Hume s’efforce d’appuyer le paradoxe qu’il vient de développer en opposant de g
Hume s’efforce d’appuyer le paradoxe qu’il vient de développer en opposant de grands philosophes théoriciens de renom, anciens ou modernes qui ont perdu leur crédit à cause de l’absurdité de leurs principes ,révélée par la modernité avec de grands auteurs antiques qui l’ont, eux, conservé leur renommée malgré les mêmes hasards et les caprices de l’Histoire. Selon sa thèse, si leurs qualités littéraires n’ont jamais été démenties depuis, c’est grâce à la force de la délicatesse, au raffinement et à la discipline de leur composition ainsi qu’à une « juste expression ». Pour cet empiriste, cette intemporalité et cette universalité sont, donc, la preuve de l’existence objective de la norme du gôut. Ainsi, malgré la « prédominance », la suprématie intellectuelle exercée sur l’esprit de ses contemporains et aussi novatrices et fondamentales qu’étaient ses idées pour son époque, tout théoricien, devra s’incliner inexorablement devant la gloire son remplaçant et accepter de tomber dans l’oubli et ainsi de suite dans une éternel renouvellement sans fin. Il se dégage de la tournure « peuvent céder »L14 un constat d’impuissance et d’inhumanité dans cette évolution impitoyablsans plus du progrès culturel qui consacre puis détruit la gloire des savants qui y participent. Aussi, Hume offre-t-il, en vrac, sans plus de considération, les noms de »Platon », « Aristote », Epicure » et de « Descartes » L14, dont il réfute les principes contraires à ses convictions actuelles, malgré l’influence qu’on eu ses philosophes sur sa pensée. Cette lutte acharnée dans le débat des Idées que les partisans de la raison se livrent « les uns aux autres »L13-14 tranche avec la stabilité des valeurs esthétiques et la consécration durable des auteurs . Ainsi, les « Modernes » continuent à vanter unanimement et « sans conteste »L15 les mérites des Antiques en les traduisant dans leur langue pour leur assurer un prestige absolu, un « empire universel »L15. Ainsi, le poète latin comique « Térence » est devenu un modèle pour les classiques français, notamment Molière qui ont reconnu Tout au long de son argumentation, Hume conserve la même construction grammaticale « pendulaire » que dans le reste de l’extrait Grâce à la force de la répétition de cette structure de phrases, Hume met en balance le déséquilibre des connaissances a priori par rapport à celles a postériori et démontrent que les vérités qui découlent de l’intellect plus fragiles et fugaces que les vérités qui découlent de l’expérience : « Bien que du point de vue spéculatif…/ la pratique démontre… » L2-6 , juxtaposé avec : « Des théories…/le cas est tout différent en ce qui concerne les beautés… » L6-L13, lui-même associé avec : « Aristote…/ Térence… » L13-16 et relié en conclusion avec « La philosophie abstraite…/ la véhémence de éloquence… » L16-17 . Le choix de la ponctuation avec l’emploi répété du point virgule L7,15,16 vient encore renforcer encore cet antagonisme. Nous avons décrit dans ce commentaire composé, comment Hume applique, à sa propre réflexion, la méthode expérimentale empiriste, pour démontrer que la norme du goût existe et que malgré la diversité des jugements de valeurs esthétiques, certains s’imposent d’eux-mêmes aux autres et ceux malgré les facteurs socio- culturels et temporels. Pour cela, il débute sa comparaison objective, débarrassée de tout préjugé et basée sur l’observation des faits, le fondement des « vérités » de la « science » et de celles du « sentiment ». Il fait l’observation que la science basée sur la Raison a priori est plus sujette à être contredite et remplacée que la beauté esthétique qui trouve sa source dans la sensibilité a posteriori. Il réduit, ensuite, son observation autour de la comparaison philosophie/esthetique pour démontrer la même fragilité des théories philosophiques à l’usure du temps par rapport à la permanence des beautés classiques. Il apporte des preuves concrètes qui attestent de cette dualité : l’Histoire fait tomber dans l’oubli les philosophes, mêmes les plus célèbres, alors qu’elle consacre la postérité des auteurs classiques. Ainsi malgré le relativisme esthétique , il est possible d’arriver à un consensus en matière de jugements esthétiques. La reconnaissance unanime de la beauté et de la supériorité de certaines œuvres artistiques est dûe à leur conformité, naturelle ou cultivée, avec le principe de la Norme du Gout qu’il défend dans cet extrait et à l’application des règles et des dispositions qui en découlent. Cette mise en application du standard du bon gout concerne aussi bien les artistes dans leurs processus de création que les critiques experts dans leurs jugements esthetiques des œuvres d’art. En écrivant ces mots, Hume