LA ROSE + CROIX Organe Trimestriel de F Ordre Un a n ... 5 franc» ! l«r Fascicu

LA ROSE + CROIX Organe Trimestriel de F Ordre Un a n ... 5 franc» ! l«r Fascicule, avril. } l r * livraison. SALON DES CHAMPS-ELYSÉES Par le SAR PELADAN Réglé pour la Geste Esthétique \ , Do 1 8 » a A tcS ? ' 1 PARIS C ü M M A N D E R I E DK T I P H E R E T f i 30, rue de Lille Rédaction H . LA COMMANDER!U Bureaux de vente 7, rue de Beaune et 62, rue Montmartre 1 LA ROSE + CROIX a u SALON DES CH A MP S - E L Y S É E S II RÈGLE DU SECOND SALON DE LA ROSE r CROIX SALON DES CHAMPS-ELYSEES Instituant le Salon de la Rose-Croix, je renon­ çais tacitement à continuer mes critiques de l’art contemporain ; par le choix des œuvres présentées au public, mon esthétique se réalisait ; et après ces exemples, il devenait superflu de ressasser les rè­ gles. On m’a trahi : Et 1893 seulement verra au second Salon de l’Ordre, l’excellence de ma théorie qui est la Très-Sainte Traiition deschefs-d’œuvie. On m’a trahi : Et malgré le succès parisien, ex­ trême autant qu’imprévu, j’ai subi le plus grand des mécomptes; l’insanité et l’ignorance se produi­ sant à l'abri de mon nom. Pour cette postérité à laquelle je crois et qui ju ­ gera mon effort, je veux témoigner que les choses sans dessin ni perspective, je les ai tenues en hor­ reur, toujeurs ; je dois désormais, — et je ne l’ou­ blierai pas,— aux artistes qui me suivent, d’apaiser mon énonciation qui convenait à mon nabisme sans écho. Je ne veux donc pas récriminer pour la treizième fois contre M. Bouguereau ou M. Vibert. Au néant. . . . . le silence. Je viens, en Légat de l’idéalité, en recruteur delà Beauté, signaler et et oisir, au Salon des Champs- Elysées ce qui serait bienvenu au Salon de la Rose-f Croix. Ce signe: R.-f-C. signifie que l’artiste est un des men- bres fondateurs du Salon annuel de la Rose4-Croix. VESTIBULE Spécimen imparfait mais intéresant de l’école anglaise, l'Eté de M. R e y n o l d s S t e p h e n s , alanguiit cinq jeunes femmes toutes en robe bleu Liberty, re­ liées entre elles par une même guirlande de roses. Certes, le groupement se conçoit plus heureux, et le bleu uniforme des tuniques plus curieux en sa teinte; la tonalité n’a point de chaleur malgré le titre, mais — et cela suffit — ces femmes ne sont pas filles comme celles des envois français. GRAND SALON J ’ai pesté, en 1891, contre un plafond de Be s n a r d à Rétat d’esquisse qui semblait une gajeure : il paraît que M. Besnard Ra gagnée, par l’exécution. Quant à M. B e n j a m i n -Co n s t a n t , son pastiche du peintre de RAlluineu-e d’Étoiles a beau se titrer : Paris conviant le monde à ses fêtes ; cela s'appelerait mi«-ux la cra­ pule conviant > e monde d la négation de Vart, affiche de Chéret moins la luxure : car M. Ghéret qui ignore le dessin, sait du moins comment amuser la concu­ piscence du passant. M. S a llé a mal composé son A rius au Concile de Nicée : croit-ii archéologique, l’importance donnée à cette co^nne qui le force à contusionner les pères assemblés à un plan trop lointain. Un Américain M. Bl a s h f j e l d fait sonner par des anges les Cloches de Noël, mais il ne peint pas beau* coup mieux, que son maître, le sans-aucun-talent Bonnat. Comment n’avoir enlevé en coloration très différente les anges et les avoir grisaillé dans le ton même de l’architecture. s a l l e 14 J’en suis fâché pour la continence qui est un noble idéal ; à l’instar des écrivains, les peintres ne diminuent de vulgarité que dans la représention de la femme. La sexualité, seule muse, la déchevelée Erato, uniquement, les meut, hors du trop vulgaire : M. Ca l be t destine au casino de Royan de jolies nudités sahant au bord de la mer ; et cela bien plus convaincu et réalisé que la chorie voisine des Patriar­ ches et Prophètes. Malgré le tond or, ces figures sans caractère ne sont même pas du sous Fiandrin, du sous Orsel. Quant au passage de la Mer Rouge, de M. Bridg- mann, il ne dépasse pas