Mary Burchell La magie des Warrender - Tome 6 Chante, mon coeur, chante Résumé
Mary Burchell La magie des Warrender - Tome 6 Chante, mon coeur, chante Résumé : Une voix magnifique, servie par un travail acharné avec un remarquable professeur, cela n'est-il pas suffisant pour assurer la première grande chance d'une carrière ? Gail, cependant, n'est pas de cet avis et, non sans déchirement, renonce à chanter « L'Exilée », l'opéra de Marc Bannister. En fait, avec l'aide d'Oscar Warrender, c'est elle qui s'exile, le temps d'une tournée en Allemagne, tandis que l'œuvre de Marc connaît un succès triomphal. Le jeune compositeur comprendra-t-il jamais ce qui l'a poussée à ce renoncement ? 1 Elle était bien décidée à arriver à la gare en avance. Vêtue avec cette élégance nonchalante qui demande tant de recherche, portant son sac de voyage avec l'aisance de quelqu'un qui descend tout juste de voiture, elle aurait présenté son billet au contrôle avec décontraction. Elle aurait alors retrouvé Olivier Bannister avec calme et en pleine possession de ses moyens. Cependant, rien ne se déroula ainsi. Comme elle quittait son petit appartement, les cieux se déchirèrent et une pluie torrentielle s'abattit sur la rue. Les taxis furent dès lors pris d'assaut, et elle n'eut rien d'autre à faire que se ruer vers la plus proche station de métro. Elle avait deux changements, et quand elle arriva à la gare Victoria, il y avait une énorme queue de voyageurs trempés à chaque guichet. Se mordillant nerveusement les lèvres, elle attendit avec les autres et finit enfin par obtenir son billet. Son sac de voyage lui paraissait peser des tonnes, quand elle franchit enfin le contrôle où elle avait rendez-vous avec Olivier. Il était bien là, scrutant anxieusement la foule. Dès qu'il la vit, il saisit son bagage, la poussa sans cérémonie devant lui et l'entraîna sur le quai à vive allure. Le coup de sifflet retentit au moment où il ouvrait la porte d'un compartiment heureusement vide. Ils se jetèrent littéralement à l'intérieur. Le train démarra instantanément, et les deux jeunes gens se laissèrent tomber dans un coin, en proie à un énorme fou rire. — Je suis désolée ! Je n'ai pas trouvé de taxi, et cela m'a pris un temps fou en métro ! — Ne t'excuse pas. J'étais là à peine deux minutes avant toi, assura-t- il. — Vraiment ? — Vraiment... C'était un trait de caractère charmant d'Olivier. Il n'en voulait jamais à personne. Sans doute parce qu'il détestait les scènes... C'était un jeune homme très populaire. A tel point que, après avoir fait sa connaissance à un concert d'étudiants, Gaël refusa de prendre ses avances au sérieux. Toutes les jeunes filles lui faisaient les yeux doux ; il n'y avait aucune raison pour qu'elle, la banale Gaël Rostall, lui procure une impression particulière. D'ailleurs désirait-elle être remarquée ? Elle n'en était pas du tout sûre. Après ses quatre années, dures mais satisfaisantes, d'études pour devenir cantatrice, il lui semblait qu'aucun homme ne pouvait être à demi aussi important que sa carrière. Au début, elle avait pris Olivier pour un quelconque étudiant... semblable à elle. Pourtant, elle découvrit plus tard qu'il avait déjà obtenu un certain succès en tant que compositeur de musique légère. — Pas du tout dans votre registre, avait-il dit. Ni votre genre, avec votre petit visage grave, votre air inspiré et votre voix d'oratorio. — Je ne suis pas si sérieuse ! protesta Gaël. De toute façon, j'ai été très heureuse d'avoir la chance d'interpréter des oratorios, mais je préférerais faire ma carrière dans l'opéra. — De pire en pire ! s'écria-t-il avec une grimace. Les véritables amateurs d'opéra n'éprouvent que condescendance pour mon style de musique ! — Je ne pourrais me le permettre, rétorqua Gaël avec franchise. J'ai tout juste obtenu quelques engagements mineurs. Si vous avez vraiment composé quelque chose — n'importe quoi qui ait été joué en public, je suis éperdue d'admiration ! L'idée parut plaire à Olivier Bannister. — Vous êtes un ange... Pourquoi ne vous ai-je pas rencontrée plus tôt ? — Sans doute étions-nous absorbés par nos différentes disciplines. — Et je ne vous aurais pas remarquée, vous ? Elle lui demanda si cette méthode donnait de bons résultats, ce qui le fit éclater de rire. — Réplique sortie d'un vieux film, dit-il. — Comment le savez-vous ? rétorqua-t-elle en riant également. — Je l'ai sans doute vu ! Au fait, êtes-vous libre samedi soir ? J'ai des places pour un concert... ... Ce fut la première de nombreuses soirées qu'ils passèrent ensemble. Mais, tout absorbée par son travail, Gaël refusa de se laisser entraîner à un autre sentiment que celui de la plus franche amitié. Olivier en était certainement un peu vexé, mais pas au point de renoncer à la voir. ... Et il finit par l'inviter à passer un week-end dans sa famille. — Dis oui ! Nous recevons beaucoup d'artistes. C'est très drôle, tu verras ! En effet, cela lui paraissait plus drôle que deux jours passés seule dans son minuscule appartement. Et, puisqu'elle avait accepté, elle désirait faire bonne impression sur les parents du jeune homme... Il se pencha pour lui tendre un journal, et murmura, en jetant un coup d'œil aux trois passagers montés en cours de route : — Ils descendront certainement à Gatwick, et nous aurons le compartiment pour nous tout seuls. Elle sourit et feignit de s'absorber dans sa lecture. En fait, elle imaginait la rencontre avec les parents d'Olivier. Il ne lui avait jamais parlé d'eux avant cette invitation. Elle se promit de lui en demander plus quand ils seraient seuls... Puis, comme d'habitude, elle chercha la page musicale du journal. Un titre attira son attention : « Une héroïne contralto pour un nouvel opéra ». Contralto elle-même, elle savait depuis longtemps que la plupart des rôles principaux étaient distribués à des sopranos. Elle lut donc l'article avec le plus grand intérêt. « Après le succès à Cologne de sa cantate sacrée Noémi, Marc Bannister se tourne vers l'opéra. Il vient de terminer une oeuvre complète, intitulée l'Exilée. Oscar Warrender et Max Egon ont semblé très impressionnés. Nous ne tarderons sans doute pas à entendre cette œuvre à Londres. A noter : le rôle féminin principal, de grande envergure dramatique, est écrit pour un contralto. Ce qui rend la distribution plus difficile... » Gaël regarda par la vitre, croyant encore entendre les paroles de son professeur. — Vous avez une voix de grande qualité... Mais difficile à employer dans le cadre de l'opéra. En revanche, dans l'oratorio... Elsa Marburger, qui avait elle-même été versée dans ce genre de chant, avait laissé sa phrase inachevée... Gaël revint à l'article. Soudain, le nom de Bannister lui sauta aux yeux. Vivement, elle demanda à Olivier : — Es-tu apparenté à Marc Bannister ? — Frère, répliqua-t-il brièvement. Pourquoi ? Pour toute réponse, elle lui tendit le journal, qu'il parcourut négligemment avant de le lui rendre. — Oui, je suis au courant. Il y a eu un long papier dans le Télégraphe la semaine dernière... Tu ne l'as pas vu ? Elle secoua la tête, et il poursuivit : — Tu rencontreras Marc, ce week-end, si cela t'intéresse. Comment aurait-il pu en être autrement ! Elle allait faire la connaissance d'un compositeur dont on parlait, et également celle d'une des familles les plus musiciennes de tout le pays ! Car, si Marc Bannister, et à un niveau moindre Olivier, étaient en train de se faire un nom, leur père, Quentin Bannister était internationalement connu du monde musical. Pianiste, chef d'orchestre, professeur, c'était un génie à facettes multiples dont personne n'ignorait le nom. Comme Olivier l'avait prévu, ils furent bientôt seuls dans le compartiment. — Pourquoi ne me l'avais-tu jamais dit ? s'écria Gaël. — Dit quoi ? — Que tu es l'un des Bannister... — Je pensais que tu le savais. Ou peut-être, ajouta-t-il en riant, voulais-je être aimé pour moi-même. C'est agréable, parfois, d'être un individu, au lieu de se trouver l'élément le moins important d'un clan... Une certaine amertume perçait sous ses paroles. — Mais tu es un individu, Olivier, protesta la jeune fille. Et tu as déjà créé de la musique. Qui sait ?... Peut-être seras-tu un jour le plus célèbre de ta famille ? — « Triomphe inattendu du fils cadet » ! plaisanta-t-il, ayant apparemment retrouvé sa bonne humeur. — Tu es de beaucoup le plus jeune ? — Six ans. J'en ai vingt-trois. — Et vous n'êtes que deux enfants ? — Cela suffit ! répondit-il avec une grimace. Avec des parents artistes également, cela fait assez de tempéraments dans la famille ! — Ta mère est musicienne ? — Non, actrice. Daisy Bannister. Elle et mon père étaient cousins éloignés, ainsi elle a pu garder son nom. Elle faisait déjà partie du cercle enchanté. — Daisy Bannister... répéta Gaël, pensive. Je ne me souviens pas de l'avoir vue sur scène. — Sans doute ! Elle s'est retirée il y a douze ans. Je ne sais pas exactement pourquoi, d'ailleurs... — Préférait-elle la vie de uploads/s3/ chante-mon-coeur-chante-mary-burchell-pdf.pdf
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- Publié le Dec 07, 2022
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