Les pratiques interculturelles engagées PB / 1 Milena Dragićević Šešić Vers les

Les pratiques interculturelles engagées PB / 1 Milena Dragićević Šešić Vers les nouVelles Politiques culturelles Les pratiques intercuLtureLLes engagées Avec contribution de Sanjin Dragojević, Jean-Pierre Deru, Ljiljana Simić Deru Préface Les pratiques interculturelles engagées Vers Les nouVeLLes PoLitiques cuLtureLLes 2 / 3 préface de Jacques Bonniel I chapitre Les poLitiques cuLtureLLes 1. Les divisions imaginaires ou réelles de l’Europe 2. Politiques culturelles en Europe centrale et orientale 3. Les politiques culturelles participatives : nécessité ou outil à la mode ? 4. Les politiques culturelles dans les pays arabes : enjeux émergents, professions émergentes II chapitre Le déveLoppement cuLtureL et déveLoppement durabLe 5. Diversité culturelle, projets culturels et le développement durable des collectivités 6. La diversité culturelle, les espaces publics et la médiation 7. La culture en tant que ressource du développement urbain III chapitre Les enjeux des formations cuLtureLLes 8. Programmes de management culturel dans un contexte régional : exemple des Balkans 9. Analyse d’une formation culturelle engagée. L’artiste et les pratiques culturelles engagées - défis pédagogiques, méthodologiques et controverses 10. Formation à la gestion de projets de coopération culturelle en Europe : les méthodes actives 11. Les méthodologies innovantes en œuvre dans les formations à la coopération culturelle européenne contenu IV chapitre médiation intercuLtureLLe dans Les baLkans 12 Le dialogue et la médiation interculturelle dans les Balkans (avec Sanjin Dragojević) Introduction Le contexte culturel des Balkans: diversité et stigmatisation Politique et développement culturel Le secteur civil et son rôle dans la vie culturelle Management stratégique et projets interculturels Médiation interculturelle et dialogue dans les communautés multi ethniques La mise en réseau, le partenariat et la coopération internationale régionale Les paramètres et les critères interculturels 13. Société, art et espace public : vers la création de nouveaux territoires relationnels et esthétiques postface de Jean –Pierre Deru Biographie de l’auteur Bibliographie sélectionnée Préface Les pratiques interculturelles engagées Vers Les nouVeLLes PoLitiques cuLtureLLes 4 / 5 Milena Dragićević Šešić VErS LES nou VELLES PoLItIquES cuLturELLES Les pratiques interculturelles engagées Edition: Editions spéciales en langues étrangères Editeur: La maison d’édition cLIo université des arts à Belgrade En collaboration avec Association MArcEL HIctEr, Bruxelles Responsables: Zoran Hamović, directeur, CLIO Prof. dr Ljiljana Mrkić Popović, recteur Editrice: Mr Marijana Cvetković Rédaction: Prof. dr Darko Lukić, Université de Zagreb Dr Maja Muhić, Université de l’Europe du Sud-Est à Tetovo Dr Maja Breznik, l’université de Ljubljana Lecture: Géraldine Pigault Graphisme: Katarina Popović Illustrations: Vahida Ramujkić Imprimé par: XXX Préface Les pratiques interculturelles engagées Vers Les nouVeLLes PoLitiques cuLtureLLes 6 / 7 Préface Depuis près de trente ans, la question des orientations des politiques cultu- relles et par conséquent de la formation à l’administration culturelle (au mana- gement culturel si l’on se situe dans la vision anglo-saxonne) est à l’ordre du jour. La nécessité de former des professionnels en capacité de conduire une action culturelle de manière responsable et rationnelle s’est imposée partout en Europe au moment même où des changements politiques majeurs - la chute du mur de Berlin et le passage des pays ex-communistes de l’Europe de l’Est vers une transition démocratique - conduisaient à un rapprochement des pays européens. De ce point de vue, l’approche d’une enseignante-chercheuse comme Milena Dragićević Šešić est irremplaçable compte tenu de sa longue expérience, de son implication tant dans les sphères académiques dans l’ensemble de l’Eu- rope (et au-delà) que dans les milieux artistiques et culturels eux-mêmes ou encore dans les réseaux professionnels européens ou les institutions interna- tionales (EncAtc, Fondation/Association Marcel Hicter, conseil de l’Europe, UNESCO...). De plus, l’appartenance de Milena Dragićević Šešić au monde balkanique - en particulier à l’ex-Yougoslavie - apporte un regard décalé et éclairant, incitant à se défaire de toute arrogance en matière d’exception culturelle. caractérisons rapidement quelques-unes des transformations de toute nature qui ont affecté notre monde contemporain, que ce soit sur un plan géopolitique, sur un plan institutionnel ou encore dans les conceptions de la culture et dans leurs formes d’expression. Préface Les pratiques interculturelles engagées Vers Les nouVeLLes PoLitiques cuLtureLLes 8 / 9 Ainsi, au moment même où les politiques culturelles naissantes dans nombre de pays occidentaux se donnaient comme objectif le déploiement démocratique des œuvres comme finalité et moyens de l’émancipation des classes populaires, les transformations sociologiques fortes liées aux mouvements migratoires, l’ouverture des sociétés corrélative des mobilités postcoloniales, etc. favori- saient l’émergence de nouvelles problématiques culturelles : par la prise