~ 1 ~ I. Aperçu historique : Le cinéma marocain a évolué doucement au fil des a
~ 1 ~ I. Aperçu historique : Le cinéma marocain a évolué doucement au fil des années, et a connu plusieurs étapes qu’on peut classer par ordre chronologique : 1. Le cinéma colonial (1919-1956) : Il mettait en scène l’occident dans sa relation avec le contexte marocain, dans cadre orientaliste et ethnographique. Ce cinéma consistait essentiellement à glorifier l’occident dans tous les domaines (savoir, science, technique, civilisation, culture…etc.), tout en sous- estimant l’Homme marocain et le présentant comme ignorant, barbare, terroriste…etc. Le cinéma colonial proposait une vision unique et monopolisée défendant le colon et justifiant sa conquête en avançant des arguments politiques, sociologiques et économiques. Il était dirigé par des cadres occidentaux, notamment français et espagnols, qui s’occupaient de la réalisation, la production, le montage, le scénario…etc., alors que les marocains jouaient tout simplement le rôle de comparses. Ils ont également et surtout exploité les richesses du paysage marocain qui leur servaient de décors et d’espaces originaux pour le tournage. 2. Le cinéma postcolonial : Il fallait attendre l’indépendance pour que le cinéma marocain puisse démarrer et évoluer mais tout doucement, et progressivement sur plusieurs décennies. Le premier long-métrage proprement marocain est « االبن العاق » de Mohamed Osfour, un film en noir et blanc réalisé en 1958, qui constitue le véritable début du cinéma marocain. Les années soixante : trois films réalisés : « La vie est une lutte : الحياة كفاح» (1968) de Mohamed Tazi et Ahmad Messnaoui, « Quand mûriront les fruits : عندما تنضج الثمار » (1968) d’Abdelaziz Ramdani et Lâabi Bennani, et enfin « Le soleil du printemps شمس الربيع » (1969) de Latif Lahlou. Les années soixante-dix : seize films réalisés, cette fois-ci en couleurs, dont le plus célèbre est « Washma » (1970) de Hamid Bennani, mais aussi « Mille et une main » (1972) de Souhail Benbarka, et « Demain la terre ne changera pas » (1975) d’Abdallah Mesbahi et bien d’autres. ~ 2 ~ Les années quatre-vingts : le cinéma marocain a connu un grand saut, néanmoins sur le plan quantitatif, parce que 38 films ont été réalisés pendant cette décennie, dont « Le facteur » (1980) de Hakim Nouri, « Les poupées de roseau » (1981) de Jilali Ferhati, « Badis » (1982) de Mohamed Abderrahmane Tazi, « La terre du défi » (1989)…etc. 3. Le nouveau cinéma : Les années quatre-vingt-dix : quarante et un films réalisés, dont : « Amour à Casablanca » (1991) d’Abdelkader Laktâa, « L’enfance violée » (1993) de Hakim Nouri, « Lalla Houbi » (1996) d’Abderahmane Tazi, « Maktoub » (1997) de Nabil Ayouch, « Destin d’une femme » (1998) de Hakim Nouri, « Femmes et femmes » (1998) de Sâad Chraibi, « Complot de femmes » (1999) de Farida Belyazid et enfin le fameux « Ali Zaoua » (1999) de Nabil Ayouch. Le début du troisième millénaire : cette période peut être considérée comme l’apogée de la production cinématographique au Maroc, elle compte plus de quatre-vingts films jusqu’à maintenant, ce qui représente un énorme progrès et une grande évolution dans le cinéma marocain. Parmi les films les plus célèbres de cette période on note : « condamnation d’une femme » (2000) de Hassan Benjelloun, « Hypertendue, diabétique et elle refuse de mourir » (2000) de Hakim Nouri, « Les amours de hadj Mokhtar Soldi » (2001) de Mustapha Darkaoui, « Et après… » (2002) de Mohamed Ismail, « Les yeux Secs » (2002) de Narjiss Najar, « Casa by night » (2003) de Mustapha Darakaoui, « les bandits » (2004) de Said Naciri, « Derb Moulay Cherif » (2004) de Hassan Benjelloun, « Marock » (2005) de Laila Marakchi, « Les anges de Satan » (2007) d’Ahmad Boulane, « Casa negra » (2009), « amour voilé », « Le temps des camarades »…etc. Ainsi, on constate que le cinéma marocain a réalisé un progrès considérable quantitativement et même qualitativement, au fil des années depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Pourtant il reste très modeste voire médiocre par rapport au cinéma égyptien et autre. ~ 3 ~ II. Les caractéristiques du cinéma marocain : Pour étudier le cinéma marocain et relever ses caractéristiques, il est utile de s’attarder sur plusieurs aspects : les types ou les classes des films, les thématiques abordées, éventuellement les écoles ou les courants cinématographiques et d’autres traits distinctifs : Pour pouvoir classer le cinéma marocain, il faut soulever