Olivier Schefer – Qu’est-ce que le figural p.912-913 – « Dans le deferlement de
Olivier Schefer – Qu’est-ce que le figural p.912-913 – « Dans le deferlement des images contemporaines, le figural nous pose en effet cette question urgente, brutale : comment ça pense, une image ? Ou bien : comment límage peut-elle penser par elle-meme, independamment de tout discours ou concept (commentaire, sous-titre) qui l’accompagne ou la justifie ? Cette soudaine actualite du figural, qui est tout aussi bien son inactualite, s’inscrit de fait dans l’origine moderne de la reflexion esthetique. » p.914 – « La figure entretient initialement, et tout au long de son histoire, une etroite analogie avec la notion de forme. Pour autant les deux termes ne sont pas synonymes nisymetriques » « la figura reste une notion essentiellement ambivalente. (...) elle n’est ni l’un ni l’autre separement, ni meme les deux ensemble, mais se trouve inscrite, la est sa fecondite, entre les deux : entre visible et invisible, apparence exterieure et modele intelligible. » p.915 – « la figure visible s’ordonnant a son modele matriciel invisible qu’elle a pour tache de rendre manifeste » « Ce qu’occulte (parce qu’il n’en a pas besoin) le projet figuratif, c’est l’opacite et l’irreductibilite du visible au lisible. Degager ce visible comme tel est bien la protestation initiale qui conduit sur la voie du figural, de la figure purement visible » p.916 – « Faire emerger la figure hors du texte, la liberer de la suprematie de l’historia, de la narration et du commentaire ne signifie pourtant pas que le visible perde tout sens. (...) Cette protestation se double du desir profond de mesurer et d’exprimer un espace qui justement echappe a la prise du textuel et de l’ordre discursif (un dehors du langage qui le travaille pourtant, on va le voir, de l’interieur) » « le figural ou la pure figure fait sens sans faire histoire : quelque chose est a voir et a comprendre qui ne peut se dire mais seulement se montrer. Toutefois le figural ne deisgne pas uniquement, et par la negative, quelque figure non narrative, degagee de son modele intelligible, incarne en referent textuel et par consequent non mimetique (au sens ou la mimesis s’articule a l’historia) ; le figural se veut bien plutot expression d’une realite en exces, en debordement sur l’ordre discursif et intelligible. Il y a bien un referent du figural, et non une pure autonomie de la forme visible. Dans ces conditions, la question du sens est moins evacuee ou mise hors circuit que n’est profondement modifiee celle du mode de signification proprie au logos » p.917 – « Ainsi la relation du mot a la chose, ou a l’autre que soi, ne releve plus de la stricte signification, mais bien d’un mouvement de designation : par un regression en deca de la linguistique (et du signe immotive saussurien), Lyotard vise l’autre du langage, exterieur a l’espace linguistique, ce que pourtant l’on designe, l’on montre du doigt en parlant, de l’interieur meme du langage » « Afin de fiare emerger cette condition silencieuse et sensible du discours, dand l’isoler, autrement dit dans l’abstraire de nouveau en concept, Lyotard mobilise le concept de surreflexion qu’il emprunte a Merleau-Ponty » p.918 – « Le surreflexion doit nous permettre d’atteindre l’ « ontogenese » des choses, le monde non-dit, silencieux, quoique avide d’expression, anterieur aux signification ideales » « La surreflexion aurait ainsi pour particularite d’etre retour sur soi, ce qui est le proprie de toute reflexion, dans trancher les liens organiques qui nouent le sujet reflechissant a l’experience » « Une surreflexion sur la langage reflechissant, sans l’abstraire, l’espace prealable et exterieur de designation n’a rien a faire avec la these empiriste d’un langage copie visible a choses » p.919 – « L’espace figural, nous dit Lyotard, espace meme de l’expression, exprime et designe l’evenement a-logique et a-discursif par exellence du desir. (...) La puissance du desir consiste justement a exterioriser la force transgressive qu’il est par nature : des lors le desir ne se recueille pas dans l’ecrit, il le traverse sauvagement, le brouille, le trouble, lui fait violence. Ainsi le figural ne se donne pas comme l’incarnation d’une idee, mais produit la definition paradxale d’unde figure-defigurante et defiguree : pour autant que ce quélle donne a voir n’est pas le resultat fini d’un processus e mise en forme (l’in-formation imaginative de l’Einbildungskraft de la philosophie allemande), mais l’espace ouvert au processus en œuvre, a sa dynamique et a son devenir » p.920 – « Pareillement l’on pourrait dire que Lyotard pense le desir comme un