L’acculturation des Musulmans de France La Dernière Conquête Coloniale 2 Pour d

L’acculturation des Musulmans de France La Dernière Conquête Coloniale 2 Pour diminuer la visibilité des Noirs, le gouvernement américain pratiquait une ségrégation raciale. Cette enseigne interdit l’accès des Noirs dans une pièce d’attente destinée aux blancs. dddqddddddqdq L’acculturation des Musulmans de France — La dernière conquête coloniale en croire les médias, le fléau capital de la France serait bien celui des musulmans qui se sont illusionnés sur leurs libertés de pouvoir s’habiller, croire et vivre selon les préceptes de leur religion. En effet, ces musulmans qui pensent — en tant que goys — avoir le droit d’exprimer publiquement leur appartenance à l’Islam, suscitent une irritation, un malaise et une colère haineuse à les voir se déplacer dans l’espace public, rendant ainsi impossible le « vivre ensemble ». Ils sont tellement dérangeants et accaparants qu’ils forcent les bons citoyens français — les vrais — à « changer de trottoir ou à se boucher le nez en les croisant »1. Cependant, il ne convient pas aux irréprochables autochtones de remettre en question leurs préjugés xénophobes ou islamophobes. Il s’agit après tout d’un mépris envers l’autre qui est parfaitement justifiable par les formules magiques de la nouvelle laïcité française qui se veut modèle universel de toutes les valeurs humaines. Bien qu’il soit du devoir de la République de combattre les préjugés à caractère antimusulman, celle-ci se trouve à les cautionner. Pour résoudre le phénomène des barbes touffues et des voiles « qui empêchent les femmes d’être ce qu’elles sont », la France a concocté un stratagème inouï, perçu par les « experts » de l’Islam comme une solution efficace 1 Propos islamophobes tenus par la présentatrice Léa Salamé. au « problème musulman » : l’acculturation2 contrainte des musulmans de France. Médias et politiques ne cessent de rappeler que ce n’est pas aux intégristes-laïcs d’être tolérants en respectant la liberté de religion de chacun, mais plutôt aux musulmans français de s’assujettir formellement au nouveau sentiment de haine nationale. Afin de ne plus déranger et choquer les racistes antimusulmans, néonazis ou sionistes, il faut que la communauté musulmane s’assimile de force en adoptant mœurs, modes de vie et traditions des anciens colons. L’histoire a démontré que le sentiment de supériorité d’un peuple envers une minorité raciale ou religieuse stimule les autorités en place à passer des lois pour discriminer et humilier cette minorité en question. Les lois de ségrégation aux États-Unis et les lois d’apartheid en Afrique du Sud partaient du même principe. Ici, le préjugé absurde consistait à percevoir la peau noire comme un signe d’ostentation qui devait être éradiqué de l’espace public. 2 L’acculturation est l’assimilation partielle ou totale d’une culture au contact d’une autre culture. L’acculturation peut être spontanée comme elle peut être forcée ou imposée. L’assimilation culturelle constitue un cas extrême d’acculturation qui vise la disparition totale de la culture d’une minorité qui assimile la culture du groupe avec lequel il est en contact. À L’acculturation des Musulmans de France La Dernière Conquête Coloniale 3 Arrêt de bus pour les non-blancs sous le régime d’apartheid en Afrique du Sud où la peau noire fut perçue comme un signe d’ostentation qui devait être réduit dans l’espace public. Les suprémacistes américains s’irritaient à la vue des Noirs et promulguaient les lois Jim Crow (Jim Crow Laws) qui devaient instaurer une barrière de couleur3 pour minimiser la visibilité des « négros ». Dans les restaurants, ces derniers furent contraints de prendre leur repas dans la section discrète des Noirs. Dans les moyens de transport public, ils devaient s’asseoir à l’arrière, ce qui évitait aux blancs de devoir « changer de place et de se boucher le nez en les croisant ». Des cinémas aux toilettes publics en passant par les fontaines d’eau dans les parcs, la société américaine fut entièrement séduite par la politique de ségrégation du fait qu’elle diminuait considérablement la visibilité noire4. En Afrique du Sud, l’apartheid fut également basé sur une répugnance invincible à voir l’autre. À la fin du 19e siècle, le besoin de main-d’œuvre dans les mines sud- africaines attirait une migration de travailleurs issus des régions avoisinantes5. Leur visibilité dérangeait tellement que, une décennie plus tard, les colons blancs créèrent une hiérarchie de travail basée sur les races. Afin de ne pas être vus, les travailleurs étrangers furent ainsi soigneusement tenus à l’écart de la communauté sud-africaine. Ils vivaient dans des enceintes isolées et n’avaient aucune interaction avec la société. Cette structure raciale qui existait de façon légale dans les mines fut reproduite dans la politique de ségrégation du colon britannique. Avec la victoire du parti nationaliste en 1948, l’apartheid n’avait que rendu plus systématique et efficace cette hiérarchie 3 Le concept de barrière de couleur (Colour Bar) fut une pratique empirique de discrimination raciale utilisée dans les anciennes colonies britanniques en Afrique et en Asie. Le « Colour Bar » précéda la politique d'apartheid en Afrique du Sud. 4 De même, les enfants noirs furent privés de scolarité comme le sont aujourd'hui les filles musulmanes en France qui désirent rester voilées. 