Partie 3 – Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points) L’éc
Partie 3 – Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points) L’école favorise-t-elle la mobilité sociale ? Document 1 : Document 2 : Situation professionnelle des jeunes et conditions d’emploi trois ans après la sortie de formation initiale pour la génération sortie de formation en 2010. * Données disponibles pour les diplômés du supérieur uniquement (ensemble = ensemble des diplômés du supérieur) nd : données non disponibles Source : enquête Génération 2010, Céreq1 (1Centre d’étude et de recherche sur l’emploi et les qualifications) Document 3 : Niveau de diplôme selon la catégorie sociale Unité : % Diplôme supérieur à Bac + 2 Bac + 2 Bac ou brevet professionnel ou autre diplôme de ce niveau CAP, BEP ou autre diplôme de ce niveau Brevet des collèges Aucun diplôme ou CEP Total Agriculteurs exploitants 4 13 24 39 6 14 100 Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 14 12 22 33 6 13 100 Cadres et professions intellectuelles supérieures 68 15 10 5 2 1 100 Professions intermédiaires 25 32 21 14 3 4 100 Employés 8 12 26 31 7 16 100 Ouvriers 2 4 17 42 7 28 100 Ensemble 21 16 20 25 5 13 Population active de 15 ans et plus. France entière. Lecture : 68 % des cadres supérieurs ont un niveau de diplôme supérieur à bac+2. Source : Insee - Données 2014 - © Observatoire des inégalités Attentes Compréhension du sujet : Consignes -elle … ? Question type d’un énoncé débat favoriser : engendrer, entraîner Connaissances Mobilité sociale Conception méritocratique de l’école Analyse de Boudon Analyse de Bourdieu Lecture des statistiques Table de mobilité Pourcentage de répartition Calculs Odds ratios Coefficient multiplicateur pour mesurer les inégalités Organisation de la réponse Plan type d’un énoncé débat : oui, mais ou non, mais Hors-sujet - D’autres explications : mobilité structurelle - Ne pas relier école et mobilité sociale 95% des jeunes diplômés d’un Master 2 sortis du système scolaire en 2010 ont un emploi de cadres ou de professions intermédiaires (doc 2). Le diplôme, et donc l’école qui attribue ces diplômes ont donc un rôle essentiel sur le statut professionnel et donc sur la mobilité sociale qui est le changement de position sociale d’un individu ou d’un ensemble d’individus (mobilité individuelle ou collective), au cours de sa vie ou par rapport aux générations précédentes. Mais l’accès au diplôme est-il équitable ? Certes, l’école grâce à la démocratisation scolaire a assuré une plus grande mobilité sociale. Cependant, cette démocratisation a été plus quantitative que qualitative, ce qui explique que l’immobilité sociale persiste encore L’école est un élément essentiel pour favoriser la mobilité sociale Le rôle de l’école sur la mobilité sociale est important, car le diplôme est aujourd’hui déterminant pour obtenir un emploi, et un emploi qualifié. Son organisation assurant l’égalité des chances permet aussi à tous de profiter d’une éducation similaire. L’influence du diplôme sur la position sociale Il y a en effet une corrélation forte entre diplôme et statut social mesuré par la PCS (doc3). En 2014, 68% des cadres et professions intermédiaires ont un bac plus 2 ; seulement 2% des ouvriers. En revanche, 14% des cadres n’ont aucun diplôme, contre 28% des ouvriers. Cette relation est encore plus importante quand on regarde les jeunes générations. C’est ce qu’a fait le Céreq en étudiant les conditions d’entrée sur le marché du travail des jeunes 3 ans après la sortie de formation en 2010.Plus le diplôme est élevé, plus la probabilité de s’insérer de manière positive est forte. On peut ainsi comparer les parcours des diplômés d’une école d’ingénieurs et les non diplômés (doc 2). Leurs conditions d’entrée sur le marché du travail 3 ans après la fin de leurs études sont radicalement différentes : 41% des jeunes non diplômés ont un emploi, contre 94% des sortants d’écoles d’ingénieurs. Quand ils ont un emploi, la probabilité d’avoir un CDI est différente : 40% pour les non diplômés, 93% pour les ingénieurs. Le salaire médian est aussi le double pour les ingénieurs face aux non diplômés. La nature de l’emploi varie aussi : presque tous les sortants d’une école d’ingénieurs sont cadres ou professions intermédiaires 3 ans après la fin de leurs études, c’est le cas pour 38% des non diplômés. Et une école qui assure en théorie l’égalité des chances Le diplôme, et donc l’école, ont une influence forte sur le statut professionnel. C’est pour cela que l’objectif du système scolaire est de se rapprocher de l’égalité des chances. . Celle-ci consiste à traiter tous les individus de la même manière au départ et à accepter les différences de situations. Pour cela, l’école doit