes en quantité très supérieure à celle des besoins des racines: L’excédent ou percola est évacué dans le sol avec les eaux de ruissellement vers les nappes phréatiques. Pour conclure, la pratique de la culture hors sol s’accroit d’une manière significative dans le monde, c’est une solution efficace pour différentes contraintes et limites liées au sol, et au milieu et qui permet notamment l’augmentation des rendements et le développement de l’agriculture en général. En effet, elle représente un concept d’avenir puisque la population de la planète est en croissance géométrique et il y a de moins en moins de terres arables et fertiles qui sont utilisables pour subvenir aux besoins de ces populations. uploads/Societe et culture/ culture-hors-sol-les-avantages-et-inconvenients.pdf

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