1 Culture nationale et prise de risque entrepreneurial à l’international dans l

1 Culture nationale et prise de risque entrepreneurial à l’international dans le contexte Marocain : étude des cas de trois PME de la Région de l’oriental Résumé Le lien entre la culture nationale et l’orientation entrepreneuriale à l’international suscite un grand intérêt des chercheurs, et présente un objet de recherche d’actualité. Comme le montre la littérature, un grand nombre des chercheurs ont révélé un lien évident entre la culture et les aptitudes entrepreneuriales. S’insérant dans une logique confirmatoire, l’objectif de cet article est d’étudier le lien entre la culture nationale et l’une des variables de l’orientation entrepreneuriale à l’internationale, celle de la prise de risque. La finalité étant d’évaluer a quel point, la culture nationale, abordée a travers la classification de Geert HOFSTEDE, pouvait avoir un impact sur la prise de risque entrepreneuriale à l’international.les résultats obtenus en ce qui concerne l’étude que nous avons menée, et comme, nous n’avons décelé que la prise de risque à l’international, il existe une seule relation négative, entre le collectivisme et la prise de risque, toutes les autres variables culturelles ( fort degré d’incertitude, orientation à long terme, forte Masculinité ) étaient positivement liées à la prise de risque à l’international. Mots clefs : culture nationale, entrepreneuriat internationale, management interculturel,PME. 2 INTRDUCTION Afin d’expliquer la vitalité entrepreneuriale internationale observable dans certains pays et son absence dans d’autres, on a beaucoup mobilisé ces dernières années le paradigme culturaliste. A la suite des travaux fondateurs en management interculturel, citons les modèles développés par Geet Hofstede (1963, 167, 1980, 1994), l'approche de Malinowski (1973) , les travaux d’Edward T. Hall (1979) , de Fons Trompenaars et de Hampden Turner (1993,1998) , de Philipe d'Iribarne (1998) , de Kluckhon et strodtbeck (1961), et ainsi les travaux Perlmutter H.W. (1969), Heenan D.A. et Perlmutter H.W. (1979) consacrés aux cultures nationales et à la mise en évidence de dimensions constitutives de celles-ci, on en est venu à penser que certaines cultures étaient plus enclines à favoriser l’entrepreneuriat internationale que d’autres. A contrario certaines cultures apparaissent comme des freins au développement de l’entrepreneuriat à l’international. De fait, beaucoup de travaux ont révélé un lien évident entre la culture et les aptitudes entrepreneuriales. Toutefois, d’autres travaux ont tendu ces dernières années à relativiser l’impact de la culture sur le dynamisme entrepreneurial en révélant par exemple l’importance des variables institutionnelles. Notre objectif à travers ce travail est d’essayer de voir dans quelle mesure la culture nationale pourrait avoir une influence sur la prise de risque entrepreneuriale à l’international chez les dirigeants des PME Marocaines, en se basant sur l’étude de trois PME de la Région de l’oriental.. Ainsi, les résultats qui en découleront pourraient contribuer à la compréhension du phénomène entrepreneurial à l’international, vu à travers le construit de la culture nationale, en mobilisant les quatre variables clés mises en place par Hofstede (1980, 1991), à savoir la distance hiérarchique, la masculinité versus la féminité, l’individualisme versus le collectivisme et enfin, le degré d’incertitude, et l’orientation a long et à court terme. Pour se faire, nous avons eu recours en ce qui concerne le phénomène de prise de risque entrepreneuriale, à l’échelle de mesure élaborée par Covin et Slevin (1989) et traduit par Messeghem et Sammut (2011) en langue française, puis, en ce qui concerne les différentes dimensions de la culture nationale, à l’outil de mesure d’Hofstede (1991) traduit par Balambo (2012). 3 1. L’entrepreneuriat international La littérature traitant de l’entrepreneuriat international est relativement floue concernant sa délimitation et certains auteurs semblent même faire preuve d’opportunisme plutôt que de rigueur scientifique. Cet effort de délimitation est pourtant nécessaire pour que nous puissions davantage cerner notre objet de recherche. Un certain nombre de chercheurs se sont intéressés au rôle croissant de jeunes entreprises dans un environnement international. Ils soutiennent que celles-ci deviennent des acteurs décisifs de cette économie globale, dès les premières années de leur création. En 1989, McDougall décrit l’entrepreneuriat international comme le développement de nouvelles entreprises (international new ventures) qui d’emblée, s’engagent dans des affaires internationales et dont la vision opérationnelle est, dès les phases initiales, orientée vers l’international. En 1994, Oviatt et McDougall suggèrent que des entreprises naissent « globales » et diffèrent d’entreprises devenues internationales, au gré du temps et de l’acquisition de nouvelles compétences. Ils soutiennent que le contexte singulier de ces organisations « nées globales » est un facteur suffisamment déterminant pour qu’un champ théorique leur soit spécifiquement dédié. Nous verrons que ces auteurs reviennent sur ces propos dans de plus récents travaux, pour élargir la notion d’entrepreneuriat international (initialement réservé à ces entreprises « born global ») à toute entreprise faisant montre de certains critères habituellement associés