donc être neutre et unique. Cela signifie : une éducation gratuite et universelle jusqu’à un certain niveau minimal, une distribution à tous d’un savoir identique, une égalité des ressources scolaires : même matériel, même enseignant, une composition sociale et ethnique identique. Cette conception méritocratique considère que le statut d’origine ne doit pas influencer le statut d’arrivée. L’école semble avoir en partie atteint ses objectifs quand on regarde les tables de destinée. Favorise la mobilité sociale En effet, quel que soit l’année, les chiffres de la diagonale qui mesurent l’immobilité, sont relativement faibles ( doc1).En 1977, 29% des fils d’artisans et 21% des filles de 35 à 59 ans sont devenus artisans ; en 2003, c’est 23 et 14% . 11% des fils et 43% des filles de professions intermédiaires entre 35 et 59 ans sont devenus professions intermédiaires en 77 ; c’est 10% et 42% en 2003. L’immobilité a donc tendance à diminuer. En revanche, le pourcentage de mobiles augmente, et c’est souvent une mobilité ascendante. Le pourcentage d’enfants d’agriculteurs devenu cadres et professions intermédiaires a été multiplié par 3 pour les fils, 6 pour les filles entre 1977 et 2003. Pour les enfants d’ouvriers, la part a été multipliée par 2 pour les garçons, 4 pour les filles. Les écarts de chance relatives entre les fils de cadres et d’ouvriers ( ce que l’on appelle les odds ratios) diminuent donc : en 1977, un fils de cadre avait 94 fois plus de chance de devenir cadre qu'ouvrier qu’un fils d'ouvrier ( 51/6 divisé par 5/57). En 2003, c’est 27 fois plus Mais le rôle de l’école sur la mobilité sociale est à nuancer Une mobilité sociale qui reste limitée Certes, les inégalités d’accès aux positions sociales diminuent, mais elles restent encore importantes. Que ce soit en 1977 ou 2003, près de la moitié des fils de cadres sont devenus cadres entre 35 et 59 ans. L’immobilité est même devenue plus forte pour les filles : 20% des filles de cadres étaient cadres en 77, 33% en 2003. De même, les enfants d’ouvriers deviennent majoritairement employés ou ouvriers : en 2003, 47% des fils d’ouvriers sont devenus ouvriers entre 35 et 59 ans ; 56% des filles sont devenues employées. Comment expliquer ces inégalités persistantes ? La persistance d’un lien relativement fort entre statut d’origine et statut d’arrivée remet donc en cause l’aspect méritocratique de l’école. En effet, on remarque une relation entre origine sociale et niveau de diplôme - L’influence de l’origine sociale sur le diplôme Plus l’enfant appartient à une famille favorisée, notamment en terme de diplôme, plus la probabilité de faire des études longues sera élevée. Ainsi, 40% des enfants d’enseignants, de cadres supérieurs entrés en sixième en 95 obtiennent un bac plus 5. C’est le cas de seulement 4% des enfants d’ouvriers non qualifiés. En revanche, pour les sorties sans diplôme ou avant le bac, les chiffres s’inversent : 60% des enfants d’ouvriers entrés en sixième en 95 ont un diplôme inférieur au bac. C’est le cas de 9% des enfants d’enseignants (doc 4). - Comment expliquer cette relation ? L’école n’a donc pas permis la mobilité sociale. Qui est responsable ? R.Boudon explique cette persistance par les stratégies rationnelles des familles. Selon R.Boudon, le système éducatif peut se comparer à un réseau complexe de voies ferrées reliées par des aiguillages. A chaque bifurcation, un choix est effectué par l’élève et sa famille. L’individu opère un calcul coût-bénéfice en intégrant 3 variables: la réussite scolaire qui dépend des dons, mérites et capacités de travail de l’individu ; le risque, c’est-à-dire le coût de cette scolarité. Plus les coûts seront forts, plus l’hésitation sera grande. Enfin, les bénéfices attendus : ce que l’on peut attendre en termes d d’emploi, de revenu ou de valorisation sociale d’un diplôme. Les inégalités scolaires persistantes sont alors dues au fait que les coûts et avantages de l’investissement scolaire sont appréciés de façon variable selon les milieux sociaux .Le choix du type de scolarité dépend du calcul rationnel des individus : ils comparent le coût d’une année de scolarité supplémentaire avec son bénéfice. Pour 2 enfants de réussite scolaire identique médiocre, il est rationnel pour l’enfant de classe supérieure de continuer des études longues ; et pour un enfant de classe populaire, de faire des études courtes. Les coûts ont toutes chances d’être plus lourds dans les milieux défavorisés. uploads/Societe et culture/ ec3-l-x27-ecole-favorise-t-elle-la-mobilite-sociale 1 .pdf
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- Publié le Mai 30, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
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