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Éloge de la vitesse et du mouvement FILM D’INTRODUCTION Drive CORPUS PRINCIPAL 1) Marcel Duchamp, « Nu descendant un escalier », 1912 2) Nikolaï Rimski-Korsakov, « Le vol du bourdon », 1899 3) Milan Kundera, La Lenteur, 1995 4) Émile Zola, La Bête humaine, 1890 5) Filippo Marinetti, Manifeste du futurisme, 1909 CORPUS COMPLÉMENTAIRE 1) Françoise Sagan, Avec mon meilleur souvenir, « La vitesse », 1984 2) Stanley Kubrick, 2001 Odyssée de l’espace, 1968 3) Nicole Aubert, Le Culte de l’urgence, la société malade du temps, 2003 4) Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1872 5) Gérard de Nerval, Odelettes, « Le réveil en voiture », 1853 DOCUMENT COMPLÉMENTAIRE Georges Feydeau, La Puce à l’oreille, 1907 ÉCRITURE PERSONNELLE Les gens pressés sont-ils dignes d’être admirés ? FICHE Arts plastiques et musique : comment représenter la vitesse dans les arts ? Page 2 18 I.​À​toute​vitesse ! Généralités sur le parcours { la notion d’éloge a été un temps au centre des programmes des classes de lycée { il est normal de célébrer plusieurs notions en même temps, même si elles s’avèrent radicalement opposées { ici nous allons nous pencher sur l’éloge de la vitesse et comment dans certaines mouvances artistiques son intérêt est devenu essentiel, voire le programme d’un manifeste { il est logique aussi d’avoir des défenseurs de l’immobilité comme de constater que de nombreuses personnes sont fascinées et admiratives de la vitesse qui est une caractéristique majeure de notre époque avec l’évolution des progrès techniques à la fin du XIXe siècle ■ Un film pour commencer Drive présente une thématique en rapport avec la voiture et la vitesse. Le héros du film est confronté, pour son métier, à prendre des risques et à rouler très vite, car il a besoin d’argent et il est impliqué dans des histoires louches. Il s’agit de conduire, comme une métaphore de la vie, pour survivre. L’intrigue du film est doublée d’une histoire d’amour. Du point de vue du rythme, elle constitue une pause, un moyen de décompresser et de se poser. Il est essentiel de ralentir et de penser à vivre pour soi. On peut mettre ce film en rapport avec d’autres longs métrages du réalisateur, primé à Cannes pour Drive et hué l’année suivante pour Only god survive. La relative violence du film est à assimiler à cette façon de vivre comme un malfrat, où dans cet univers très codifié, il faut vivre vite, à fond et obtenir de l’argent tout de suite dès qu’on en éprouve le besoin. On peut étudier deux séquences du film. L’ouverture est intéressante et en par- ticulier la musique. La scène de l’ascenseur montre le personnage à la croisée de ses deux univers. Il abat un tueur et embrasse presque de manière simultanée sa jeune voisine. Cette scène constitue un manifeste de la vie moderne. Il faut tout avoir, il faut se battre pour rester en vie et l’amour est un combat comme un autre, loin d’apparaître comme une faiblesse, il permet de construire et de réparer. L’alliance de l’action et de la passion constitue une thématique essentielle du film. { Conclusion Film violent sur les rapports humains et sur l’amour qui peut sauver même les âmes les plus tourmentées Page 3 1. Éloge de la vitesse et du mouvement 19 Corpus principal 1) Marcel Duchamp, « Nu descendant un escalier », 1912 2) Nikolaï Rimski-Korsakov, « Le Vol du bourdon », 1899 3) Milan Kundera, La Lenteur, 1995 4) Émile Zola, La Bête humaine, 1890 5) Filippo Marinetti, Manifeste du futurisme, 1909 ■ Document 1 : Marcel Duchamp, « Nu descendant un escalier », 1912 – tableau cubiste qui a fait scandale car il n’est pas reconnaissable et le sujet académique du nu est ici totalement renouvelé – l’artiste est connu pour ses provocations, avec son urinoir, ses ready-mades ou son air de Paris mis en bouteille – cette toile présente une vision du corps moderne et choquante – donc la toile prend le contrepied des codes du nu classique qui doit être figé dans une pose – ici, le mouvement est célébré grâce à une vision moderne du corps en pleine évolution sur des marches – ressemblance avec certaines photos qui décomposent le mouvement – le dynamisme de l’œuvre est à mettre en relation avec le mouvement futuriste – le tableau se présente comme une rupture dans le monde de l’art, c’est pourquoi on peut