Traduction en Français de l’original Anglais par M. l’Abbé Paul Schoonbroodt, l

Traduction en Français de l’original Anglais par M. l’Abbé Paul Schoonbroodt, le Jeudi Saint, 13 avril 2006. ″ABSOLUMENT NUL ET ENTIEREMENT VAIN″ Le rite de la consécration épiscopale de 1968 — Abbé Anthony Cekada*— www.traditionalmass.org “Une fois qu’il n’y aura plus de prêtres validement ordonnés, ils donneront la permission de célébrer la messe latine.” — Révérend Père Carl Pulvermacher OFMCap Ancien Rédacteur e, Chef, The Angelus “Gardez la coquille, mais videz-la de sa substance.” — V.I. Lénine DANS LES ANNEES 1960 des catholiques∗ troublés par les changements liturgiques qui suivirent Vatican II avaient déjà commencé à s’inquiéter de savoir si les sacrements conférés dans les rites réformés étaient bien valides. Aux Etats-Unis, l’année 1967 constitua à cet égard un moment fort, lorsque Patrick Henry Omlor publia la première édition de son étude, La mise en doute de la validité des messes dites selon le Canon de langue anglaise, ouvrage qui, avant même la promulgation du Novus Ordo de 1969, avait galvanisé la résistance catholique, alors encore minuscule. Comme les «réformateurs» modernistes avaient refondu les autres rites sacramentels - la Confirmation, la Pénitence et l’Extrême Onction - des traditionalistes ont mis également en question la validité de ces sacrements, et ils ont fait appel à des prêtres qui disaient la Messe traditionnelle et qui pratiquaient les rites traditionnels des sacrements. Il n’y eut que le sacrement des Saints Ordres à propos duquel les traditionalistes ne semblaient pas trop s’inquiéter. Certes, il n’y avait guère de vocations. Mais comme peu nombreux étaient les laïcs qui avaient assisté à une ordination, et moins nombreux encore ceux qui savaient ce qui assure la validité d’une ordination, le fait de savoir comment, ou si effectivement, les changements liturgiques avaient compromis la validité des Saints Ordres, était un sujet resté hors de l’examen. C’est par hasard (en 1975-1976) au cours de ma première année passée au séminaire de la Fraternité Saint Pie X (FSSPX) à Ecône en Suisse, que j’ai rencontré ce problème. Je suis allé demander à Mgr Marcel Lefebvre si des amis conservateurs du séminaire où je me trouvais auparavant, pourraient collaborer avec la Fraternité une fois ordonnés prêtres. Il me répondit que, oui, en principe, mais qu’ils devraient d’abord être réordonnés sous condition, parce que Paul VI avait changé le rite du sacrement des Saints Ordres. ∗L’abbé ANTHONY CEKADA enseigne la Théologie morale et sacramentelle, le Droit canon et la Liturgie au séminaire de la Très Sainte Trinité à Brooksville en Floride. Il a été ordonné en 1977 par Mgr l’Archevêque Marcel Lefebvre, et il a écrit de nombreux articles et études concernant la question traditionaliste. Il réside à côté de Cincinnati où il célèbre la messe latine traditionnelle. Monseigneur Lefebvre expliquait que la nouvelle forme (la forme essentielle) du rite de l’ordination sacerdotale était douteuse à cause d’un seul mot qui avait été supprimé. Et Monseigneur de continuer : pour ce qui est de la forme nouvelle de la consécration épiscopale, elle est complètement différente et donc invalide. Malgré la gravité du problème, seul un petit nombre d’auteurs traditionalistes analysèrent les rites d’ordination post-conciliaires1, alors même que les messes Saint Pie V sous indult commençaient à se multiplier. De plus en plus ces messes étaient célébrées par des prêtres ordonnés par des évêques consacrés dans le nouveau rite, et faisant partie de groupes tels que la Fraternité Saint-Pierre. Si les évêques qui les avaient ordonnés prêtres, avaient été invalidement consacrés, les sacrements administrés par ces prêtres seraient à leur tour invalides. Après l’élection de Benoît XVI en 2005 néanmoins, le problème refit surface. Joseph Cardinal Ratzinger, nommé archevêque et cardinal par Paul VI, avait en effet été consacré dans le nouveau rite le 25 mai 1977. Etait-il donc seulement, la controverse sedevacantiste mise à part, un véritable évêque ? Au cours de l’été 2005 un éditeur traditionaliste français, les Editions Saint-Remi, publia le premier volume de Rore Sanctifica2, tout un livre-dossier de documentation et de commentaires, sur le Rite de la Consécration épiscopale promulgué par Paul VI. L’étude qui présente côte à côte sur sa page de couverture, les photos de Ratzinger et de Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la FSSPX, concluait à l’invalidité du nouveau rite. Ce livre attira naturellement l’attention des supérieurs de la FSSPX en Europe, engagés alors en pourparlers avec Benoît XVI afin d’obtenir un statut spécial pour la Fraternité dans l’église de Vatican II. Comment les supérieurs de la FSSPX pourraient-ils rallier des traditionalistes à un pape qui pourrait n’être pas même évêque ? Les Dominicains d’Avrillé, France, un ordre religieux traditionaliste, dans la sphère d’influence de la FSSPX, assumèrent immédiatement la tâche d’essayer de prouver de manière convaincante la validité du nouveau rite. L’un deux, le Fr. Pierre-Marie OP, publia en novembre 2005 un long article en faveur de cette validité dans Le Sel de la 1 La seule étude largement répandue dans le monde anglophone que je connaisse, est celle de R. Coomaraswamy « Le rite post-conciliaire des Saints Ordres », in Studies in Comparative Religion, 16.2-2. 