l’anecdote. Une belle idée, la mort des Preux, de M. Bu s s iè r e : Roland agenouillé devant le corps d’Olivier, tandis que Turpin blessé,»mort, lève une main déjà livide pour absoudre les chevaliers tombés pour la foi. Voici sa sainteté Léon XIII, peint par Chartran : le rouge mal tonalisé s’oppose grossièrement au vieil­ lard de blanc vêtu : ce n’est pas une bonne peinture — 8 — à signaler le caractère des mains, extrêmement cu­ rieux. s a l l e 12 Je ne sais pas ce que Tant M. Co l l in sur un autre terrain que sui le sexuel : sur celui-là, je ne peux l ui refuser que le style et l'expression, non pas une c ertaine grâce de déshabillé. Son ciel est un peu froid et giis pour un si simple appareil. Élève de Merson, M. De s v a l l iè r e s intéresse en s on tableautin : Hercule touchant les pommes d’or. s a l l e 10 Il n’y a des chaires en peintures comme au col­ lège de France : Lumina^ enseigne le Gaulois et M . Co rmon, l’âge de pierre et de fer. Ses funérailles d’un chef sont un peu du Gérôme et ce n’est pas un complimeut. s a l l e 8 Un spirituel portrait de G yp, par Mlle Ab b e m a et la plus prétentieuse personne du monde ou du moins peinte le plus prétentieusement par M. Clai- rin : sont-ce des tableaux, ces portraits? Où en est le si y le et ce caractère qui nous arrête devant les portraits d’autrefois, est-*! mort dans les modèles " ou dans les peintres? — 9 — BALLE 6 De carieux dessins moyennajeux de merson pour Chritsmas Mystery et un exquis pastel de M . Mi­ chel-Lançon, une jeune fille à l’expression iDgénù- ment féline s’accote à un arbre etla pénombre spiri­ tualise ce nu. Est-ce Klingsor évoquant Koundry ou Faust, Hélène; ou Prospero, Ariei, que F a n t in La t o u r a voulu nous montrer. ]j6 sujet est incertain, non pas le charme. SALLE 4 Le même nous conviô à la Toilette d’une nym­ phe : le seul reproche que j’adresserai à cet artiste véritable mais lymphatique en son talent, c’est le manque de nervosité de ses chairs et le Üou de ses galbes qu’on aimerait plus linéairement sertis. SALLE 3 L’antithèse du biblique, M. Bid a le réalise : cet honnête dessin de Joseph vendu par ses frères, -sans caractère, est une araberie illustrative très quel­ conque. sa l l e 2 Beaucoup de miniatures ; cette forme d’art relève surtout de la sentimentalité. 2 — 10 ~ SALLE 1 Les salles consacre es â l’architecture sont rare­ ment visitées, et c’est grand dommage ; à côté de la bâtisse, c’est-à-dire du projet de lycée, de caserne, d’hôpital et de mairie, qui intéressent le bâtiment et non pas l’esthétique ; il y a les restitutions sou­ vent bien curieuses. Par exemple, celle du Parlhe- non de Pisistrate, à Athènes, où l’on découvre les traces de la culture Atlanto-sémite des grecs pri­ mitifs. M. Tis s à n d i e r expose de curieux dessins des mo­ numents hindous. En raison de la connexité qui existe toujours entre l’art et la métaphysique d’un peuple, je ne sais pas de meilleur et plus victorieux argument contre les importations hindoues, bou- dhiques et autres, que les monuments étranges de ce peuple, en rêve perpétuel. SALLE 5 Peintures Giotesques de la cathédrale de Cahors et restitution du tombeau d’un Thébain. SALLE 7 Nous revenons aux tableaux par une annonciation dz Syvrague Pearce, sans conviction, et une Mort de Saint-Séon-de-Dieu, de Pie r r e y , o ù la lumière dif­ fuse détruit toute émotion : le crucifix où le saint devrait être le foyer lumineux, et non une banale fenêtre contrariée par deux cierges. 11 SALLE 9 M. W à g r e z continue le défilé de ses adolescents florentins que l’Orcagna ne recevrait pas en son bosquet de la danse macabre, à Pise. SALLE 11 1 1 faut donc à tout salon un blasphème, M. Béraud s'en charge au Champ-de-Mars. Ici, M. Surand opère — et je le crois inconscient. Il agenouiile un jeune prêtre au pied de l'autel de la Vierge, et en­ tasse jusque sur ce même autel uploads/s3/ la-rose-croix-1892-1893.pdf

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