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LES ARTS ET LES JEUNES Ney Wendell Docteur en Arts Scéniques Université Fédéral

LES ARTS ET LES JEUNES Ney Wendell Docteur en Arts Scéniques Université Fédérale de Bahia – PPGAC-UFBA – Brésil Texte de la Conférence du Congrès SQET 2011-Montréal-QC ney.arte@hotmail.com Aujourd’hui, au moment de vous parler, je vous parle à partir d’un lieu. Ce lieu représente une partie de mon contexte local lié au contexte global. Mon regard vient de ce lieu qui exprime mon angle de vision, qui montre ma manière de penser dans un contexte singulier et collectif. Je suis une personne entière avec mon corps, sentiment, pensée, histoire sociale et toute ma subjectivité. Je vous parle, vous qui êtes aussi des personnes entières. Comme vous sentez-vous maintenant? Où se trouvent vos mains, vos pieds et quelle partie de votre corps bouge? Que pensez-vous maintenant? Entre vous e moi, il y un échange de vie, de connaissance, de gestes et respiration. Dans cet espace nous sommes ensemble. Cet espace est unique, éphémère et très important. C’est le moment présent. Chacun de vous est une personne unique à mes yeux, parce que nous sommes très proches et nous pouvons en ce moment nous rapprocher encore un peu plus. Donc, tu m’écoutes et je peux t’écouter. Je te remercie d’être qui tu es, d être ici avec moi. Je te remercie parce que chaque minute qui passe, je peux te reconnaître un peu plus et je suis disponible pour dialoguer avec toi. Écoute-moi Ce moment peut représenter une leçon d’art dramatique. Parce que, c’est l’exercice de dialoguer sensiblement et présentement. C’est une éducation qui offre l’occasion d’apprendre le grand moment d’écouter et de parler. Quand un élève me dit : écoute- moi! C’est une des choses principales dans l’éducation contemporaine. L’habitude d’écouter, c’est ouvrir sa propre âme et laisser sa peau disponible pour sentir l’autre. C’est valoriser la parole d’un autre être vivant et se maintenir disponible au dialogue. Je t’écoute parce que je sais que tu es un être humain et que tu possède un grand potentiel de création. Enseigner, c’est écouter les élèves. Quand je fais une activité de théâtre, chaque scène apporte l’occasion aux élèves de parler et de montrer leur contexte de vie. De cette 2 forme, pendant chaque leçon, chaque jour et chaque exercice, les élèves disent qui ils sont, où ils vont et ce dont ils rêvent. Mais, quand je m’exprime sur les processus d’éducation dans le classe, il me vient deux questions centrales : d’où vient la méthodologie? Le curriculum? Il vient du moment d’écouter. L’activité que je développe aura besoin être liée aux contextes des élèves. Quand je comprends le contexte, alors je le respecte plus. Les élèves commencent à créer un lien avec l’activité. Ils développent un sens d’appartenance. Par conséquent, ils se sentent plus intégrés et animés pour participer, parce que c’est bien plus proches de leur réalité. Cependant, la capacité de percevoir commence par un processus de s’écouter soi- même. Est-ce que tu as la capacité de t’écouter toi-même et de comprendre comment tu es très humain? Je suis un enseignant humain et les élèves sont humains aussi. Alors, notre rencontre est une espace d’humanité qui comprend la douleur, la peur, les désirs, l’espoir etc. La classe est un espace d’échange de nos humanités et de l’exercice de convivialité. Je suis solidaire et je veux la solidarité de l’autre; je suis gentil et je veux la gentillesse de l’autre, je suis présent et je veux la présence d’autre. Avant de demander quelque chose à une autre personne, il est nécessaire de connaitre ma propre attitude. Qu’est-ce qu’il se passe face à cette situation de rencontre des humanités dans la classe? C’est la grande magie d’échanger à partir des contextes de chacun qui sont uniques. Regarde-moi Un deuxième pas pour comprendre le contexte, c’est regarder. Quand je m’arrête maintenant, je vous regarde. Qui êtes-vous? Qu’est-ce qui a attiré mon attention? Chacun de vous est différent, unique et apporte avec soi une grande histoire de vie. Mes yeux rencontrent vos yeux et commence alors un dialogue. Je suis déjà très heureux de savoir que tu me regardes aussi. C’est l’occasion de regards pleins d’énergie qui fait du moment présent, un apprentissage vivant. Pendant la leçon théâtrale, l’espace scénique montre l’importance primordiale de regarder l’autre. Donc, voir l’autre c’est une manière plus directe de comprendre le contexte. Dans ce contexte, chacun se voit lui-même devant ses semblables et les différences sociales, culturelles, économiques, familiales, religieuses etc. L’espace scénique devient une arène des connaissances quotidiennes, individuelles et collectives. 