en compte de la «culture au pluriel», le légitimisme culturel se voyait bousculé par le relativisme qui incitait à réviser la hiérarchie des valeurs. Au plan internatio- nal, on sait que c’est dans ce contexte que l’unESco a pu imposer la protection et la valorisation de la «diversité des expressions culturelles». Par là même, on comprend bien le titre de cet ouvrage et la nécessité d’aller «vers de nouvelles politiques culturelles». toujours sur le plan de l’évolution des valeurs et des références au soubas- sement des problématiques culturelles, il faut noter la montée en puissance des préoccupations environnementales et la construction progressive de la thématique du développement durable (soutenable, si l’on retient l’anglicisme). très logiquement, la culture a été retenue comme quatrième pilier du dévelop- pement durable, ce qui a entrainé deux conséquences : d’une part la prise en compte par des acteurs politiques de la culture comme élément constitutif d’une problématique de développement local (on pense ici en particulier à l’action de CGLU - Cités et Gouvernements Locaux Unis - et la démarche des Agendas 21 Culture), d’autre part du côté d’acteurs culturels le souci de ne pas se cantonner à une vision trop exclusivement esthétique de l’acte culturel et de faire droit à des thématiques comme art et environnement, art et sciences, culture et déve- loppement urbain, culture et santé, mixité sociale, etc... Ainsi a-t-on pu assis- ter à une évolution des pratiques institutionnelles du secteur culturel, moins centré sur des préoccupations internes au domaine et plus ouverts sur d’autres champs (le pédagogique, le sanitaire, le social, le territorial...). Dernière évolution notable qui impacte nécessairement les orientations des po- litiques culturelles, les choix budgétaires, mais aussi la façon dont on doit pen- ser les contenus de formation à l’administration culturelle... ce que l’on pourrait désigner comme l’extension du domaine de la culture : arts de la rue, arts du cirque, danses urbaines, graf, performance, arts numériques .... En quoi l’appartenance de Milena Dragićević Šešić au monde balkanique consti- tue-t-il une valeur ajoutée? En fait, compte tenu de leur histoire sociopolitique, y compris la plus récente avec la guerre liée à l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, on peut considérer les Balkans comme le champ d’exploration des probléma- tiques les plus actuelles que ce soit sur le rapport entre culture(s) et identité nationale, sur la nécessité de la médiation pour aborder la question intercultu- relle, sur la difficile question de la mémoire en relation avec le contenu de la démarche patrimoniale, sur les rapports entre marché et secteur public dans le développement des activités culturelles, sur le statut (et le mode de rémunéra- tion) de l’artiste, sur le rôle citoyen des acteurs culturels dans une société en transition, .... L’évolution récente – à l’horizon de dix ans – des paradigmes de la culture et de l’action culturelle, inscrivant toujours plus les questions de diversité culturelle, de multiculturalisme, d’interculturalité dans l’agenda politique et institution- nel des acteurs culturels, ne peut manquer d’interroger les formateurs ayant à cœur de construire et de diffuser des référentiels relativement stables et partagés. Que l’universalisme des valeurs hérité des Lumières ait dû faire sa place à une vision plus anthropologique de la culture où le relativisme des conceptions du monde et des pratiques induit nécessairement une approche plus pragmatique, plus empirique des réalités culturelles n’est pas sans conséquence sur la façon dont les administrateurs culturels doivent concevoir leur action, la construc- tion discursive qui l’étaye, les modes opératoires mêmes qu’ils sont amenés à déployer. C’est donc à un horizon d’attente profondément renouvelé que les formateurs à l’administration culturelle ont affaire alors même que les fondamentaux de leur démarche sont encore à peine assurés de leur pleine légitimité. Pour le dire autrement, alors que la nécessité et la légitimité d’une formation sui generis à l’administration culturelle n’ont réussi à s’imposer dans le monde occidental développé qu’au cours de ces vingt dernières années en s’appuyant sur une conception de la culture tout entière tournée sur la révélation de l’œuvre - sa dissémination et sa réception – considérée comme un universel abstrait consti- tutif de l’anthropologie la plus générale, il a fallu d’abord de manière expéri- mentale en raison de l’émergence de nouvelles problématiques (art contextuel, esthétique pragmatiste, arts de la piste et de la rue, design urbain…) puis de façon quasi normative par l’irruption sur la scène politique et culturelle mon- diale de nouveaux droits, les droits culturels, portés par les grandes institu- tions incontournables (UNESCO, Conseil de l’Europe…) réviser profondément les contenus et les méthodes jusque-là en vigueur. Sauf à imaginer que la formation à l’administration culturelle consiste à trans- poser dans le domaine de la culture, avec un minimum de changements, les méthodes et les outils du management uploads/Societe et culture/ sesic-prelom-k-15.pdf

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