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Ibn khaldun Le texte suivant est tiré de Perspectives revue trimestrielle d ? éducation comparée Paris UNESCO Bureau international d ? éducation vol XXIV n - p - ?UNESCO Bureau international d ? éducation Ce document peut être reproduit librement à condit

Le texte suivant est tiré de Perspectives revue trimestrielle d ? éducation comparée Paris UNESCO Bureau international d ? éducation vol XXIV n - p - ?UNESCO Bureau international d ? éducation Ce document peut être reproduit librement à condition d ? en mentionner la source IBN KHALDUN H ?? H Abdesselam Cheddadi Au premier abord la place de l ? éducation dans la sociologie d ? Ibn Khaldun nous para? t pour le moins ambigu? Ce que nous ramassons aujourd ? hui sous le terme éducation ?? la reproduction des individus et des groupes aussi bien au niveau des valeurs qu ? à celui des savoirs et des savoirs faire ?? se présente dans la Muqaddima Introduction à l ? histoire de façon dispersée et incomplète dans un ordre et selon une con ?guration dont à première vue la signi ?cation nous échappe Bien plus Ibn Khaldun n ? utilise pas d ? un concept général pour parler de l ? éducation Le fait est d ? autant plus étonnant que par ailleurs il nous a habitués à une approche systématique des principaux phénomènes de la vie en société Cependant à y regarder de plus près nous découvrons que cette ambigu? té et ces manques re ètent en fait la situation du système éducatif musulman et nous sommes obligés d ? admettre que dans ce domaine comme dans beaucoup d ? autres relatifs à la connaissance de la société musulmane l ? apport d ? Ibn Khaldun est le plus complet dont nous disposons Le système d ? éducation dans les sociétés musulmanes Le système éducatif des sociétés musulmanes était sans doute un des plus vastes et des plus élaborés de tous ceux qui ont prévalu dans les sociétés pré-industrielles Cela tenait à la nature de la société musulmane elle-même Comparée aux sociétés agro-lettrées qui lui étaient contemporaines elle se distinguait en e ?et par des structures plus souples et moins hiérarchisées Le corps des lettrés était ouvert non centralisé non héréditaire non exclusif doté d ? une organisation uide n ? impliquant aucune hiérarchie formelle donnant lieu de la sorte à un système d ? éducation et d ? enseignement relativement large qui par bien des traits pré ?gure nos systèmes modernes Comme la société elle- même le système éducatif était à la fois segmenté et uni ?é Il re était la profonde coupure entre monde rural et monde urbain communautés agraires ou agropastorales de paysans et d ? éleveurs et société urbaine de marchands d ? artisans de clercs et de fonctionnaires de l ? Etat Et dans le même temps il était uni ?é par l ? appartenance commune à l ? Islam se concrétisant dans un enseignement coranique identitaire universel et quasi obligatoire pour tous Non formelle et assurée par la famille et la communauté en milieu rural et chez les couches sociales urbaines pauvres l ? éducation des enfants avait en revanche une forme institutionnalisée chez les élites marchande cléricale et politique L ?