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vmv. OF TOKONTO I* >^ ^r T 1 \ K, ^^ \ H \ /^ j-^. r / >v 'I^ \ \ ^UiiAHSU 3m3m aj a HISTOIRE dHAQMAl LA LANGUrfflKïlAISE /(- V A LA MÊME LIBRAIRIE AUTRES OUVRAGES DE M. LITTRE ÉTUDES ET GLANURES, pour faire Boita à l'histoire de la langue Fran- çaise. 1 volume in-S 7 fr. 50 ÉTUDES SUR LES BARBARES ET LE MOYEN AGE. 4* édition. 1 volume in-18 3 fr. 50 LA SCIENCE AU POINT DE VUE PHILOSOPHIQUE. 5t édition. 1 volume 4 fr. » MÉDECINE ET MÉDECINS. 3» édition. 1 volume 4 fr. » LITTÉRATURE ET HISTOIRE. 2« édition. 1 volume .... 4 fr. » Imprimerie Emile Colin, à Suint-G:nnain. HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE ÉTUDES SUR LES ORIGINES, l'ÉTYMOLOGT E, LA GRAMMAIRE, LES DIALECTES, LA VERSIFICATION ET LES LETTRES AU MOYEN AGE É. LITTRÉ DB I, mSTITOT NEUVIÈME ÉDITION f à PARIS LiBRAiniB ACADÉMIQUE DIDIER PERRIN ET G*% LIBRAIRES-ÉDIÏ KURS 35, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 3o 1886 Tous droits réservés. 'ârAtS dijd/iiid axj IX àiITU T-,T)'-"-3 4 rt' amA^ i A i! j ^ t n INTRODUCTION l. — Qu'est-ce que Vhistoire d'une langue? Ceci est un recueil d'articles écrits à des temps dif- iérenls, insérés dans des publications diverses, le Journal des Savants^ la Revue des Deux Mondes^ le Journal des Débats; on y trouvera pourtant ce qui fait un livre, c'esl-à-dire une idée première à laquelle on arrive et de laquelle on déduit. Voici en effet ce qui csl advenu : Le sujet traité dans ce recueil, à savoir l'élude de la vieille langue française ou langue d'cïl, csl un; tout s'y rapporte et rien ne s'en écarte beau- coup; celle unité du sujet a nccessairemcnl pénétré toutes les pensées, ramenant l'esprit du lecteur sur les points fondamentaux» Ces articles ont pour origine 1* 9 a INTRODUCTION. des textes anciens inédits qu'on publie, des éditions qu'on renouvelle, des grammaires et des glossaires; et, en suivant l'auteur que j'ai en main, je ne quitte pas le iil de la recherche. Puis ce n'est pas sans fruit que, se familiarisant avec l'œuvre d'autrui, on s'ef- force de rendre à celte œuvre justice dans l'cxpo- sllion, dans l'approbation, dans la critique : alors des aperçus généraux s'élèvent, réagissant à leur tour sur l'élaboration subséquente et par là tendant à augmenter sensiblement l'homogénéité d'un travail qui , paraissant d'abord tout dispersif, finit par prendre cohésion et consistance. C'est de cette façon qu'il a été possible de donner à un recueil d'articles le litre d'Histoire de la langue française. Ce titre reste sans doute encore ambitieux. Aussi, pour en diminuer l'excès, a-t-il paru nécessaire de mettre en tète de ce recueil de morceaux dé- tachés une introduction qui suppléât, jusqu'à un certain point, ce qui manque en enchaînement. Ce n'est pas en effet que, dans ce recueil, les idées prin* ci pales, celles qui ont droit de présider à une histoire de la langue française^ fassent défaut. Mais, produites chaque fois à propos d'auteurs différents, elles ne viennent pas à leur place naturelle et n'empruntent pas à une juste déduction la force démonstrative qui devait leur appartenir. Je vais donc ici les rap- INTRODUCTION. m prêcher et les grouper. Pour le lecteur qui par- courra ces pages, elles feront ce qu'elles ont fait pour celui qui les a écrites; elles me guidaient, elles le guideront; elles m'empêchaient de m'égarer hors de la connexion systématique des faits, elles lui met- tront sous les yeux cette connexion. Et vraiment un livre existe quand le lecteur peut prendre à son tour en main le lil par lequel l'auteur a été conduit. Pour le latin, ne connaissant pas sa naissance, nous connaissons sa fm, puisqu'il mourut vers le sixième ou septième siècle de notre ère; au contraire, pour la langue française et en général pour les langues romanes, nous connaissons l'origine, puisqu'elles succèdent sans interruption ni lacune au lalin, mais nous ignorons quelle fm les attend, car elles sont encore dans la plénitude de la vie. Ainsi à riiis- toire des langues romanes appartient le fait d'ori- gine, le mode de développement, c'est-à-dire com- ment, par quel procédé elles sont issues du latin. Mais que doit-on précisément entendre par histoire d'une langue? Ce terme d'histoire, qui, dans son acception propre, a pour objet les annales des peuples, l'évolu- tion des sociétés et la vie collective de l'humanité, quelle modidcation subit-il pour s'appliquer à la des- tinée des langues considérées dans le teraps? L'histoire est l'étude de la loi du changemeift, c'e3t-à-ûire de IT I^TR0DUCT10N. rcncbaîncment régulier suivant lequel les choses hu- maines changent et se transforment; seulement, au lieu que, dans