1 2 3 Gànjar i Senegaal Ces « Valeurs » qui font le SÉNÉGAL 4 5 Gànjar i Senega

1 2 3 Gànjar i Senegaal Ces « Valeurs » qui font le SÉNÉGAL 4 5 Gànjar i Senegaal Ces « Valeurs » qui font le SÉNÉGAL 6 7 Préface Ce présent ouvrage est préfacé par moi-même : El Hadj Mansour Mbaye, président des communicateurs traditionnels du Sénégal. Si j’ai pris l’engagement de m’atteler à cette tâche, c’est surtout dû au fait que ce livre traite de sujets qui revêtent une impor- tance capitale pour notre société. Il s’agit de valeurs telles que : l’Histoire d’hier et d’aujourd’hui, l’Education, la Santé, l’Eco- nomie, la Culture (ou Thiossane), l’importance de la femme, le comportement de l’enfant vis-à-vis de ses parents, et des autres membres de la société… Ce livre traite aussi de ce qui peut faire avancer une Nation mais aussi des dangers qui peuvent guetter un pays à travers les média, qui certes ont été créés pour éduquer et pour informer, mais qui sont aujourd’hui sujets à des dérives qui font que n’importe qui peut émettre ses idées sans pour au- tant que l’on ne sache qui il est ou même d’où il vient, se permet- tant d’écrire ou de dire ce qu’il veut, cela étant en contradiction avec les valeurs traditionnels du Sénégal. Les valeurs telles que : le Jom (vergogne), le Fulla (caractère), le Ngor (intégrité), le Njub (droiture), la Téranga... sont les fonde- ments de ce qui fut jadis la société sénégalaise. Au Sénégal ce qui était prôné c’était la belle action, la belle pa- role et le bon comportement. On disait même (avant les indépen- dances) que lorsqu’on humilie une personne honnête au Séné- 8 gal (alors capitale de l’AOF) on humiliait par la même occasion toutes les bonnes personnes du Soudan français (actuel Mali). Ainsi à cette époque les ressortissants du Sénégal ou du Mali prô- naient et éduquaient leurs enfants autour de valeurs tels que le « Ngor », la piété et la droiture en général. Aujourd’hui certaines de ces valeurs sont en perte de vitesse. Autrefois, il arrivait que le père de famille convoque son enfant pour lui dire : « Un tel est ton oncle, mon père et son père sont parents, tu vas aller passer les vacances chez lui afin de faire connaissance avec tes cousins et cousines, mais arrivé là bas n’oublie pas les bases de l’éducation que tu as reçue : les bonnes manières, le fait de te réveiller tôt chaque matin pour t’adonner à la prière du Fadjr si tu es musulman ou d’aller à l’Eglise quand tu es chrétien…». Voilà comment les parents éduquaient leurs enfants. Au Sénégal, nous avons l’honneur d’avoir de grands chefs reli- gieux qui ont eu à y demeurer, nous pouvons citer Cheikh Sidy El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké Khadi- mou Rassoul, Mame Limamou Lahi, El Hadj Abdoulaye Niasse, Mame Bou Kountah et tant d’autres qu’on ne pourrait tous citer dans la préface. Eux tous ont eu à « protéger » et à répandre la Religion (l’Islam) à travers le Sénégal. Nous pouvons aussi citer, mon père, mon marabout Seydi Babacar Sy qui disait que « L’in- tégrité (Ngor) existait au Sénégal bien avant l’Islam mais que quand l’Islam est arrivé tout ce que l’intégrité rejetait était aussi interdit par la Religion ». Concernant la place de la femme, nous avons tous entendu l’His- toire des femmes de Nder qui ont refusé de se soumettre. Il est vrai qu’au début la scolarisation des femmes était mal vue au Sé- négal, mais quand les oulémas ont annoncé qu’elle est acceptée par l’Islam, les jeunes filles ont commencé à être envoyées dans les daaras et dans les écoles occidentales (à condition que cela ne gâche en rien leurs vertus). Tout le monde sait que l’Assemblée Nationale était « réservée » aux hommes, mais quand Caroline Faye fut la première femme député cela a créé l’émoi dans tout le Sénégal : une femme à l’Assemblée Nationale, s’exprimant surtout 9 en wolof cela ne s’était jamais vu auparavant. A une période où tous les députés étaient des « intellectuels ». Aujourd’hui on parle de 165 députés alors qu’à l’indépendance il n’y avait que 80 députés à l’Assemblée nationale. Avant cela nous avons connu le Conseil général jusqu’en 1952, puis l’Assemblée territoriale de 1952 à 1958 puis enfin l’Assemblée constituante de 1958 jusqu’à l’indépendance. Après la guerre (deuxième guerre mondiale) les gens ont commencé à prendre conscience de l’im- portance de la chose politique et les intellectuels issus de l’école française ont commencé à s’y investir. Mais la politique ne rime pas