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lfc!!^**îJ i^ in BOOK 262.4.H36 1 v.8 cl HEFELE # HISTOIRE DES CONCILES OfPRES LES DOCUMENTS ORIGINAUX 3 T1S3 00Db7SSb 3 ; ^ f Digitized by the Internet Archive in 2009 witii funding from Boston Library Consortium IVIember Libraries http://www.archive.org/details/histoiredesconci08hefe HISTOIRE ^ DES CONCILES LES DOCUMENTS ORIGINAUX Pluie. — JMPRIMERIE JULES LE CLERE ET C'^, RUE CASSETTE, 29. 6^ HISTOIRE ,uM5 DES CONCILES-? H d'après LES DOCUMENTS ORIGINAUX PAR W CHARLES-JOSEPH HÉFÉLE ÉVÊQUE DE ROTTENBOURQ TRADUITE DE L'ALLEMAND PAR M. L'ABBÉ DELARG TOME HUITIÈME PARIS ADRIEN LE CLERE et C'% LIBRAIRES ÉDITEUBS DE N. S. P. LE PAPE ET DE L'AKCHEVÊCHE DE PARIS Rue Cassette, 29, près Saint-Sulpice. 1872 4 HISTOIRE DES CONCILES . LIVRE TRENTE-CINQUIÈME ^4NN0GENT III ET LES SYNODES TENUS SOUS SON REGNE. DOUZIEME CONCILE GENERAL. 639. Q ÉLECTIONS DU ROI ET DU PAPE. Peu de temps avant sa mort, l'empereur Henri VI avait fait ^'venir auprès de lui en Italie son frère Philippe, duc de Souabe, 4 afin qu'il accompagnât ensuite à Cologne, pour y être couronné 3 roi, son fils Frédéric II. Philippe était à peine arrivé à Monte- fiascone que la nouvelle de la mort de l'empereur se répandit, et -occasionna aussitôt une révolte contre les Allemands. Plusieurs ^personnes de l'escorte du duc perdirent la vie, et en Alle- ::;; magne le duc lui-même passa longtemps pour mort. Il était ce- pendant parvenu à s'enfuir à travers les Alpes et, lors de la Noël de 1197, il eut à Haguenau, prés de Strasbourg, une délibé- __ration avec plusieurs grands du royaume, soit clercs, soit i-laïques, afin d'assurer la couronne d'Allemagne à son neveu, le \X)jeune Frédéric, qui était resté en Italie et que sa mère avait ^amené à Palerme. Beaucoup de princes allemands, et parmi eux •^plusieurs des plus élevés en dignité, par exemple l'archevêque de T. VIII. 1 ELECTIONS DU ROI ET DU PAPE. Mayence, Conrad de Wittelsbacli, étaient encore en Palestine pour prendre part à la prétendue croisade allemande. Ils n'hésitèrent pas à renouveler devant Béryte le serment qu'ils avaient déjà prêté au jeune Frédéric; mais leurs collègues restés en Allemagne ne voulaient avoir aucun enfant pour roi, surtout en des temps aussi difficiles et aussi troublés. Dans un royaume héréditaire, les avantages continus d'une succession au trône toujours dé- terminée à l'avance peuvent compenser les inconvénients à avoir parfois un enfant pour roi ; mais dans un royaume électif, où la couronne doit revenir autant que possible au plus digne, c'est commettre une monstruosité que de la m-cttre sur la tête d'un enfant. C'est ce que comprirent et reconnurent aussi bien que nous les princes allemands de cette époque, quoiqu'ils n'aient pas toujours exprimé leurs sentiments d'une manière explicite \ Mais s'ils étaient d'accord pour rejeter un enfant, ils ne l'étaient pas à l'égard de l'homme qu'il fallait choisir. Les uns voulaient en finir avec les prétentions qu'avaient les Hohen- staufen de se mettre à la tête d'une monarchie héréditaire, et songeaient à désigner un membre de quelque autre famille. Les autres voulaient au contraire que la couronne restât dans la famille souabe, et ils engageaient Philippe à prendre pour lui la royauté, au lieu de rester, comme il le désirait, administrateur du royaume pour son neveu mineur. Ce dernier plan se poursuivit en effet dans les assemblées d'Arnstadt et de Mûhlhausen en Thu- ringe, au commencement du mois de mars 1198, et, lors de la Pâque, Philippe prit à Worms le titre de roi; il se fît appeler Phi- lippe II, parce que,;dans l'empire romain, il y avaiteuun premier empereur du nom de Philippe (Philippe l'Arabe). Les princes des provinces du Bas-Rhin se réunirent de leur côté en un couvent à Cologne, le 1" mars 1198, sous la présidence d'Adolphe, arche- vêque de cette ville et comte d'Altena, et ils offrirent la couronne d'Allemagne à Berthold, duc de Zahringen. On raconte que ce duc et Richard, roi d'Angleterre, avaient donné de grandes sommes pour que l'élection eût lieu dans ce sens ; c'était surtout la ruine des Hohenstaufen que Richard avait voulu préparer en (1) Sghirrmacher [Kaiser Friedrich II, Gottitig. 