les annales politiques, il s'agit d'évcne- menls et d'institutions, c'est, dans les annales des langues, de mots, de formes et de constructions qu'il s'agit. On ne considère plus la langue dans son lexique ni dans sa syntaxe; on ne déduit pas les règles de sa grammaire, on ne montre pas quel est le sens des mots propres ou figurés; on n'enseigne pas comment il faut parler ou écrire; on ne recherche pas l'ortho- graphe ou la prononciation ; en un mot on ne résout pas en ses parties cet organisme compliqué, on ne l'a- nalyse pas, on ne le démonte pas, si je puis ainsi par- ler, pour en faire la démonstration. Tout cela est l'of- fice du grammairien proprement dit. Un autre point de vue préoccupe l'historien d'une langue. Je ne dirai point qu'il n*est pas grammairien et lexicographe, mais je dirai que pour lui la grammaire et le lexique consti- tuent le fond d'où il part pour établir son ordre de con- sidérations. Si l'on veut me permettre cette compa- raison avec un être organisé et vivant, on étudie dans la grammaire le corps même qui a ses fonctions et son mécanisme, et dans l'histoire les mutations suivant les âges de ce corps; de telle sorte qu'aussi bien l'ex- périence du procédé des éludes philologiques que la méthode philosophique témoigne de la gradation et INTRODUCTION. v de la subordination qui existent entre la grammaire d'une langue et son histoire. En définitive, Tliisloire, ap[)liquée aux idiomes, est la reclierche de leur origine quand celte origine est accessible, de leurs modifica- tions, de leur durée, et des conditions régulières qui président à ces modifications. C'est là, au fond, la notion de toute histoire. Voyez riiistoire politique dans ce môme domaine où se sont formées les langues romanes : l'empire romain, avec ses institutions civiles et religieuses (il était devenu chrétien), reçoit les barbares qui viennent d'outre Rhin avec leurs coutumes; tel es' l'ensemble de conditions données d'avance sur lequel les opinions et les mœurs des conquérants et des conquis ont à travailler; il en sort l'établissement mérovingien en France, ostrogoth ou lombard en Italie, visigolh en Espagne; puis cet établissement aboutit, par modification, à l'établisse^ ment carlovingien, qui, se modifiant à son tour, pro- duit l'organisation féodale. Dans cet enchaînement, long mais étroitement serré, aucune place considéra- ble n'est laissée aux accidents; l'accidentel ne joue qu'un rôle tout à fait secondaire; il n'a pas la vertu de changer la teneur de l'évolution; nulle part il n'appa- raît pour couper, comme dans une brueque péripétie, le nœud des choses, et faire que le présent ne soit pas déduction du passé ; et, comme dit Kant dans son ad- V. INTRODUCTION mirablc Idée cVune histoire universelle^ la rationalité, qui n'est pas dans les volonlés individuelles des hommes entraînés chacun par la passion et par son objet, reparaît dans la génération nécessaire des conséquents par les antécédents, des effets par leurs causes. Il n'en est pas autrement dans l'histoire des langues. Le latin et le germain, issus l'un et lautre de lointaines origines, sont aux prises; il en sortira quelque chose d'innové sans doute, mais non quelque chose d'hétérogène ; le mot roman succède au mot latin ou germanique, la règle à la règle, la syntaxe à la syn- taxe, la conjugaison à la conjugaison ; et, au bout du temps qu'exige une telle transformation, à la suite d'un travail intestin que deux agents, le fond primor- dial et la localité, déterminent rigoureusement, appa- raissent dans le monde des choses et des idées ces belles créations qu'on nomme l'espagnol, le français, l'italien et le provençal, héritières du grand i^om la- tin et soutenant glorieusement l'héritage. Les langues sont assujetties, comme le reste, à la loi du changement, forte et juste expression dcBossuet qu'il est permis d'appliquer ici. Tout le prouve, l'ex- périence et la raison. Le genre humain a maintenant des annales assez longues pour savoir que les langues changent et se transforment; et, sans sortir du do- maine français ni rechercher les exemples disséminés INTRODUCTION vn sur la face de la terre et dans le cours de l'histoire, il est bien évident que déjà nous ne parlons plus comme au dix-septième siècle ; la différence est encore plus notable avec le seizième siècle, et ainsi de suite en remontant jusqu'aux origines. Voilà ce que dit l'ex- périence. Le raisonnement ne dit pas uploads/s1/ histoiredelalang01littuoft-pdf.pdf
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- Publié le Jan 09, 2022
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- Langue French
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