NOUVELLE DÉVOILÉE, physique: occulte , ET COI]RS COMPLET DE PBESTIDIGITATÏOI CO
NOUVELLE DÉVOILÉE, physique: occulte , ET COI]RS COMPLET DE PBESTIDIGITATÏOI CONTEÎIANT Tous les Tours nouveaux qui ont été exécutés jusqu'à ce jour sur les Théâtres ou ailleurs, et qui n'ont pas eyicore été publiés , ET Un grand nombre de Tours d'un effet surprenant, d'une exécution facile , et toul-à-fait inconnus du Public et des Professeurs ; OUVRAGE EmÉREMENT^iOIIVËAU, Par P@]^§II]V Ancien Professeur de Dessin du Lycée de Reims et Membre honoraire de- l'Académie de l'Enseignement primaire. L'homme est heureux quand il s'amuse Et quelquefois quand on l'abuse. CHEZ À. HUET, RUE DE l'aRBALÈTE , 22,;. ^ _ SHEZ BRIS3ART-BINET 5 RUE DU CADRAN-SAINT-PIERRE , 4, ET CHEZ l'auteur, RUE DE VESLE, 105. CHEZ ADOLPHE DELAHAYS , RUE VOLTAIRE, 5 ET 6. 1853. / d .'P7S- On trouvera singulier, sans doute, qu'un peintre et professeur de dessin se soit avisé de faire un livre sur la prestidigitation; car , j'en conviens, ces deux arts n'ont guère de rapport entre eux, si ce n'est celui de tromper les yeux. Cependant, je ferai observer que je ne suis pas le seul qui ai écrit sur des matières étran- gères à ma profession spéciale: l'auteur de la Magie blanche dévoilée , àoxit je vais parler tout-à-l'heure, était secrétaire interprète d'ambassade. Perrault, ar- chitecte, a fait les Contes des fées, et le menuisier Adam faisait imprimer ses poésies. On pourrait citer beaucoup de ces exemples. Toutefois, on sera moins surpris de mon entre- prise, quand on saura que l'on peut facilement s'ini- tier dans l'art amusant dont il va être question , sans s'en occuper beaucoup : il suffit d'en connaître les se- crets et d'avoir un peu d'adresse dans les mains ; cela ne nécessite aucune étude sérieuse. IV Je n'ai jamais eu un goût décidé pour les tours; le hasard seul m'a mis à portée d'en connaître^un petit nombre d'abord, et ce qui a éveillé en moi l'envie d'en connaître davantage, c'est que je remarquai le plaisir que je faisais dans une réunion d'amis, quand j'exé- cutais devant eux quelques-unes de ces récréations. Enfin, sans me distraire de mes occupations habi- tuelles , je parvins peu à peu à connaître toute la théo- rie et la pratique de cet art récréatif, connu générale- ment sous la dénomination de physique amusante, auquel convenait plutôt le titre d'escamotage dont on l'a dépouillé, mais qui a été remplacé depuis peu par celui de prestidigitation, qui lui convient mieux encore. Le lecteur voudra bien me pardonner de lui avoir présenté, pour introduction, une espèce de profession de foi, que je n'ai faite, je lui avoue, que pour ma sa- tisfaction personnelle. AYANT-PROPOS. Il y a déjà plus de soixante ans, qu'un homme d es- prit et de savoir composa, sur un défi qui lui fut donné par un professeur célèbre (Pinetti),à la suite d'une vive altercation, un ouvrage intitulé : La Magie blanche dévoilée, ou Explication des tours surprenants qui font, depuis peu, l'admiration de la capitale et de la province. Cet ouvrage fut imprimé en un volume in-8°, et bien- tôt suivi de quatre autres volumes sous d'autres titres. Cette œuvre eut un succès immense, et mérita à M. De- cremps , son auteur, une place fort honorable parmi les hommes de lettres. (Voyez le Dictionnaire histo- rique de Ménard et de Senne.) J'ai connu particulièrement M. Decremps. J'étais bien jeune alors, et lui, déjà d'un âge mûr. A l'époque où il écrivait sa Magie blanche , il n'était que licencié en droit; mais il fut depuis attaché à l'ambassade de 6 AVANT-PROPOS. France près la cour d'Angleterre, en qualité de secré- taire interprète. Il était non-seulement remarquable par son érudition, mais plein d'aménité et de délica- tesse, réunissant enfin toutes les qualités qui font le parfoit honnête homme. Le lecteur voudra bien me pardonner cette digression sur M. Decremps; mais je n'ai pu résister au plaisir de rendre hommage à sa mémoire. M. Decremps était très-curieux de tours d'adresse et de physique amusante. îl assistait souvent aux séances du fameux Pinetti , qui faisait alors courir la cour et la ville, et comme il était doué d'un esprit pé- nétrant et d'une conception facile, il trouvait aisément, mais à sa manière, un moyen d'expliquer la cause de ces effets extraordinaires qui surprenaient tout le monde. Malheureusement, il allait chercher bien loin ces causes qui étaient tout près de lui. Ses raisonnements l'ont presque toujours conduit a trouver des moyens que l'on pouvait admettre en théorie, mais nullement en pratique. Il a donc écrit sa Magie blanche dévoilée d'après sa propre inspiration , en rendant raison des causes telles qu'il les concevait, mais rarement telles qu'elles étaient. îl devait en être ainsi, car il y a vingt manières plus ou moins abusives d'expliquer un tour. Le difficile est de trouver la bonne, qui, presque toujours, est fort simple , et, pour cela môme , s'éloigne davantage de la pensée. Enfm, quelqu'intelligent que l'on soit, il est AVANT-PROPOS. 