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OpenEdition Search Tout OpenEdition ATELIERS DU DIRE EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE Carnet de thèse numérique d'Olivier Mouginot (2014-2018) Soutenance de thèse – Conduite de la présen- tation orale Nous reproduisons ici la conduite de notre présentation de thèse que nous avons lue lors de notre soutenance. D’une durée d’environ vingt minutes, cette présentation constitue en quelque sorte la réénonciation finale de notre projet de recherche doctorale. Nous espé- rons qu’elle puisse servir aux collègues doctorants qui se prépareraient à leur tour à cette étape redoutée qu’est la soutenance. Pour notre part, nous avons conçu cette présenta- tion orale comme une opportunité d’élaborer une synthèse de ce qui a été fait pendant nos quatre années de recherche. Concrètement, il s’agissait d’essayer de redire à neuf, c’est-à-dire sans trop de reprises d’éléments de la thèse elle-même, le cheminement de re- cherche qui a été le nôtre. Remarque : les mots en gras ont constitué des balises visuelles lors de notre lecture orale. OM [Introduction] Monsieur le président du jury, je vous remercie de me donner la parole. Mesdames, messieurs les membres du jury, je tiens à vous remercier vivement d’être présents aujourd’hui pour évaluer ma recherche doctorale en didactique des langues et des cultures. Soutenance de thèse – Conduite de la présentation orale | AT... https://atelit.hypotheses.org/1656 1 sur 11 15/06/2021 à 01:28 Avant d’en réénoncer devant vous les principaux éléments (genèse, méthodologie et apports), je souhaiterais débuter ma présentation en repartant du titre de ma thèse. Un titre long qui se veut programme d’une transversalité à la fois théorique et pratique : Les ateliers du dire (lectures, écritures, littératures). Enjeux et expériences de la voix en langue(s) étrangère(s). Titre articulant de multiples pluriels donc. Des pluriels explicites : ateliers, lectures, écritures, lit- tératures, enjeux, expériences. Un pluriel comme problématique : celui de la pluralité linguis- tique. Un autre encore avance masqué, celui de la voix qui se découvre au fil de la thèse. Face à ces divers pluriels, un intrus, un terme au singulier : le dire – entendu comme verbe et substantif – auquel je confie dans ma recherche un double rôle notionnel en tant que levier critique et vec- teur de continu. Dès le titre, je l’associe au terme atelier pour construire, à des fins de re- cherche, une catégorie générique : les ateliers du dire. Parler d’ateliers du dire est un moyen d’interroger un ensemble de pratiques et de données sou- vent présentées de manière séparée et relevant de champs disciplinaires distincts : enseignement-apprentissage des langues, ateliers d’écriture, arts du langage, littératures et transmissions associées. Ma recherche s’est particulièrement intéressée à mettre au jour les spécificités des ateliers du dire en langue(s) étrangère(s), lesquels entretiennent de multiples rapports à circonscrire, voire à inventer, avec la didactique des langues. [1. Origine de la recherche – Hypothèse] Permettez-moi de revenir brièvement sur les origines de ma recherche en partageant avec vous plusieurs données d’ordre professionnel qui constituent autant d’indications sur la direction em- pruntée. Au point de départ, je parlerai de frottement entre, d’une part, une activité d’enseignant de FLE – puis de formateur d’enseignants – et, d’autre part, des expériences plus « libres » d’ani- mation d’ateliers d’écriture ou de théâtre conduits dans divers contextes. Ces deux « activités » ont été longtemps parallèles, voire concurrentes dans mon parcours. Au fil du temps, j’en suis venu à m’interroger sur l’opportunité et les moyens de combiner les deux – sachant que j’ai toujours eu l’impression qu’il s’agissait au fond d’une seule et même ex- périence langagière que je relançais d’un projet à un autre. Dans mon esprit, combiner les deux, cela signifiait d’abord réfléchir aux spécificités de chaque interaction dans la perspective de faire profit commun au cœur d’un même « continu de langage » [H. Meschonnic, 2008 : 11]. Une telle combinaison devant être autant pratiquée que conceptualisée, j’ai démarré, dans le cadre de mon master, une recherche sur l’écriture créative en didactique du FLE – sous la direction de S. Martin. Cette recherche m’a permis de découvrir une diversité de pratiques chez mes collègues ensei- gnants mais aussi des expériences conduites dans des contextes plus ou moins éloignés de l’en- seignement-apprentissage du FLE. Le constat de cette recherche était double : d’une part, la Soutenance de thèse – Conduite de la présentation orale | AT... https://atelit.hypotheses.org/1656 2 sur 11 15/06/2021 à 01:28 mise au jour d’effets de déperdition dans l’intégration des arts du langage au sein des métho- dologies d’enseignement contemporaines ; d’autre part, la non-prise en compte de certaines ex- périences en langue(s)étrangère(s) par les recherches en didactique des langues – alors que re- levant d’un même objet : l’appropriation linguistique de sujets plurilingues-pluriculturels. C’est pourquoi, au moment de me lancer dans ma recherche doctorale, j’ai décidé de ne pas réduire mon corpus à des ateliers du dire en classe de langue, mais bien d’y faire figurer des expériences d’atelier plus diverses. C’est donc à partir du moment où j’ai commencé à distinguer ateliers du dire en langue(s) étran- gère(s) et ateliers du dire en didactique des langues que ma proposition de recherche s’est dessinée plus clairement. Je la redonnerai ici – en rappelant qu’elle s’appuie sur un double mou- vement : Selon moi, la didactique du FLE peut bénéficier d’apports spécifiques empruntés aux ate- liers du dire en langue(s) étrangère(s) dans la perspective de se voir renforcer comme di- dactique plurielle entre des sujets d’une relation langagière toujours située. Ces ap- ports sont étroitement liés à plusieurs dimensions expérientielles des ateliers du dire en langue(s) étrangère(s) qui ont donné lieu dans ma thèse à une présentation en triptyque – comme ateliers du langage, ateliers du sujet plurilingue et ateliers de la voix. De l’autre côté, dans une perspective de dialogue épistémologique, il me semble essentiel que les ateliers du dire, notamment en langue(s) étrangère(s), puissent trouver à mieux s’expliciter et, peut-être surtout se conceptualiser, en étant confrontés aux analyses contextuelles et méthodologiques fournies par l’enseignement-apprentissage du FLE et, plus généralement, par d’autres disciplines contributoires, dont les sciences de l’éducation. J’ajouterai qu’une telle hypothèse de recherche est à replacer dans un questionnement déjà an- cien dans le champ éducatif : par exemple, je rappellerai que C. Garcia-Debanc [1989] soulignait déjà dans les années 1980 l’intérêt des ateliers d’écriture dans la formation des enseignants de français quand, dans le même temps, d’autres chercheurs évoquaient les « ouvertures didac- tiques » [M.-C Penloup, 1992] offertes par ces pratiques. Aujourd’hui, les ressources et les activi- tés rencontrées en classe de langue ainsi que les recherches en didactique montrent qu’une place réelle est en train d’être faite aux ateliers du dire au sein des approches méthodologiques en vigueur. Ce que mon hypothèse de recherche tient à signaler par le recours à l’analyse d’un corpus ou- vert, ce sont les limites de certaines logiques adaptatives à l’œuvre dès que didactique des langues et arts du langage se voient associés. L’objectif de départ est donc d’accéder à une conceptualisation plus globale des ateliers du dire, grâce à la mise en relation de préoccupations d’ordre anthropologique, sociolinguistique et littéraire. C’est donc par un détour à travers des expériences irréductibles à des apprentissages ou à des interactions didactiques que j’ai entre- pris de défendre cette proposition d’un faire langage aux modalités élargies qui, dans un second Soutenance de thèse – Conduite de la présentation orale | AT... https://atelit.hypotheses.org/1656 3 sur 11 15/06/2021 à 01:28 temps, peut nourrir de nouvelles manières de faire société didactique. [2. Corpus et méthodologie] C’est pourquoi – et j’en viendrai maintenant à ma méthodologie – j’ai souhaité appuyé ma re- cherche sur ce que j’ai qualifié dans l’introduction de ma thèse de corpus expérientiel et non pas sur une focalisation contextuelle particulière comme il est plus souvent d’usage en sociodi- dactique. Je me corrigerai en parlant aujourd’hui de corpus situationnel. En effet, un tel corpus se caractérise par la mise en relation de situations présentant à mes yeux des proximités fortes en termes de subjectivation en langue(s)étrangère(s). Par situation langagière, il me semble im- portant de faire entendre deux choses : d’une part, la situation faite aux participants dans l’atelier– leur situation donnée – et d’autre part, la situation comme retournement toujours pos- sible. Relevant de parcours d’apprentissage, d’intégration, d’insertion ou de formation, les expé- riences d’atelier que j’ai choisies expérimentent et questionnent ces deux facettes de toute situa- tion d’hétérogénéité linguistique. Dans cette acception, le terme situation est en quelque sorte très proche de celui d’historicité. 8 expériences constituent ce corpus situationnel. Je redonne leurs titres qui disent à leur ma- nière ce qui s’essaie en français langue étrangère : les lectures de bouches de Patrick Fontana ; les ateliers d’écriture et d’oralité créatives de Camille Vorger ; les romans oraux collectifs de Pascal Biras ; les ateliers de l’illisible de Mathieu Depeursinge ; les ateliers de pratique théâ- trale de Keti Irubetagoyena ; et, pour terminer, mes propres expériences d’ateliers qualifiées par exemple d’ateliers de littérature ou d’ateliers du poème. J’aimerais préciser que ce choix a été également guidé par uploads/s3/ soutenance-de-the-se-conduite-de-la-pre-sentation-orale-ateliers-du-dire-en-franc-ais-langue-e-trange-re.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
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