vitalisme foncier dont l’essence est de se manifester, de se montrer. La manifestation du desir est celle d’une transgression, d’une violence deformante et defigurante, car telle est la force constitutive du desir que d’etre violence faite a un ordre legislatif prealable. (...) Les quatre operations freudiennes de la formation du reve (condensation, deplacement, prise en compte de la figurabilite, elaboration secondaire) sont autant d’etapes par lesquelles le reve se forme en tant que transgression. p.920-921 – « Ce que le reve donne a voir et dans le meme temps a comprendre, c’est la force de deplacement et de transgression du desir. » p.921 – « On dira que la figure-matrice nourrit a chaque instant l’espace figural de sa violence et de sa difference constitutive : origine en negatif, c’est en somme le fantasme a l’etat pur, l’Utopie meme de la transgression qui se joue la » p.922 – « Le figural est une figure purement visible, autonome, degagee de tout referent externe : en l’occurence de l’ordre discursif (...) 2) Le figural est la figure de l’infigurable » p.923 – «3) Mais pourquoi ce privilege de l’image pour exprimer la transgression ? C’est que le figural donne figure a ce qui par essence tend a la manifestation, a l’expansion vers le deors, pour y laisser trace, s’y inscrire comme force dynamique ythmique et pulsionnelle. 4) Ainsi la « definition »ouverte du figural, comme nous le notions plus haut, est par necessite paradoxale : la figure de l’infigurable est unde figure-defigurante, defiguree, engageant une logique des « ressemblances dissemblables » » Roland Barthes, Le neutre p.82 – « couleur = fete, richesse, classe superieure », « grisaille, camaieu, « neutre »= quotidiennete, uniformite sociale : cf. la Chine actuaelle : impression de Neutre (dans les vetements, uniformes) indistinction sociale – la fete, la couleur – « insignes du politique, du « peuple »comme entite dominante » « Le Neutre est associe mythiquement, sinon a la pauvrete, du moins au non-argent, a la non- pertinence de l’opposition richesse/ pauvrete » « le Neutre se donne a voir, en ce qu’il cache le colore. Nous sommes ici dans une ideologie de la « profondeur », de l’apparent et du cache » « Le Neutre = l’envers, mais l’envers qui se donne a voir sans attirer l’attention : ne se cache pas mais ne se marque pas (= tres difficile) » p.83 – « Neutre : temps du pas encore, moment ou dans l’indifferenciation originelle commencent a se dessiner, ton sur ton, les premieres differences : petit matin » « Le Neutre, c’est la moire : ce qui change finement d’aspect, peut-etre de sens, selon l’inclinaison du regard du sujet » p.84 – « c’est la l’enjeu du Neutre, ce pourquoi le Neutre est difficile, provocant, scandaleux : parce qu’il implique unse pensee de l’indistinct, la tentation du dernier (ou du premier) paradigme : celui du distinct et de l’indistinct » Luc Vancheri, Les pensees figurales de l’image p.79 - « Quelque vingt ans plus tot, Roland Barthes s’était déjà convaincu d’un sens obtus venant barrer la signification d’une image trop sure d’elle-meme. Soustrait a ses objectifs manifestes, il se rendait vite indescriptible, sans cesser dependant d’insister. Son mode d’etre n’est pas l’affirmation du symbole, mais l’insistance d’un signifiant deleste de son signifie » p.80 - dupa Barthes, « les fondements d’une theorie du filmique qui s’emancipait de la representation » p.80 - « S’il n’est pas directement question d’image, mais de texte, au sens precis que Barthes accorde a ce terme, la representation se trouve déjà dialectisee par la figure. » « En reunissant le cinema, la littérature, le theatre, sous des especes communes, les arts dioptriques, sur cette seule raison que les choses sont toujours vues de quelque part, Barthes entend souligner que, malgre la difference des arts, la representation n’en demeure pas moins un probleme commun. Pour qu’il y ait representation, soutient Barthes, il faut et il suffit que quelqu’un, de sa place, decoupe une scene, et que ce decoupage designe l’instance souveraine a partir de laquelle va se regler la representation » p.84 - « On a dit que l’image, quel que soit le subjectile sur lequel elle s’inscrit, sa nature, fixe ou mouvante, materielle ou immaterielle, n’est pas circonscrite par le seul visible qu’elle donne a voir, ni tenue par le seul registre narratif qui organise ses parties. Ainsi une image filmique est-elle toujours ouverte sur du visuel - formes non formees qui contestent sa reduction logique -, uploads/s3/ olivier-schefer.pdf
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- Publié le Mai 28, 2021
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