1 Les 3 millions de messages échangés chaque jour en France montrent que le cou
1 Les 3 millions de messages échangés chaque jour en France montrent que le courrier électronique est devenu l ’un des moyens favoris de communication des utilisateurs de l’Internet et ils témoignent de la revanche de l ’écrit sur le téléphone. Internet peut-il être considéré comme outil culturel ? Introduction S i tous les dictionnaires de la langue française s'accordent à définir la culture comme étant l'ensemble des formes acquises de comportements dans les sociétés humaines ou comme l'ensemble des connaissances reçues qui permettent de développer le sens critique, le goût et le jugement ; et qu'il était convenu des années durant que le comportement humain est conditionné par de multiples facteurs dont en particulier l'éducation, la tradition, bref le milieu, il est certain qu'avec le développement des moyens de communication, de nombreuses donnes ont été bouleversées. Certes, depuis l'avènement d'Internet la question de la technologie des communications est devenue primordiale. Ses enjeux et ses répercussions sont tellement nombreux que si l'on s'y concentre on est amené à revoir tous les principes et valeurs qui pendant longtemps avaient constitué le soubassement de l'organisation des sociétés. Sachant, donc qu'une société de l'information est entrain de naître un peu partout dans le monde et avec elle de nouveaux enjeux et de nouveaux défis, il est permis à présent de s'interroger si l'on peut considérer l'Internet comme un outil culturel ? 2 Bien qu'il présente des aspects négatifs tel que l'uniformisation de la culture et la disparité entre les peuples ; il n'en demeure pas moins qu'Internet constitue un outil privilégié de diffusion de l'information et surtout modifie positivement les rapports entre les individus et les biens culturels. Examiner les risques sociaux d'Internet d'abord, souligner son apport comme outil de diffusions ensuite, et dégager ses rapports avec la culture enfin permettront de s'en convaincre. 3 Plan I - Internet aux risques sociaux 1 1- Disparités entre pays et groupes sociaux 1 2- Déshumanisation 1 3- Uniformisation et domination culturelle II- Internet comme nouveau outil de diffusion 2 1- outil concurrentiel 2 2- outil complémentaire 2 3- dématérialisation du support culturel III- Modification positive de note rapport avec la culture 3 1- Démocratisation d'accès à l'Internet 3 2- Elargissement d'accès aux biens culturels 3 3- Modification positive de la nature des biens culturels 4 I - Risques sociaux d'Internet L'Internet risque de créer des disparités entre les pays et les groupements sociaux comme il laisse planer des menaces de déshumanisation et de domination culturelle. . 1 1. Disparités entre pays et groupes sociaux D'un coté, la culture longtemps facteur d’ouverture et de rapprochement entre les idées et les peuples, peut aujourd'hui devenir la cause d'un repli nationaliste, d'une distorsion au sein des groupements sociaux et d'un effacement des espaces territoriaux. Internet peut ainsi devenir une cause d’antagonisme, voir de haine car, dans un monde où tout circule, il met encore plus en évidence les différences culturelles. Supporter autrui est beaucoup plus difficile quand il est proche et visible que lorsqu'il est lointain et peu visible. Pour préserver la communication comme valeur d'émancipation, il faut donc réfléchir aux bonnes distances à conserver. Ce qui obligera l'occident à respecter davantage d'autres identités et d'autres hiérarchies de valeurs, sous peine d'être rejetées en même temps que ses systèmes d'information identifiés à un impérialisme culturel. Ainsi donc la prédominance culturelle pourrait être à l'origine d'un repli nationaliste. Une autres controverse porte sur les énormes disparités que les Inforoutes vont créer entre le nord et le sud et au risque de retrouver, à l’intérieur même des pays industrialisés, cette coupure entre l’appropriation de ces technologies par les techniciens, les ingénieurs, les cultivés, et d’autre part, l’exclusion des autres. Ainsi, en 1998, les pays industrialisés 5 dans lesquels vivent moins de 15 % de la population mondiale, comptaient 85 % des utilisateurs de l'Internet. Plus de 50 % de ces derniers se concentraient en Amérique du Nord, qui pèse moins de 5 % de la population mondiale. Sur ce continent, les Etats-Unis comptent davantage d'ordinateurs et de réseaux que tous les autres pays du globe réunis. Alors que l'Asie du Sud qui regroupe 23 % de la population mondiale compte moins de 1% d'Internautes. Par ailleurs, l'accès à l'Internet engendre une division entre instruits et analphabètes, entre hommes et femmes, entre riches et pauvres. En chine, 60 % des internautes possèdent un diplôme universitaire. Au Brésil, 75 % sont de sexe masculin et près de 80 % des sites sont en anglais, alors que moins d'une personne sur dix maîtrise cette langue dans le monde. Un ordinateur représente plus de huit ans de salaire pour un Bangladais contre un mois pour un Américain. Ces disparités sont accentuées par un manque cruel d'infrastructures de télécommunication dans les pays pauvres. En fait, Internet reste une affaire de privilégiés et ne bénéficie qu'aux individus relativement aisés et instruits qui, dans leur majorité sont dans les pays du Nord. Quant à l'espace et au territoire, ils tendent à être escamotés: la mondialisation opérée par les inforoutes efface nos repères spatiaux. L'espace vécu celui de la rue, de la ville ou de la compagne disparaît. Or le territoire est le lien privilégié de la construction sociale, le lien majeur d'articulation entre le social et l'économique, c'est là aussi où se constate l'altérité et s'opère la confrontation avec les autres. 