2 Rore Sanctifica : « Invalidité du rite de consécration épiscopale Pontificalis Romani », (Edition Saint-Rémi, 2 août 2005). www.rore- sanctifica.org Terre3, la revue trimestrielle de ces Dominicains. Thilo Stopka, ancien séminariste de la FSSPX en Europe, contesta les conclusions du Fr. Pierre-Marie et publia à son tour sur Internet une large partie d’une recherche approfondie pour les réfuter. Entre-temps The Angelus, publication officielle de la FSSPX aux Etats-Unis, traduisit tout de suite l’article du Fr. Pierre-Marie en anglais, et le publia sur deux numéros successifs (décembre 2005 et janvier 2006) sous le titre : «Pourquoi le nouveau Rite de la consécration épiscopale est-il valide». Je trouve ironique et particulièrement triste qu’un tel article ait pu paraître dans The Angelus. En août 1977, j’avais en effet rendu visite à un traditionaliste authentique en Michigan du Nord, du nom de Bill Hanna. Il me fit part d’une citation favorite du P. Carl Pulvermacher, un capucin qui collaborait avec la FSSPX et qui plus tard fut le Rédacteur en Chef de The Angelus : «Une fois qu’il n’y aura plus de prêtres validement ordonnés, ils donneront la permission de célébrer la messe latine». Le père Charles, semble-t-il, fut quelque peu prophète. Dans l’article publié dans The Angelus le Fr. Pierre- Marie avance l’argument selon lequel le rite de la Consécration épiscopale de Paul VI serait valide parce qu’il se servirait de prières de consécration épiscopale qui seraient virtuellement les mêmes que celles qui seraient (a) en usage dans les rites orientaux de l’Eglise catholique, ou (b) qui auraient été en usage dans l’Eglise antique. Il faut noter que Paul VI avançait les deux mêmes prétentions lorsqu’il promulgua le nouveau rite de la consécration épiscopale en 1968 ; or, ces deux prétentions sont fausses ; c’est démontrable. Il est effroyable de constater que les supérieurs de la FSSPX les aient recyclés afin de vendre la validité de ce même rite aux laïcs traditionalistes qui ne peuvent soupçonner ce problème. Afin d’étayer cette argumentation le P. Pierre-Marie présente plusieurs tableaux comparant différents textes latins. Nous les discuterons dans un appendice. La plupart des lecteurs, comme pour le reste de cet article, en sortirent probablement absolument déconcertés. En effet, bien que le P. Pierre-Marie ait annoncé son intention «de procéder selon la méthode scolastique afin de traiter les sujet de manière aussi rigoureuse que possible», jamais il n’en vint à se centrer clairement sur les deux questions principales : (1) Quels sont les principes que la théologie catholique applique afin de déterminer si une forme sacramentelle est valide ou invalide? (2) Comment ces principes peuvent-ils être appliqués au nouveau rite de la consécration épiscopale ? Nous répondrons ici à ces deux questions, et nous en tirerons les conclusions appropriées. Notre discussion pourra être parfois un peu technique – c’est pourquoi j’en ai fourni un résumé (partie XI) auquel le lecteur pourra se reporter s’il est par trop perplexe lorsqu’il est question de Coptes, de Maronites, d’Hippolyte et du mystérieux Esprit qui fait les chefs. 3 Sel de la Terre, n°54 (automne 2005), 72-129. I. Principes à appliquer En premier lieu, pour les lecteurs laïcs, nous allons rappeler quelques principes mis en oeuvre afin de déterminer si une forme sacramentelle est valide. Ces concepts ne sont pas compliqués. A. Qu’est-ce que la forme sacramentelle? Au catéchisme nous avons tous appris la définition d’un sacrement : «un signe sensible, institué par le Christ afin de donner une grâce». Le «signe sensible» par définition renvoie à ce que nous voyons et entendons pendant que le sacrement est administré - le prêtre verse l’eau sur la tête de l’enfant et il prononce la formule «Je te baptise, etc…». La théologie catholique enseigne que dans chaque sacrement ce signe sensible comporte deux éléments unis simultanément l’un à l’autre : • La matière : une chose ou une action que nos sens peuvent percevoir (verser l’eau, le pain et le vin, etc), • La forme : les paroles qui sont récitées en même temps et qui produisent alors uploads/s3/ ep-con-fren-tr-1.pdf

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