C'est quoi l'identité culturelle ? L'identité culturelle est ce par quoi se rec

C'est quoi l'identité culturelle ? L'identité culturelle est ce par quoi se reconnaît une communauté humaine (sociale, politique, régionale, nationale, ethnique, religieuse,... ) en termes de valeurs, de pensées et d'engagement, de langue et de lieu de vie, de pratiques, de traditions et de croyances, de vécu en commun et de mémoire historique. Pourquoi la culture est indispensable ? La culture se définit comme notre façon de vivre. Elle englobe nos valeurs, nos croyances, nos coutumes, nos langues et nos traditions. Elle est reflète notre histoire, notre patrimoine et notre façon d'exprimer les idées et les créations. Elle régit chaque aspect de notre vie et pourtant la plupart des gens ignore. Réflexions sur l’identité culturelle. Un préalable nécessaire à l’enseignement d’une langue Introduction Le problème de l’identité commence quand on parle de soi. Qui suis-je ? Celui que je crois être ou celui que l’autre dit que je suis ? Moi qui me regarde ou moi à travers le regard de l’autre ? Mais quand je me regarde, puis-je me voir sans un regard extérieur qui s’interpose entre moi et moi ? N’est-ce pas toujours l’autre qui me renvoie à moi ? Les fables de La Fontaine semblent donner cette leçon : le corbeau se découvre naïf et orgueilleux sous le regard du renard ; la cigale frivole et irresponsable aux dires de la fourmi ; le lion pas si puissant que ça devant l’action du rat qui le libère des mailles du filet qui l’emprisonnent. Aurions-nous toujours besoin de l’autre pour nous connaître ? Et puis, on n’est pas seul. On vit en société, pour aussi sauvage que l’on soit. Cela veut dire que l’on se retrouve dans des groupes, que l’on se définit à travers eux et que, en quelque sorte, on leur appartient, du moins en partie. Dès lors, se pose à nouveau la question : qui suis-je dans le groupe, ou plus exactement, que suis-je dans le groupe ? passant de l’état de sujet à celui d’objet. Si je suis, en partie, ce qu’est le groupe, quel est-il, lui ? Se définit-il en lui-même, ou par opposition à d’autres groupes ? C’est la grande question de l’identité, en général, et de l’identité culturelle en particulier qui est posée et que je voudrais développer ici, d’autant que quand on enseigne une langue, qu’elle soit dite maternelle, seconde ou étrangère, on sait que son enseignement est inséparable de l’enseignement du substrat culturel qui s’y attache. Petit historique Un rapide parcours historique de la notion de culture devrait nous permettre de pointer les différents enjeux de la question. C’est au 18ème siècle que naît cette idée qui veut que la culture soit comme une "essence" qui colle aux peuples ; de là que chaque peuple se caractérise par son "génie". Plus rationnel en France (c’est le siècle des Lumières et le triomphe de la raison sur la barbarie), plus irrationnel en Allemagne (c’est le siècle d’une philosophie anti-scientiste et le triomphe du romantisme). Au XIXe siècle, cette idée est réactivée, tout en déplaçant le concept de culture du lieu de la connaissance et de l’inspiration qui produisent les grandes œuvres vers le lieu du comportement des hommes vivant en société : « L’ensemble des habitudes acquises par l’homme en société » (Tylor, 1871). Il n’en demeure pas moins que, si l’on accepte du même coup qu’il y ait plusieurs sociétés et donc plusieurs cultures, chaque groupe social est "sa propre culture", dont il a hérité, contre laquelle il ne peut rien (fatalité), qui le surdétermine, et à laquelle il colle de façon "substantielle". C’est l’époque de la délimitation des territoires, de l’homogénéisation des communautés à l’intérieur de ceux-ci, bref de la constitution des états-nations : « un peuple, une langue, une nation ». C’est au nom de cette conception de l’identité culturelle comme "essence nationale" que se feront les guerres du siècle suivant. Cependant, il est curieux de constater que c’est à cette même époque que l’on reconnaît que cette identité puisse perdre ce qu’était sa pureté originelle. C’est que devant les grands mouvements migratoires qui entraînent des déplacements et des mélangent de populations, force est de constater que certaines de celles-ci perdent leur culture d’origine et s’approprient en partie une nouvelle culture. D’où des processus d’"acculturation" qui conduisent à penser la culture selon ce que l’on appelle alors un « relativisme ontologique », et justifient du même coup que, parfois, l’on parte à la recherche de sa culture originelle. C’est à partir de ce dernier constat que le XXe siècle ira jusqu’à déclarer que la culture ne préexiste pas aux individus, que ce sont ceux-ci qui, vivant en groupes, créent un « enracinement social » (E. Durkheim et M. Mauss), constituent, aux termes d’échanges sociaux et de la régulation des rapports de force qui s’instaurent dans le groupe (l’interactionnisme symbolique de l’école de Chicago), des structures qui à la fois le caractérisent en propre et permettent qu’existent plusieurs variantes (C. Lévy Strauss). D’où l’idée que l’identité culturelle est à la fois stable et mouvante, pouvant évoluer dans le temps, mais en même temps se reconnaissant dans de grandes aires civilisationnelles historiques. Ne dit-on pas que le XVI° siècle fut ibérique, les XVI° et XVIII° français, le XIX° anglo-germanique comme le XX° est américain ? mais qu’est- ce que cela veut dire ? En tout cas, on ne manquera pas d’observer que, à notre époque, après cette "dés- essentialisation" de l’identité culturelle, apparaisse une tentative de "re-essentialisation", sous la forme d’une quête de soi motivée par le désir de retour à un "paradis perdu". Peut-être fallait-il pour cela que les guerres s’éloignent dans des horizons de temps et d’espace lointains, que les grandes causes de luttes sociales s’effondrent, et que, du coup, les repères traditionnels disparaissant, les liens sociaux se distendent. Alors, l’identité du groupe ne pouvant plus se construire dans l’action ni dans la perspective d’un « être ensemble contre un autre-ennemi », revient en mémoire un passé, une origine vers laquelle on se tourne avec nostalgie et que l’on désire récupérer. Cette origine se concrétise ici dans un territoire (Israël-Palestine), là dans une langue (la Corse, le Catalan, le Basque) ; ici dans la résurgence de coutumes anciennes, là dans une ethnie qui s’était mélangée et qu’il faut purifier (Serbie) ; ou encore dans la relecture des valeurs religieuses (les intégrismes et autres fondamentalismes islamiques ou chrétiens). Dès lors, s’opère un mouvement de retour vers ces origines aussi bien de la part des individus que des groupes sociaux, avec une volonté plus ou moins affirmée (plus ou moins guerrière) de retrouver ce paradis perdu. Commence alors une quête du soi, au nom d’une recherche d’authenticité : saisir son identité serait saisir l’authenticité originelle de son être. La mécanique de l’identité culturelle Posons que l’identité culturelle n’est pas une essence mais un processus de découverte de soi qui dépend d’une relation à l’autre, dans un contexte socio-historique donné et donc en perpétuel renouvellement. Ce n’est qu’en percevant l’autre comme différent que peut naître la conscience identitaire. La perception de la différence de l’autre constitue d’abord la preuve de sa propre identité : « Il est différent de moi, donc je suis différent de lui, donc j’existe ». Il faudrait corriger légèrement Descartes et lui faire dire : « Je pense différemment, donc je suis ». Mais Descartes était peut-être trop tourné vers la raison et l’esprit pour voir l’autre. La différence étant perçue, il se déclenche alors chez le sujet un double processus d’attirance et de rejet vis-à-vis de l’autre. D’attirance, d’abord, car il y a une énigme à résoudre. On pourrait l’appeler l’énigme du Persan en pensant à Montesquieu : « Comment peut-on être différent de moi ? » Car découvrir qu’il existe du différent de soi, c’est se découvrir incomplet, imparfait, inachevé. Et qui peut supporter sans émoi cette incomplétude, cette imperfection, cet inachèvement ? D’où cette force souterraine qui nous meut vers la compréhension de l’autre ; non pas au sens moral, de l’acceptation de l’autre, mais au sens étymologique de la saisie de l’autre, de sa maîtrise qui peut aller jusqu’à son absorption, sa prédation comme on dit en éthologie. Nous ne pouvons échapper à cette fascination de l’autre, à ce désir (« inessentiel » dirait Lacan) d’un autre soi-même. De rejet ensuite, car cette différence représente une menace pour le sujet. Cette différence ferait-elle que l’autre m’est supérieur ? qu’il serait plus parfait ? qu’il aurait davantage de raison d’être que moi ? C’est pourquoi la perception de la différence s’accompagne généralement d’un jugement négatif. Il y va de la survie du sujet. C’est comme s’il n’était pas supportable d’accepter que d’autres valeurs, d’autres normes, d’autres habitudes que les siennes propres soient meilleures, ou, tout simplement, existent. Lorsque ce jugement se durcit et se généralise, il devient ce que l’on appelle traditionnellement un stéréotype, un cliché, un préjugé. Ne méprisons donc pas les stéréotypes. Ils sont une nécessité, Ils constituent d’abord une protection, une arme de défense contre la menace que représente l’autre uploads/Societe et culture/ identite-culturelle.pdf

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