s’inclue-t-il, consciemment , dans ce mouvement linéaire de discrédit qui frappent les grands courants philosophiques ou estime-t-il, en toute conscience, que ses œuvres littéraires et son « éloquence » sont suffisamment justes et conformes sa « Norme du goût » pour le conduire à la postérité sans consteste et faire « l’objet de notre admiration » universelle? orateur romain -Pour lui, l’éloquence ne peut se détacher d’un idéal moral et philosophique. -Homme de culture engagé politiquement. -Cherche la vertu grecque, la vérité, le bienChez l’expert, l’homme de gout dont le jugement sert de modèle. Il faut du recul pour apprécier une œuvre hors des pressions de la société et des pairs Les experts , les critiques doivent prendre le temps de comparer les œuvres De se départir des préjugés Le consensus de ces individus exceptionnels, servira de référence pour la masse du public qui ne dispose pas des même dispositions intellectuelles et sentitives. Ils se posent en experts, critiques pour guider les opinions du public vers ce qui est beau et mérite l’attention. Il Cicéron (-106 - -43) Cicéron a été le meilleur orateur de son époque et a lui-même écrit des textes (De Oratore), où il explique comment être un bon orateur. Sa facilité à parler et son habileté à manier les mots lui ont permis d’atteindre des sommets d'éloquence et une néce ssité, au cœur de la vie sociale et politique. L’étude de l’art d’argumenter et de composer un discours propre à convaincre une assemblée s’est développée en Grèce, dès le V ème siècle av. J. - ). On peut obtenir la persuasion par l’argumentation, le plaisir esthétique ou l’émotion Dans un monde ou les médias n’existent pas, l’éloquence est le moyen le plus efficace de plaire et de convaincre. Les Romains adorent les beaux discours ! Ecouter un bon orateur est pour eux un spectacle de qualité Une véritable science 1. Il existe trois sortes d’éloquence : judiciaire (= plaidoyer. C’est l’éloquence de l’avocat, lors des procès qui ont ont lieu aux tribunaux du forum. ), délibérative (= discours politiques. C’est le candidat aux élections, ou le magistrat qui s’adresse au peuple du haut de la tribune des rostres, donne son avis, défend une loi. C’est le sénateur qui, au sénat, veut convaincre de déclarer la guerre...) épidictique (= discours d’apparat. C’est le général qui prononce un discours d’encouragements devant ses soldats avant le combat ou discours officiel lors de funérailles CAUSES DU PROGRÈS DE L'ÉLOQUENCE. — Vers 80 av J.-C., l'éloquence bénéficiait déjà à Rome d'une longue tradition. De plus, les causes d'ordre politique et social qui avaient déterminé le brillant développement de l'éloquence à l'époque précédente ne font que se renforcer. C'est d'abord la violence des luttes de partis et le rôle grandissant du peuple, par suite de la parole : les Rostres ou tribune aux harangues sont maintenant le centre principal de l'activité politique ; Cicéron y dénoncera devant l'assemblée du peuple les pro jets révolutionnaires de Catilina ou l'ambition d'Antoine ; les tribuns de la plèbe y déchaîneront les mouvements populaires qui, en conférant à Pompée et à César des pou voirs exceptionnels, aboutiront à la chute du régime. Une autre cause est l'habitude qui se répand de poursuivre devant les tribunaux les querelles politiques : les affaires de caractère politique (brigue, concussion, lèse-majesté, etc.) se multiplient et passionnent vivement l'opinion. Enfin le sentiment artistique, qui apparaît dans la poésie, se manifeste aussi dans l'éloquence. L'orateur a l'ambition d'être un artiste, et le discours est considéré comme une œuvre d'art, au même titre qu'un poème ou qu'un ouvrage d'histoire. C'est pourquoi la plupart des grands avocats écrivent leurs plaidoyers, et la rhétorique est cultivée avec tant d'ardeur que des Romains écrivent sur l'art oratoire et qu'il se crée des écoles. Le succès de l'éloquence à l'époque cicéronienne s'explique par la virulence des luttes politiques où le pouvoir peut. Qui plus est, l'orateur prétend faire œuvre artistique, au même titre qu'un poète. Pourquoi, dans ce cas, n'avoir conservé que les discours de Cicéron? Ses collègues, comme lui, éditaient leurs œuvres, parfois même on s'en procurait le sténogramme avant le volumen… C'est que, lors de la décadence, les livres se faisant plus rares, seuls les discours de Cicéron se maintinrent dans les écoles, par un choix esthétique sur lequel nous ne pouvons plus nous prononcer. l’expérience a posteriori le prouve : certaines œuvres artistiques traversent les époques et les lieux tout en suscitant le même engouement chez le public uploads/s3/ commentaire-compose-hume-odt.pdf
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- Publié le Mai 15, 2021
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