obligatoirement avec la « mauvaise parole », et elle n’im- plique pas forcément les querelles. A la base il s’agissait plutôt de mettre en avant l’intérêt de la Nation et d’aboutir à des consensus pour le bien de tout un chacun. Ainsi quand le président Senghor a gagné les deux sièges en 1951 en compagnie de Abass Guèye (après la création du BDS suite à une scission du SFIO de Lamine Guèye) et ensuite en 1956 avec le président Mamadou Dia, il a choisi de discuter avec les chefs religieux de l’époque : nos pères Cheikh Mouhamadou Fadel Mbacké et Seydi Ababacar Sy, en leur faisant comprendre qu’il était temps de faire taire les que- relles (de violentes confrontations étaient notées entre le BDS et le SFIO et leurs comités d’actions qui se soldaient parfois par des meurtres) et qu’il n’était plus acceptable de s’adonner à la poli- tique de cette sorte. Il proposa alors de tendre la main à ses ad- versaires politiques (qui ne doivent pas être considérés comme des ennemis) et offrit même le poste de président de l’Assemblée Nationale à Lamine Guèye et des postes dans le gouvernement de Mamadou Dia à certains de ses alliés à l’instar du Ministre du Travail et des Affaires sociales Amadou Babacar Sarr «Chopard ». Telle était la nouvelle vision de la politique prônée par Senghor. Nos femmes ont toujours mis en avant la défense de nos valeurs et ont toujours refusé de vendre leur dignité, leur « chair », et tout ce qui va à l’encontre des bonnes mœurs. C’est cette défense des valeurs que nous voulons réinstaurer dans le pays, mais la 10 promotion du « je fais ce que je veux », « je dis ce qui me plait » ou « je vais où bon me semble » ne concordent pas avec les va- leurs du Sénégal. Le Sénégalais autrefois avait du respect pour ses ainés, du respect pour ses « pères », du respect pour ses « mères »… Sur le plan économique, à une époque où l’Agricul- ture était la principale activité, au retour de l’école (coranique ou moderne) l’enfant prêtait main forte à son père dans les tra- vaux champêtres. Aussi, l’activité commerciale n’était pas entre les mains des sénégalais mais était gérée par des entreprises telles que : Morel & Frères, Morel & Prom, NOSOCO, SCOA... Ces français, après une enquête de moralité menée auprès des commandants de cercle ou des commandants de subdivision confiaient leurs commerces à des sénégalais, et ces derniers les géraient de la manière la plus saine possible et les différents in- ventaires et contrôles certifiaient à chaque fois de la droiture et de l’honnêteté de ces fils du Sénégal : telle a toujours été la marque de fabrique du Sénégalais à travers l’Afrique et le monde. A cette époque les grands intellectuels que ce soit au Soudan français, en Mauritanie, en Guinée, en Côte d’ivoire en Haute Volta étaient des sénégalais car la plupart des instituteurs de l’Afrique Occi- dentale Française étaient issus de l’Ecole Normale William Ponty ou encore de l’Ecole Blanchot à Saint Louis. Le Sénégal était donc un pays de référence pour toute l’Afrique. Au Sénégal les hommes politiques comme Senghor avaient l’ha- bitude de consulter les chefs religieux avant de prendre une déci- sion. Ainsi ces derniers (comme Serigne Fallou, Serigne Babacar Sy, Seydina Insa Laye, Mame Bouh Kounta, El Hadj Ibrahima Niasse) n’hésitaient pas à faire part de leurs propositions ou cri- tiques au chef de l’Etat qui en prenait compte dans sa gestion du pays. Car il y a une chose qui est au-dessus de la Politique c’est l’intérêt et la coexistence pacifique entre les sénégalais. Il est sûr qu’on ne peut pas être d’accord sur tous les sujets mais comme disaient les anciens « Soyons d’accord sur l’essentiel » et si nous tombons d’accord sur l’essentiel après chacun retourne dans son propre parti ou dans son propre camp. 11 Autrefois, les dirigeants politiques avaient l’habitude de consul- ter des conseillers ou de se concerter avant de prendre des déci- sions. A titre d’exemple, quand Ibrahima Seydou Ndao a eu un accident, Senghor a voulu le faire migrer du poste de président de l’Assemblée territoriale vers un poste de président d’honneur, alors Ibrahima Sarr (leader lors de la fameuse grève des chemi- nots), Valdiodio Ndiaye, Ousmane Ngom, Moustapha Cissé ont alors proposé de saisir le bureau politique. A la suite du vote, Senghor a uploads/s1/ganjar-pdf.pdf

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  • Publié le Jan 27, 2022
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