5 Dans leurs pays d’origine, l’agriculture paysanne fut détruite et ils furent souvent dépossédés de leurs terres ou forcés à payer des taxes coloniales. raciale qui s’imprégna dans la culture, la constitution et les médias traditionnels du pays. Le principe de la ségrégation et de l’apartheid du XXe siècle est identique à celui de l’islamophobie française: on ne supporte pas voir « l’autre ». La seule différence est qu’en France, la séparation se veut plus subtile; il n’est plus question de « barrière de couleur », mais de « barrière de culture ». Les élites françaises prônent un modèle d’intégration où l’appartenance religieuse des musulmans est refoulée dans l’espace public. Le musulman peut conserver sa culture certes, mais chez soi, loin des regards des enfants civilisés des Lumières. Durant de longues décennies cruelles, les Yankees et les Afrikaners ont voulu briser l’homme noir, sa fierté et son identité. Aujourd’hui, de manière similaire, mais bien plus raffinée, la France s’efforce à dissoudre l’identité musulmane et à abolir les valeurs islamiques au sein de l’hexagone. Les lois contre le voile sont une expression de suprématie culturelle et ont enflammé la haine islamophobe, stimulé les agressions contre les femmes musulmanes et perpétué un sentiment de méfiance entre les différentes communautés de la France. C’est cette même islamophobie d'État qui fait que des citoyens français se sont érigés en gendarmes antiniqab. De nombreux islamophobes croient aujourd’hui qu’il est de leur droit, voire de leur devoir, d’agresser des femmes voilées dans les rues, de leur cracher dessus ou de les insulter. Après tout, c’est bien leur premier ministre qui a dit que l’abolition du voile fut un combat essentiel pour la République. L’acculturation des Musulmans de France La Dernière Conquête Coloniale 4 L’assimilation culturelle des Juifs et des Tziganes fut une des premières décisions ambitieuses évoquées par Adolf Hitler dans « Mein Kampf ». HITLER, VALLS ET LA ÜBER-CULTURE En Europe, le désir de contraindre une minorité religieuse à s’assimiler à la culture occidentale n’est pas nouveau. Au siècle précédent, ce fut la première décision ambitieuse d’Adolf Hitler et l’étape initiale de ce qui allait plus tard devenir le génocide le plus médiatisé dans l’histoire de l’humanité. Dans « Mein Kampf », Hitler exprima le désir d’une assimilation culturelle des Juifs et des Tziganes au nom d’une théorie raciale, l’extermination physique n’étant à l’époque pas encore évoquée. La volonté hitlérienne d’acculturer le peuple juif fut, bien entendu, motivée par un antisémitisme ambiant tout comme dans la France actuelle, la politique d’acculturation des musulmans est alimentée par une islamophobie institutionnalisée. Sur le continent européen, les héritiers idéologiques de la NSDAP6 partagent toujours l’ambition politique de leur père spirituel. Le discours de l’extrême droite contemporaine est, certes, beaucoup moins explicite, mais contient incontestablement plusieurs principes de base du nazisme. Lors d’un discours venimeux, Marine Le Pen s’est vue en droit d’exiger aux femmes qui ont choisi de porter le voile de s’assimiler à la culture française : « Non, elle (c.-à-d. la femme musulmane) doit se soumettre aux traditions, aux mœurs, aux modes de vie et à la culture française. C’est la moindre des choses. » Dicter aux autres la manière de s’habiller est une prétention ridicule, mais semble déranger de moins en moins de Français. Allons-nous vers l’institutionnalisation de la ségrégation culturelle ? Si la soumission à la culture française est « la moindre des choses », pourquoi ne pas en faire une 6 Le « Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei » (le Parti national-socialiste des travailleurs allemands) fut le parti nazi fondé en 1920. loi ? Pourquoi ne pas transformer ces mœurs et traditions françaises en lois pénales ? Les services de renseignements généraux pourraient ainsi aller à la traque de ceux qui refusent de se soumettre au mode de vie français, que ce soit dans le domaine de l’art, des coutumes vestimentaires et, pourquoi pas, du patrimoine culinaire. Imaginez-vous une France dans laquelle les fantasmes xénophobes de Marine deviendraient réalité. Une loi interdisant le « prosélytisme gastronomique » pourrait mettre fin aux uploads/Societe et culture/ l-x27-acculturation-des-musulmans-de-france-la-derniere-conquete-coloniale.pdf

  • 61
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager