1 « Créativité et compétence » vidéo conférence d’André TRICOT On ne peut être
1 « Créativité et compétence » vidéo conférence d’André TRICOT On ne peut être créatif dans un domaine que si on y est compétent. Pourquoi ? Parce qu’être compétent libère des ressources cognitives. Les experts vont lentement, car ils mettent en doute leurs propres idées. Ils mettent en cause les hypothèses initiales. Cela nécessite des ressources cognitives importantes. Les expérimentés vont beaucoup plus vite, grâce à un processus d’ « économie cognitive ». Nous avons naturellement tendance à aller au plus simple et au plus évident. Aller vers l’atypique est beaucoup exigeant. Pour faire face à cette exigence, il faut disposer de ressources intellectuelles / cognitives. Si on maîtrise très bien un domaine, et qu’on a beaucoup automatisé les procédures, on libère des ressources cognitives pour explorer d’autres voies/ hypothèses (…) et pour être créatif. Pour être créatif, au-delà de la compétence, il semble nécessaire : De bien poser le problème D’être capable de se « délocaliser », c'est-à-dire de lâcher prise. Le processus de défocalisation, c’est aller chercher ailleurs. Il s’agit d’un processus d’analogie (voir « L’analogie au cœur de la pensée » de D.Hofstadter et E.Sander). Il existe deux types d’analogie : - L’analogie de surface - L’analogie profonde Conclusion : pour devenir créatif, il faut : Etre compétent dans le domaine : pour libérer des ressources cognitives et pouvoir réfléchir, et pour connaître et envisager toutes les solutions possibles/ préexistantes. Etre capable de lâcher prise Résister à la pression majoritaire (voir les travaux de psychologie sociale sur ce point) Faire des analogies 2 Etre créatif, ça s’apprend ? La réponse est oui. Etre compétent dans un domaine et apprendre les techniques de créativité s’apprennent tous deux. Etre compétent dans un domaine s’apprend, mais c’est juste long. Ca demande beaucoup de travail. Apprendre les techniques de créativité est là encore long et difficile. Il faut une mise en pratique régulière. Il est difficile de faire coexister ces deux processus en même temps car l’un demande de réduire le hasard (arriver à la maîtrise de compétence c’est savoir distinguer ce qui est utile à la résolution du problème et ce qui n’est pas pertinent pour résoudre ce problème), et l’autre demande de générer du hasard (= l’analogie). Pour être créatif, il faut être compétent et productif. Etre compétent dans un domaine autre que celui dans lequel je suis expert me permet d’augmenter ma créativité (exemple d’Einstein), car cela permet de générer des analogies. Plus on a de champs de référence, plus on a de possibilité d’utiliser l’analogie. La créativité la plus efficace est un processus collectif, pas un processus individuel. Dans un travail sur projet à plusieurs, il faut pouvoir mobiliser sur un même projet des expertises différentes. Ceux qui « ronronnent » sur leur expertise sont plus difficilement créatifs (en raison d’un processus d’économie créative). Le domaine de travail actuel de M. Tricot est d’aider les concepteurs à prendre en compte les utilisateurs (= ergonomie des formations). Pour bien concevoir, il faut au préalable bien définir et bien comprendre le but. Il s’agit de modéliser le but. Il faut ensuite être capable de lâcher prise, ce qui implique qu’il faut accepter l’idée que pour arriver au but, il faut momentanément l’oublier. Il faut que j’imagine les chemins possibles, en laissant de côté le chemin le plus court, et le chemin le plus évident. C’est aussi accepter de prendre des directions qui ne mènent pas vers le but fixé. Mais il faut aussi des moments de refocalisation. Il faut bien distinguer le champ d’expertise, et les champs de compétences / connaissances. 3 Quand les champs de compétences s’élargissent, des passerelles entre les domaines peuvent se former (par analogie). En résumé : Il y a 2 processus qui mènent à la créativité, et qui présentent deux phases distinctes: 1. Une phase lente : définir et modéliser le but. 2. Une phase dynamique : explorer des chemins en oubliant momentanément le but. Ces 2 processus ne doivent pas se contaminer l’un l’autre. Il y a deux domaines de la mise en œuvre de la créativité : La conception : la créativité en conception subit des contraintes, notamment celles qui concernent l’atteinte d’un but tel qu’il a été défini. La création : on se donne le droit de partir/ de faire, alors qu’on n’a pas de but. Concevoir et créer, ce sont deux choses différentes. Apprendre à apprendre Cela nécessite d’apprendre à s’introspecter. Analogie donnée en exemple : l’impression se faire du vélo et de se regarder pédaler en même temps. Apprendre à apprendre, c’est devenir conscient des processus que l’on met en œuvre pour apprendre. On contrôle ce que l’on fait parce qu’on comprend ce qu’on est en train de faire. Apprendre à apprendre, c’est devenir conscient de ses processus d’apprentissage. Comment met-on en œuvre ses apprentissages ? Dans la conduite de projet, il est important de ne pas aller vite au début. La première phase d’un projet est lente et besogneuse. L’intuition permet d’emprunter un chemin court. Elle est en rapport avec la mémoire procédurale. Il s’agit de la force de l’habitude. Tel problème amène telle solution. 4 Que faire pour optimiser la créativité ? Ce qui suscite la créativité, c’est la capacité à être insatisfait, ou encore l’incapacité à être satisfait. (Consensus des chercheurs sur ce point) L’insatisfaction (ou doute) porte sur le résultat. Mais cela peut-être un frein si cette insatisfaction / doute opère pendant le processus. (exemple : la peur de se tromper qui entrave) uploads/s3/ creativite-et-competence-andre-tricot.pdf
Documents similaires
-
18
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 05, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2118MB