REVUE INTERNATIONALE D’ART ET D’ARTOLOGIE Masque Fang de la société secrète Ngi

REVUE INTERNATIONALE D’ART ET D’ARTOLOGIE Masque Fang de la société secrète Ngil NUMÉRO 3. DÉCEMBRE 2019 sous la direction de François Guiyoba > sommaire 1 La Revue internationale d’art et d’artologie est une revue en ligne qui est hébergée par le site « effet-de-vie.org ». Son ambition est la quête d’une définition mondiale de l’art. Elle publie ses articles en langue originale avec des résumés en anglais ou en français. Publication annuelle. ISSN 2491-6366 Revue fondée par Marc-Mathieu Münch, professeur émérite à l’Université de Lorraine (France), Helena Bonito Couto Pereira, professeure à l’Université Presbytérienne Mackenzie (Brésil), François Guiyoba, professeur à l’ENS de Yaoundé (Cameroun), Tayeb Bouderbala, professeur à l’Université de Batna (Algérie). Le comité scientifique comprend des chercheurs, des créateurs et des interpètes de toutes les disciplines. SOMMAIRE Présentation du numéro 3 .............................................................................................. (français) 3 Preview of Issue #3 ............................................................................................................ (english) 6 I - ARTICLES DE FOND 1. François Guiyoba : La polyvalence des artistes et l’entrelacement des arts en Afrique noire traditionnelle : le témoignage des esthètes ................................................................................ 9 2. Mama Nsangou Njoya : La création au carrefour des arts - cas de quelques sculptures africaines réalisées à Foumban ................................................................................................ 22 3. Chantal Bonono : L’inscription de la mémoire féminine et du rêve dans un triptyque romanesque : épopée, conte, chant - le cas de La Saison de l’ombre de Léonora Miano et de L’Espionne des ancêtres ........................................................................ de WereWere Liking 36 4. Roger Fopa Kuete : L’Art bamoun à l’épreuve du chaos de la dépossession à l’ère coloniale - Une lecture de Mont plaisant de Patrice Nganang ............................................... 52 5. Floribert Nomo Fouda : Arts, médias et ouverture esthétique dans l’œuvre de Camille Nkoa Atenga............................................................................................................................... 62 6. Luc Claude Ngueu : Les ressources de l’art oral traditionnel africain dans l’écriture de Calixthe Beyala.......................................................................................................................... 77 II - COMPTES RENDUS 1. Marie-Antoinette Bissay, À la découverte des Espaces de Vassili Golovanov entre Éloge des voyages insensés et Espace et labyrinthes, L’Harmattan, Espaces littéraires, 2019, 211p.......... 92 2. Yvon Quiniou, L’Art & la vie, 2015, Le Temps des Cerises, et, du même, Apologie du matérialisme, 2019, Encre marine .............................................................................................. 96 3. Marie-Pierre Lassus, Le Non-savoir. Paradigme de connaissance, EME éditions, 2019, 342 p......................................................................................................................................... 104 4. Jean-Marc Chouvel, La crise de la musique contemporaine et l’esthétique fondamentale. Sampzon, DELATOUR FRANCE, 2018, 612 p. ..................................................................... 108 III - COMITÉ SCIENTIFIQUE .................................................................................................. 110 VI - INDEX DES AUTEURS ....................................................................................................... 114 > sommaire 2 LE SINGULIER DE L'ART : UNE SINGULARITE DE L'AFRIQUE NOIRE TRADITIONNELLE No 3 de la R.I.A.A. - INTRODUCTION Ce numéro de la Revue Internationale d'Art et d'Artologie se veut une invitation aux uns et aux autres à continuer à réfléchir sur l’esthétique münchéenne en ce qu’elle apparaît comme la base d’une théorie unitaire de l’art littéraire, qui postule que cet art repose sur quatre invariants, le premier subsumant les trois autres, à savoir l’effet de vie, la cohérence, le mot et le jeu des mots. De telle sorte que pour cet auteur, une œuvre d’art littéraire réussie est celle qui suscite un effet de vie chez le lecteur-auditeur par le jeu cohérent des mots. Dans l’évolution de son interprétation et de son évaluation, cette théorie a pu s’élargir à tous les arts et, donc, à l’Art tout court. Ce qui a impliqué que les invariants ci-dessus soient, en extension, l’effet de vie, la cohérence, le matériau de l’artiste et le jeu de ce matériau. Par conséquent, une œuvre d’art réussie est celle qui suscite un effet de vie chez l’esthète par le jeu cohérent du matériau utilisé. Une telle généralisation requiert, pour sa validation, la méthode inductive inspirée d’Adrian Marino, qui consiste à interroger les artistes et les esthètes de tous les cieux et de tous les temps, procédant ainsi de la même manière que Münch pour valider sa théorie dans le cadre restreint de l’art littéraire. Cette généralisation a été esquissée dans un article du No I de la Revue Internationale d’Art et d’Artologie relativement au champ de recherche de l’Afrique traditionnelle subsaharienne. Cet article est intitulé « La fraternisation des arts en Afrique