prix Canson® 2010 FABIEN MÉRELLE lauréat du prix Canson® rencontre avec fabien

prix Canson® 2010 FABIEN MÉRELLE lauréat du prix Canson® rencontre avec fabien mérelle Pourquoi dessinez-vous ? J’ai 28 ans, j’ai toujours dessiné, c’est mon moyen de communication privilégié. Je suis sorti des Beaux-arts de Paris en 2006, j’ai décroché ma première expo, puis je suis allé en résidence pendant un an à la Casa de Velázquez, à Madrid, l’équivalent de la Villa Medicis. Depuis, je dessine tous les jours de 9h à 20h, c’est une nécessité. Dans vos dessins, ce personnage récurrent, éternellement en pyjama, vous ressemble beaucoup ? C’est moi et je me représente toujours avec mon pyjama. Cela vient d’une contrainte très simple. Quand je suis sorti des Beaux-arts, je n’avais pas d’atelier. Je travaillais dans mon salon et je restais en pyjama toute la journée. Comme je n’avais pas envie d’enjoliver les choses, je me suis représenté en pyjama. Après, on m’a parlé de Little Nemo... Devant vos dessins, on découvre que vous racontez une histoire, malgré le petit format, à chaque fois entre rêve et réalité ? C’est mon but, mon défi, raconter une histoire. Ma feuille est une scène, un théâtre. L’équivalent en littérature serait une nouvelle, et sûrement pas un roman. Quelque chose de court, mais de très dense. Pendant les Beaux-arts, lors d’un échange, je suis allé vivre quatre mois en Chine. Je me suis alors retrouvé Il aime le rêve et les contraintes, le papier Canson® et son pyjama, Little Nemo et les oreilles d’éléphant. Rencontre avec Fabien Mérelle, jeune dessinateur, au style quasi maniaque et onirique, lauréat du Prix Canson® 2010. seul dans un immeuble en construction. Complètement seul dans cette grande tour... Toutes mes phobies d’enfance sont revenues. Je me suis mis en scène pour la première fois dans mes dessins et je me suis moqué de mes phobies, de mes peurs mythologiques. Depuis, je continue à me mettre en scène pour raconter mon quotidien, mes rêves, ou les petits événements qui jalonnent mes journées. Parlons de votre trait, incroyablement précis, au-delà du réalisme. Mon dessin est pulsionnel. Mon désir part le plus souvent d’un détail. Pour un dessin avec un gros éléphant, tout est parti de l’oreille. Je voulais absolument dessiner une oreille d’éléphant ! Je n’arrive pas à bien dessiner si le désir n’est pas là. Le détail va me servir de charpente pour le reste. Ce réalisme, je veux qu’il me permette de faire des choses complètement irréalistes. Qu’il me permette, par exemple, de parler avec mon grand-père qui n’est plus de ce monde, ou de voler sur le dos d’un écureuil géant... Comment procédez-vous ? Mon travail est une espèce de copier/coller. Je prends des choses à droite ou à gauche. Avec mon iPhone, je photographie des choses ou des gens dans la rue : une femme, un SDF , une foule, des moutons sur un banc... Puis, j’essaie de me réapproprier les choses, la réalité. Je n’ai jamais été satisfait par un dessin dans ma vie, mais à un moment, il faut que j’arrête. Sinon, je les reprendrais encore et toujours. Le volume d’une hanche, le pli d’un pantalon... Le fait de travailler sur plusieurs dessins en même temps me permet de lâcher prise et d’abandonner un dessin. Cela m’arrive souvent d’aller trop loin dans les détails et de gâcher un dessin. Il vaut mieux en dire pas assez que trop. Quelle est votre technique ? J’utilise un papier Canson® très fin, le premier papier, un papier de croquis qui ne me permet pas de poser de lavis, ni de la matière. Pour la couleur, je suis obligé de passer par l’ordinateur. Je fais donc des tâches de couleur avec ma palette graphique, mais il n’y a pas de détail. Puis, j’imprime ce « patron » coloré et je commence le dessin à ce moment-là en rajoutant tous les détails avec des encres de couleur. Je crois que j’aime beaucoup partir d’une contrainte et aller jusqu’au bout. Un prix, c’est important ? Quand je reçois un prix, je me dis que – peut-être – je n’ai pas tort de faire ce que je fais, qu’il faut que je continue. Le but n’est pas le prix, je dois continuer à travailler, c’est un encouragement. Que cela soit un Prix Canson®, c’est très drôle. Tous les artistes que je rencontre me conseillent de changer de papier. Moi, j’essaie d’aller au bout de cette contrainte, de garder ce papier qui me rappelle mon