1859, 2 B'^^) est d'un tout autre avis que nous, car, d'après lui, la transformation du royaume électif d'Allemagne en un royaume héréditaire au profit des Hohenstaufen était non-seulement fondée en droit, mais ea outre aurait été pour l'Allemagne un erand bonheur. ELECTIONS DU llOI ET DU PAPK. donnant ces sommes d'argent. Mais, au bout de quelque temps, Berthold reconnut que l'entreprise était trop périlleuse et trop chère, et il passa au parti de Philippe, moyennant un dédom- magement pécuniaire considérable. Un second candidat, le gros Bernard de Saxe, refusa les offres qui lui furent faites, et de nouvelles négociations firent espérer qu'on arriverait à un ré- sultat pacifique, si bien que plus tard Philippe put se vanter d'avoir été dix semaines dans la tranquille possession de l'em- pire. Il ne faut cependant pas prendre cela à la lettre, car, peu de temps après la Pàque, les princes du bas Rhin élurent pour roi, dans un couvent célébré à Andernach, le prince Otto, second fils du prince Henri le Lion (son frère aîné Henri se trouvait alors à la croisade) ; il avait été proposé par l'archevêque de Cologne, quoique le père d'Otto et l'éghse de Cologne eussent eu ensemble de grands démêlés et que l'église se fût enrichie par la chute d'Henri le Lion. La situation était bien changée mainte- nant : il s'agissait avant tout d'opposer un adversaire aux Hohenstaufen. On choisit pour cela un membre de la famille des Welfes, d'autant mieux qu'Otto était le neveu de Richard Gœur-de-Lion, qu'il égalait son oncle en esprit chevaleresque et que Richard lui avait déjà donné le comté de Poitou *. Grâce à cet appui, il fut possible à Otto, aussitôt après son retour de France, de s'emparer de la forte place d'Aix-la-Chapelle, que Philippe avait occupée, et par conséquent de se faire couronner avec le cérémonial ordinaire dans la ville de Gharlemagne, le 12 juillet 1198. Ce concours de circonstances et aussi cet autre avantage en faveur d'Otto, à savoir que la cérémonie du sacre fut faite par l'archevêque de Cologne, lui donna une plus grande autorité, tandis que Philippe ne put être couronné roi à Mayence, le 8 septembre, que par l'archevêque de Taren taise en Savoie. Heureusement que Philippe avait en sa possession les joyaux de la couronne, ce qui donna un certain éclat à la solennité de son couronnement. On ne s'explique pas pourquoi cette cérémonie fut faite par un évèque savoyard, au lieu de l'être par un évéque allemand. L'archevêque de Mayence était encore, il est vrai, en Palestine pour prendre part à la croisade, et, quant aux autres prélats allemands, il semble qu'ils n'aient pas voulu se com- promettre. 11 n'y eut que l'inconstant Jean de Trêves qui con- (1) La mère d'Otto était une sœur du roi d'Angleterre. ELECTIONS DU ROI ET DU PAPE. sentit à assister à la solennité, quoiqu'il tint parti pour OtLo •. L'Allemagne avait clone deux rois, chacun d'eux soutenu par un parti puissant, tous les deux pleins de jeunesse et issus d'une noble origine. Ils appartenaient aux deux premières familles de l'Allemagne, étaient âgés de viugt ans et se distinguaient à peu près également par de brillantes qualités. A un extérieur de héros, Otto joignait une grande bravoure personnelle ; Philippe, au contraire, qui s'était d'abord destiné à l'état ecclésiastique, faisait preuve de talent, de douceur et de tact : il a été incontes- tablement le meilleur des Hohenstaufen. La priorité de l'élection et la majorité des princes étaient pour Philippe, mais le cou- ronnement d'Otto paraissait avoir été fait dans des conditions bien plus régulières. Sur ces entrefaites, avait été élu pape à Rome, le 8 janvier 1198, l'illustre Innocent III : c'était un fils de Trasmondo, comte de Segni, issu d'Anagni, et il était né en 1 160 ou 1161. Innocent reçut au baptême le nom de Lothaire ; il étudia successivement à Rome, à Paris et à Bologne. Dès l'année 1190, son oncle, le pape Clément III, le nomma cardinal-diacre des saints Sergius et Bacchus ; d'une conduite irréprochable, d'un grand talent pour le maniement des affaires, il était aussi très-versé dans l'étude de la théologie et dans celle du droit canon et du droit civil. Sous le pape Gélestin III, issu de la maison des Orsini, Lothaire fut, peut-être par jalousie de famille, éloigné des affaires; il consacra alors ses loisirs à la composition de plusieurs écrits : ainsi ceux intitulés de Conte?nptu mundi et de Sacrificio inissœ. Ce fut au milieu de cette vie de recueillement que ses collègues allèrent le prendre, le jour des funérailles de Gélestin III, pour le faire asseoir sur le siège pontifical, quoique Gélestin eût, à plusieurs reprises, et avec de grandes instances, recommandé de choisir Jean deGolonna, cardinal de Saint-Paul. Cette élection si rapide et si unanime était une preuve de la confiance toute particuHère qu'on avait dans les talents de l'élu, car les temps étaient plus difficiles uploads/s1/ hefele-histoire-des-conciles-d-x27-apres-les-documents-originaux-1869-vol-8.pdf
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- Publié le Jul 09, 2022
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