Le dessin, l’idéogramme, le hiéroglyphe, sont des formes de communication écrit

Le dessin, l’idéogramme, le hiéroglyphe, sont des formes de communication écrite qui ne sont pas inspirées du langage verbal et phonétique (inventé par les Phéniciens) mais visuel. La méthode de communication écrite la plus primitive est donc physique, graphique, visible. La typo graphie est la fusion du lire et du voir, elle permet de préfigurer instinctivement le fond grâce à la forme, c’est l’anticipation du sens des mots. Voir du texte, lire une image, et décrypter le sens caché des icônes et des mots, distinguer la part rationnelle de la part émotive des symboles qui nous entourent. Lire une image, voir du texte Homme Homme Homme Homme Homme Homme Homme Homme Table ronde Classification VOX des familles typographiques C'est Francis Thibaudeau qui, le premier en 1921, eu l'idée de regrouper certains caractères présentant des caractéristiques communes établies selon certains critères formels principalement liés aux empattements. Il classa ainsi les caractères en quatre familles : bâton ou antique, didot, égyptienne, elzévir. Cette répartition, insuffisante pour concerner l'ensemble de la production graphique, fut complétée en 1954 par Maximilien Vox avec une répartition en neuf familles tenant compte de l'architecture générale des lettres et de détails historiques : manuaire, humane, garalde, réale, didone, mécane, linéale, incise, scripte. Cette classification, adoptée par toute la profession du monde des Arts et Industries graphiques, permet de faire entrer dans une de ces familles tous les caractères actuellement sur le marché ou, tout au moins, par le principe d'addition de définitions, de pouvoir décrire tous les caractères. Bien entendu certains caractères dessinés pour le titrage ou pour des amusements typographiques peuvent en être exclus. Manuaires Valeurs : gothique, expression du moyen âge, légendaire, violences d’ordre féodal, fantastique, traditionnel (utilisées dans toutes les publicités pour la bière). S’inspirent des écritures antérieures à la typographie contemporaine (inscrites à la plume). Comme son nom l'indique, cette famille de caractères prend en compte les typographies dont l'aspect, le dessin ou la gravure, laisse transparaître l'influence de la main sans qu'il soit possible de les confondre avec les scriptes cursives calligraphiques. Dans ce groupe, on peut trouver des caractères se rapportant à la gravure sur bois des périodes pré-gutenbergiennes ou aux livres d'avant l'invention des caractères mobiles et métalliques d'impression, des caractères proches d'une exécution au pochoir ou encore des lettres dessinées d'après des modèles dont un ductus naturel cursif est absent. Par exemple, chez Linotype, le Balde, qui ne présente pas de ductus particulier, peut être considéré comme une manuaire. Enfin, il peut s'agir, comme pour la gothique, de caractères proches de manuscrits anciens, de caractères créés plus récemment sans convention particulière de style ou encore de caractères dits « fantaisie » à composantes formelles rustiques. Humanes (Elzévir) Valeurs : renaissance, humanisme, sciences humaines, connaissances, savoir, culture, neutralité, littérature. Empattement triangulaire. Les humanes rassemblent les premiers caractères romains créés au XVe siècle par les imprimeurs vénitiens, s'inspirant des manuscrits humanistes de l'époque. Ces polices, plutôt rondes en opposition aux gothiques du Moyen Âge, sont caractérisées par des empattements courts et épais, et un faible contraste entre pleins et déliés. Ces polices s'inspirent notamment de la miniscule caroline, imposée par Charlemagne dans son empire. Les humanes sont des lettres établies sur le modèle des écritures humanistiques des débuts de la Renaissance italienne : elles marquent le retour à une écriture dont le graphisme de petit module, plein de rondeur, s'oppose à la Gothique déclinante de cette époque. Le premier établissement de ces types est le romain rond de Nicolas Jenson créé en 1470, qui servira de modèle aux imprimeurs vénitiens de la fin du Quattrocento et qui s'inspire d'une écriture plus ancienne : la caroline, imposée à tout l'empire carolingien dans le cadre d'une grande réforme qui tentait d'uniformiser la transmission du savoir par l'adoption du latin. Les humanes, qui prennent les lettres lapidaires de l'époque romaine pour modèle des capitales ainsi que la caroline pour modèle de leur bas-de-casse, symbolisent donc résolument la période de la renaissance européenne. La typographie de ces lettres est peu déliée et leurs empattements sont massifs. On retrouve certaines constantes, dans les différentes humanes, notamment en bas-de-casse, dans le « a » sans larme, dans le « z »dont la traverse est un délié, dans le « e » barré obliquement en capitale, dans le « M » dont les fûts sont légèrement obliques et surmontés d'un double empattement gauche-droite, comme l'est parfois le « A ». Garaldes (Elzévir) (17 ème siècle) Valeurs : sophistication, féminité, délicatesse, poésie, légèreté. Ce groupe est nommé ainsi en hommage à Claude Garamont et Aldo Manuce (XVIe siècle). Les garaldes ont en général des proportions plus fines que les humanes, tout en ayant un plus fort contraste entre pleins et déliés. Les graisses des garaldes sont réparties selon un axe oblique. En France, sous François Ier, les garaldes ont été l'outil qui a favorisé la fixation officielle de la grammaire et de l'orthographe. Les garaldes tiennent leur nom de deux grands créateurs de caractères du XVIe siècle : le Français Garamont, et l'Italien Alde. Cette famille de caractères, typiques de la Renaissance, présente une meilleure définition que les caractères humanes. L'élégance des garaldes en précise les grandes lignes : si de plus grandes finesses constituent leur ossature, certaines caractéristiques des humanes disparaissent avec les garaldes. Ainsi, en bas-de-casse, la barre oblique du « e » s'horizontalise et s'élève, le « a » gagne une larme ou une goutte, le « z » récupère une traverse pleine. En capitale, le « M » et le « A » perdent leurs empattements supérieurs. La création des caractères garaldes, comme le Garamont de 1510 à 1530 et plus précisément leur production, furent motivées par la rénovation d'une typographie rustique humane. Ces nouveaux caractères devaient servir la volonté politique de transmission du savoir sous le règne de François 1er. Ils sont l'adaptation graphique parfaite pour la transcription de la langue française que les grammairiens, tel Robert Estienne, commençaient alors de régir. De même, le Caslon, qui répond aux nécessités de transcription de la langue anglaise, est créé en Angleterre à la même époque. Réales (Elzévir) (18 ème siècle) Valeurs : masculin, prestigieux, luxe, cossu, précieux. Les réales sont les polices de caractères typiques de la période classique, incarnant notamment l'esprit rationnel de l'époque des lumières. Le contraste plein-délié est encore plus marqué que dans les deux premiers groupes, les graisses se répartissent maintenant selon un axe quasi-vertical. Les réales sont le résultat de la volonté de Louis XIV d'inventer de nouvelles formes typographiques, d'une part pour trouver un successeur au Garamond, d'autre part pour rivaliser en qualité avec les différent imprimeurs de l'Europe. À la commande de Louis XIV et dans l'atmosphère de l'esprit moderne qui préside aux grandes disciplines du XVIIe siècle, un nouveau caractère susceptible de remplacer le Garamont, dont la création remonte au règne de François 1er, fut créé pour répondre aux nouveaux besoins de perfection des imprimeurs face à la qualité des ouvrages produits à l'étranger, notamment dans les pays du Nord de l'Europe. L'absolue beauté du Romain du roi se devait de surpasser la qualité des productions hollandaises de l'Imprimerie Plantin à Anvers et de rayonner sur toute l'Europe, à l'instar de son mentor. Ce défi fut confié au graveur Philippe Grandjean qui s'inspira de l'étude imposée de l'Abbé Jaugeon dont les travaux, concrétisés par des dessins, ne furent pas précisément suivis. Cependant, Grandjean s'y référa fortement pour graver vingt et un corps complets de caractères et trente - quatre corps d'initiales. À l'image de l'architecture du palais de Versailles, les travaux de Jaugeon font apparaître une grande rigueur dans la construction de chaque signe : la lettre d'imprimerie, jusque - là construite sur des fondements manuscrits et calligraphiques, se trouve précisément dessinée avec règle et compas dans des carrés divisés en 2304 carrés. Emprisonnée de la sorte dans une cage plus que contraignante, la lettre semble refléter les exigences d'un règne codifié à l'extrême : le Romain du roi répond à près d'un siècle d'absolutisme. Heureusement, les travaux de gravure de Grandjean adaptent intelligemment ces règles nouvelles parfois impossible à respecter sans outrager celles, fondamentales, de l'œil et de l'équilibre des formes, de sorte que ce caractère si marquant de son époque constitue la référence d'une bonne part de la typographie moderne : les Baskerville, Didot, et autres Bodoni lui doivent beaucoup. Didones (Didot) (19 ème siècle) Valeurs : droiture, précision, rigueur, technicité, exigence, austérité. Empattements filiformes. Les didones tirent leur nom des caractères Didot et Bodoni. Ces polices, datant de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, sont reconnaissables grâce à leur très grand contraste entre pleins et déliés (déliés extrêmement fins), la verticalité des caractères et leurs empattements horizontaux et fins. Elles correspondent aux Didot de la classification Thibaudeau. Les didones ont notamment permis au Premier Empire français de se doter de polices très différentes des polices utilisées par les rois de l'Ancien Régime. Le nom de cette famille fait référence à deux créateurs et à leurs œuvres : Didot et Bodoni, uploads/s3/ elements-typographiques-pdf.pdf

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