quelques dichotomies, comme le cinéma en noir et blanc et le cinéma en couleurs ; le cinéma du nord (Farida Bleyazid, Jilali Ferhati…etc.) et le cinéma de Casablanca (Mustapha Darkaoui, Sâad Chraibi, Said Nciri, Hakim Nouri…etc.) mais aussi le cinéma du sud avec (Daoud Oueld Sayed). Aujourd’hui on compte plus de soixante-dix réalisateurs dont soixante quatre hommes et sept femmes, qui allient entre passion, professionnalisme et formation académique, et dont la majorité sont lauréats d’écoles cinématographiques égyptiennes, françaises surtout, italienne, belge et d’autres. Certains d’entre eux ont commencé leur carrière en tant que réalisateur professionnel « Mustapha Darkaoui », d’autres étaient des comédiens « Said Naciri, Rachid El Ouali… », ou encore des techniciens de son « Nourdine Koujare », de musique « Kamal Kamal », de montage « Ahmed Bouâanani », de caméra « Mohamed Abderahmane Tazi », ou bien producteur « Ahmad Ismail », ou scénariste « Farida Belyazid ». Chacun de ces réalisateurs a un style propre à lui, ou s’inscrit dans une catégorie qui le distingue des autres. Ils adoptent généralement des styles expressifs assez diversifiées, comme le style musical, le style littéraire, narratif ou poétique, le style ethnographique, le style documentaire et enfin le style purement cinématographique. 1. Les genres : Dans le cinéma marocain, on peut distinguer entre plusieurs genres de films. Comme le cinéma international et sous une grande influence des écoles occidentales ou arabes, le cinéma marocain a pu toucher presque tous les genres cinématographiques, à savoir : - Le film historique et de résistance « Soif » de Sâad Chraibi - Le film littéraire « les voisines d’Abou Moussa », « Demain la terre ne changera pas » - Le film comique « Hypertendue, diabétique et refuse de mourir » - Le film d’action « Les bandits » de Said Naciri ~ 4 ~ - Le film social issu de la vie quotidienne « Femmes et femmes », « Ali Zaoua » - Le film musical et de spectacle «La vie est une lutte » - Le film de romance « Le secret brodé », « Amour voilé » - Le film psychologique « Weshma » - Le film politique « Mille et une main », « Derb Moulay Cherif » - Le film ethnographique « Les jours, les jours » - Et dernièrement on assiste à la production des films de science fiction et d’horreur, avec Rachid El Ouali en tant que réalisateur « L’autre dimension ». - Le cinéma d’auteur, qui émerge vivement de nos jours, et s’impose d’une manière ou d’une autre et qui propose ou transmet souvent une vision personnelle du réalisateur ou du scénariste, et repose essentiellement sur le côté artistique et esthétique loin de tout but commercial. 2. Les thèmes : Depuis ses débuts après l’indépendance, le cinéma marocain n’a cessé de traiter et d’aborder les thèmes relevant du quotidien de la société marocaine, nombreux sont les phénomènes et les problèmes qui ont été soulevés par les cinéastes marocains qui puisent généralement leurs idées et leurs sujets dans notre contexte marocain afin de mes mettre en évidence, et d’ôter le voile sur certains tabous qui dominent encore notre culture. Parmi ces thèmes, on trouve : - Le paradoxe vie citadine/ vie campagnarde « Les anges ne volent pas sur Casablanca » - L’exode et l’immigration « Au-delà de la rive », « et après… », « Ragued » - La bureaucratie « Le marteau et l’enclume » - Le décalage socio-économique « Mille et une main » - L’histoire, la colonisation et la résistance « La terre du défi », « Les chevaliers de la gloire » - L’enfance « la plage des enfants perdus », « L’enfance violée », « Ali Zaoua » - La condition de la femme « Femmes et femmes », « Destin d’une femme » - L’identité « Mouna Saber » - Le trafic de drogue et le mafia « et après… », « deux femmes sur la route » - La mémoire « Les amis d’autrefois », « mémoire d’une prisonnière » - Le spirituel « La porte du ciel est ouverte » ~ 5 ~ - La musique et l’art « la vie est une lutte » qui retrace le parcours d’Abdelouahab Doukali, « les larmes du regret » celle der Mohamed Hayani, « L’état » celle de Nass El Ghiwan, « Le silence, une voie interdite » celle d’Abdelhadi Belkhayat. - Les maux de la société (politiques, sociaux, économiques, sexuels…etc.) : « Les yeux secs », « Casa by night », « Casa negra » - La censure et les incarcérations « Les amis de l’exil, « Derb Moulay uploads/s3/ le-cinema-marocain.pdf
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- Publié le Oct 11, 2022
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