enfance et donne de la force à mon propos. Fabien Mérelle vu par Gérard Garouste « Fabien est quelqu’un qui n’est pas pris dans des histoires de mode. Son travail est très personnel. On voit qu’il cherche au fin fond de lui-même des choses qui n’appartiennent qu’à lui. C’est ce qui me paraît le plus important. A cause du marché de l’art, les artistes ont tendance à se laisser influencer et produire des choses qui vont dans le sens du marché. Souvent, derrière un artiste, il y a un pays et l’art devient un alibi pour mettre en valeur le pays. Il y a les artistes chinois, russes, américains... Fabien est en dehors des modes et j’en suis ravi. » © Gilles Scarella Découverte de l’artiste Je me suis mis en scène pour la première fois dans mes dessins. Je me suis moqué de mes phobies, de mes peurs mythologiques. Fabien Mérelle Ci-contre, à gauche Ecureuil, 2010, encre sur papier, 21 x 28,2 cm. Ci-contre, à droite prix Canson® 2010 Antoine des Halles, 2010, encre sur papier, 28,2 x 21 cm. Ci-contre, à gauche Paul d’Aubervilliers, 2010, encre sur papier, 28,2 x 21 cm. Ci-contre, à droite Pentateuque, 2010, encre sur papier, 28,2 x 21 cm. Ci-contre, à gauche Poulper, 2010, encre sur papier, 28,2 x 21 cm. Ci-contre, à droite La Caverne, 2010, première partie, encre sur papier, 14 x 11 cm. fabien mérelle, primé par gérard garouste et son jury A propos de fabien mérelle Fabien Mérelle utilise toujours le même papier très fin au grain léger Canson®, Carnet de dessin au format 28,2 x 21 cm. C’est une habitude prise alors qu’il était encore étudiant aux Beaux-arts de Paris et dont il n’arrive pas pour l’instant à se défaire. Durant son cursus, un de ses professeurs pointe l’absence d’imaginaire dans ses compositions, même s’il reconnaît une grande maîtrise dans le traitement, mais qui s’attache uniquement à reproduire au plus près. Cette réflexion le conduit à reprendre ses dessins d’enfant conservés par son père et à redessiner des T.O.C d’enfance. Le dessin est alors envisagé comme un théâtre. La mise en scène est un moyen d’exorciser. Sa technique évolue, il passe du crayon au marqueur très fin à l’encre, puis à la plume. Elle s’avère un moyen privilégié pour nuancer la ligne. Quant à la couleur, elle s’est introduite tardivement dans son œuvre, utilisée au début uniquement en grands aplats. Aujourd’hui, il s’ouvre à une nouvelle approche coloriste. Chaque dessin de l’artiste raconte une histoire, figure un instant. Fabien Mérelle s’interroge sur le monde qui l’entoure, dénonce avec beaucoup de poésie des situations dramatiques tel l’inceste. Les phantasmes sont suggérés. La réalité se mêle et dépasse le désir et vice versa. Fabien Mérelle reconnaît un réel désir de retour à la nature. Ceci l’amène à convoquer tout un bestiaire, dont il use par métaphore, avouant une filiation certaine avec les Fables de Jean de la Fontaine. Force est de constater que l’animal serait davantage porteur d’humanité que l’Homme. De gauche à droite : Victoire de Pourtalès, Marie-Laure Bernadac, Yvon Lambert, Jean-Paul Boucheny, Felipe Oliveira Baptista, Fabrice Hergott, Henry-Claude Cousseau et Gérard Garouste. © Gilles Scarella Expositions personnelles 2010 Galerie Jeanroch Dard / Paris Galerie Guy Bärtschi / Genève 2009 Galerie Michel Soskine / Madrid Galerie Jeanroch Dard / Paris 2008 Galerie premier regard / Paris Expositions collectives 2009 Art Brussel / Galerie Michel Soskine Art Paris / Galerie Michel Soskine Salon du dessin contemporain / Galerie Jeanroch Dard / Paris Salon du dessin ancien / Collection Florence et Daniel Guerlain Prix – Bourse 2010 Prix Canson® 2007-2008 Elu membre de la Casa Velázquez / Madrid 2007 Prix Keskar de la Fondation de France 2006 Prix de dessin Diamond 2003  Prix de dessin Pierre David-Weill de l’Académie des Beaux-Arts Formation 2001-2006 Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris 2005 Echange à l’Ecole d’Art de Xi’an (Chine) Couverture : Antoine des Halles, 2010, encre sur papier, 28,2 x 21 cm. Dernière de couverture : La Foule, 2010, encre sur papier 28,2 x 21 cm. Copyright : Gilles Scarella Imprimé pour la couverture sur Arches® Aquarelle, Grain fin (185g/m2), à l’intérieur sur Canson® Mi-Teintes®, Blanc (160g/m2). Fabien Mérelle uploads/s3/ livret-fabien-merelle.pdf

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