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Phase 1 - Recruter des co-enquêteurs et co- enquêtrices, mener des entretiens,

Phase 1 - Recruter des co-enquêteurs et co- enquêtrices, mener des entretiens, analyser les thèmes abordés et les représentations des dispositifs de retour à l’emploi La méthode Les ateliers de mobilisation Un des objectifs de l'étude était de recruter dans notre équipe des personnes appartenant à la population dite NEET, entre 18 et 26 ans et ayant très peu, voir aucun lien avec les structures d'aide à l'emploi. La première difficulté identifiée était d'aller à la rencontre de cette population. Où peut-on les rencontrer et à quel moment ? La seconde difficulté a été de savoir de quelle manière allions nous aborder les membres de cette population. Seront-ils seul·e·s ou en groupe et quel dialogue allions nous engager ? Cette dernière problématique a été résolue grâce à une approche propre au monde des FabLabs. Le mouvement des FabLabs répond à quelques fondements qui sont : l'accès à un espace ouvert à tous et toutes, l'accès à des outils permettant la réparation ou la fabrication de tout ce qui est jugé utile par celui ou celle qui entreprend la réparation ou la fabrication, l'accès à une communauté de personnes envieuses de partager des savoirs de toutes natures. Nous avons donc fait l'hypothèse que proposer des animations fondées sur un système englobant les valeurs du partage, de la créativité et du « faire soi-même », permettrait de mobiliser et d'entamer un dialogue dans une atmosphère de confiance, voir de fierté des participant·es. Pour mobiliser le public visé, nous avons recruté une première équipe de co-animateurs et co-animatrices via notre réseau afin qu'ils et elles puissent à leur tour nous aider à recruter des co-enquêteurs et co-enquêtrices correspondant aux critères cités ci-dessus. Nous avons donc réalisé le premier atelier de mobilisation dans la grande halle du Fablab Artilect et des Imaginations Fertiles au 27bis, Allée Maurice Sarraut. Les participantes, trois filles en situation de NEET, dont une accompagnée par sa mère, se sont installées autour d'une grande table où étaient disposés tous les outils et accessoires nécessaires à la réalisation d'une enceinte bluetooh qui était une des deux animations proposées. La seconde était la confection d'un produit de cosmétique (chantilly de Karité). 41 C'est l'enceinte bluetooth qui a été retenue pour commencer l'atelier. Les participantes avaient donc devant elles des petits haut-parleurs, des arceaux en bois et en plexiglas pour réaliser le coffret de l'enceinte, une carte électronique ainsi que du fil, un fer à souder et autre petit outillage. La première action a été d'assembler les arceaux pour former le coffret. Très vite, il a fallu que deux des participantes s'associent pour maintenir les éléments ensemble tout en les vissant. Ensuite les soudures des hauts- parleurs à la carte électronique a nécessité la même entraide pour maintenir les fils pendant l’opération de soudure. Ce rapprochement par l'entraide a permis la mise en confiance que nous avions espérée, facilitant les conversations sur la thématique de notre étude La première problématique qui était de savoir où et quand nous allions rencontrer le public visé, restait présente du fait que ce public n'a pas forcément connaissance, ou ne s'autorise pas toujours à aller dans les FabLabs où nous aurions pu réaliser les ateliers. De plus, nous aurions été dépendant·e·s des horaires d'ouverture de ces derniers. Nous avons résolu cette problématique par l'utilisation d'un outil développé par Maker&Co appelé TinyLab. Il s'agit d'un FabLab mobile basé sur la même architecture que les TinyHouses (petite maison sur remorque). Ce FabLab mobile nous a permis d'aller directement dans les quartiers, sur des places à forte affluence en bénéficiant d'une grande visibilité et aux horaires que l'on souhaitait. 42 Illustration 1: Parvis de la médiathèque Grand M Avant d’aller tester le dispositif et nos ateliers dans les quartiers ciblés dans l’étude, il a fallu déterminer le contenu de ces ateliers, les lieux dans lesquels nous allions nous installer et prévoir toute la logistique associée. Tous ces aspects ont été discutés et travaillés avec les co-enquêteurs et co-enquêtrices durant des ateliers préparatoires dans les locaux des Imaginations Fertiles, ou dans les quartiers concernés pour étudier les contraintes sur site et établir un premier contact avec les éventuels lieux d’accueil. Le lieu retenu pour le premier atelier était le parvis de la médiathèque Grand M pour sa simplicité d’accès, sa fréquentation, son emplacement jugé moins « risqué » que d’autres, ce qui rassurait l’équipe pour le premier atelier, mais aussi pour la bienveillance de la part du personnel de la médiathèque ressentie par notre équipe. Le déroulé le l’atelier conçu lors des ateliers préparatoires, était