SPINOZA À LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ ET DU BONHEUR Philippe Amador Adaptation et

SPINOZA À LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ ET DU BONHEUR Philippe Amador Adaptation et dessins le traité de la ré fo r m e de l’ent end em e n t del Directrice artistique : Élisabeth Hébert Illustration de couverture : ©Ph Amador © Dunod, 2019 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff www.dunod.com ISBN 978-2-10-0802231-9 ISBN 978-2-10-080705-5 « Je remercie grandement P.F.M. qui a eu la gentillesse de lire cette BD à l´état d´esquisse et qui m´a encouragé à poursuivre mon travail. » À Élisabeth Présentation Cette bande dessinée comporte trois parties. Une première, courte, qui illustre He QaRM²re ǻGtMZe leW TreQMerW QotW G³l²FreW et taRt GoQQeRt³W Hu Traité de Réforme de l’Entendement : « POSTQUAM me Experientia docuit, […] » (« Après que l’expérience m’eut enseigné… »). C’est cette « expérience » en question qui sera ici imaginée brièvement. La deuxième partie est l’adaptation du livre de Spinoza suivi pas à pas. Seuls quelques passages ont été évités, soit parce qu’ils semblaient répondre à des objections d’actualité à l’époque où le livre a été écrit, et n’aidant que peu aujourd’hui à la compréhension du propos de Spinoza, soit parfois aussi par WouGM He WMQTlMǻGatMoR (eTeRHaRt la FaRHe HeWWMR³e relate la UuaWMMRt³KralMt³ du Traité qui, il faut le noter, est une œuvre inachevée. La traduction du texte de Spinoza est signalée par l’usage de cette police de caractères : L’EXPÉRIENCE M’A APPRIS QUE TOUT CE QUI ARRIVE DANS LA VIE EST, LE PLUS SOUVENT, VAIN ET FUTILE. Le texte écrit par moi pour illustrer est signalé par l’usage d’une écriture manuscrite. Cette chose est une pomme. J’ai adapté l’ensemble du texte dans le souci de le rendre intelligible pour un lecteur contemporain. .l Jaut Roter Uue le te\te He Ge lMZre eWt Tar eRHroMtW HMǽGMle et eWt WuNet ª HMff³reRteW MRterTr³tatMoRW He la Tart HeW WTMRo^MWteW /e Qe WuMW HoRG efforG³ He comprendre le sens profond de cette œuvre et, bien que n’étant pas spécialiste de philosophie, j’ai proposé sur quelques points l’interprétation qui me semblait la plus claire et la plus cohérente. J’ai par ailleurs soumis l’ensemble du crayonné ª Hƶ³QMReRtW WT³GMalMWteW He TMRo^a aZaRt He r³alMWer la ZerWMoR H³ǻRMtMZe He la bande dessinée. *RǻR, uRe troMWM²Qe TartMe eWt GoRWaGr³e ª uRe Gourte FMoKraTLMe He TMRo^a Philippe Amador «Je supposerai donc qu'il y a, non point un vrai Dieu, qui est très bon, et qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les gures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies.» 2) « sui communicabile » a été traduit par « communicable », « se partager », « capable de se partager », « pouvant se communiquer », « capable de se communiquer aux hommes ». Ces traductions peuvent manquer de clarté au prime abord. On peut penser en effet que la condition que pose Spinoza pour que ce bien soit vraiment suprême est qu'il puisse être communiqué, une fois acquis, aux autres hommes. Les philosophes scolastiques discutaient de l'axiome* : « Bonum est diffusivum et communicativum sui », le bien est diffusif et communicatif de lui-même. Et Thomas d'Aquin, que Spinoza connaissait, écrivait : « bonum est communicativum sui. Sed Deus est summe bonus. Ergo summe se communicabit », le bien est communicatif par soi, mais Dieu est le bien suprême, donc il se communiquera suprêmement. Il écrit aussi : « Deus est communicabile. » On peut donc penser que le bien que cherche Spinoza est un bien qui a le pouvoir de « se communiquer » de lui-même vers les hommes, qu'il soit« communicatif » (comme peut l'être un rire). .Amsi ce bien, une fois acquis par Spinoza, pourra dans un deuxième temps effectivement se partager de par sa nature communicative. J'ai choisi d'utiliser le mot diffuser qui peut-être rend mieux compte de cette idée de possibilité de propagation, de contagion, qui part d'abord du bien puis se répand vers les hommes. * axiome « bonum diffusivum sui » chez s. Thomas d'Aquin-Jean-Pierre Jossua, 1966. 3) Pour parler du plaisir sexuel Spinoza utilise le mot latin LIBIDO, dont la définition est donnée dans GEthique « Libido » est le désir et l'amour de l'union des corps (Libido est Cupiditas & Amor in commiscendis corporibus). La « plus grande tristesse » (Summa tristitia) qui suit l'acte sexuel évoquée ici par Spinoza a donné lieu à de nombreux commentaires. L'explication la plus fréquente fait référence à l'adage bien connu « post coitum animale triste » (après le coit, l'animal est triste). Mais ce sentiment de tristesse post-coital ne semble pas être une réalité générale et pour ceux qui l'éprouvent, cette tristesse ne durerait que quelques instants... Cela ne me semble donc pas devoir mériter une telle importance philosophique. Pour ma part je propose cette autre interprétation La tristesse dont parle Spinoza viendrait du sentiment de honte morale ressenti dans un contexte culturel et religieux où la sexualité est généralement dévalorisée et condamnée. Amsi après le plaisir et la jouissance peuvent subvenir le remords et les tourments. Ces sentiments me paraissent plus puissants et aptes à troubler l'esprit de façon plus durable, voire d'aboutir à de véritables maladies psychiques comme le démontrera Freud bien plus tard en évoquant le sentiment de culpabilité. Spinoza précise d'ailleurs un peu plus loin dans le texte : « ... il ny a pas en eux (richesses et honneurs) le repentir (poenintentia) comme dans le plaisir sexuel (libido). » Amsi se trouvent clairement associés plaisir sexuel et repentir. « Poenitentia » sera défini plus tard ainsi (Éthique-Définition 27-partie 3) « Le Repentir est une Tristesse qu'accompagne l'idée d'un acte que nous croyons avoir 106 uploads/s3/ spinoza-a-la-recherche-de-la-verite-et-du-bonheur-hors-collection.pdf

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