6 . 1 2. Déshumanisation D'un autre coté, Internet restreint l'effort personnel à une simple aptitude à "surfer" et reste une machine à endoctriner, aboutissant au délitement des liens sociaux. Et si les flatteurs vantent les mérites d'une nouvelle culture riche et cosmopolite, il faut se méfier pour autant des dérives possibles d'un tel processus, d'endoctrinement, de désinformation et d'isolement de l'individu. Aujourd'hui, les réseaux sont envahis par la langue des dominants mal maîtrisée par les utilisateurs et inconnue des exclus. Sommes-nous vraiment prêts à nous couler dans une "world culture", Unique, fabriquée par les nouvelles technologies de l'esprit, un prêt à penser qui broie le complexe par le message simplifié et la réflexion par le rapide ? on nous promet une culture globale toutefois celle-ci ne va plus résider dans l'expérience et le savoir, mais dans la simple aptitude à surfer pour chercher l'information. Et relié avec toute la planète, l'individu demeurera isolé. Pour adhérer au nouveau modèle culturel, le journaliste va se transformer en mutant, intégrant sous le signe de l'immédiateté le réseau Internet, dans la triste incapacité de réaliser la moindre enquête de fond. Pourra-t-il encore satisfaire à une exigence déontologique ? s'interroge notre comité. Journalisme à tout faire, presse de racolage, manipulation de l'image et photojournalisme broyé par le "people", vrais-faux documents d'archives, et vrais-faux débats dérisoires à l'Internet. 7 Le devoir d'accomplir un sérieux effort d'analyse critique devant les impostures de ces machines à endoctriner, sécrétées par des sociétés où le libéralisme ne se présente plus comme un choix mais comme une loi quasi divine. loi qui contamine jusqu'au monde des idées et des moyens de communiquer. Aussi faut-il protéger la communication et ne pas s'abandonner au stéréotype actuel "c'est vrai parce que c'est sur internet." Comme si le système rendait, par nature, vraies les informations qui y circulent. Comme si les fournisseurs, autant que les utilisateurs devenaient d'un seul coup honnêtes soucieux de la vérité, du bien d'autrui, ennemis du mensonge et des ragots de toute sorte. On nage ici en pleine idéologie. L'enjeu est moins la liberté individuelle, certes toujours fragile mais admise au panthéon des valeurs démocratiques, que la préservation des conditions de l'identité collective, rôle éminent de l'Etat-Nation. Or on désigne volontiers cet Etat-Nation pour célébrer l'"ouverture", sans se soucier du délitement des liens sociaux qu'elle provoque. Car la globalisation et la libéralisation, via l'Internet, encourage la fragmentation en autant de communautés que de repères identitaires et de marchés potentiels. Demain, le problème principal ne sera plus l'expression, mais bien la capacité à sortir de la communication médiatisée pour éprouver une autre directe, humaine et sociale. .1 3. Uniformisation et domination Par ailleurs, cette technologie de l’esprit risque d'engendrer une régression identitaire par l'uniformisation et la domination des puissances. 8 On peut remettre les choses à leur juste place. Si les Etats- Unis dominent, ce n’est pas seulement parce qu’ils disposent de la propriété des grands groupes ou de celle de Hollly-wood, mais la véritable domination est celle qu’exerce l'américanisme qui tend à imprégner l’ensemble de nos comportements, de façons de penser, de diriger, de rêver, propres à l’Amérique. C’est en définitive, par la pensée que l’Amérique domine, au moins autant que par l’économie. La domination économique ne pourrait s’accomplir sans la domination culturelle. Preuve que les technologies de l’esprit sont des technologies politiques. La culture Mondiale ( Mc World) a pour objectif une société universelle de consommation qui ne serait composé ni de tribus ni de citoyens, tous mauvais clients potentiels, mais seulement de cette nouvelle race d’hommes et de femmes qui sont les consommateurs . Les colonisés et les cultures locales – parce qu’ils souhaitent minimiser le degré de leurs servitudes – ainsi que les uploads/Societe et culture/ internet.pdf
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- Publié le Sep 03, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
- Langue French
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