centré sur l’utilisation et la réalisation d’un instrument de musique numérique urbain appelé « Table Musicale ». Ce dispositif réalisé par des membres du FabLab Artilect existe en plusieurs versions prenant divers formes en fonction des personnes qui l’ont fabriqué ou aidé à fabriquer et des objectifs visés par les différentes versions. Ce dispositif a été retenu pour l’animation des ateliers pour son côté participatif et fédérateur, tant dans son utilisation (quatre joueurs se partagent les quatre cotés de la table pour jouer un des quatre instruments disponibles) que dans sa fabrication qui nécessite de co-concevoir et de co-fabriquer l’instrument. Il a également été question que la table ainsi créée pourrait rester à disposition des habitant·e·s du quartier pour exposer le travail réalisé par les co-enquêteurs et co-enquêtrices, mais également pour jouer et véhiculer certains messages comme de la programmation culturelle par exemple. Cet instrument nous a permis de répondre aussi plus facilement à la question de la manière d’aborder le sujet de notre étude avec le public enquêté. 43 L’animation de l’atelier proposait dans un premier temps de jouer avec cet instrument d’un genre nouveau et ensuite de découvrir les outils disponibles dans le FabLab mobile, qui sont sensiblement les même que ceux utilisés pour la fabrication des Tables Musicales. Le premier constat fait lors de cet atelier est que le FabLab mobile « TinyLab » permettait comme nous l’envisagions de susciter la curiosité des passant·e·s qui s’approchaient pour voir la structure de plus près et que la Table Musicale. Cela permettait de mobiliser et d’entamer facilement un premier contact avec ceux et celles qui venaient spontanément nous voir ou les personnes que les co-enquêteurs et co-enquêtrices sollicitaient. En revanche, l’utilisation des outils informatiques et des machines numériques demandait une organisation trop prenante pour l’équipe et nécessitait pour les participant·e·s d’y consacrer un temps qu’ils ne semblaient pas toujours prêt·e·s à mettre. L’imprimante 3D et la découpe laser ont donc été configurées en mode « démonstration », permettant ainsi aux participant·e·s de découvrir le fonctionnement de ces outils. Au cours de l’atelier programmé de 15h à 19h, un groupe de musique gospel, dont une des co-enquêtrice est membre, est venu improviser un concert de rue participant largement à la convivialité et à l’attractivité de l’atelier. Nous avons pu ainsi prendre contact et récupérer les coordonnées de plusieurs personnes correspondant aux critères de l’étude et intéressées pour mener les enquêtes avec le reste de l’équipe. Le second atelier de mobilisation, s’est déroulé sur le parvis du centre culturel Alabn Mainville dans le quartier Bellefontaine. 44 Illustration 2: La table musicale sur le parvis de la médiathèque Grand M Cet emplacement a été identifié comme central et surtout comme un lieu de passage très fréquenté, ce que nous avons pu effectivement constater. Au cours des séances de travail préparatoires, nous avons pu approfondir la compréhension et la représentation de la méthode qu’en avaient les co-enquêteurs et co-enquêtrice. Durant cet atelier de mobilisation, ces dernier·e·s ont choisi de mettre l’accent sur l’exposé de la méthode et d’entamer des discussions sur ce sujet avec les riverain·e·s sollicité·e·s. Le troisième atelier de mobilisation s’est déroulé sur la place Abbal du quartier de la Reynerie. Bien que positionné sur un emplacement bénéficiant d’une grande visibilité, la mobilisation a été moins importante que sur l’atelier précédent. Le choix de la date, un vendredi, semblait être la cause principale. La météo peu clémente ce jour-là a également du avoir une influence. Nous avons tout de même pu prendre contact avec des personnes intéressées pour rejoindre l’équipe et également des personnes intéressées pour faire partie des enquêté·e·s. 45 Illustration 3: Parvis du centre culturel Alban Minville Illustration 4: Place Abbal à la Reynerie Le quatrième et dernier atelier de mobilisation s’est déroulé devant le club de boxe « académie de Tiozzo » qui nous a accueilli·e·s. Cet atelier, programmé presque six mois après les trois premiers, avait pour but de recruter de nouveaux co-enquêteurs et co-enquêtrices pour compléter notre équipe dont les effectifs s’étaient réduit au cours de l’étude pour différentes raisons. A ce stade de l’étude, nous avions conçu un prototype de jeu permettant de découvrir et de s’approprier les différentes trajectoires de personnes enquêtées. Le FabLab mobile était installé sur le parking afin d’être visible mais aussi pour présenter les premiers résultats de l’étude qui avaient été mis en forme par les graphistes de notre équipe et affichés sur les paroirs. Les co-enquêteurs et co-enquêtrices présentaient ces résultats aux riverain·e·s et les uploads/s3/ extrait-rapport-final-miaou-emploi.pdf