Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Le Ménestrel : journal
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Le Ménestrel : journal de musique . Le Ménestrel : journal de musique. 1922-12-01. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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Cent ans comptés depuis sa naissance laissent affleurer aujourd'hui sous le vernis craquelé de ce portrait — dont la famille de Franck a toujours contesté la ressemblance — un aspect plus essentiel et plus profond de son visage. Car ces cent ans nous rappellent que César Franck est né au printemps du romantisme. Son enfance d'ar- tiste précoce, son adolescence coïncident avec le plein épanouissement de notre romantisme musical, celui de Meyerbeer, de Berlioz et de Liszt. Romantique, César Franck l'est lui-même par sa formation artistique, par les tendances de son inspiration, par l'accent de ses pre- miers ouvrages. Le catalogue de ces premières oeuvres, oubliées ou perdues, en. porte un témoignage irrécu- sable : Grand Caprice, Souvenir d'Aix-la-Chapelle (dont sa ville natale de Liège est voisine), Ballade, un certain nombre de Fantaisies sur Gulistan de Dalayrac, sur Lucile de Grétry : c'est le romantisme qui oppose au panache et à la cuirasse des héros les bandeaux plats et ajustements modestes des héroïnes, soit par le crayon gras de la lithographie, soit par les touches lisses d'une peinture polie, soit sur le bronze doré des pendules, mais c'est le romantisme encore, non pas peut-être le romantisme de Delacroix, mais celui d'Ary Scheffer. Romantiques sont ainsi les premières modes qui solli- citent le jeune César-Auguste. Romantiques sont les influences qu'il subit, la poésie musicale de Weber, la fougueuse virtuosité de Liszt (auquel il dédie ses pre- miers trios). Romantique, enfin, au plus haut degré, l'accent des oeuvres les plus importantes qu'il donne alors, les quatre « trios concertants » (dont un « trio de salon ») composés par lui en 1841-1842. La survivance de ces dispositions premières est mani- feste chez César Franck, jusque dans son âge mûr et même dans sa vieillesse. On en trouve des preuves ex- ternes et internes. Lorsque sa notoriété croissante, lui ouvrant l'accès des concerts, lui permet, après 1870, de quitter parfois la chapelle, où le porte volontiers cette évasion ? Dans les domaines dont rêva sa jeunesse, vers les forêts germaniques où sonne le cor du Chasseur maudit, ou bien dans le sillage aérien des Eolides, dans le tourbillon des Djinns, c'est-à-direvers le monde ima- ginaire évoqué par des légendes romantiques. Le théâtre, qui.l'a naguère tenté avec ce Valet de Ferme resté inédit, le sollicite à nouveau, après 1880, mais avec deux sujets, Hulda et Ghiselle, dont l'archaïsme septentrional flatte le goût de 1840 remis artificiellement à neuf par la vogue wagnérienne. Ces ouvrages-là ne comptent peut-être point parmi les meilleurs de Franck : ils sont, à titre documentaire,au nombre des plus signi- ficatifs. Le mouvement dramatique peut bien faire dé- faut aux deux opéras ; la violence du Chasseur maudit peut paraître un peu convenue, la poésie des Djinns ou des Eolides un peu lourde (surtout à côté de Psyché). Nous y voyons Franck, à cinquante ou soixante ans, repris par les séductions de l'esthétique romantique, mais ne retrouvantplus pour y répondre les élans d'une jeunesse envolée. Que s'est-il donc passé entre temps? C'est d'abord que tout bon romantique porte en lui son propre con- tradicteur. De ce conflit le philosophe Hegel a tiré tout un système métaphysique : le moi, le non-moi, la thèse, l'antithèse. Il en va de même chez César Franck, avec moins de symétrie doctrinaire et de tumultes. Ce romantique est un excellent jeune homme. Il possède l'application sérieuse du Wallon. Il fait au Conservatoire de fort bonnes études, récompensées par de justes lau- riers. Une discipline, qui semble avoir été stricte, le bride de bonne heure au foyer paternel. A peine a-t-il cessé d'être un fils soumis qu'à vingt-six ans il fait un 481 LE • MÉNESTREL mariage d'amour et doit désormais satisfaireaux devoirs bourgeois d'un chef de famille : le disciple de Weber et de Liszt devient professeur de piano et organiste. Pen- dant plus de vingt-cinq ans, il ne sera compositeur, peut-on dire, qu'à ses moments perdus. Les besognes de la vie quotidienne, la musique pratiquée plus sou- vent comme un métier que cultivée comme un art refoulent les aspirations de son romantisme. Elles ne les étouffent pas. Le romantisme subsistera en lui jusqu'à son dernier jour, mais concentré, secret,, recueilli, rare et intense dans son expression. Réduit à médite^ il replie sur lui-même cette ardeur- expansive que paraissait promettre sa jeunesse. Au lieudes images et des mouvements où se dépense le romantisme des autres, il impose au sien le joug d'une pensée qui est à elle-même sa seule confidente. Du romantisme son caractère a gardé les enthousiasmes, son oeuvre gardera l'accent. Mais au lieu d'un romantisme concret, c'est devenu un romantisme abstrait. Voilà, je.crois bien, la clef de son style, lorsqu'on essaye de le définir.autre- ment que par son. chromatisme, c'est-à-dire en cher- chant la racine psychique et le sens profond de ce chro- matisme. La concentration de la mélodie, la densité de l'harmonie, cette polyphonie serrée, ces développements; où d'incessantes modulations semblent interroger tous les coins de la pensée, tout cela révèle le frémissement d'une âme reployée sur elle-même et qui a renfermé en soi tout le monde extérieur : effets d'un long silence et discipline de la méditation que lui impose son métier d'organiste.. En revanche, dans ses oeuvres religieuses, si sincères et si.humaines, cette sincérité même laisse subsister, non certes le doute, mais le tourment. Jamais Franck n'aura la sérénité de Gounod : la sienne n'est, jamais absolue. C'est toujours une sérénité disputée où, gronde encore comme l'inquiétude de quelque orage mal apaisé ou. la nostalgie de quelque passion à demi oubliée. Et s'il arrive parfois qu'une flamme presque, éteinte donne un peu de fumée, elle entretientdu moins une chaleur qui est celle de la vie. Cet accent à, la fois anxieux et candide donne à la voix de César Franck son timbre incomparable, je veux dire reconnaissable entre tous. On comprendra qu'il, soit plus vibrant que partout ailleurs dans sa musique pure, à laquelle Franck réserve toute la vivacité de son sentiment, l'ardeur de sa pensée, la uploads/s3/ le-menestrel-journal-de-bpt6k5617553r.pdf
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- Publié le Jul 10, 2021
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