aux organisations en phase de création. Zahra (1993) propose une autre acception : l’entrepreneuriat international est l’étude de la nature et des conséquences de la prise de risque par des firmes qui se lancent sur des marchés internationaux. Cette définition est plus large mais s’avère relativement vague, alors que le champ appelle une délimitation non pas stricte, mais au moins suffisamment rigoureuse. Peu ou prou des textes consultés dans la littérature anglo-saxonne, à propos de l’entrepreneuriat international, ne proposent clairement et préalablement, une définition de chacun des deux termes pris individuellement. Deux champs de recherche sont régulièrement convoqués pour délimiter l’entrepreneuriat international : le management international et l’entrepreneuriat (Dana, Etemad, Wright, 1999). Zahra et George (2002) détaillent encore davantage les domaines dont elle est issue. Outre le management international et l’entrepreneuriat, le management stratégique et la stratégie internationale participent de l’étude de ce champ de recherche. Ce qui apparaît dans Verstraete (2002), où l’entrepreneuriat international est présenté comme un des thèmes à la jonction du management stratégique et de l’entrepreneuriat, donc comme une dimension clé dans la stratégie entrepreneuriale. Il convient néanmoins, avant de revenir sur ces différentes 4 contributions théoriques, de définir et de circonscrire un peu plus le terme d’entrepreneuriat international. A travers une revue de littérature très détaillée, Etrillard (2004), démontre la distance entre le courant de l’international entrepreneurship anglo-saxon et la vision des chercheurs français s’intéressant aux itinéraires d’entrepreneurs à l’international. L’auteur propose de considérer « l’activité internationale » comme une des modalités de décision stratégique de l’entrepreneur. Ses conclusions corroborent l’analyse de Verstraete et Fillion (2001), même si ces auteurs remarquent que la notion de strategic entrepreneurship semble se substituer à celle de corporate entrepreneurship, dans les revues anglo-saxonnes. 2. Déclinaisons de la culture dans un contexte entrepreneurial Kroeber et Kluckhohn (1962) dénombrent plus de 150 définitions scientifiques du concept de culture. Historiens, anthropologues (Levi-Strauss, 1958), économistes et sociologues (Weber, 1934), psychologues (McClelland, 1961) l’étudient depuis longtemps. En sciences de gestion, de nombreux chercheurs se sont intéressés à ce concept (Hofstede, 1980 ; Bottger et al, 1985 ; Boyacigiller et Adler, 1991 ; Hampden-Turner et Trompenaars, 1997). La majorité d’entre eux s’accorde sur quatre caractéristiques principales de la culture : une construction historique, multidimensionnelle, durable et génératrice. Pour Kluckhohn et Strodtbeck (1961), la culture est constituée de "construits mentaux collectifs, partagées au sein d’un groupe ou d’une nation". Ces construits, qui influencent les organisations et les systèmes, se décomposent en cinq dimensions interagissant pour former le comportement . S’inspirant des travaux d’Hofstede (1980, 1993), Hampton-Turner et Trompenaars (1994) proposent d’étudier la culture en utilisant différentes dimensions, similaires à celles précédemment citées. 2.1. Les composantes de la culture Smith (1992), Triandis (1994) et Sinha et al. (2002) considèrent la culture comme une construction historique. Ils identifient plusieurs groupes d’éléments la constituant. Liés principalement aux événements historiques se déroulant dans un espace géographique, ces groupes d’éléments produisent des espaces culturels particuliers. Dans une synthèse de la littérature, Singh et Parashar (2005) décrivent l’ensemble des composantes culturelles à travers cinq groupes d’antécédents (tableau 1). Les éléments les plus marquants de la culture sont représentés par les deux premières colonnes (l’histoire et la géographie) auxquels s’ajoutent des éléments contemporains tels que l’identité sociale, les paramètres économiques et les facteurs institutionnels. 5 Cette synthèse s’éloigne du modèle de formation et de stabilisation culturelle de Hofstede (1980). En effet, cet auteur considère l’identité sociale, les facteurs institutionnels et économiques comme des conséquences des normes sociales ou des systèmes de valeurs et non pas des antécédents de la culture. Selon Hofstede (1980), ce sont les valeurs, partagées par le plus grand nombre d’individus et de groupes dans une société, qui constituent le socle fondamental de la culture. A l’origine de ces systèmes de valeurs, il existe des facteurs historiques, géographiques, économiques, génétiques et technologiques qui affectent l’environnement. Les valeurs créées par ces facteurs sont non seulement à la base du développement de la société, mais déterminent la structure et le mode de fonctionnement des institutions. Elles influencent la famille, le système éducatif, la législation et la politique. Hofstede (1980) différencie les valeurs de la société représentant la culture nationale, de ses conséquences (différenciation des rôles dans la société, stratification sociale, comportements, religion…). Il note cependant, que ces dernières jouent un rôle dynamique dans la stabilisation de la culture ; les conséquences renforcent à la fois les origines et les valeurs. Son uploads/Societe et culture/approche-qualitative-d-x27-un-article.pdf

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