7 presque impossible de deviner juste, et du jet de la première idée, le vrai moyen d'exécuter un tour. En général, ceux dont les professeurs sont en pos- session, ont été imaginés par des hommes d'un esprit ingénieux; je pourrais même dire qu'il a fallu du gé- nie dans l'invention d'une grande-partie de ces tours ; on s'en apercevra facilement, si on les examine sans prévention et sans avoir égard à leur peu d'impor- tance. Le génie s'applique à tout. Mais encore ces hommes intelligents ne sont-ils pas arrivés tout d'un coup à créer. îl a fallu bien des fois essayer, méditer, faire , refaire ; enfm, ce n'est, le plus souvent, qu'après de laborieuses recherches qu'ils sont parvenus à un résultat satiwsfaisant. C'est donc pour n'avoir pas assez consulté les hom- mes du métier, que M. Decremps s'est fourvoyé dans les moyens qu'il donne dans sa Magie blanche. Le jugement que je viens de porter sur l'œuvre de M. Decremps n'a pas d'autre but que de prémunir les amateurs qui liraient la Magie blanche, contre quel- ques notions erronées répandues dans cet ouvrage. Je crois avoir contracté l'obligation de les éclairer sans réserve, dans cette partie où je me propose de leur donner des conseils. Au reste, je justifierai ma critique, en donnant en leur lieu les vrais moyens d'exécuter les tours qui en étaient l'objet. Je suis d'autant plus intéressé à rem- plir cet engagement, que je ne veux pas que l'on me soupçonne d'être de ces hommes à petites passions, 8 AVANT- PROPOS. qui cherchent à déprécier l'ouvrage d autrui, croyant par là donner plus de mérite au leur. Mais, après avoir censuré les explications que M. Decremps a données, des tours qui constituent sa Magie blanche, je ne dois pas oublier de faire un éloge mérité de la manière dont il a décrit les prin- cipes et les moyens qui servent dans l'exécution des tours de cartes. Il a mis toute la clarté et la précision possibles, pour faire comprendre des mouvements de mains qui sont toujours très-difficiles à exprimer par la parole. On trouve ces explications dans le troisième volume de ses œuvres, intitulé Testament de Jérôme Sharp. On se sert encore de ces principes aujourd'hui, avec ceux que Ton a découverts depuis. Quant aux tours composés, aux tours de cartes pro- prement dits , M. Decremps en donne peu , et encore la plupart sont trop connus pour intéresser beaucoup. Sous ce rapport, la prestidigitation a fait bien des pro- grès depuis l'époque où il écrivait ses ouvrages. Quoi qu'il en soit, si le temps a beaucoup vieilli la Magie blanche dévoilée, on peut dire que le Testament de /. Sharp a résisté à ses ravages. Cette partie mérite d'être conservée ; elle sera toujours utile aux amateurs de tours Les trois autres volumes qui font sjuite à la Magie blanche dévoilée n'offrent plus rien de curieux rela- tivement aux tours; on en trouve çà et là quelques- uns, mais qui, maintenant, sont tout-à-fait sans impor- tance. Cependant, on lira encore ces volumes avec AVANT-PUOPOS, 9 plaisir, parce qu'ils contiennent une foule de pelites historiettes spirituellement écrites , et quelques pro- blèmes qui ont le mérite d'amuser et de piquer la cu- riosité, même de ceux qui sont le moins amateurs de tours. Tout ce que Ton pourrait reprocher à l'auteur, c'est d'avoir bardé ses ouvrages, d'un bout à l'autre, de citations latines plus ou moins longues; il a un peu trop prouvé que la langue des savants ne lui était pas étrangère. 11 n'existe en France, jusqu'à présent, que trois ou- vrages originaux qui traitent de la prestidigitation : ce sont : 1° les Récréations mathématiques et physiques d'Ozanam , en quatre volumes in-8° , dont la dernière édition date de l'année 1755 ; 2^ les Récréations ma- thématiques et physiques de Guyot, trois volumes in-8% et dont la quatrième et dernière édition fut imprimée en 1790; enfin , la Magie blanche dévoilée, à laquelle l'auteur a ajouté le Supplément à la magie blanche , le Testament de Jérôme Sharp, le uploads/s3/ 1853-ponsin-nouvelle-magie-blanche-devoilee.pdf
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- Publié le Mai 18, 2022
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