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Bouche cousue ou langue bien pendue perrenoud

Bouche cousue ou langue bien pendue L ? école entre deux pédagogies de l ? oral Philippe Perrenoud Faculté de psychologie et des sciences de l ? éducation Université de Genève Sommaire I L ? oral une existence ambigu? dans l ? école II Expression correcte ou communication e ?cace III Un atout dans les interactions quotidiennes IV L ? inégalité sociale devant l ? oral V L ? oral c ? est mardi matin de heures à heures Références La rénovation de l ? enseignement du français donne sur le papier une grande importance à la communication tant écrite qu ? orale Pourtant dans les classes les observations montrent que la communication reste une idée vague que l ? oral rénové est un parent pauvre dans la plupart des classes Pour les autorités scolaires le monde politique l ? oral n ? est pas une priorité a ?rmée Ce n ? est pas sur cet aspect qu ? on juge la rénovation de l ? enseignement du français La grammaire l ? orthographe et la lecture sont des points plus sensibles Insister sur l ? oral pourrait même para? tre malvenu alors qu ? il faut encore dix ans après le début de la rénovation en Suisse romande donner des gages aux tendances les plus conservatrices convaincre les sceptiques que le changement n ? est synonyme ni de dégradation des exigences ni d ? abandon des valeurs On voit mal dans cette conjoncture l ? autorité scolaire s ? engager dans une croisade pour l ? oral S ? y engagerait-elle qu ? on pourrait douter de l ? e ?cacité d ? une exhortation o ?cielle L ? apprentissage de la langue orale est moins facile à codi ?er que celui Cdes formes verbales Le plan d ? études reste donc plutôt vague et c ? est sans doute préférable Mais cela fait dépendre les pratiques en classe de ce que les enseignants comprennent et retiennent de l ? esprit et des objectifs généraux du plan d ? études Certains croient à l ? importance de la communication à la nécessité de prendre du temps pour parler écouter raconter discuter D ? autres ne jugent pas ces apprentissages prioritaires et s ? en tiennent à une interprétation minimaliste du programme Il y a donc autant de représentations de la place de l ? oral dans l ? enseignement que d ? images de la langue de la communication de la culture Sans doute une position plus a ?rmée de l ? autorité scolaire encouragerait-elle les hésitants à se jeter à l ? eau Mais on se trouve avec la pratique de l ? oral en classe aux limites de la personnalité et du rôle professionnel de la manière d ? être et des méthodes d ? enseignement Une pédagogie de l ? oral du moins telle que je l ? envisage ici ne saurait s ? accommoder d ? un conformisme de surface au programme Sans l ?