noire traditionnelle : polyvalence des artistes et entrelacement des arts » et a pour but de montrer que « dans la société traditionnelle d’Afrique noire, les arts fraternisent tout naturellement, pour ne se manifester qu’en un pluriel interdisciplinaire et, au-delà, transdisciplinaire, et ce en raison de la polyvalence de tout artiste digne de ce nom, cet état de choses procédant d’une constante aperception intégrale et totale de la vie ». Cependant, cet article n’était encore, à notre sens, qu’un postulat relativement élaboré, dans la mesure où cette hypothèse n’était étayée que par un corpus restreint à un peintre et sculpteur nigérian et à l’artiste camerounais Francis Bebey, leurs témoignages sur leur art n’ayant d’ailleurs pas été recueillis directement et systématiquement. > sommaire 3 Il s’agira donc, à partir de ce troisième numéro de la RIAA, d’élargir la réflexion en interrogeant un maximum d’artistes et d’esthètes de l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui sur un Art dont le caractère total est inhérent à ce continent. Ce travail consistera à : recueillir des témoignages d’artistes ; examiner la critique d’art ; étudier des œuvres d’art ; se pencher sur la réception de celles-ci. Il commence dans ce numéro de la RIAA avec deux études de témoignages et quatre études d'œuvres. D'où l'architecture du volume. François Guiyoba se livre ainsi à l'analyse de l'ouvrage L'Art et l'artisanat africains d'Engelbert Mveng, qui s'avère être un modèle et un vade-mecum incontournables pour quiconque voudrait s'investir dans le travail d'enquête de terrain sur l'aperception de l'art en Afrique noire traditionnelle. Il apparaît alors que, de manière générale, l'art total n'est pas, dans ce continent, une simple vue de l'esprit, ou une invention wagnérienne, mais un vécu permanent procédant d'une vision holistique du monde. Ce qui implique que le fait artistique africain est toujours une réussite parce que générant perpétuellement un effet de vie total et permanent chez le créateur et l'esthète et, par conséquent, dans l'ensemble de la société. Sur les traces de Mveng qui a interrogé des sculpteurs bamoun des environs de Foumban sur leur art et qui l'ont fortement impressionné et inspiré dans son ouvrage sus-évoqué, Mama Nsangou Njoya rapporte son entretien avec des artistes de cette région camerounaise et confirme spécifiquement ce qu'avait déjà relevé son prédécesseur, et ce à la lumière des théories interartiale et münchéenne. Des entretiens avec ces artistes, il déduit la polyvalence de ceux-ci et l'importante veine interartistique de leurs oeuvres qui se situe à la confluence du photographique, du pictural, du musical et du chorégraphique, et qui comporte ainsi un fort potentiel de synesthésie et, partant, d'effet de vie. Les auteurs contemporains abordés par Bonono, Fopa, Ngueu et Nomo sont d'authentiques héritiers de cette tradition totalisante de l'art. C'est ainsi que, chez Bonono, Léonora Miano et Were Were Liking, revisitant l'Histoire à travers leurs héroïnes, élaborent des cosmogonies en sculptant, peignant et musicalisant leurs univers à l'instar de « véritables caméras » que sont les griots africains. Elles éveillent alors la polysensorialité de l'esthète qui se laisse entrainer dans un monde féerique. Ce synesthétisme féminin est également exploré par Fopa Kuété dans Mont Plaisant, un roman de Patrice Nganang, où il s'incarne métaphoriquement chez l'héroïne Ngungure dont le corps se veut à la fois représentation du pays bamoun, source d'inspiration et matériau d'une création artistique totale, cet état de choses traduisant, du point de vue idéologique, l'amour et la liberté inhérents à toute entreprise artistique. Parce qu'il est le siège vivant de toutes les facettes de l'esprit, le > sommaire 4 corps féminin se prète à toutes les sollicitations et expressions artistiques, autorisant alors de déboucher sur une vision transartistique idéale du pays bamoun. De manière moins sybilline ou élaborée, parce que plus classique, ainsi qu'elle se révèle dans les analyses de Floribert Nomo, la fraternisation des arts chez Nkoa Atenga prend la forme d'enchevêtrements de la musique, de la sculpture, de l'architecture, du mythe, de la fable et de la carte géographique. Le fait est si patent et même récurrent qu'il est une des caractéristiques essentielles des romans de cet auteur. Il apparaît alors que ce lacis des arts induit fortement la participation de l'esthète au travail d'élaboration de l'oeuvre, servant de ce fait le double mouvement idéologique qu'on connaît à Nkoa Atenga, à savoir l'enracinement dans la tradition africaine et l'ouverture au monde. Calixthe Beyala s'abreuve, elle aussi, et de manière peut-être plus ostensible, à la source de la tradition artistique, chez qui la survivance de l'art oral est un facteur du caractère total de l'oeuvre littéraire africaine contemporaine. Luc Claude Ngueu montre ainsi que le roman Les Arbres en parlent encore de cette auteure est érigé en œuvre d'art totale à l'aide des genres oraux traditionnels que sont l'épopée, le mythe, la légende, le proverbe et la chanson. En définitive, la fraternisation des arts est bien une singularité de l'Afrique noire traditionnelle, dont on trouve des rémanences dans les œuvres contemporaines de ce continent. Il ne peut en être autrement dans un contexte uploads/s3/ riaa-3-2019-dec.pdf

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