3 J’arrête et j’écoute les élèves qui disent: regarde-moi! La présence des élèves et leur vitalité et participation active dépend de notre regard qui offre des valeurs bien plus précieuse pour chacun. Le moment de l’éducation en art dramatique offre l’occasion aux élèves d’apprendre le pouvoir d’écouter, de regarder et ainsi de transformer leur manière de connaitre leur propre contexte à travers un apprentissage plus sensible et créatif. C’est la scène vers le contexte de la vie. Comme par exemple, pendant le processus d’éducation en art dramatique des jeunes élèves du Lycée des Arts de Bahia au Brésil, les enseignants ont fait un diagnostic de la réalité des élèves et y ont ajouté plusieurs informations avant de définir la programmation du curriculum. Au cours de cette période, cette institution a travaillé avec des projets d’éducation sociale qui ont été complétés à l’école. Ces élèves provenaient de contextes de pauvreté et de violence sociale et ont participé à un cours de deux ans de théâtre. Ce diagnostic était la manière d’écouter et de regarder chaque contexte singulier et d’organiser une vision d’un contexte groupal. Avant de continuer le travail, l’identification réelle du groupe facilite son intégration, l’implication et l’appartenance des élèves à l’institution. Une façon plus facile d’intégrer les élèves, issues de multiples réalités, a été d’identifier leurs contextes culturels. On peut dit que ce contexte est considérablement esthétique, puisque s’y ajoute la créativité artistique et la sensibilité de chaque élève, sa manière d’interférer dans la réalité. Une éducation dans les arts travaille à partir de contextes esthétiques, parce qu’elle va développer le potentiel artistique des élèves. Ce potentiel est naturel et il est bien gardé chez chaque personne, mais une occasion est nécessaire pour être dévoilée au monde. Nous sommes potentiellement des artistes et nous voulons des espaces pour montrer notre savoir esthétique. Ceci est possible à l’école? Oui, mais l’éducation tue souvent la liberté créative des élèves. Tuer la créativité, c’est une manière de maintenir l’être humain sous l’effet de la domination, de la fascination en le mécanisant. Pourquoi? Parce que les arts peuvent libérer les pensées, les sentiments et la manifestation corporelle dans la classe et générer une collectivité de citoyens plus créatifs. 4 De cette manière, le premier pas est de valoriser les contextes de chaque élève, en les invitant à vivre de manière entière dans la classe. Mais, comme diagnostiquer les contextes esthétiques? Il suffit de développer quelques exercices pratiques de création où les élèves montrent leurs connaissances esthétiques. Il est très important de les laisser face à leur propre autonomie de créer. Après, les enseignants peuvent les guider pour qu’ils connaissent les contextes esthétiques des collègues, de l’école et de ses alentours, des communautés les plus proches, de leur ville, de leur province et ainsi de plusieurs réalités du monde. Pendant la formation du lycée à Bahia, chaque élève a passé le premier mois à démontrer ses propres contenus artistiques et ses savoirs personnels. Les exercices de théâtre du début ont donné l’occasion aux élèves de se présenter esthétiquement. Ils ont pu parler de soi-même, de leur communauté, de leur histoire de vie, de leurs rêves, leurs peurs etc. Pendant ce temps, les enseignants ont écouté et ont observé les gestes, les paroles, les expressions de l’ensemble des jeunes étudiants dans toute leur diversité culturelle. Quand on pense à la jeunesse, on constate la richesse culturelle des rythmes, des musicalités, langages, visuels créatifs avec leurs vêtements, cheveux etc. On parle d’une jeunesse qui change vite, qui se communique vite par réseaux et qui veux un espace stimulant et provocant. Les écoles sont préparées à recevoir ces jeunes? Ces écoles sont préparées à utiliser le quotidien de ces jeunes comme processus d’apprentissage? Elles ouvrent de nouveaux champs de connaissances et de méthodologies nées dans le propre contexte communautaire? C’est un défi de l’école de se transformer en fonction du changement de contexte local connecté au global. Je peux dire que les arts sont un chemin efficace, parce qu’ils provoquent et encouragent les jeunes à agir, se socialiser et se manifester dans le monde. Les élèves du lycée à Bahia, pendant la pratique du théâtre, sont passés par une séquence d’activités qui développait l’apprentissage de l’autonomie jusqu’à la grande actuation autonome à partir du savoir-faire théâtral. Grâce à cette autonomie, les jeunes peuvent choisir les processus des études et méthodologies aux côtés des enseignants. Ils transforment aussi les leçons en fonction des besoins des nouveaux apprentissages. Par conséquent, le fondement qui fait partie aussi des arts et aide à unir les élèves et l’école uploads/s3/ les-arts-et-les-jeunes.pdf