1 PhD/Thèse de Doctorat en lettres modernes University of Kent, SECL, French De
1 PhD/Thèse de Doctorat en lettres modernes University of Kent, SECL, French Department Paris Ouest, Nanterre, Ecole doctorale Lettres, Langues, Spectacles Présentée par Mathilde Poizat-Amar L’Eclat du voyage : Blaise Cendrars, Victor Segalen, Albert Londres Thèse de doctorat dirigée par Professeur Peter READ, Docteur Thomas BALDWIN et Professeur Myriam BOUCHARENC Thèse soutenue à l’Université du Kent devant un jury composé de : Madame le Professeur Myriam BOUCHARENC Monsieur le Professeur Charles FORSDICK Monsieur le Professeur Claude LEROY Madame la Docteur Lucy O’MEARA Monsieur le Professeur Peter READ 2 3 Table des matières Remerciements 07 Résumé 08 INTRODUCTION 10 1. Eclatement de la figure du voyageur 12 2. Le voyage comme expérience de l’éclatement 20 2.1 Origine et destination 20 2.2 Voyage et exil 21 2.3 Réel et imagination 23 3. Hypothèses 25 3.1 La littérature de voyage, une littérature mineure ? 28 3.2 La littérature de voyage au cœur d’une crise des genres 30 4. Blaise Cendrars, Victor Segalen, Albert Londres 32 PREMIERE PARTIE. BLAISE CENDRARS : VERS LA PROFONDEUR 40 Chapitre I. Voyage et cosmogonie moderne 44 1. Le paradoxe du voyage : liaison et fragmentation du monde 44 1.1 (Dé) Liaisons 44 1.2 Percées 51 2. La tentation d’une cosmogonie moderne 57 2.1 Fractures originelles 57 2.2 Faire sauter le monde 60 2.3 Ré-ensemencer le monde 68 Chapitre II. Où va l’écriture ? 77 1. Arrachement de l’écriture 77 1.1 Trajectoire de Cendrars 77 1.2 Eclatement de l’écriture 80 2. Dérive de l’écriture 86 2.1 Métissage 87 2.2 Trajectoire de l’écriture : le cercle, la roue 89 4 Chapitre III. Voyage en profondeur : écriture du chaos et monde fractal 96 1. Vers l’origine 96 1.1 Partir en vrille 96 1.2 De l’ordre derrière le désordre : écriture et chaos 100 1.3 L’effet papillon 106 2. Anarchitectures cendrarsiennes 109 2.1 Une scène double 109 2.2 De l’autre côté du miroir 112 2.3 D’un monde fragmenté à un monde fractal : éclat du voyage 116 SECONDE PARTIE. VICTOR SEGALEN, VERS L’IMPOSSIBLE 122 Chapitre I. De l’émergence du voyage 125 1. Voyage et déchirure 125 2. Voyage et désir 135 3. Voyage et distance 139 Chapitre II. Voyage et diffraction 149 1. Voyage et diffraction du paysage 149 2. Voyage et diffraction de l’écriture 158 Chapitre III. L’impossible voyage 169 1. Voyage, absence et interdit 169 2. Sortir du voyage ? 171 TROISIEME PARTIE. ALBERT LONDRES, L’ECHAPPEE DU VOY AGE 177 Chapitre I. De l’évidence au dérisoire 180 1. Le grand voyageur en question 180 2. Le dérisoire du voyage 184 3. L’ironie comme voyage textuel 189 Chapitre II. Résistance au voyage, résistance du voyage 198 1. Distinctions : passagers, exilés 198 5 2. Résistance au voyage : Londres, les marins, les pêcheurs 202 2.1 Voyage et regard 203 2.2 Voyage et vitesse 208 3. Résistance du voyage 210 CONCLUSION 218 1. Points de contact 221 2. Héritages 222 2.1 La lenteur en héritage 222 2.2 Eclatement des formes de l’écriture du voyage 224 2.3 Un héritage à affermir ? 226 3. Eclat du voyage 229 BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE 232 6 Remerciements Mes remerciements s’adressent d’abord à mes directeurs de recherche, pour leur bienveillance et leur disponibilité : A Peter Read pour son soutien indéfectible, ses relectures et ses éclairages. Merci également de m’avoir rappelé en temps utiles que la ligne d’horizon de la thèse possède sur celle du voyageur cet avantage : plus on s’en approche, plus on s’en approche. A Tom Baldwin, pour ses relectures minutieuses, ses batailles menées de front avec mes notes de bas de page, et ses éclairages théoriques. Pour avoir été là, et pour le reste, merci Tom. A Myriam Boucharenc pour ses relectures, ses encouragements et ses conseils avisés, et pour m’avoir généreusement ouvert la porte de Paris Ouest-Nanterre. Mes remerciements vont également à la School of European Culture and Languages ainsi qu’ aux membres du département de français de l’Université du Kent, pour m’avoir adoptée dès mon arrivée et pour m’avoir toujours, tous les jours, soutenue dans mes projets de recherche, A l’Université Paris Ouest-Nanterre, l’école doctorale Lettres, Langues Spectacle, et l’ENS Ulm pour avoir rendu le projet de cotutelle possible, A l’association Victor Segalen, et plus particulièrement à Philippe Postel et à Marie Dollé, pour m’avoir accueillie à bras ouverts. De près ou de loin, ils ont contribué à ce travail : Marie bien sûr, mais aussi Jordane, Léo, Leticia, Gonzalo, John, Anaïs, Julie, Claire, Dominique, Caoilte, Sam, Carméline et Séraphin. Merci de votre soutien. Merci enfin à mes parents, mes grands-parents, à Coline et Théo, pour tout. Résumé La thèse explore les œuvres de Blaise Cendrars, de Victor Segalen et d’Albert Londres sous l’angle de « l’éclat du voyage » et se propose d’analyser les effets produits par la présence du voyage sur un plan diégétique, métadiégétique et stylistique. Chez ces trois auteurs, la notion de voyage dépasse en effet sa vocation thématique pour se faire véritable matière à travailler le langage, le texte et atteindre la sphère de la littérarité en exerçant sur le texte une menace d’éclatement. Le texte affecté par le voyage, loin d’être mis en péril, s’inscrit ainsi dans une modernité littéraire : en prenant le risque, par le détour du voyage, d’une écriture déformant, re-formant, re-définissant la littérature, les trois œuvres examinées illuminent quelques chemins de traverse dans lesquels s’engagent œuvres et critiques contemporaines. Cette étude interroge les premiers écrits de Cendrars (1912-1938) en explorant par quelles voies la présence conjointe du motif du voyage et de l’éclatement conduit à la création d’une représentation fractale du monde. La mise en évidence de trajectoires chaotiques des personnages cendrarsiens au cœur d’un monde ontologiquement fracturé permet l’édification textuelle d’une « anarchitecture » poétique et moderne. L’examen du cycle polynésien de Segalen met en évidence la présence du voyage comme le résultat d’un écart désirant, véritable menace de déchirure entre l’ici et l’ailleurs, soi et l’autre, soi et soi. Cet écart aboutit, à travers une présence textuelle, à la formation d’une poétique littéraire de la diffraction, poussant ainsi l’œuvre aux limites d’un hors-littérature. Enfin, à travers l’étude des reportages d’Albert Londres, la thèse montre comment l’écriture du voyage trouve un regain de force par le détour du reportage. 9 10 INTRODUCTION 11 A l’heure des voyages low-cost, du smartphone et de Skype, la distance entre l’ici et l’ailleurs, entre soi et l’autre, est désormais réduite à peu de choses : quelques heures de vol, une connexion internet, deux écrans d’ordinateurs et l’ailleurs se retrouve sous nos pas, l’autre face à soi. La multiplication des moyens de déplacements ne cesse de rapprocher, re- lier, réconcilier les différentes rives du monde : le Royaume Uni échappe à son insularité grâce à l’Eurostar, des ponts s’érigent entre les différentes îles japonaises, le Concorde relie jusqu’en 2003 Paris à New Y ork en 3h26. Le XXIe siècle en train de s’épanouir exaspère l’essence du voyage, compris alors comme le moyen le plus sûr de rejoindre un point à un autre, d’élargir la carte du familier, d’enrichir ses connaissances. Cette acception ultramo- derne du voyage reste fidèle à son étymologie. « V oyage » vient du latin via, ae, f, la voie1 : il s’agit dans le voyage d’ouvrir ou de montrer la voie, d’enrichir et d’éduquer, de raccorder la dentelle des territoires, de faciliter la création d’un réseau de flux de marchandises, de flux humains, de communication ou d’idées. Dans la première moitié du XXe siècle, les récits de voyage de Blaise Cendrars, de Victor Segalen et d’Albert Londres offrent pourtant au lecteur une compréhension du voyage à rebours de cette doxa et mettent en évidence la présence surprenante d’un motif de l’éclat, aux antipodes de l’unification attendue. Nous envisageons « l’éclat du voyage » dans la double acception que permet l’emploi du génitif de possession ou d’origine : le voyage se fait alors tantôt éclaté (résultat d’un éclatement), tantôt éclatant (à l’origine d’un éclatement). Par ailleurs, le motif même de l’éclat répond à une double définition : pris comme substantif du verbe « éclater », il renvoie au fragment, au débris, au morceau, tandis que le nom commun peut d’autre part évoquer la lueur, le coup d’éclat, la gloire, la finesse enfin de l’esprit ou du style. L’expérience du voyage ainsi que son écriture permet, chez ces trois auteurs, de 1 Emile Littré, Dictionnaire de la langue française, 4 vols (Paris : Hachette, 1873-1874), t. 4, p. 2448. 12 réconcilier les deux acceptions de l’éclat, souvent entendues de manière antinomique. « Partir » pour Cendrars, pour Segalen et pour Londres doit ainsi se comprendre selon les deux usages du verbe. A chaque départ il s’agit bien sûr, selon l’usage moderne, de s’éloigner, de larguer les amarres. Il s’agit également chez eux, selon l’usage plus ancien et souvent négligé, de partir le monde comme on partait le pain, c’est-à-dire de diviser en différentes parts, de singulariser, de distinguer enfin les contours de continents résolument irréconciliables2. Il s’agit dans cette thèse de situer et de comprendre comment procède cet éclatement à l’œuvre dans l’expérience uploads/Voyage/ phd-these-de-doctorat-en-lettres-modernes-l-x27-eclat-du-voyage-blaise-cendrars-victor-segalen-albert-londres.pdf
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- Publié le Oct 21, 2021
- Catégorie Travel / Voayage
- Langue French
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