évoquer l’avant-garde dans ce travail – du point de vue des couleurs, il existe deux zones : une zone foncée constituée de couleurs bois, ocre marron ou rouge ; quant à la zone claire, elle est faite de beige moins foncé et de rouge moins prononcé – ce sont les traits qui symbolisent le mouvement – la silhouette de la femme est perceptible { Conclusion Toile moderne et cubiste qui renouvelle de manière provocatrice les poses de femmes nues ■ Document 2 : Nikolaï Rimski-Korsakov, Le Vol du bourdon, 1899 { Présentation de l’artiste – il est un compositeur et théoricien russe – il est, avec Tchaïkovski, l’un des plus grands compositeurs russes de la seconde moitié du XIXe siècle – il fait partie des compositeurs appelés à créer le « Groupe des Cinq » – il a été professeur de musique, d’harmonie, d’orchestration au conservatoire de Saint-Pétersbourg Page 4 20 I.​À​toute​vitesse ! { Présentation de l’œuvre – il s’agit d’un interlude orchestral écrit en 1899 pour son opéra « Les contes du Tsar Saltan » – l’histoire peut se résumer ainsi : un jeune prince espiègle est souvent l’objet de remontrances de la part de ses trois tantes. Afin de se venger de leurs in- cessantes observations, et grâce à un pouvoir extraordinaire, il décide de se métamorphoser en bourdon grâce aux conseils d’un cygne – sous cette forme, il se plaît à tournoyer autour d’elles et même à les piquer sans merci { Commentaires sur l’œuvre – l’œuvre se situe à la fin de l’acte III – cette œuvre est une musique descriptive car elle décrit les mouvements d’un bourdon par des mouvements ascendants et descendants de notes conjointes appelées gamme – les nuances décrivent également ces mouvements par des crescendo et des decrescendo – le morceau utilise deux leitmotive tirés du reste de l’opéra et associés au prince Gvidon lors de l’apparition du bourdon – le rythme est très rapide et repose sur un tempo effréné – il comporte de nombreuses montées et descentes chromatiques de doubles- croches presque ininterrompues qui donnent une impression de vitesse – la virtuosité caractérise ce morceau à cause de ses enchaînements rapides { Conclusion Morceau moderne et devant être interprété avec habileté ; opéra et imitation de la nature et de ses particularités ; ambiance comique qui impressionne par une musique vive et peu classique ■ Document 3 : Milan Kundera, La Lenteur, Gallimard, 1995. La vitesse est une forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme. Contrairement au motocycliste, le coureur à pied est toujours présent dans son corps, obligé sans cesse de penser à ses ampoules, à son essoufflement ; quand il court, il sent son poids, son âge, conscient plus que jamais de lui-même et du temps de sa vie. Tout change quand l’homme délègue la faculté de vitesse à une machine : dès lors, son propre corps se trouve hors du jeu et il s’adonne à une vitesse qui est incorporelle, immatérielle, vitesse pure, vitesse en elle-même, vitesse extase. […] Pourquoi le plaisir de la lenteur a-t-il disparu ? Ah, où sont-ils les flâneurs d’an- tan ? Où sont-ils, ces héros fainéants des chansons populaires, ces vagabonds qui traînent d’un moulin à l’autre et dorment à la belle étoile ? Ont-ils disparu avec les chemins champêtres, avec les prairies, et les clairières, avec la nature ? Un Page 5 1. Éloge de la vitesse et du mouvement 21 proverbe tchèque définit leur douce oisiveté par une métaphore : ils contemplent les fenêtres du Bon Dieu. Celui qui contemple les fenêtres du Bon Dieu ne s’ennuie pas ; il est heureux. Dans notre monde, l’oisiveté s’est transformée en désœuvrement, ce qui est tout autre chose : le désœuvré est frustré, s’ennuie, est à la recherche constante du mouvement qui lui manque. ■ Document 4 : É. Zola, La Bête humaine, 1890. Enfin, Jacques ouvrit les paupières. Ses regards troubles se portèrent sur elles, tour à tour, sans qu’il parût les reconnaître. Elles ne lui importaient pas. Mais ses yeux ayant rencontré, à quelques mètres, la machine qui expirait, s’effarèrent d’abord, puis se fixèrent, vacillants d’une émotion croissante. Elle, la Lison, il la reconnaissait bien, et elle lui rappelait tout, les deux pierres en travers de la voie, l’abominable secousse, ce broiement uploads/s3/ eloge-de-la-vitesse-et-du-mouvement.pdf

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